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HAL Id: tel-01142713 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01142713 Submitted on 15 Apr 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. L’action collective locale et la gestion des forêts communautaires : cas des communautés rurales de Djoum au Sud Cameroun Hubert Ngoumou Mbarga To cite this version: Hubert Ngoumou Mbarga. L’action collective locale et la gestion des forêts communautaires : cas des communautés rurales de Djoum au Sud Cameroun. Géographie. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2014. Français. NNT : 2014BOR30012. tel-01142713 Université Bordeaux-Montaigne École Doctorale Montaigne Humanités (ED 480) UMR 5115. Les Afriques dans le monde (LAM) THÈSE DE DOCTORAT EN GEOGRAPHIE L’ACTION COLLECTIVE LOCALE ET LA GESTION DES FORÊTS COMMUNAUTAIRES CAS DES COMMUNAUTÉS RURALES DE DJOUM AU SUD CAMEROUN Présentée et soutenue publiquement le 02 avril 2014 par Hubert NGOUMOU MBARGA Sous la direction de Bénédicte THIBAUD Jury : François BART, Professeur émérite, Université de Bordeaux Montaigne. Jean Louis CHALÉARD, Professeur, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Rapporteur) Bernard CHARLERY de la MASSELIÈRE, Professeur, Université de Toulouse 2 le Mirail Bénédicte THIBAUD, Professeur, Université de Bordeaux Montaigne Laurien UWIZEYIMANA, Professeur, Université de Toulouse 2 le Mirail (Rapporteur) - 2 - Dédicace À mes feux Grand-mère : Suzanne OBOUNOU Père : Philippe EYEYA Mère : Balbine MBONO À mes enfants : Guy Pétys MBARGA Gwladys Barbie MBONO À mon épouse : Philomène Amélie EBELA - 3 - - 4 - Résumé La recherche porte sur l’action collective locale et la gestion des forêts communautaires à Djoum au Sud Cameroun. Elle analyse l’approche gouvernementale d’octroi et de gestion communautaire des ressources forestières, afin de responsabiliser et d’autonomiser les communautés villageoises dans la prise en charge des activités de production économique pour réduire la pauvreté, améliorer les conditions de vie et assurer le développement local. L’objectif est de rendre compte de la capacité des forêts communautaires à fournir des avantages économiques pour répondre à ce défi. C’est aussi pour rendre compte des territoires villageois, vus comme l’échelle de référence pour la gouvernance des forêts communautaires et de l’influence de l’identité spatiale sur l’organisation communautaire de cette gestion. La méthodologie mise en œuvre est pluridisciplinaire. Dans un premier temps nous avons fait le tour de quelques défis mondiaux se rapportant à la question du développement pour analyser les raisons de ses échecs et ses difficultés dans les sociétés locales, en Afrique subsaharienne en particulier. Cette analyse met en évidence la relation d’interdépendance entre les pays du monde et les interactions d’échelles spatiales qui en résultent, lesquelles justifient le débat international qui s‘est construit. Les nouvelles formes de régulation sociopolitique et économique proposées à cette échelle ont ainsi abouti à la reconnaissance des communautés locales, comme des acteurs sérieux. Ceux-ci sont alors appelés à prendre en main leur destin pour s’autodéterminer économiquement et modifier leurs relations avec les instances économique et politique supra locales. C’est dans cet environnement que la décentralisation de la gestion des ressources forestières intervient au Cameroun. Celle-ci, dans son itinéraire qui donne la possibilité aux communautés, de demander et d’obtenir une forêt communautaire, est la chance offerte à ces dernières de s'exprimer, de se positionner, de s'organiser collectivement et de mettre en œuvre des actions en tant qu’acteurs formellement reconnus. Mais ont-elles réellement saisi cette opportunité offerte ? Après avoir revisité très succinctement la notion d’action collective et la gestion des ressources communes, ainsi que les notions de communauté, de territoire et de territorialité qui lui sont liées, nous avons présenté le portrait socioéconomique de la commune de Djoum. Il apparait que la forêt est sans conteste, la dominante de son paysage et la principale pourvoyeuse de ses ressources économiques et financières. Toutefois, Djoum présente les indices d’une dévitalisation prononcée avec un manque d’eau courante et potable, un niveau de chômage élevé, une couverture sanitaire insuffisante, un niveau d’enclavement poussé… Les résultats de notre étude montrent plusieurs faiblesses structurelles. Il apparait d’abord que les forêts communautaires étudiées sont des espaces spécialisés en plusieurs zones, correspondant chacune à des usages particuliers. Cette perspective exclue l’exploitation du bois d’œuvre sur toute la surface de l’espace forestier. Pourtant toutes les forêts communautaires sont divisées en secteurs quinquennaux, eux-mêmes divisés en parcelles annuelles iso surfaces d’exploitation de bois d’œuvre. Ensuite, ces forêts ont été fortement perturbées dans le passé, un indicateur qui devrait les destiner davantage à la conservation qu’à l’exploitation. Mais ce n’est pas le cas, toutes les communautés ou presque, ayant opté pour leur exploitation. De même, les volumes de bois - 5 - exploités dans ces forêts sont très faibles, ce qui atteste clairement que les possibilités qu’on leur attribue dans les PSG sont fausses. Au plan des réalisations socioéconomiques et des emplois créés, le bilan est très loin des espoirs engendrés. Les quelques emplois créés sont de type temporaire, précaires et non qualifiés. Par ailleurs, l’exploitation du bois d’œuvre n’a généré jusqu’ici, aucune infrastructure ni réalisation socioéconomique collectives (excepté le groupe électrogène acheté à crédit par la communauté Oyo Momo), puisque les revenus ex post générés restent largement inférieurs aux prévisions financières ex ante de l’exploitation du bois d’œuvre. Pire, la trésorerie de certaines communautés est déficitaire, rendant l’activité discontinue, car celles- ci sont dans l’incapacité d’assumer les coûts et charges d’investissement. Enfin, ces forêts sont assises sur des espaces appropriés. Cette situation soulève des équivoques sur leur statut supposé de biens communs et pose la question du partage de leurs retombées économiques. D’autres faiblesses dites conjoncturelles existent et expliquent la léthargie dans laquelle sombre l’organisation communautaire de la gestion des forêts. Nos résultats ont montré la défaillance des acteurs communautaires à se situer par rapport à leur objectif. Leurs capacités à s’approprier un projet et à mettre en œuvre une vraie stratégie de mobilisation collective sont également défaillantes. Le manque de solidarité communautaire et la non valorisation des savoirs et savoir-faire locaux rendent les communautés vulnérables dans les partenariats qu’ils nouent et renforcent le poids et l’influence des acteurs extérieurs. Sur les territoires villageois comme échelle de référence pour la gouvernance des forêts communautaires, l’étude a montré que ceux-ci apparaissent comme : des lieux d’expression des divisions, des dissensions, de fabrique des soupçons et gouvernés par l’individualisme. Les organisations communautaires sont à leur tour décrites comme des dispositifs de mise à distance minés par : des pressions exercées par les acteurs porteurs de logiques différentes, des stéréotypes et des représentations qui inhibent plutôt l’action collective communautaire. Ce sont aussi des dispositifs contrôlés par l’appât du gain. Enfin, il apparait que le concept de développement, en tant que coalition des dynamiques d’action et des moyens mettant en œuvre une production économique et sociale dont chacun se sent réellement bénéficiaire, reste très loin de l’horizon vers lequel tendent aujourd’hui les communautés attributaires des forêts de Djoum. Cette prédisposition est l’aboutissement d’un long processus qui, au fil du temps, a favorisé une mauvaise appropriation de ce concept, en le réduisant à sa seule donne économique, précisément à la possession d’argent. Les forêts communautaires, produisant peu ou pas d’argent, fournissent alors une clé de lecture permettant d’expliquer le sens de la démobilisation collective ici. L’étude s’achève avec les perspectives à envisager pour faire de l'action collective locale l'outil sans lequel l’atteinte des objectifs d’amélioration des conditions de vie, de réduction de la pauvreté et les perspectives de développement local, n'est pas envisageable. Mots clés Action collective locale, organisation communautaire, forêts communautaires, gouvernance des forêts, développement local, communautés villageoises, territoires villageois, Djoum, Cameroun. - 6 - Abstract The research focuses on local collective action and management of community forests in southern Cameroon, at Djoum. It analyzes the government’s approach for granting and community management of forest resources, in order to empower and empowering village communities in the management of economic production activities to reduce poverty, improve living conditions and ensure local development. The objective is to realize the capacity of community forests to provide economic benefits to meet this challenge. It is also to account for village territories, seen as the reference scale for the governance of community forests and the influence of the spatial identity on community organization of this management. The implementation methodology is multidisciplinary. First, we toured some global challenges related to the development issue, to analyze the reasons for its failures and difficulties in local societies, in particular in sub-Saharan Africa. This analysis highlights the relationship of interdependence between the world countries and the interactions of spatial scales resulting therefrom, which justify the international debate that is built. New forms of socio-political and economic regulation proposed on this scale have thus led to the recognition of local communities, as serious actors. These are then called to take in hand their destiny uploads/Management/ these-hubert-ngoumou-mbarga.pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
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