CS/OFEM 1 L’INTRAPRENEURIAT Avril 2008 ou « Comment avoir l’agilité de la gazel
CS/OFEM 1 L’INTRAPRENEURIAT Avril 2008 ou « Comment avoir l’agilité de la gazelle quand on est dans une configuration d’éléphant » A.Fayolle CS/OFEM 2 Sommaire I . ETUDE DOCUMENTAIRE ............................................................................ 5 A. L’INTRAPRENEURIAT.......................................................................................................................... 6 1. Origine et évolution historique.........................................................................................................6 2. Définitions........................................................................................................................................6 3. Pourquoi un dispositif entrepreneurial............................................................................................. 7 4. De l'entrepreneuriat à l'intrapreneuriat ............................................................................................8 B. PROFIL DE L’INTRAPRENEUR ..............................................................................................................9 1. Opposition Entrepreneur/Manager .................................................................................................. 9 2. Intrapreneur versus entrepreneur.................................................................................................. 11 3. Intrapreneur versus Manager ........................................................................................................12 4. Typologie des intrapreneurs..........................................................................................................12 C. L’ENTREPRISE FACE A L’INTRAPRENEURIAT ......................................................................................14 1. L’intrapreneuriat outil de gestion des ressources humaines.........................................................14 2. Organisation et entreprise .............................................................................................................14 2.1 Une première approche : celle de Thirry Picq......................................................................... 15 2.2 Une deuxième approche : celle de'Olivier Basso....................................................................17 3. Difficultés rencontrées lors de la mise en place de dispositifs entrepreneuriaux.......................... 21 4. Facteurs clés de succès................................................................................................................24 5. Perspective de développement de l'intrapreneuriat : l'e-business ................................................ 27 D. L’ENSEIGNEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT .......................................................................................28 1. Origine et moyens pédagogiques.................................................................................................. 29 1.1 Historique ................................................................................................................................29 1.2 Emergence de structures et d’organismes de coordination.................................................... 30 2. Ce que l’on entend par « enseigner l’entrepreneuriat »................................................................31 3. L'appui des pouvoirs publics .........................................................................................................33 4. Les établissements offrant des formations à l’entrepreneuriat/intrapreneuriat ............................. 34 4.1 Classement des principaux établissements ............................................................................34 4.2 Les autres établissements.......................................................................................................34 4.3 Focus sur trois écoles..............................................................................................................36 I I . E TUDE Q U ALI T ATI V E .................................................................................... CS/OFEM 3 Introduction Les analystes s’entendent aujourd’hui pour affirmer que l’innovation constitue le principal facteur de différenciation des organisations et partant de leur compétitivité. Il s’agit de faire face, non seulement à la concurrence étrangère, mais aussi aux exigences de consommateurs qui réclament désormais des produits et services extrêmement diversifiés, personnalisés, à moindre coût et produits de plus en plus rapidement. Ainsi, l’aptitude des entreprises à développer un avantage concurrentiel et donc à assurer une rentabilité durable dépend toujours plus étroitement de leur capacité à innover, à détecter les idées. Cette capacité étant perçue comme un attribut caractéristique du comportement entrepreneurial, de nombreux dirigeants ont tenté ces dernières années de réintroduire un peu de « l’esprit d’entreprendre » au sein de leurs organisations. Des entreprises connues telles Eastman Kodak, Xerox Corporation, 3M, Lucent Technologie, Siemens, Schneider ou encore France Telecom ont mis en place des dispositifs – assemblages ad-hoc de ressources, d’outils, et de processus managériaux – destinés à encourager et à faciliter la poursuite de projets entrepreneuriaux par leurs employés. Ainsi est né « l’intrapreneuriat » pour permettre la génération de nouveaux flux de revenus à travers la stimulation et l’exploitation de la créativité des salariés. Au fil du temps, l’intrapreneuriat s’est ainsi, affirmé comme une méthode de management qui à condition d’être modélisée, organisée, optimisée et diffusée au sein de la structure doit générer durablement de l’innovation et une performance accrue pour l’entreprise. Comment ces dernières ont-elles acclimatée l’esprit d’entreprise ? Quels sont les processus mis en œuvre pour mobiliser les équipes, pour exploiter les opportunités ouvertes et maîtriser les risques qui leur sont associés ? Comment modifier les systèmes de management pour faire croître les intrapreneurs ? Et surtout comment enseigner l’art d’entreprendre ? En partenariat avec Advancia-Négocia, établissement de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, l’OFEM (Observatoire de la Formation, de l’Emploi et des Métiers) approfondit les questions spécifiques à l’intrapreneuriat et tente d’évaluer les attentes de compétences des grandes entreprises. CS/OFEM 4 Les objectifs de l’étude : Le développement de l’intrapreneuriat au sein des entreprises et particulièrement des grands groupes est aujourd’hui une réalité. Advancia, « Ecole de Management & d’Entrepreneuriat » souhaite approfondir ses connaissances dans ce domaine afin de redéfinir, adapter et ajuster ses politiques produits, communication et partenariat dans le but de renforcer la clientèle entreprise « Grands Comptes ». Il s’agira de mieux comprendre les attentes des grands groupes en matière d’intrapreneuriat et plus particulièrement dans leurs relations avec les Ecoles de Commerce. On cherchera ainsi à déterminer : Les enjeux RH liés aux objectifs des entreprises et leurs impacts sur les recrutements et les carrières Les différents métiers concernés par l’intrapreneuriat (modes de recrutement, profils et compétences requises). L’évolution à court et moyen terme de ces métiers avec une analyse prospective des besoins en compétences Les critères de choix : des établissements des cursus Les attentes en matière de relation avec une école (services attendus) Les exemples de partenariats mis en place avec des Ecoles de Commerce La méthodologie peut être envisagée sous les étapes suivantes : une étude documentaire Elle permettra de définir précisément ce qu’est l’intrapreneuriat, les modèles d’intégration mis en place par les entreprises, les difficultés rencontrées et les facteurs clés de succès. Les établissements qui dispensent ces enseignements seront recensés et leurs méthodes et outils pédagogiques étudiés. une étude qualitative approfondie CS/OFEM 5 I. ETUDE DOCUMENTAIRE CS/OFEM 6 Source : Thomas Legrain A. L’INTRAPRENEURIAT 1. Origine et évolution historique Le concept trouve son origine aux Etats-Unis en 1976, où Ginford PINCHOT1 invente le mot et en définit les premiers contours. Depuis, il s’est peu à peu structuré pour trouver une première concrétisation en Suède au cours des années 1979-1980, avec le Foresight Group qui a appliqué le mécanisme Intrapreneur au sein de 7 entreprises différentes avant de mettre en place une école pour Intrapreneurs, dont le but était de favoriser l’application concrète de cette approche auprès de la majorité des entreprises suédoises. Il faudra toutefois attendre la publication du livre de Pinchot : Intrapreneuring en 1985 chez Harper & Row pour voir se préciser la portée du concept. Cet ouvrage sera complété par la parution d’un article du même auteur dans Research Management, en mars 1987, dans lequel l’auteur avance un ensemble de recommandations pour remédier à la pénurie d’intrapreneurs dans les organisations. Après ces publications et la consécration du terme dans le langage académique, The American Heritage Dictionary décida d’ajouter le terme «Intrapreneur» dans son édition de 1992. 2. Définitions Les définitions de l’intrapreneuriat (corporate entrepreneurship, corporate venturing ou encore intrapreneurship) sont nombreuses. A toutes celles énoncées dans le tableau ci-dessus, on peut également ajouter : 1 G.Pinchot « intrapreneuring : why don’t have to leave the Corporation to become an Entrepreneur » 1985 Harper & Row CS/OFEM 7 L’intrapreneur… L’intrapreneur est le membre d’une grande entreprise qui, en accord avec elle et tout en restant salarié de son entreprise, possède un projet viable intéressant l’entreprise et qu’il peut réaliser en son sein. Il est celui qui transforme une idée en activité rentable au sein d’une organisation. Pour Lombardi (1990), «un vrai intrapreneur est celui qui gère sa section de l’affaire comme si elle était la sienne, qui prend une fierté réelle dans ses responsabilités et gère toutes les situations comme si son chèque de paye dépendait du résultat. Il montre le même engagement et la même approche d’affaires que l’entrepreneur.» L’intrapreneuriat… «La mise en œuvre d’une innovation par un employé, un groupe d’employés ou tout individu travaillant sous le contrôle de l’entreprise.» (Carrier2, 1991, 1993 et 1997). L’intrapreneuriat désigne une capacité collective et organisationnelle pour encourager et accompagner la prise d’initiatives, à tous niveaux dans une entreprise. Thierry Picq3 L’’intrapreneuriat est un processus qui se produit à l’intérieur d’une firme existante, indépendamment de sa taille et qui ne mène pas seulement à de nouvelles entreprises, mais aussi à d’autres activités et orientations innovatrices, tels que le développement de nouveaux produits, services, technologies, techniques administratives, stratégies et postures compétitives. Antonicic et Hisrich Institutionnalisant le comportement d’entrepreneur des collaborateurs, l’intrapreneuriat désigne la politique et l’ensemble des processus et pratiques associés qui encouragent et soutiennent les individus pour qu’ils créent de nouvelles activités et qu’ils suscitent le renouveau et l’innovation au sein de leur entreprise. Pancho Nunes et Eric Fay. Cette diversité de définitions qui traduit la multiplicité des situations au sein des entreprises permet toutefois de dégager des traits communs. Ils correspondent, tout d’abord, à des problématiques d’entreprise qui tournent très souvent autour de la recherche d’une plus grande créativité, du développement de l’innovation et de la prise d’initiatives. Ces éléments partagés concernent ensuite des processus, de création d’activités, produits ou services, d’acquisition ou de redistribution de ressources et, enfin, d’apprentissage liés à des situations, approches et pratiques inhabituelles des affaires [Thornberry, 2001]. 2. Pourquoi un dispositif entrepreneurial ? Comme l’indique Véronique Bouchard l’individu, le petit groupe fortement impliqué dans son projet, semble mieux « placé » que l’organisation et les processus en place pour : détecter des opportunités d’affaires dans l’environnement immédiat ; 2 C. Carrier : « De la créativité à l’intrapreneuriat » Presses de l’Université du Québec 3 T.Picq et V.Bouchard : « Miser sur l’imprévu » Ed Gualino 2005 CS/OFEM 8 constituer et activer des réseaux ad hoc en interne et en externe permettant de mobiliser les ressources requises ; prendre des raccourcis, faire évoluer rapidement le projet, et tenir les délais ; faire preuve de ténacité pour surmonter les obstacles et s’engager sans compter. L’entreprise pourra devenir, au travers de ses intrapreneurs, plus créative, plus agile et plus efficace dans uploads/Management/ ofem-intrapreneuriat.pdf
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- Publié le Sep 06, 2022
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