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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/4797348 Transversalité, contrôle et gestion des ressources humaines : un cas de pilotage à l'épreuve des processus Article · January 1999 Source: RePEc CITATIONS 6 READS 985 1 author: Christian Defelix Université Pierre Mendès France - Grenoble 2 61 PUBLICATIONS 367 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Christian Defelix on 02 March 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. Finance Contrôle Stratégie – Volume 2, N° 2, juin 1999, p. 51 – 70. Transversalité, contrôle et gestion des ressources humaines : un cas de pilotage à l’épreuve des processus Christian DEFELIX Université de Grenoble 2 Correspondance : ESA – Cerag BP 47 38040 Grenoble Cedex 9 Tél. 04.76.82.57.53 Email : christian.defelix@esa.upmf-grenoble.fr Résumé : La multiplication de nouvel- les formes organisationnelles, et en particulier des organisations par pro- cessus, soulève la question de l’évolution des modes de coordina- tion et celle de l’adaptation des outils de pilotage. Cet article, qui présente le cas d’une entreprise ayant pratiqué une opération de reengineering, illus- tre et analyse la variété des coordina- tions employées ainsi que l’inégale adaptation des instruments de ges- tion à cette nouvelle forme d’organisation. Mots-clés : processus – coordination, pilotage – reingenierie – gestion des ressources humaines – contrôle. Abstract : The development of trans- versal structures questions the adap- tation of patterns of coordination and management tools. This article, which deals with a reengineering operation, shows various patterns of coordina- tion used after the change, and the unequal adaptation of management tools. Key words : business process – reen- gineering – human resource manage- ment – control. 52 Transversalité, contrôle et gestion des ressources humaines… Les organisations, et tout particulièrement les entreprises, sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans de nouvelles formes organisa- tionnelles dont l’ambition est d’améliorer l es performances en matière de coût, délais et qualité. On observe ainsi une évolution de plus en plus fréquente des organisations du travail, par la réactivation du concept des équipes semi-autonomes, c’est-à-dire l’installation de collectifs de travail aux activités élargies, source d’élévation des compétences dans le contexte d’une ligne hiérarchique transformée et d’une référence au marché [J.F. Amadieu, L. Cadin 1996 ; C. Mahieu 1997]. On relève également le développement de réseaux interorganisationnels, dynami- ques ou stables, dans lesquels firmes-pivots et satellites coopèrent dans des configurations variables [J.C. Jarillo 1988 ; F. Butera 1989]. À un niveau intermédiaire, c’est-à-dire s’agissant de la structure générale d’une entreprise, c’est la volonté d’une réelle transversalité, allant au delà du fonctionnement en équipes-projets et des structures matricielles déjà pratiquées, qui se constate depuis plusieurs années. Selon J.C. Tarondeau, R.W. Wright [1995], cette quête de la trans- versalité au niveau de l’entreprise relève moins d’une nouvelle structure en tant que telle que d’une série de configurations possibles : groupes de projets, divisions intégratives, programmes de qualité totale... L’unité de ces configurations variées repose cependant sur le contrôle des proces- sus [P. Louart 1996], c’est-à-dire des ensembles d’activités combinant ressources, capacités et compétences variées, produisant un output ayant de la valeur pour un client i nterne ou externe [T.H. Davenport, J.E. Short 1990]. Les opérations de reengineering menées dans un nombre croissant d’entreprises ont précisément pour objectif de r e- configurer l’organisation pour optimiser les processus jugés prioritaires, en particulier en termes de délais et de coût. Le développement de ces configurations transversales et du contrôle par les processus est aujourd’hui au centre d’un paradoxe : ce type d’opération et de prescription est de plus en plus répandu et valorisé dans les milieux du conseil et des entreprises, alors même que se multi- plient les résultats empiriques tendant à en souligner les résultats déce- vants. En effet, bien des projets de reconfiguration n’atteignent pas les objectifs fixés [T.A. Stewart 1993] ; en voulant (re)partir de zéro, leurs Christian Defélix 53 promoteurs font souvent fi des acquis, de l’expérience et de l’apprentissage [P. Lorino 1995] ; de nombreux projets de reenginee- ring échoueraient parce que l’aspect social a été traité seulement sous l’angle de la « résistance au changement » [R. Cooper, L.M. Markus 1995] ; même l’un des principaux porte-parole de la méthode, J. Champy, confesse qu’au-delà de la structure, c’est le management lui-même qu’il faut reconfigurer [J. Champy 1995]. De fait, l’une des grandes difficultés en la matière semble résider dans le pilotage, au sens de conduite et de contrôle, des structures bâ- ties autour des processus. La littérature a, d’ores et déjà, mis en lumière les répercussions pour le contrôle de gestion du développement des nouvelles formes organisationnelles, tant d’un point de vue général [P. Lorino 1995 ; H. Bouquin 1997 ; P. Mévellec 1998] qu’en référence au cas particulier des réseaux organisationnels [R. Dumoulin 1996, 1997 ; F. Fréry 1997] ou de la gestion de projet [A. Burlaud, C.J. Simon 1993 ; Ecosip 1993]. En revanche, encore trop peu de travaux sont dis- ponibles sur l’adaptation globale du p ilotage dans le cas d’une organisa- tion reconfigurée selon les processus [A. Desreumaux 1996 ; A. Cornet 1998 ; C. Pochet 1998]. L’objet de cet article est alors, sur la base d’une recherche empiri- que1 effectuée dans un grand groupe français ayant pratiqué une opéra- tion de reengineering, de proposer un cadre d’analyse permettant de traiter la question du pilotage des organisations transversales. Que de- vient la coordination au quotidien dans le cadre d’une structure par pro- cessus ? Comment évoluent les systèmes de contrôle ? Pour appréhen- der ce pilotage, nous étudierons, outre les systèmes institués de contrôle de gestion et de gestion des ressources humaines, les différents modes de coordination, entendus ici comme l’ensemble des moyens voulus par la hiérarchie ou générés par les agents eux-mêmes, formalisés ou non, par lesquels des agents et/ou leur(s) responsable(s) articulent leurs contributions et leurs compétences pour atteindre les objectifs fixés. Cette définition extensive reprend en fait la distinction traditionnelle en- tre coordination par la hiérarchie et coordination par ajustement 1 Cette recherche est présentée in extenso par F. Couty et al. [1997]. 54 Transversalité, contrôle et gestion des ressources humaines… [M. Aoki 1986 ; J. Allouche, I. Huault 1998] ainsi que la distinction en- tre coordinations formalisées2 [Y. Doz, C. Prahalad 1981] et coordina- tions informelles3 [H. Mintzberg 1982, 1990]. Quatre possibilités se pré- sentent donc : – la coordination formalisée par la hiérarchie correspond à un affi- chage des objectifs à atteindre (standardisation des résultats) ou à une diffusion de méthodes permettant de conduire le travail (standardisation des procédés) ; – la coordination formalisée par ajustement recouvre les situations où des méthodes officielles sont proposées par d’autres acteurs que la hiérarchie : personnes ressources, voire les opérateurs eux-mêmes ; – la coordination informelle par la hiérarchie survient lorsqu’un res- ponsable use de la supervision directe, ou tente de diffuser une culture auprès de ses employés ; – la coordination informelle par ajustement relève des règles et mé- thodes élaborées sur le terrain par les opérateurs (ajustement mutuel), voire d’une homogénéité dans les comportements de travail due à la présence d’une même culture. Méthodologie La recherche a été menée en aval de la mise en place de la nouvelle structure opérationnelle, avec comme objectif de cerner les modes de coordination en vigueur au quotidien suite au changement d’organisation. Quatre monographies ont été réalisées, couvrant, d'une part, deux agences s'adressant à une clientèle de particuliers (les agences « résidentiels »), d'autre part, deux unités en charge de la construction d’équipements et d’infrastructures. Après un travail exploratoire, permis le plus souvent par des contacts auprès des responsables Qualité Mé- thodes de ces unités, une enquête par entretiens semi-directifs a été conduite (100 entretiens, soit 30 dans chacune des agences et 20 dans chacune des unités réseau, d'effectifs plus restreints). Le choix des per- sonnes à interroger s'est fait selon des critères de statut (cadres supé- 2 Telles la standardisation, la planification stratégique et budgétaire ou les pro- cédures d’évaluation des résultats. 3 Comme la standardisation des valeurs. Christian Defélix 55 rieurs, cadres, agents de maîtrise, agents), mais aussi de fonction (chef de département, chef de groupe, agent de maîtrise encadrant ou expert, agent), et de métier (technicien, administratif, commercial). Au cours des entretiens, dont la durée était d’une heure, ont été abordés les thèmes suivants : position de travail et trajectoire professionnelle, conséquen- ces du changement de structure sur l’organisation du travail, jugement sur la hiérarchie et l’autonomie dans le travail. Les entretiens ont été ensuite analysés au moyen d'une grille permet- tant de repérer non seulement l'évolution des modes de coordination (présence de processus formalisés, indicateurs de suivi de l'activité, rela- tions entre unités ou équipes...), mais aussi les conséquences induites en termes de pilotage (position des acteurs en charge du pilotage et évo- lution éventuelle de leurs outils). Deux conclusions ressortent de cette recherche qualitative : les mo- des de coordination présentent une variété inévitable ; les instruments de pilotage s’adaptent de manière inégale à la nouvelle donne organisation- nelle. 1. Une variété inévitable de uploads/Management/ transversalite-controle-et-gestion-des-ressources.pdf

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  • Publié le Jan 28, 2021
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