Introduction à la psychométrie de l'enfant Ce cours portera principalement sur
Introduction à la psychométrie de l'enfant Ce cours portera principalement sur les tests d'évaluation de l'intelligence. 1. Concepts généraux sur les tests 1.1. Caractéristiques générales des tests On restreint souvent le rôle du psy à celui de testeur. Cette une vision tout à fait réductrice, mais on lui reconnaît bien cette fonction. La notion de test mental a été proposée par Cattell en 1890, pour désigner l'ensemble des épreuves permettant de sonder les individus, ou plus particulièrement de mettre en relation les performances d'un individu avec ses compétences mentales, qui étaient jusqu'alors considérées non-quantifiables. L'introduction des tests, permettant d'évaluer des compétences, a fait de la psychologie une "science exacte". "Mesurer" est en fait un abus de lgg, il faudrait dire quantifier... 2 auteurs vont particulièrement marquer l'évolution des tests Galton : il s'est intéressé à l'utilisation de méthodes statistiques pour quantifier les différences interindividuelles. G considérait qu'il y avait des familles biologiquement intelligentes et d'autres non, de même qu'il considérait les femmes moins intelligentes. Il tente d'élaborer des épreuves pour valider ses conceptions : épreuves physiologiques, sensorielles, perceptives... Les résultats à ces épreuves ont montré de faibles valeurs prédictives (i.e. ils ne permettent pas de prédire, par ex la réussite sociale des individus...). Binet a construit la première échelle d'intelligence, l'EMI (M pour métrique). C'est une épreuve qui devait permettre de détecter les enfants qui ne seraient pas capables de suivre une scolarité, devenue obligatoire depuis peu. 1.1.1. Qu'est-ce qu'un test ? Ces critère sont vrais (nécessaires) quelque soit le type de test. C'est une méthode particulière de la psychométrie. La psychométrie est l'ensemble des méthodes, des techniques scientifiques d'investigation du psychisme, d'évaluations de variables psychiques. Les tests servent à évaluer des personnes. Ses objectifs sont d'obtenir en un temps bref des informations précises, quantifiées et objectives (i.e. indépendantes de la subjectivité de l'examinateur) sur des caractéristiques mentales de l'individu, à partir desquelles le psy pourra formuler un diagnostic ou un pronostic. Définition du test : Un test est une épreuve standardisée, dans son administration et sa cotation, qui renseigne sur certaines caractéristiques affectives, intellectuelles ou sensori- motrices d'un individu, et permet de le situer objectivement par rapport aux autres membres du groupe social dont il fait partie (étalonnage). Standardisé : strictement défini dans ses conditions d'application et de cotation (identique pour tous les individus. Etalonné : qui permet de situer la performance d'un individu parmi celles d'une population de référence, elle-même strictement définie. Les tests renvoient à la notion de "méthode clinique armée". La méthode clinique étant elle l'ensemble des permettant d'étudier un individu particulier. Un test est donc un moment d'une investigation , un complément des informations de l'entretien clinique. Ce n'est qu'un élément de diagnostic (parmi d'autres), à mettre en relation avec les autres informations (obtenues par ex par l'entretien...). Un psy n'est don pas uniquement un testeur. Le test se situe à l'interface des méthodes expérimentale et clinique. Il relève de la méthode expérimentale lors de son élaboration et de son utilisation, et de la méthode clinique lors des étapes ultérieures, notamment interprétation, diagnostic et pronostic. Il peut être utilisé dans les deux perspectives : le plus souvent dans la clinique, pour évaluer un individu, mais aussi dans des études expérimentales, lorsque les résultats sont obtenus sur un ensemble, un groupe. C'est par ex. le cas quand on veut connaître le niveau de vocabulaire des enfants de 6 ans. Par opposition, on l'utilise de façon clinique pour connaître le niveau d'un enfant donné. Diversité des pratiques des tests : lieux d'utilisation : hôpitaux, écoles, cabinets, armée, entreprise... champs de la psychologie : développement, clinique, sociale... âge : nourrissons, enfants, adolescents, vieux... objectifs recherchés : dépister (par ex. des enfants en difficulté d'apprentissage), sélectionner, orienter, diagnostiquer pronostiquer... Différents types de tests. Chacun évalue un aspect particulier du psychisme, par ex. l'intelligence, ou la personnalité. La synthèse de l'ensemble des infos fournit une image relativement complète des compétences de l'individu. On distingue deux grandes familles de tests : Les tests cognitifs visent à évaluer des connaissances générales, l'intelligence, les aptitudes d'un individu. Deux classes : o les fonctions instrumentales : tests de vocabulaire, calcul, lgg... Ils testent une (ou certaines) fonction(s) particulière(s). o les fonctions cognitives générales : intelligence.. C'est ceux que traitera plus particulièrement ce cours. Les tests de personnalité : ils visent à objectiver l'ensemble des composantes affectives, relationnelles ou caractérielles des individus. Tes ts de personnalité (souvent des questionnaires) et tests projectifs (Rorschach). 1.1.2. Standardisation et étalonnage 1.1.2.1. Standardisation L'objectif d'un tests est de comparer les comportements d'individus placés dans la même situation . Il est donc nécessaire d'obtenir un max d'objectivité en ce qui concerne l'application et la cotation. Celle-ci va être atteinte grâce à la standardisation du test, qui garantit l'identité de la tâche à accomplir, du matériel (consignes...), la manière d'enregistrer les réponses, de les noter (selon des critères de notation précis). La standardisation concerne tout ce qui est inhérent à l'épreuve et à l'intervention de l'examinateur afin que tous les individus soient placés dans les mêmes conditions. 1.1.2.2. Etalonnage L'étalonnage correspond à l'application préalable d'un test à un échantillon, qui servira de population de référence. Cet échantillon est sélectionné pour être le plus représentatif possible de la population en général. Il est choisi en fonction de certaines caractéristiques (âge, sexe, milieu socio-culturel...), de l'objectif du test (pour étalonner un test destiné à des enfants , il est nécessaire que les sujets aient la même moyenne d'âge...). Les résultats vont permettre d'établir des tables de référence qui permettront de situer les individus testés ultérieurement. Il existe deux types d'étalonnage : Quantilage et échelle normalisée. Dans le domaine de la mesure, il faut veiller à distinguer les variables observables (note, qui traduit la performance de l'individu) des variables que l'on cherche à évaluer (les compétences). Cette note est en général une valeur numérique. Mais attention, des mêmes différences de score ne traduisent pas nécessairement des les mêmes différences de compétence. La différence entre 4 et 6 (sur 20) peut être par ex. moins marquée qu'entre 14 et 16 (alors que l'écart est le même) parce que la difficulté peut augmenter entre 4 et 14. Pour passer des variables observables (scores) aux variables à évaluer (compétence), on a besoin d'une hypothèse. Hypothèse faible : la compétence est une fonction monotone (soit croissante soit décroissante dans un intervalle donné) de la note aux tests. I.e. plus la note est forte, plus la compétence est grande ; ici ce qui importe, c'est l'ordre des notes, et non les différences. Cela renvoie aux quantilages. Pour réaliser un quantilage, on range les scores dans un ordre croissant, puis on constitue des classes comportant le même pourcentage de notes : quartilage (en 4 parts de 25 % chacune), décilages (10 de 10%)centilages (100 de 1 %). Hypothèse forte : la compétence est une fonction linéaire de la note. Ici ce sont les différences qui correspondent : une même différence de score renvoie à une même différence de compétence. On utilise pour cela des échelles normalisées, puisque les notes doivent être distribuées selon une courbe normale (de Laplace-Gauss). Les courbes ne comportent pas les mêmes pourcentages de scores. On s'intéresse aux différences, non plus aux ordres. WISC et WECHSLER se basent sur une loi normale centrée réduite. 1.1.3. Qualités métrologiques Les tests doivent présenter certaines qualités métrologiques : fidélité, sensibilité, validité. 1.1.3.1. Sensibilité du test C'est la capacité d'un test à bien différencier les sujets entre eux, cela correspond au pouvoir discriminatif du test. Un test est + ou - sensible en fonction du nombre + ou - grand de classes dans lesquelles on pourra situer les individus. Pour assurer ce pouvoir de discrimination, on peut : multiplier, augmenter le nombre d'items d'un test, ou jouer sur les conditions de passation, la difficulté (on peut par ex. demander de répondre en 30 s., ce qui implique une gestion du temps et une certaine rapidité). 1.1.3.2. Fidélité Cela renvoie à la consistance des résultats à travers le temps. Un test est dit fidèle si les résultats d'individus varient en moyenne peu dans le temps et sont susceptibles d'être reproduits. Il est dit non-fidèle s'ils varient trop par ex. entre deux passations par des examinateurs différents... Pour quantifier cette fidélité, on calcule un coefficient de corrélation. 1 indique une fidélité parfaite, 0 nulle. Indice de constance : on fait passer le même test à un même groupe d'individus, à deux périodes distinctes. Il peut être affecté par différents biais : apprentissage (c'est le même test), fluctuation de la motivation des sujets, modification des conditions de passation (affectives, ou autres...) Indice d'équivalence : on applique deux épreuves censée quantifier la même compétence à un même groupe (par ex. le PM et le D48). Cet indice vérifie que la manière dont les items sont présentés n'interfère pas dans l'évaluation. S'il s'approche de 1, on considère qu'ils mesurent bien la même compétence. Indice d'homogénéité : on divise le test en deux parties uploads/Management/ psychometrie-enfant.pdf
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- Publié le Apv 24, 2021
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