Fiche de lecture « Introduction à l’analyse de l’image » de Martine Joly Fiche

Fiche de lecture « Introduction à l’analyse de l’image » de Martine Joly Fiche de lecture « INTRODUCTION A L’ANALYSE DE L’IMAGE » Introduction à l'analyse de l'image est un ouvrage de Martine Joly paru en 1993. En 119 page, l’auteur explore l’approche sémiologique de l’image et vise à donner au lecteur une meilleure compréhension et intérpretation des messages transmis par ce moyen de communication. Le premier chapitre s’ouvre sur la pluralité d’utilisation de l’image et les multiples significations qui l’accompagne, de ce fait, il paraît difficile à lui accorder une définition simple, néanmoins, nous convenons tous qu’il s’agit d’une représentation du réel produite par un sujet. L’usage actuel du mot « image » fait référence à l’image médiatique, En fait, les individus identifient l’image à la publicité et la télévision (un méduim) . Cette association - qui met à l’écart toutes les autres formes de l’image y compris la peinture, les affiches, l’image fixe, les photographies de la presse, etc - provoque de la confusion et nuit à une réelle compréhension du mot. L’image va au-delà des supports visuels, elle existait bien avant et elle est caractérisée par ses diverses origines. A titre d’exemple, la culture chrétienne considère depuis longtemps l’image comme une ressemblance et non pas une simple représentation d’un objet. L’image est présente dans plusieurs domaines allant des représentations mentales, la métaphore, les situations de rêve jusqu’aux domaines scientifiques ( astronomie, la médecine, les mathématiques..). L’ordinateur, lui aussi, permet d’utiliser des images grâce à des logiciels sophistiqués, ce sont des images virtuelles qui sont employées dans la création des univers illusoires, celles-ci sont appelées des nouvelles images ou des images de synthèse. L’auteur a comparé l’image à Protée , un des dieux de la mer dans la mythologie grèque . De sa part, Protée pouvait prendre les formes les plus variées à savoir animal, eau, végétal, feu, de même que l’image qui a également ses différentes formes y compris : image réelle, virtuelle, mobile et immobile, conventionnelle, naturelle. En fait, cette image « protéiforme » peut être tout et son contraire sans créer de la confusion mentale. On voit donc que ces divers emplois du terme image renvoient à un sens commun : la représentation visuelle. Pour comprendre la spécifité de l’image, il apparait nécessaire de faire appel à l’approche sémiotique parce qu’elle permet d’évoquer le sens. Signalons d’abord que « Sémiotique » et « sémiologie » tirent leurs origine du mot grec séméion , qui veut dire « signe » , ces deux termes sont fréquemment utilisés sauf qu’ils ne renvoient pas à la même chose. Suivant la conception américaine, la sémiotique désigne la philosophie de langage tandis que les chercheurs européens utilisent le mot sémiologie pour parler de l’étude de langage. Les deux pères de sémiologie ou de la sémiotique sont Ferdinad De Saussure et Charles Peirce. Partant du principe que la langue n’est pas le seul système de signes permettant la commuauté de communiquer ses idées, De Saussure annonce la naissance de la sémiologie qui recouvre la linguistique. Il distingue entre unités constitutives de la langue et les unitésminimales de signification. Autrement dit, F.De Saussure voit que la langue est composée de phonème, l’unité déprouvue du sens, et monème, la plus petite unité porteuse de sens. En plus de cette articulation ,le signe est caractérisé par sa double articulation, il unit un concept ( un élément de contenu) et une image accoustique ( un élément d’expression). Le lien qui unit les deux composante du signe est arbitraire et immotivé, c’est un produit du hasard. L’usage de la langue est déterminé par les rapports sociaux et il n’est pas fondé sur aucun rapport naturel mais plutôt sur des conventions.De même, le sujet se soumet à cet arbitraire. On comprend alors que la langue est indépendante de la réalité non linguistique. Peirce a essayé dès le départ de penser à une théorie générale et globalisante du signe. Pour lui, le mot signe renvoie à « quelque chose tenant lieu de quelque chose pour quelqu’un, sous quelque rapport, ou à quelque titre. » c-à-d que le signe entretient une relation entre trois principales faces à savoir : le signifiant ( la face perceptible), le référent( l’objet) et le signifié (l’intérpretant ou le sens). Ainsi, l’image - en tant que signe- est aussi composée de ces trois dimensions. Charles Sanders Peirce établit une classification où les signes sont distingués en fonction du type de relation qui existe entre le signifiant et le référent. Un signe peut renvoyer à son objet selon une relation causale, tel est le fameux exemple de la fumée pour le feu ou encore les nuages pour la pluie, dans ce cas on parle d’un indice. En outre, le signe linguistique peut être un symbole dans la mesure où le langage verbal est conçu comme « système de signes conventionnels », il peut être également classé sous la catégorie de l’icône du fait qu’il y ait un rapport d’analogie entre le signifiant et le référent. Cette classification peircienne a été critiquée dans la mesure où l’icône peut porter également les caractéristiques du symbole, l’indice lui-même peut avoir une dimension iconique lorsqu’il ressemble à ce qu’il représente et le symbole peut avoir sa part de l’iconicité lorsqu’il ressemble à ce qu’il représente. Peirce considère l’image comme étant un signe iconique. Les images fabriquées, telles que celles de synthèse, sont dites des icones parfaites puisqu’elles imitent correctement le réel tandis que les images enregistrées sont considérés comme des traces ou des images parfaitement ressemblantes, c’est le cas pour la vidéo et le film, ce type d’images et un indice avant d’être un icône. Dans le deuxième chapitre, Martine Joly aborde les enjeux et la méthode de l’analyse de l’image. En effet, On hésite d’analyser une image pour plusieurs raisons, cela peut être due à une peur de misintépretation de l’intention de l’auteur ou par une simple pensée que l’art est quelque chose d’intouchable. Pour Martine joly , prétendre que l’intérprétation de l’image est pas universelle est une idée fausse, tout de même la compréhension d’une image implique de la situer dans son propre contexte, et pour lire les œuvres artistiques, il convient de s’outiller de connaissances particulières en sociologie ou sémiologie. Une analyse de l’image n’est pas un acte spontané , elle se fait dans un contexte pédagogique permettant de maitriser les différentes significations . A titre d’exemple , certains médias recourent à des chercheurs en sémiotique pour mieux analyser, voire vérifier le fonctionnement et l’éfficacité de ses messages visuels. Une bonne analyse dépend de la définition des objectifs, cette étape va permettre d’identifier l’ensemble des outils auxquels l’analyste fera appel ainsi que la méthodologie appropriée afin de réussir sa mission. Par exemple , Roland Barthes a inventé sa propore méthodologie qui consiste à chercher si les signes de l’image ont la même structure des signes linguistiques introduits par De Saussure. Barthes part des signifiés pour trouver des signifiants et donc des signes qui composent l’image. Suivant cette méthodologie, Barthes a pu ressortir le concept d’« italianité » de la publicité pour les pâtes Panzani en détectant les signifiants iconiques (tomates, poivron, oignons, paquets de pâtes..) et les signifiants plastiques ( les couleurs du drapeau italien) et linguistiques ( la sonorité italienne). A l’inverse , la découverte du message implicite repose sur l’énumeration des signifiants qui construisent le message publicitaire pour arriver au final aux signifiés auxquels ces signifiants sont associés. D’un point de vue méthodologique, le procédé de la permutation basé sur le principe de l’opposition et de la segmentation, permet de distinguer les différentes composantes de l’image comme dans le cas de l’analyse du langage parlé, dans lequel les deux axes ( syntagmatique et paradigmatique ) sont présents . Ainsi, le travail de l’analyse de l’image implique de l’imagination pour comprendre la signification non seulement des élements présents mais aussi ceux absents dans le message visuel. A ce niveau, M.Joly ajoute que l’analyste est censé définir en plus des objectifs et des outils du travail , la fonction de l’image ainsi que son contexte d’apparition. Pour cela, l’auteur propose de situer les différents types de l’image dans le fameux schéma de la communication humaine de Roman Jakobson. Tout message requiert les éléments suivants notamment un contexte, un destinateur, un destinataire, un message, un contact et un code. Chacun de ces élements est associé à une des fonction suivantes. La fonction expressive manifeste la présence de l’émetteur, la fonction poétique porte sur l’esthétique du message, la fonction conative vise à impliquer le récepteur. La fonction phatique assure le contact entre émetteur et récepteur, la fonction métalinguistique concerne le code et enfin, la fonction réferentielle qui renvoie au contenu informatif du message. Les images peuvent aussi être classées selon ces fonctions communicationnelles. Par exemple, la photo de mode remplit une fonction conative dans la mesure où elle implique le spectateur mais elle est aussi expressive car elle traduit le style du photographe. De sa part , la photographie presse a une fonction référentielle et expressive, cela veut uploads/Management/ synthese-introduction-a-l-x27-analyse-de-l-x27-image.pdf

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  • Publié le Jui 03, 2021
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