Sociolinguistique S5 Objectifs et contenu du cours : L’objectif de ce cours est

Sociolinguistique S5 Objectifs et contenu du cours : L’objectif de ce cours est d’apporter aux étudiants les connaissances de base en sociolinguistique et dans l’analyse des politiques linguistiques. Pour ce faire, une définition de la discipline sera proposée à discussion (micro vs macro sociolinguistique) et les principaux concepts de la sociolinguistique moderne seront étudiés. En démarrant par une analyse comparée du bilinguisme et de la diglossie, le cours s’attachera à présenter, entre autres, les notions de communauté linguistique, de contacts de langue (causes et conséquences, alternance codique...) et s’interrogera sur la dimension spatiale des langues. Par la suite, la catégorisation juridique des langues permettra d’introduire l’analyse des politiques linguistiques, d’abord d’un point de vue théorique puis avec des exemples concrets. La maîtrise d’une langue dépend en grande partie de la découverte de la culture qui l’anime et la contextualisation de son usage. Faire découvrir une langue à partir également de facteurs extralinguistiques (social, culturel…) répond justement à ce besoin de réelle maîtrise de langue. Dans un milieu plurilingue, chacune des variétés linguistiques en cohabitation trouve la raison de son choix dans le contexte de son usage et/ou l’aménagement prévu à cet égard. Faire découvrir aux étudiants toutes ces nuances normatives socio-culturelles leur permettra d’être plus « sécurisés » linguistiquement et partant pour mieux s’impliquer dans l’usage des langues de leur espace, de mieux comprendre la réalité linguistique d’autres régions du monde, celles sur lesquelles ils sont ouverts en l’occurrence, et de mieux distinguer les frontières identitaires et partant pouvoir préserver leur identité propre de toute acculturation possible source de malaises psycho-sociaux. -La notion de communauté linguistique Diachronie/synchronie Variation linguistique Types et statuts des variations linguistiques Diglossie / polyglossie • Marché linguistique • Norme/ Non normes • Légitimité linguistique • Insécurité linguistique 3. Principaux courants de la discipline • Interactionnisme • Variationnisme : l’école américaine • Définition de la sociolinguistique • Linguistique/sociolinguistique • Sociolinguistique/sociologie du langage • Sociolinguistique/dialectologie urbaine • Sociolinguistique urbaine/rurale BIBLIOGRAPHIE : Blanchet., Ph, (2016), Discrimination : combattre la glottophobie. Petite encyclopédie critique, Textuel, Paris. Philippe Blanchet, Jean-Baptiste, Marcellesi,P et Thierry Bulot., (2003), Sociolinguistique: Epistémologie, Langues régionales, Polynomie. Blanchet., Ph, (2000), Linguistique de terrain: méthode et théorie : une Une approche ethnosociolinguistique de la complexité. Ed, PUA. Boyer H., (dir.), 1996. Sociolinguistique, territoire et objets. Lausanne : Delachaux et Niestlé. Canut C., 2000. « De la sociolinguistique à la sociologie du langage : de l à 39; usage des frontières » dans Langage et sociétés, n°91, pp. 89-95. BOYER Henri (2001) : Introduction à la sociolinguistique, Paris, Dunod Baylon, Ch. (1991) : Sociolinguistique. Société, langue et discours. Paris, Nathan Louis-Jean, CALVET, 1999, Pour une écologie des langues du monde. Paris, Plon. LouisJean, CALVET, 1993, « Ce que l’école de Chicago peut apporter à la sociolinguistique», Lengas 34, p, 7-18. FISHMAN Joshua (1971) : Sociolinguistique, Paris, F Nathan GADET Françoise (2003) : La variation sociale en français, Paris, Orphys GUMPERZ John (1989) : Sociolinguistique interactionnelle, Paris, L’Harmattan LABOV,W 1993, Principles of Linguistic Change: Internal Factors, Oxford, Blackwell. LABOV,W, 1976, Sociolinguistique, Paris, Minuit. Paris, MESSAOUDI LAILA : Etudes de sociolinguistiques 2003, Rabat, Okad. MOREAU Marie-Louise (éd.) (1997) : Sociolinguistique. Concepts de base, Liège. Cours de sociolinguistique S5 2020/2021 Séance 2 le 01 décembre 2020 CHAPITRE I : initiation à la sociolinguistique : Dans l'espace francophone la sociolinguistique est conjointement issue, comme projet scientifique, de la dialectologie traditionnelle (voir Blanchet, 2008) et de la linguistique historique (voir Calvet, 1993), de la créolistique (Chaudenson et Carayol, 1979; Prudent, 1981), de l'analyse marxiste des discours politiques et des phénomènes de domination (Marcellesi et Gardin, 1974). Ainsi que des sociolinguistiques nord-américaines une fois traduites en français : celle variationniste de Labov (1976) et celle interactionnelle de Gumperz et Hymes (Hymes, 1982; Gumperz, 1989 ) pour résumer. Ces origines multiples imprègnent dès le départ de pluralité la (ou plutôt les) sociolinguistique(s). La sociolinguistique est d'abord présentée en français comme une linguistique sociale (Marcellesi et Gardin, 1974) donc comme une variante de cette discipline alors appelée linguistique, qui deviendra plus tard sciences du langage en France, avec un pluriel significatif. C'est, du reste, comme complément à la linguistique générative que Labov la propose initialement, avant d'en tirer la conclusion qu'elle y constitue une alternative et non plus un complément. Ce cheminement chez Labov pose l'un des trois termes principaux du débat global quant au positionnement de la sociolinguistique : ‐ C'est une linguistique / une science du langage, ‐ C'est une sociologie / ethnologie du langage, ‐ C'est une inter-discipline fondée sur le croisement des champs précédents et d'autres encore. La sociolinguistique fait ainsi l'objet jusque dans les années 1990 de débats ostensibles quant à sa situation parmi les "disciplines" « La sociolinguistique prend en compte tous les phénomènes liés à l’homme parlant au sein d’une société » (BOYER H. 1996). On peut considérer que l’émergence du territoire de recherche de cette discipline s’est produite d’abord sur la base d’une critique des orientations théoriques et méthodologiques de la linguistique structurale. William Labov, l’un des pères fondateurs de la discipline considère « qu’il s’agit là tout simplement de linguistique » (LABOV, 1976, P.258). Avec cette affirmation, il prend position contre les linguistes qui suivent la tradition saussurienne et les enseignements du Cours de linguistique générale de F. de Saussure. Pour lui, ces derniers « s’obstinent à rendre compte des faits linguistiques par d’autres faits linguistiques, et refusent toute explication fondée sur des données extérieures tirées du comportement social » (LABOV, 1976, P.259). Développée progressivement en français à partir du milieu des années 1970, la sociolinguistique (en fait l'ensemble des travaux qui s'en réclament et/ou que l'on a classés sous cette étiquette) atteint une sorte de maturité au début des années 1990 et de reconnaissance affirmée dans les années 2000. Je rappelle ici, dans un premier temps et à grands traits, l'histoire connue et bien référencée par ailleurs de l'émergence de la sociolinguistique dans l'espace francophone (voir par exemple Calvet, 1993; Blanchet, 2000). 1.- BREF APERÇU HISTORIQUE DE LA SOCIOLINGUISTIQUE La sociolinguistique comme discipline constituée s’est élaborée dans les années 1960 aux USA autour d’un groupe de chercheurs (Dell Hymes, Fishman, Gumperz, Labov, Ferguson, etc.). Leur approche peut se résumer comme suit « Etudier qui parle quoi, comment où et à qui » (FISHMAN, 1971). Les rapports sociaux entre les individus deviennent centraux, la sociolinguistique s’est constituée en opposition plus ou moins marquée avec le structuralisme. A partir de la fin des années soixante, la sociolinguistique devient un champ important, actif qui a beaucoup apporté au renouvellement de nos catégories en particulier grâce au domaine de la linguistique de contact. Les langues qui étaient perçues comme des systèmes autonomes vont de plus en plus être perçues comme des systèmes fluides, variables, etc. Mais comme toute discipline, la sociolinguistique a eu également tendance à se fragmenter en de multiples sous domaines. Parmi les grandes tendances actuelles: • Tous les travaux relevant de la sociologie du langage où l’accent est surtout mis sur les groupes sociaux, les politiques linguistiques etc. et où la description des faits linguistiques est relativement marginale. • La linguistique Variationniste, tendance LABOV, qui reste dans une conception systémique du langage même si considère que la variation est le moteur de l’évolution linguistique. Cette branche s’attache principalement à l’étude des variantes sociales à l’intérieur de ces systèmes. • Le domaine de la pragmatique, sociolinguistique interactionnelle, les actes du discours etc. où l’on va montrer dans des études plutôt micro comment les locuteurs jouent, se positionnent sur les différents registres/variétés de langue • Plus récemment et principalement en France, une sociolinguistique urbaine (Bulot, Calvet) qui ne prend pas simplement la ville comme cadre, mais qui s’interroge sur l’interaction entre ville et pratiques langagières, sur l’urbanité des faits linguistiques. • Tout le domaine du contact de langue qui a connu un essor très important depuis des années et qui regroupe des approches très différentes. 2.- LIMITES ET CHEVAUCHEMENT AVEC LA LINGUISTIQUE Linguistique Sociolinguistique • Décrit la langue comme un système autonome • S’intéresse principalement à la description du système, au développement dit interne de la langue. • Considère la langue comme une production/ un acte social • s’intéresse principalement à l’interaction entre la société (au sens large) et les productions linguistiques : études des politiques linguistiques, des rapports langues/identités, des rapports sociaux à travers études des normes, études de la variation, les facteurs sociaux expliquant cette variation (géographique, ethnique, sociale, etc.). Séance 3 : Le 8 décembre 2020 La sociolinguistique a affaire à des phénomènes très variés : les fonctions et les usages du langage dans la société, la maîtrise de la langue, l’analyse du discours, les jugements que les communautés linguistiques portent sur leur(s) langue(s), la planification et la standardisation linguistiques. Elle s’est donnée pour tâche de décrire les différentes variétés qui coexistent au sein d’une communauté linguistique en les mettant en rapport avec les structures sociales, aujourd’hui, elle englobe pratiquement tout ce qui est étude du langage dans son contexte socioculturel. 3.- CRISE DE LA LINGUISTIQUE STRUCTURALE La linguistique s’est développée en isolant dans la totalité du langage uploads/Management/ sociolinguistique.pdf

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  • Publié le Dec 14, 2022
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  • Langue French
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