SLFJ3 – Morphosyntaxe Récapitulation et révision Analyse syntaxique Comment ? P

SLFJ3 – Morphosyntaxe Récapitulation et révision Analyse syntaxique Comment ? Pourquoi ?  Partons des données suivantes : 1. a. Marie a vu plusieurs films. b. Marie en a vu plusieurs. 2. a. Plusieurs films sont en noir et blanc. b. * Plusieurs en sont en noir et blanc. 3. a. Léa a mangé trois tartelettes. b. Léa en a mangé trois. 4. a. Léa a mangé des tartelettes. b. * Léa en a mangé des. 5. a. Eve regarde la première partie de ce film. b. Eve en regarde la première partie. 6. a. Eve pense à la première partie de ce film. b. * Eve en pense à la première partie. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ?  Que / quoi : pronoms interrogatifs Pourquoi que et quoi sont interchangeables dans certains contextes, mais pas dans d’autres ? 1. a. Que veux-tu ? / b. * Quoi veux-tu ? 2. a. * Tu veux que ? / b. Tu veux quoi ? 3. a. * A que pense Luc ? / b. A quoi pense Luc ? 4. a. De quoi demain sera-t-il fait? (V. Hugo) b. * De que demain sera-t-il fait ? 5. a. * Que d’autre pourrait l’intéresser. b. Quoi d’autre pourrait l’intéresser ? 6. Je ne sais plus que dire, je ne sais quoi penser (R. Martin du Gard) Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ?  Pourquoi les phrases suivantes ne s’interprètent pas de la même façon ? 1. Les instituteurs ont demandé aux élèves de se placer l’un à côté de l’autre. Ils l’ont fait.  Les élèves se sont placés l’un à côté de l’autre. 2. Les instituteurs ont promis aux élèves de se placer l’un à côté de l’autre. Ils l’ont fait.  Les instituteurs se sont placés l’un à côté de l’autre. 3. Les instituteurs ont proposé aux élèves de se placer l’un à côté de l’autre. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ?  Pourquoi, alors que les phrases (1) et (2) sont grammaticales, seule (2b) est grammaticale ? 1) a. Cette valise est pleine à craquer. b. * A craquer, cette valise est pleine. 2) a. Ce nom est difficile à prononcer. b. A prononcer, ce nom est difficile. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ?  Pourquoi les phrases (1) et (3) sont ambiguës, alors que (2) et (4) ne le sont pas ? 1. Tout le monde admire son enfant. 2. Son enfant est admiré par tout le monde. 3. Tous les enfants ont vu une sorcière. 4. Une sorcière a été vue par tous les enfants. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ? Hypothèse : Compétence linguistique commune à tous les locuteurs d’une langue donnée. Les locuteurs francophones partagent des jugements identiques vis a vis de ces phrases et leur associent les mêmes interprétations. Le jugement d’un locuteur concernant la bonne formation (grammaticalité) d’une séquence est appelé jugement d’acceptabilité. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ?  Ainsi, la phrase (1) est jugée grammaticale, alors que (2) est considérée comme agrammaticale : 1) Le pays dont il parle est beau 2) * Le pays dont il réside est beau  Le fait que tout locuteur d’une langue puisse émettre ces types de jugements vis a vis des séquences qu’on lui soumet implique l’existence d’une compétence linguistique sous-jacente partagée par l’ensemble des locuteurs. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ? Cette compétence comporte, entre autres, des connaissances et des règles qui déterminent la bonne formation syntaxique, et qui associent une (des) l’interprétation(s) sémantique(s) appropriée(s) aux séquences bien formées. Cet ensemble de connaissances et de règles permet aux locuteurs de produire et d’interpréter des énoncés. Or, il est certain que ces règles ne leur ont jamais été enseignées de façon explicite : aucune grammaire ne fournit la liste exhaustive de ces règles. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ? Lorsqu’on interroge ces mêmes locuteurs, ils sont généralement incapables de formuler les raisons pour lesquelles ils acceptent ou rejettent une séquence. De même, le choix d’une ou plusieurs interprétations possibles relève généralement d’un « mystère ». Chaque locuteur possède en quelque sorte « une grammaire intériorisée », mais il est incapable d’y accéder. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ? L’objectif principal de la linguistique consiste à rendre compte de cette compétence, en expliciter le contenu et le fonctionnement. Si cette entreprise est menée à bien, elle nous renseigne sur les propriétés universelles du langage. Certains linguistiques font l’hypothèse de l’existence d’une grammaire universelle, commune à toutes les langues du monde. Analyse syntaxique Pourquoi ? Comment ? La syntaxe est la discipline qui étudie les règles de bonne formation (grammaticalité) des séquences linguistiques comportant plusieurs unités lexicales. Elle cherche aussi à expliquer de quelle façon une structure syntaxique est associée à une interprétation sémantique. Phrase : structure hiérarchisée Constituance / Dépendance / Ordre La phrase est l’unité maximale de la syntaxe, le mot en est l’unité minimale. Toutefois une phrase n’est pas une juxtaposition de mots, mais de syntagmes (groupements de mots). Si une phrase n’était qu’une juxtaposition de mots, il ne devrait pas y avoir une différence d’interprétation entre les phrases suivantes : 1. Mon frère déteste cet homme mesquin 2. Mon frère trouve cet homme mesquin Phrase : structure hiérarchisée Constituance / Dépendance / Ordre Ces deux phrases sont formées de mots appartenant aux catégories syntaxiques (i.e. parties du discours) identiques : Dét N V Dét N A Le fait qu’elles ne s’interprètent pas de la même manière résulte de leur structure respective : les mots ne sont pas regroupés de la même manière dans (1) et (2) et n’entretiennent pas des relations identiques entre eux. Phrase : structure hiérarchisée Constituance / Dépendance / Ordre  Dans (1), les mots de la séquence cet homme mesquin sont regroupés et forment un constituant : C’est cet homme mesquin que mon frère déteste. Cet homme mesquin, Mon frère le déteste. Cet homme mesquin est détesté par mon frère. - Qui ton frère déteste-t-il ? - Cet homme mesquin. Phrase : structure hiérarchisée Constituance / Dépendance / Ordre Dans (2), les mots de la séquence cet homme mesquin peuvent être séparés en deux groupes et former ainsi deux constituants distincts : C’est cet homme que mon frère trouve mesquin Cet homme, mon frère le trouve mesquin - Qui ton frère trouve-t-il mesquin ? - Cet homme. Phrase : structure hiérarchisée Constituance / Dépendance / Ordre Dit d’une façon intuitive et informelle, dans (1) le verbe est suivi d’un seul syntagme, qui est son complément d’objet direct : V SN. Dans (2), en revanche, le verbe est suivi de deux syntagmes, un syntagme nominal et un syntagme adjectival : V SN SA. On ne forme donc pas une phrase avec des mots, mais avec des syntagmes. Pour passer des mots à la phrase, on peut avoir plusieurs niveaux intermédiaires formés de différents types de syntagmes. Phrase : structure hiérarchisée Constituance  La façon dont ces syntagmes sont construits et leur organisation au sein de la phrase indiquent la structure de celle-ci. C’est ce qu’on appelle l’analyse en constituants d’une phrase.  La notion de la constituance est par conséquent une notion centrale en syntaxe : - Quels sont les critères de définition d’un constituant ? - Quelle est la structure interne d’un constituant ? - Y-a-t-il des points communs entre différents types de constituants ? - Comment représenter la structure d’une phrase ?  Ces questions, nées avec l’émergence de la syntaxe en tant que discipline autonome, sont toujours au cœur des recherches en syntaxe. Phrase : structure hiérarchisée Constituance  Les groupements de mots qui respectent les règles de la bonne formation syntaxique et qui se comportent comme une unité face aux opérations syntaxiques sont des syntagmes.  L’élément central de chaque syntagme en détermine la nature : on parlera ainsi de syntagme nominal, syntagme adjectival, syntagme verbal, syntagme prépositionnel, syntagme adverbial, …  Cette liste n’est pas exhaustive et peut varier d’un modèle à l’autre.  L’élément central d’un syntagme est aussi appelé la tête du syntagme. Ainsi, tout syntagme peut être considéré comme la projection d’une tête. Phrase : structure hiérarchisée Dépendance (Fonctions)  Une phrase n’est pas une simple juxtaposition de mots, mais elle n’est pas une simple juxtaposition de syntagmes non plus.  Pour former une phrase, les différents syntagmes entrent dans des réseaux de relations. Prenons la phrase suivante : Marie pense au calme  Cette phrase est ambiguë, entre les deux interprétations suivantes : 1. Marie pense à quelque chose ; ce quelque chose c’est le calme 2. Marie pense et elle le fait au calme Phrase : structure hiérarchisée Dépendance (Fonctions) Cette ambiguïté résulte de la relation que le syntagme prépositionnel au calme entretient avec le verbe : Dans la 1ère interprétation, c’est un complément (dépendant) du verbe (i.e. complément d’objet indirect dans l’analyse grammaticale). Dans la seconde interprétation, au calme porte sur le prédicat : il en indique localisation spatiale. Phrase : structure hiérarchisée Dépendance (Fonctions) Dans l’exemple que nous venons de voir, l’ambiguïté résulte de la réalisation uploads/Management/ syntaxe-1 1 .pdf

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  • Publié le Jan 03, 2023
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