FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022

FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022 1 FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022 2 Préambule Ce rapport s’adresse à l’écosystème de l’enseignement supérieur en gestion français, et plus particulièrement aux directions d’établissement et enseignants. Motivée par la mobilisation générale de l’opinion publique et des étudiants, et par les messages de The Shift Project adressés à l’enseignement supérieur, Audencia a proposé au Shift Project de s’associer pour initier une réflexion spécifique à l’enseignement supérieur en gestion ce qui a donné naissance au projet « ClimatSup Business - Former les acteurs de l’économie de de- main ». Audencia, partenaire principal, a ensuite été rejointe par de nombreux autres partenaires. L’objectif du projet ClimatSup Business est de contribuer à transformer l’enseignement supé- rieur en gestion afin que 100 % des étudiants soient formés aux enjeux écologiques. Il a pour vocation d’inspirer tous les établissements, quelle que soit leur nature (publique ou privée) et quel que soit le programme enseigné1. Le projet concerne uniquement les enseignements dispensés. Les activités de recherche, la mise en œuvre de pratiques environnementales dans la gestion du campus et les autres axes de transition écologique d’un établissement ne sont abordés que de manière incidente. Il traite des enjeux écologiques au sens large (voir « Mener une transition écologique implique de repenser nos activités et nos modèles de société », p. 19) et porte plutôt sur la formation initiale2. Il couvre l’ensemble des disciplines de gestion. ClimatSup Business s’articule autour de quatre questions :  Pourquoi intégrer les enjeux écologiques dans les formations en gestion ? La première partie (p. 18) pose un constat des crises écologiques en cours, de leur lien avec notre organisation économique et sociale, et des implications pour les formations en gestion.  Quel est la dynamique actuelle ? La deuxième partie (p. 35) présente un état des lieux de l’enseignement supérieur en gestion sous l’angle de la variété des d’établissements impliqués dans cet enseignement, de la dyna- mique qui anime ses diverses parties prenantes et des freins à une généralisation de l’enseigne- ment des enjeux écologiques.  Que doivent savoir les diplômés ? La troisième partie du projet (p. 68) présente le socle de connaissances et de compétences né- cessaires pour comprendre et mettre en œuvre la transition écologique et décline celui-ci pour certaines filières métiers.  Comment intégrer ces contenus dans les formations existantes ? Cette question appelle plusieurs niveaux de réponse. Des pistes de réflexion à destination des responsables de programme et des enseignants sont partagées à la fin de la partie 3 (p. 132). 1 Cela n’exclut pas que les contenus et outils produits dans le cadre de ce rapport puissent inspirer les responsables pédagogiques et enseignants en gestion qui œuvrent au sein d’autres types d’établissements. L’enseignement de la gestion occupe en effet une place significative en école d’ingénieurs par exemple. Elle est également très largement enseignée au lycée, dans des bacs type STMG ou en BTS. 2 Cependant, ce qui ressort de ce travail peut tout à fait alimenter les formations continues. FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022 3 Un guide à destination des directions et des présidences d’établissement et des recommanda- tions aux autres parties prenantes (enseignants, étudiants, personnels des établissements, alumni, entreprises, associations académiques, organismes d’accréditation et de classement) sont présentés en partie 4 (p. 151). Un retour d’expérience sur la transformation des enseignements de plusieurs établissements est disponible dans le Recueil de retours d’expérience d’établissements, publié en complément du présent rapport3 et dont la synthèse est présentée en partie 5 (p. 219). Ce travail a été guidé par un principe de rigueur scientifique et a été réalisé en concertation avec les parties prenantes. Cette démarche de concertation dépasse Audencia, puisque ce projet in- vite d’autres acteurs dans la réflexion : les autres partenaires du projet, des experts de différents champs disciplinaires concernés, des entreprises, alumni, étudiants, etc. (voir remerciements en fin de rapport, ainsi que les principes directeurs du projet en annexe). Le rapport ClimatSup Business sera complété par un rapport dédié à la finance, issu du projet ClimatSup Finance, qui sera publié le 15 décembre 2022. ClimatSup Finance appro- fondit la réflexion conduite au sein de ClimatSup Business en :  Dressant un état des lieux de la prise en compte des enjeux écologiques dans les forma- tions en finance faisant référence en France,  Faisant le point sur les évolutions actuelles de la finance en lien avec les enjeux écolo- giques et explorant les évolutions futures possibles dans une démarche prospective,  Proposant un socle de connaissances et compétences nécessaires à l’intégration des en- jeux écologiques en finance et prolongeant cette réflexion à quatre familles de métiers,  Proposant une maquette de formation type en finance. Le détail du projet ClimatSup Finance est disponible en annexe. 3 Le recueil des retours d’expérience d’établissements est disponible sur la page web du projet ClimatSup Business : https://theshiftproject.org/former-acteurs-economie-de-demain/. FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022 4 Avant-propos « Que signifie « manager » à l’heure des limites pla- nétaires ? Est-ce simplement faire un business plan, recruter des collaborateurs, séduire des con- sommateurs, financer, et conseiller « comme avant » avec juste un rapport RSE en plus, ou est- ce que cela signifie en pratique chambouler de fond en comble les règles à suivre pour gérer une orga- nisation ? Doit-on, dans ce contexte, jeter aux oubliettes deux siècles d’héritage intellectuel accumulé dans l’éco- nomie classique et tout ce qui en découle, puisque cette dernière a été théorisée sans tenir compte de l’existence des ressources naturelles de toute na- ture, alors même que sans elles il n’y a pas d’acti- vité économique ? Si désormais le carbone ou la biodiversité deviennent des critères que nous cherchons à optimi- ser avant les euros, qu’est-ce qu’un business plan « compatible 2°C » ? À quoi ressemble une économie compatible avec des flux physiques en contraction ? Une campagne publicitaire qui ne porte pas atteinte à la biodiversité ? Derrière toutes ces questions, en viennent d’autres : quelles connaissances et compétences faut- il fournir à un élève en gestion au vu des interrogations ci-dessus ? Aura-t-on besoin des mêmes enseignants qu’il faudra juste former à de nouvelles approches, ou bien l’angle sera-t-il tellement différent que le corps enseignant apte à officier dans ce nouveau contexte viendra de l’extérieur ? Faut-il sélectionner les élèves sur des bases différentes ? Inventer des classements des établis- sements qui ne mettent plus en critère principal le salaire à la sortie ? Comment cesser de servir un système que l’on sait aller dans le mur sans aller dans le mur soi-même parce que l’on est sorti du jeu ? Le rapport que vous tenez entre les mains n’a pas la prétention de répondre de façon définitive à la totalité de ces questions, et de toutes les autres qui se posent quand il s’agit de se demander ce qui doit changer dans l’enseignement en gestion. Mais a assurément la prétention de com- mencer à s’attaquer à la falaise. Dès lors qu’il s’agit de passer à l’acte, les questions pratiques se multiplient. Comment embarquer des enseignants dans un projet qui va leur demander des efforts, voire, pour certains, un renon- cement ? Faut-il écouter les recruteurs, qui sont par nature l’incarnation de l’existant dont il faut se départir, ou écouter des élèves qui peuvent avoir des aspirations qui ne correspondent pas (encore) à des emplois existants ? Après plus d’une année de travail, un luxe alors que nous sommes de plus en plus dans une course contre la montre, The Shift Project vous livre quelques pistes de réflexion pour former différemment les « gestionnaires ». J’espère que le résultat vous intéressera. » Jean-Marc Jancovici, Président du Shift Project FORMER LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN – The Shift Project – Novembre 2022 5 « "Il faut que tout change, pour que rien ne change4". Ce fameux aphorisme résume mer- veilleusement bien le challenge auquel nos écoles sont confrontées : la transformation vers une économie et une société décarbonées, sobres et résilientes ne relève pas d’un change- ment marginal, d’un coup de peinture verte sur nos manières de faire, mais d’un changement de paradigme profond sur la manière de penser et d’organiser notre système productif. Ainsi, parce qu’elles forment celles et ceux qui doivent au- jourd’hui et devront demain être en capacité de transformer les entreprises et de proposer des initiatives innovantes, les Écoles de manage- ment et les autres établissements de formation en gestion ont un rôle fondamental à jouer dans ce changement. Précurseur en matière de RSE depuis près de 20 ans, première École de Management signataire du Global Compact en 2004, partenaire du WWF depuis 22 ans, et ayant lancé en 2021 son École de la transition écologique et sociale : Gaïa, Audencia s’est engagée en 2022, en partena- riat avec The Shift Project et dans uploads/Management/climatsup-business-rapport-final-the-shift-project.pdf

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  • Publié le Dec 20, 2021
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