Cours 03 : la méthode des couts complets par les centres d’analyse INTRODUCTION
Cours 03 : la méthode des couts complets par les centres d’analyse INTRODUCTION La méthode du coût complet « méthode des centres d'analyse » favorise la détermination d'un prix normal ou satisfaisant. De même, elle permet d'apprécier la performance de chaque produit, activité ou prestation dans la performance globale de l'entité. 1. Principe de la méthode La méthode des centres d’analyse est la méthode traditionnelle française. Développée dans les années 1920 pour des produits industriels, elle a été formalisée pour la première fois par Emile Rimailho en 1927, sous la méthode des sections homogènes. La méthode repose sur une affectation progressive des charges indirectes sur les objets de couts : Les couts des centres auxiliaires sont d’abord déversés sur les autres centres, ceux auxquels ils rendent service ; les couts des centres principaux (ainsi augmentés des charges des centres auxiliaires) sont ensuite imputés aux produits (objets de cout). 2. La méthode des centres d’analyse La méthode du coût complet « méthode des centres d'analyse » s'appuie sur la classification des charges par affectation. Le coût complet est composé tout au long du réseau des coûts des charges directes (CD) et des charges indirectes (CI). Si les charges directes ne posent aucune difficulté pour leur affectation puisqu'elles ne concernent qu'un seul objet de coût, il n'en est pas de même avec les charges indirectes. Ces dernières doivent être retraitées avant leur imputation aux objets de coût concernés. 2.1. Traitement des charges indirectes Lors de leur retraitement, les charges indirectes font l'objet, dans un premier temps, d'une répartition dans les centres d'analyse, puis dans un deuxième temps, d'une imputation aux coûts des objets de coût concernés. A/ Notion du centre d’analyse Pour effectuer le traitement des charges indirectes, l’entreprise est divisée en centres d’analyse, qui correspondent généralement à son organisation fonctionnelle. Exemple : La société Electre a identifié six centres d’analyse : approvisionnement, études et ordonnancement, atelier usinage, atelier montage, commercialisation et administration. On remarque que la fonction production, qui comporte des activités très diverses, a été subdivisée en trois centres d’analyse. Un centre d’analyse est défini comme « une division de l’entreprise où sont répartis des éléments de charges indirectes préalablement à leur imputation aux couts des produits intéressés ». Les centres d'analyse correspondent en quelque sorte aux fonctions ou sous-fonctions repérées au sein de l'organisation, par exemple fonction approvisionnement, production . . . Laissé à la discrétion de l'analyste, le nombre de centres n'est pas figé, il dépend de la complexité de l'organisation et du besoin en information. On distingue deux types de centres d’analyse : les centres principaux. Leurs charges vont être imputées à un coût d’un produit (ou d’un service) par le biais d’une unité d’œuvre (par exemple, un centre d’approvisionnement dont les charges sont imputées aux coûts d’achat). Les centres principaux correspondent aux fonctions ayant une relation directe avec l’objet de cout. les centres auxiliaires. Ils fournissent des prestations à d’autres centres ; leurs charges sont donc imputées à ces autres centres. Par exemple, un centre d’analyse « Gestion des moyens » peut fournir la plupart des autres centres. Les centres auxiliaires correspondent généralement aux activités de support travaillant pour l’ensemble de l’entreprise. B/ Les opérations de répartition Les opérations de répartition consistent à ventiler les charges indirectes dans les centres préalablement définis. Ces opérations s'effectuent soit par affectation si l'on dispose de moyen de mesure (compteurs divisionnaires pour l'électricité, code d'accès pour réaliser des photocopies . . .) , soit dans le cas contraire (et la plupart du temps), à l'aide de clés de répartition technico-comptable. Dans ce dernier cas, la difficulté est de trouver des clés de répartition significatives. Qualités d’un centre d’analyse pertinent : Un centre d’analyse est pertinent s’il permet d’imputer à un produit les couts induits par la production de ce produit et ceux-là seulement. La pertinence suppose plusieurs conditions : Les centres d’analyse doivent disposer de moyens propres en personnel et matériel pour que les charges puissent être réparties entre les centres selon les critères rationnels. A défaut, le système d’information doit permettre l’identification des consommations propres à chaque centre, Exemple : le service transport d’une entreprise de travaux publics est divisé en deux sections : camions légers et camions lourds. Ils emploient une équipe de conducteurs qui conduisent indifféremment les deux catégories de camions. Il ne serait pas possible de répartir le salaire de ces conducteurs sans arbitraire entre les deux sections. Il en est autrement si le temps passé par chaque conducteur sur chaque véhicule est saisi dans le système d’information. L’activité du centre d’analyse doit être mesurable par une unité d’œuvre de telle sorte que le nombre d’unités d’œuvre au cours d’une période soit sensiblement proportionnel aux charges du centre au cours de cette période. Par ailleurs le nombre d’unités d’œuvre imputable à chaque produit (plus généralement à chaque objet de cout) doit pouvoir être connu. Exemple : une étude statistique de corrélation a montrée une forte corrélation entre les charges de la section d’usinage et le nombre d’heures d’usinage. De plus, le temps d’usinage de chaque produit est saisi dans le système d’information. L’heure d’usinage peut ainsi être utilisée comme une unité d’œuvre de la section usinage. Un centre d’analyse doit avoir une activité homogène, c'est-à-dire que toutes les ressources (personnel, matériel, fournitures) doivent être utilisées dans les mêmes proportions pour tous les travaux. Exemple : un atelier usine deux produits P1 et P2. Cette production comporte des phases de réglage et des phases de d’usinage. P1 P2 Production Usinage Réglage Une série de 10.000 unités 0,06 h à 90 KDA/unité 8h à 150 KDA par série 20 séries de 500 unités 0,03 h à 90 KDA/unité 8h à 150 KDA par série Une unité de P1 consomme deux fois plus d’activité d’usinage mais 20 fois moins d’activité de réglage. Le principe d’homogénéité n’est pas respecté. Par conséquent l’atelier usinage ne peut pas être considéré comme un centre d’analyse pertinent pour la détermination du cout de produits. Il doit être subdivisé en une section usinage et une section réglage. La répartition primaire Les charges indirectes retenues en comptabilité de gestion sont ventilées dans les centres quelle que soit leur nature (centres auxiliaires et centres principaux). La répartition secondaire La répartition secondaire consiste à « vider » les centres auxiliaires, prestataires, dans les autres centres bénéficiaires, les centres principaux. Il s'agit de répartir le total de la répartition primaire de chaque centre auxiliaire entre les différents centres auxquels il a fourni des prestations. C/ Imputation des charges indirectes aux objets de couts Les charges du centre d’analyse sont imputées aux coûts des produits au moyen d’une unité de mesure appelée unité d’œuvre. Les unités d’œuvre La question qui se pose au gestionnaire, dans le cadre du calcul d’un coût complet, est alors la suivante : comment imputer les coûts des centres d’analyse aux produits ? Leur montant est-il lié au nombre de moteurs produits ? au temps de production ? à la surface utilisée ? C’est au gestionnaire de déterminer l’unité d’œuvre (unité produite, heure de main-d’œuvre, heure machine) qui explique le mieux les consommations de charges indirectes. Le Plan comptable général 1982 (France) définit l’unité d’œuvre comme une « unité de mesure dans un centre d’analyse servant notamment à imputer le coût de ce centre aux coûts des produits ». Il précise : « En principe, la meilleure unité d’œuvre est celle dont la quantité varie, au cours de plusieurs périodes successives, en corrélation la plus étroite avec le montant du coût variable du centre ». L’imputation du coût du centre d’analyse aux produits (service, …) se fait en fonction du nombre d’unités d’œuvres consommées par le produit (service, …). Exemple : procédure d’analyse des charges indirectes 2.2. Les couts aux différents stades de l’activité 2.2.1. Le cout d’achat Le coût d'achat correspond aux achats plus les frais accessoires d'achat (frais de transport, frais de manutention, frais du service achat, droits de douane) . Le coût d'achat est composé de charges directes (achats) et de charges indirectes (centre d'approvisionnement). La fiche de coût d'achat peut ainsi s'établir : 2.2.2. Le coût de production Le coût de production peut être exprimé comme étant tout ce qu'a coûté un bien jusqu'à la sortie de ce bien des ateliers de production ou services de fabrication. 2.2.3. Problèmes particuliers Déchets et rebus Les déchets et les rebuts constituent des produits résiduels. Les déchets sont des résidus de matière provenant de la fabrication, par exemple les chutes de papier lors de la fabrication de cahiers, alors que les rebuts sont des produits finis impropres à la vente ou à l'usage prévu, par exemple, une pièce en acier qui présente un défaut de fabrication. Le traitement des déchets et des rebuts a une incidence sur le coût des produits selon qu'ils sont ou non vendables : - Si les déchets et rebuts sont non vendables, leur évacuation entraîne des frais qui vont être imputés au coût de production du produit qui les a générés. - Si les déchets sont vendables, uploads/Management/cours-03-couts-complets.pdf
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- Publié le Jan 07, 2022
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