Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de B

Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 1 sur 32 Apprendre à catégoriser à l’école maternelle Les ressources bibliographiques et sitographiques Catégo Apprendre à catégoriser Sylvie Cèbe, Jean-Louis Paour, Roland Goigoux 2005 FLEXI situations d’apprentissage pour apprendre à catégoriser en développant sa flexibilité Josette Nguyen, Yvonne Semanaz 2007 Activités de catégorisation Claudine Ourghanlian 2003 http://dcalin.fr/publications/claudine_ourghanlian_cafipemf.html Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 2 sur 32 Plan Introduction Un cadre didactique et pédagogique à construire  Que veut dire CATEGORISER ?  Les trois types d’organisation mentale  Comprendre la logique de catégorisation  Les difficultés rencontrées par les élèves  Les objectifs d’apprentissage en lien avec les activités de catégorisation  Des repères pour construire une programmation des apprentissages dans le domaine de la catégorisation  Des exemples de situations d’apprentissage  Les variables didactiques  Langage et catégorisation  Le matériel  Le rôle des imagiers Conclusion Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 3 sur 32 Introduction Les enjeux forts de l’école maternelle : - La réduction les inégalités - La prévention de l’échec scolaire - La construction de l’égalité des chances Dans un souci de prévention de l’échec scolaire, Jean-Louis Paour (professeur à l’université d’Aix en Provence et Directeur de l'UFR de Psychologie et des Sciences de l'Education) et Sylvie Cèbe (Professeur des sciences de l’éducation à l’Université de Genève) proposent d’introduire l’éducation cognitive à l’école maternelle. Ils affirment qu’il faut pour cela créer à l’école des conditions d’apprentissage qui influenceront positivement la cognition des élèves. Ils proposent, plus concrètement, d’insérer les activités de catégorisation à l’école maternelle. La mise en place d’activités de catégorisation permettront la construction de compétences relativement générales et leurs transferts, afin d’améliorer la réussite scolaire ultérieure. L'enfant reçoit chaque jour des informations nouvelles. Pour les structurer et les transformer en connaissances et avant de pouvoir conceptualiser (c'est-à-dire construire une représentation mentale générale et abstraite d’un objet) il lui faut d'abord apprendre à catégoriser. L’acquisition de termes génériques conduira l’enfant à mieux conceptualiser. Les enfants vont donc réduire la complexité du monde et mettre de l’ordre dans leurs connaissances en les subdivisant en catégories. Ces catégories sont impliquées dans toutes les activités cognitives, des plus simples au plus complexes : identifier, déduire, désigner, représenter, abstraire des relations, mémoriser, rappeler, apprendre… Savoir catégoriser permet donc de réussir un grand nombre de tâches scolaires et de situations de la vie quotidienne. L’école maternelle a bien les moyens d’aider les élèves de milieux populaires à mieux apprendre les contenus scolaires de l’école élémentaire. Pour cela, il faut engager les élèves dans un apprentissage systématique visant à catégoriser les objets du monde. UN CADRE DIDACTIQUE A CONSTRUIRE Que veut dire CATEGORISER ? Catégoriser c’est « considérer de manière équivalente des objets, des personnes ou des situations qui partagent des caractéristiques communes ». Sylvie Cèbe, Professeur des sciences de l’éducation à l’Université de Genève Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 4 sur 32 Catégoriser, c’est déterminer des équivalences d'objets, en adoptant un point de vue particulier. Nadège Verrier, enseignant-chercheur, maître de conférence à l'UFR de Psychologie de Nantes Catégoriser, c’est réduire la complexité du monde et mettre de l’ordre dans ses connaissances en les subdivisant en catégories. Jean-Louis Paour, Directeur de l'UFR de Psychologie, Sciences de l'Education à l’Université de Provence Les trois types d’organisations mentales Pour catégoriser, l’enfant fait appel à trois types d’organisations mentales : - organisation perceptive - organisation thématique (appelée également schématique ou fonctionnelle) - l’organisation taxonomique. Il existe donc trois types de catégories. Les catégories taxonomiques (les familles) regroupent des éléments qui se ressemblent et qui partagent des propriétés communes : les animaux, les aliments, les végétaux… L’organisation de ces catégories est assez semblable d’une personne à l’autre. Poser plusieurs cartes sur la table faces cachées appartenant à différentes catégories très connues. Attribuer une catégorie à chaque enfant : « Mathieu prendra tous les fruits » « Léa prendra tous les animaux » « Eliott prendra tous les légumes ». L’enseignant tourne une première carte. L’élève qui a la catégorie prend la carte et justifie pourquoi : «Je prends la cerise parce que je prends tous les fruits»Mathieu Les catégories schématiques ou fonctionnelles (appelées également thématiques) Elles ne sont pas fondées sur la similarité mais rassemblent des éléments qui sont associés dans une même scène ou dans un même événement de la vie quotidienne. Les objets partagent une relation de contigüité dans un même espace/temps. On parle aussi de « routine », de schéma, de scénarii utilisés pour regrouper logiquement les objets. Exemples : Le tracteur et la vache appartiennent à la catégorie « Ferme » La valise et le billet appartiennent à la catégorie « Gare » La souris va avec le fromage car la souris mange le fromage Le chien est associé à la niche La main est associée avec le gant Le chaton avec la pelote Le chat avec la chaise Le puzzle avec les étagères… Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 5 sur 32 Poser plusieurs cartes sur la table faces cachées appartenant à différentes catégories très connues. Attribuer une catégorie à chaque enfant : « Mathieu prendra toutes les choses que l’on voit sur la plage.» « Léa prendra tout ce qu’il faut pour faire un gâteau.» « Eliott prendra tout ce qu’il faut pour planter un clou. » L’enseignant tourne une première carte. L’élève qui a la catégorie prend la carte et justifie pourquoi : «Je prends le marteau parce que je prends tout ce qu’il faut pour planter un clou » Eliott Les catégories schématiques ou fonctionnelles peuvent également rassembler un enchaînement d’actions ou d’événements (tout ce qu’il faut pour planter un clou, le déroulement d’un anniversaire). Ces catégories se construisent à partir de l’expérience c’est pourquoi leur contenu peut varier d’un individu à l’autre. Ces catégories sont fortement contextualisées, elles dépendent des expériences que les enfants réalisent quotidiennement. Pour la catégorie schématique ou fonctionnelle « ce qu’il faut pour planter un clou » Eliott prendra le mètre, le crayon de charpentier et le marteau car il a vu son papa accomplir cette tâche là avec ces outil là mais un autre élève, Samuel, choisira le rouleau à pâtisserie ou le caillou car ils renvoient tous deux à un scénarii personnel rencontré à la maison : le papa de Samuel ne disposant pas de marteau utilise un objet de substitution. Samuel ne distinguant pas un clou d’une vis, choisira la vis. Eliot Samuel C’est pourquoi, le rôle de l’enseignant est bien de veiller à compléter et à diversifier les catégories dont l’enfant dispose quand il entre à l’école maternelle. Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 6 sur 32 Les catégories perceptives Le très jeune enfant construit des catégories perceptives, à partir d'équivalences physiques entre les objets. Si on présente différents objets à l’enfant, il va les associer selon leur taille, leurs formes, leurs couleurs.... Exemple : Nous avons proposé à un enfant différents objets à associer : banane, cerise, voiture et camion de pompier. La consigne était la suivante : « Regroupe ce qui va bien ensemble » Le jeune enfant regroupe le camion de pompier avec la cerise, car ils sont tous les deux rouges et laissera de côté la voiture et la banane. Il ne parvient pas à construire des catégories taxonomique et schématique : Les fruits Ce qui roule Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 7 sur 32 Comprendre la logique de catégorisation Comprendre la logique de la catégorisation, c’est comprendre que : - l’objet partage la même propriété que tous les autres objets de la catégorie - une fois que nous avons choisi une règle de tri, il est nécessaire de l’appliquer jusqu’au bout. Il faut donc maintenir la propriété. - on ne doit pas accepter d’intrus même s’il partage une propriété commune avec l’un des éléments de la catégorie : apprendre à ne pas être perméable. Exemple : Si la pomme est avec les fruits, on ne peut pas accepter de lui joindre le gâteau qui appartient à la catégorie des aliments sucrés. - un même objet est porteur d’une multiplicité de relations et que l’on peut donc l’apparier avec une multiplicité d’autres objets : la flexibilité Annie Pourtier Conseillère pédagogique Inspection de l’Education nationale de Bourgoin-Jallieu 3 Page 8 sur 32 Quelles sont les difficultés rencontrées par les élèves ? 1ère difficulté : l’enfant réagit davantage au matériel qu’il ne l’organise On a longtemps pensé que les jeunes enfants ne savaient pas catégoriser notamment parce qu’on constate qu’avant 6 ans, les enfants ont du mal à classer de manière logique un ensemble de formes géométriques. Au lieu de les regrouper en fonction de leur couleur, de leur taille ou de leur forme ils ont en effet tendance à les aligner… … ou à les utiliser pour représenter des objets familiers Annie uploads/Management/ pdf-la-categorisation-a-l-ecole-maternelle-a-p.pdf

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  • Publié le Aoû 16, 2022
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