Volume 8 – Numéro 1, 2000 Logistique & Management Vers un référentiel des proce
Volume 8 – Numéro 1, 2000 Logistique & Management Vers un référentiel des processus logistiques Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement Qui n’a pas un jour regretté la grande confusion qui règne dans la terminologie, voire les concepts, de logistique, et plus récemment de “supply chain management” ? De quoi parle-t-on ? Que faut-il promouvoir ? Le terme de “processus”, très en vogue actuellement, n’échappe pas à ces interrogations. Dès 1989 il est apparu utile d’élaborer un “référentiel” logistique afin d’aider les entreprises à mieux formaliser leur démarche logistique globale. Un tel référentiel, comme il en existe pour d’autres fonctions de l’entreprise, doit définir, décrire et expliquer les concepts, les activités, les métiers, les méthodes et les outils. L’environnement de l’entreprise, les modes de management, les technologies et la fonction elle-même évoluant rapidement, un tel référentiel doit évidemment être évolutif et ouvert : sa capacité d’adaptation aux évolutions est même l’un des indicateurs principaux de sa pertinence. Pour élaborer ce référentiel fut créée la Commission Logistique de l’AFNOR, Association Française de Normalisation, Commission longuement animée par les responsables de l’ASLOG (1). Trois premiers documents La première étape du référentiel fut une présentation générale de “la fonction et la démarche logistiques”, la norme AFNOR X50-600, réactualisée début 1999 (2). On y lit notamment (chapitre 5): “Le processus logistique se déroule tout au long du cycle de vie du produit, suivant sept grandes étapes : identifier, concevoir, développer, produire, vendre, soutenir et contrôler. Il permet au produit de passer d’une étape à l’étape suivante. Il est piloté à l’aide d’un système d’information. Le système de pilotage du processus logistique et de ses composants a pour objectifs la bonne réalisation des opérations logistiques, ainsi que leur interfaçage pour garantir la continuité du processus, le contrôle de leur exécution, la correction et la prévention des erreurs et déviations. Ce processus se compose d’un certain nombre d’activités logistiques.” Le schéma qui illustre ce processus et ses sept étapes a été présenté dans un précédent numéro de cette revue (3). Le référentiel logistique comprend ensuite une norme de terminologie, X50-601, reprenant l’avant-projet prEN12777 de norme européenne (trilingue : français, anglais, allemand). Ce document inclut une liste structurée de 77 termes importants, avec leurs définitions, ainsi qu’une annexe informative non structurée de 255 autres termes. C’est cette norme qui propose la définition “officielle” actuelle de la logistique, et qui traduit “supply chain” par “chaîne logistique”. Troisième document : un Fascicule de Documentation, FD X50-602, est consacré aux “Fonctions logistiques”. Il identifie les activités logistiques, plus de 600 regroupées en 96 sous-agrégats et 21 agrégats, ainsi que la description des 23 profils de professionnels de la logistique. Depuis le directeur de la logistique Groupe à l’agent d’ordonnancement, en passant par le responsable du service client ou le chargé de l’organisation de la distribution physique. Ces trois documents sont regroupés dans le recueil Logistique (4) de l’AFNOR qui comprend également les normes sur la gestion de projet (incluant le soutien logistique et l’ingénierie simultanée) et sur la gestion de production. Les processus logistiques Sera finalisé d’ici fin 2000 un Fascicule de Documentation, probablement FD X50-603, qui décrira en détail les processus logistiques, suivant le schéma de la norme X 50-600. Ces travaux, un peu fastidieux, sont en train d’aboutir grâce au soutien du Ministère de l’Industrie. Ils pourront influencer la bonne prise en compte des préoccupations de logistique globale par les « progiciels de gestion intégrée » dits ERP et ceux dits de supply chain management. Cette description détaillée du processus logistique comprendra en particulier deux éléments inédits : D’une part, y seront abordées les activités logistiques, encore très peu développées dans les entreprises relatives au début du cycle de vie des produits : identification des besoins, conception, développement, ainsi qu’à la fin du cycle de vie : soutien et contrôle global de la chaîne. D’autre part, y sera présenté un véritable processus de planification de la distribution, à l’instar de ce qui est déjà largement connu et formalisé en planification des ressources de production et programmation de leur utilisation. Le PDP (Plan Directeur de Production) est aujourd’hui connu et implanté mais qui établit un véritable “PDD (Plan Directeur de Distribution)” ? Volume 8 – Numéro 1, 2000 Logistique & Management Le processus logistique global, et les sous-processus qui le composent, comprennent systématiquement les trois phases du management : la planification, l’exécution et la maîtrise (contrôle), suivant la démarche connue de qualité totale (PDCA : Plan, Do, Check & Act). Tout sous-processus est décrit par : 1. Les informations entrantes 2. Les activités du sous-processus 3. Les informations sortantes. En voici, à titre d’illustration, un exemple : Suivi de la production : Informations Entrantes : OF lancés, Etat d’avancement du planning, Règles de priorité à utiliser en cas d’incident. Activités : Assurer le suivi de production, réagir en cas de rupture d’approvisionnement, incident ou panne machine, absentéisme imprévu, rupture d’outillage, etc… Informations Sortantes : Avance ou retard sur OF, Quantités produites, écarts par rapport aux quantités lancées, Lots produits (avec la trace des lots d’origine) Déchets (“refabrication” ), Données statistiques concernant les performances machines, Données concernant la performance des opérateurs. Enregistrer les résultats destinés à assurer le suivi, et informer des résultats. Ce Fascicule de Documentation sur les processus logistiques est complété par un livre, Processus et méthodes logistiques – Supply Chain Management (5), qui présente, tant pour les professionnels que pour les étudiants, les connaissances de base les plus actuelles, indispensables pour maîtriser le processus logistique. Les hommes et la performance Quelle que soit la qualité des processus mis en place, leur efficacité pour l’entreprise dépend aussi des hommes qui assurent les activités de planification, d’exécution et de contrôle. C’est pourquoi le référentiel devrait être complété en 2001 d’un document précisant les savoirs et compétences des acteurs répondant aux principaux profils décrits dans la FD X50-602. Enfin, la performance de la chaîne logistique, des différents sous-processus, ou des acteurs, se mesurent par des indicateurs. Un sixième document devrait décrire ces indicateurs de performance logistique qui, regroupés en tableaux de bord et tableaux de pilotage, sont indispensables à toute vérification des objectifs atteints, optimisation globale, étude comparative de benchmarking, ou gestion de partenariat logistique au sein de l’entreprise étendue. La communauté logistique française disposera alors d’un référentiel relativement complet et cohérent au service de chacun et de chaque entreprise. Chacun peut encore y apporter sa pierre (6); puis il faudra poursuivre sa mise à jour permanente, en particulier pour tenir compte de l’évolution de la reverse logistics ou des systèmes experts en logistique (7)... Labor omnia vincit improbus (Virgile). (1) L. Grégoire et J. Laurentie, La fonction logistique en quête de son référentiel, Revue Enjeux, n°123, mars 1992. (2) Norme NF X 50-600, Logistique – fonction et démarche logistiques, AFNOR, janvier 1999. (3) L. Grégoire, Optimisation des flux : simple suivi ou véritable maîtrise ?, Revue Logistique & Management, vol 6 – n° 2, 1998. (4) Recueil normes, Logistique, AFNOR, octobre 1999. (5) J. Laurentie, F. Berthélémy, L. Grégoire, C. Terrier, Processus et méthodes logistiques – Supply Chain Management, Editions AFNOR, à paraître automne 2000. (6) S’adresser à A. Galpin, AFNOR, Tour Europe 92049 Paris La Défense. (7) L. Grégoire, Supply chain management, logistique et entreprise virtuelle, Conférence donnée à l’Université de Tous Les Savoirs (mission 2000) le 26 mai 2000, à paraître aux Editions Odile Jacob. Laurent GREGOIRE Directeur de la logistique Groupe FORT JAMES Fondateur et membre de la Commission Logistique de l’AFNOR uploads/Management/ vers-un-referentiel-des-processus-logistiques 1 .pdf
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- Publié le Jul 19, 2022
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