Préparé par : Mme Hajer CHAKER BEN HADJ KACEM Année Universitaire: 2019-2020 2

Préparé par : Mme Hajer CHAKER BEN HADJ KACEM Année Universitaire: 2019-2020 2 Face au recul du rôle de l’Etat investisseur dans le pays, des problèmes de chômages ne cessent de se multiplier. Ajouté à cela, les inégalités entre les régions en termes de développement mais aussi en termes d’occupation rendent indispensables le développement d’une culture et d’un esprit entrepreneurial: une solution permettant à la fois la résorption du chômage et la réduction des inégalités régionales. En effet, la fortification des compétences entrepreneuriales permet à la fois d’augmenter le taux de création d’entreprise et d’emploi et de renforcer et stabiliser les entreprises créées en les rendant plus compétitives face à la concurrence à l’échelle nationale et internationale. 3 Le point de départ sera donc de définir et de montrer l’importance de l’entrepreneuriat dans la société et dans l’économie en général (section 1). Nous expliciterons par la suite les formes particulières d’entrepreneuriat. (section 2). Et nous terminerons par présenter le processus entrepreneurial 4 SECTION 1 5 L’entrepreneuriat est un concept transversal: il peut être associé à différentes approches (économiques, managériales, financières, sociologiques, etc.). Il a intéressé des auteurs faisant partie de différentes disciplines et il a été défini de différentes manières. Cela témoigne de son importance dans le développement des personnes, des sociétés et des économies. Après avoir exposé l’évolution connue par ce concept en passant par différentes approches (paragraphe 1), nous allons le définir (paragraphe 2) et démontrer son importance dans le développement économique (paragraphe 3). 6 1.1. Points de vue des économistes (1/4) Les économistes ont été les premiers à s’intéresser au concept d’entrepreneuriat: Richard Cantillon (1755) était le premier à présenter la fonction de l’entrepreneur et à souligner son importance dans le développement économique. Il définit l’entrepreneur comme un preneur de risque qui s’engage de façon ferme vis-à-vis d’un tiers sans garantie de ce qu’il peut en attendre. Pour Cantillon (1755), l’entrepreneuriat est donc synonyme de prise de risque. Jean-Baptiste Say (1803) considère que le rôle de l’entrepreneur va au-delà de l’achat et de la vente de marchandises pour intégrer la production des produits. Il définit l’entrepreneur d’industrie comme « celui qui crée pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque »(Say, 1803, p.74). Cantillon et Say sont les premiers à s'intéresser « tant à l'économie qu'aux entreprises, à leur création, à leur développement et à leur gestion ». Ils sont les premiers à essayer d'apporter une représentation dynamique de l'économie fortement liée au rôle joué par l'entrepreneur (Filion, 1997). 7 Pour Knight (1921), l’entrepreneur est certes celui qui prend le risque mais tout en étant sure de recevoir un profit pur, représentant sa rémunération, en contre partie des coûts de l’incertitude qu’il supporte. L’entrepreneur est donc un preneur de risque calculé dans un environnement incertain. Schumpeter (1934), qui est qualifié du père du champ de l’entrepreneuriat, présente la capacité à innover comme une caractéristique propre de l’entrepreneur et la considère comme l’essence de l’entrepreneuriat. Dans cette optique, la définition de l’entrepreneur repose sur la notion d’innovation. 8 La reconnaissance d’opportunités n’est devenue une dimension importante dans le travail de l’entrepreneur qu’avec l’école autrichienne qui, depuis 1973 avec les travaux de Kirzner, présente l’entrepreneur comme un acteur dont la principale activité est de reconnaître des opportunités qui sont ignorées par les uns ou négligées par les autres. L’école autrichienne a mis l’accent sur l’aspect informationnel de la fonction entrepreneuriale en considérant que l’entrepreneur est le seul acteur économique qui a une connaissance parfaite des imperfections du marché qu’il utilise pour son profit (Kirzner, 1973, 1979). Casson donne plutôt l’importance au rôle de l’entrepreneur dans la coordination des ressources rares et la prise de décision. 9 Le point de vue des économistes a servi de base historique au champ de l’entrepreneuriat. Ce point de vue multi-composantes a permis de dégager, selon Baumol (1993), au moins deux figures et quatre rôles de l’entrepreneur. Les figures sont l’entrepreneur organisateur de l’activité économique et l’entrepreneur innovateur. Quant au rôles, il s’agit de :  L’entrepreneur preneur de risque;  L’entrepreneur innovateur;  L’entrepreneur vigilant à la recherche d’opportunités;  Et l’entrepreneur coordinateur des ressources rares. 10 Les années 1970 marquent le début d’un tournant théorique où les sciences du comportement autour du behaviorisme prennent le dessus sur les approches économiques de l’entrepreneuriat. Deux approches sont à distinguer : le premier aborde les traits de l’entrepreneur autour de la question : « Qui est l'entrepreneur ? ». Le second aborde la question emblématique suivante: « Que fait l’entrepreneur ? ». 11 Les premières recherches réalisées dans le domaine de l’entrepreneuriat se sont intéressées à l’entrepreneur en tant qu’individu et ont étudié ses caractéristiques psychologiques pour déterminer quelles sont celles qui le poussent à entreprendre: Il s’agit de « l’approche par les traits ». Les résultats trouvés sont multiples: McClelland (1961) a trouvé que les entrepreneurs sont caractérisés par leur besoin de réalisation, Ahmed (1985) a plutôt trouvé que c’est l’internalité du lieu de contrôle qui caractérise les entrepreneurs (Internal Locus of Control). Mengel (1972) pense que c’est la propension à la prise de risque qui importe le plus. D’autres caractéristiques d’importance secondaire ont été identifiées. Il s’agit du besoin d’autonomie, de pouvoir et de la tolérance à l’ambiguïté et du besoin d’appartenance (Bellu, 1988). 12 Le problème avec cette approche est qu’aucune de ces recherches n’a réussi à lier les caractéristiques psychologiques au processus entrepreneurial. Cette approche s’est contentée ainsi de mettre en évidence quelques traits de caractère récurrents et elle n’a pas réussi à proposer un profil type de l’entrepreneur (Danjou, 2002). D’ailleurs les résultats des travaux empiriques réalisés dans ce domaine se sont avérés contradictoires et peu convaincants et les études n’ont pas permis de prévoir systématiquement le succès de l’entreprise. 13 Cette approche cherche à répondre à la question « que fait l’entrepreneur? ». Elle s’intéresse ainsi aux décisions prises par celui-ci lors de l’exercice de son activités. Ces décisions sont largement influencées par l’environnement. L’objectif étant de déterminer que faut-il faire pour réussir? Pour cette approche, la problématique de l'entrepreneuriat est de garantir l'adaptation de l'organisation à son environnement conçu comme une donnée non modifiable. Quant aux actions à mener, elles permettent l'acquisition de connaissances fondamentales dans des domaines aussi variés que le marketing, la comptabilité, le contrôle, les ressources humaines ou encore les aspects juridiques. L’entrepreneuriat est donc envisagé comme le résultat des différentes décisions à prendre. 14 Cette approche présente les limites suivantes (Bréchet et Desreumaux, 1998) : L’entrepreneuriat est envisagé comme un système incapable d'interprétation par rapport à des événements perçus. Or, l'environnement est un élément de construction de l’entrepreneur; L’entrepreneur s’inscrit dans une relation besoin- contrainte. Or, il est capable d'innover, de créer de nouveaux comportements ; Donner une place importante à l’environnement et aux régulations ex-post. Or, l’entrepreneur est doté de capacités d'innovation et d'apprentissage. 15 Nous distinguons deux approches: une se concentrant sur la création d’organisations et l’autre s’intéressant à l’émergence de nouvelles activités. 16 Gartner (1988) est un des premiers chercheurs qui ont remis en cause le bien-fondé de l’approche par les traits qui a dominé les recherches en entrepreneuriat dans les années 80. Il explique la limite de cette théorie par le fait que les individus se comportent rarement de façon régulière à différents instants et dans différentes circonstances, et que les traits de personnalité ne sont pas de bons indices pour prévoir l’action future de l’individu. Pour Gartner (1985), l’entrepreneuriat est un phénomène complexe et multidimensionnel qui ne peut pas être expliqué par les seules caractéristiques personnelles de l’individu et qui ne peut pas être simplifié à l’acte de l’entrepreneur. Les créations d’entreprises imposent certes la nécessité de considérer, dans l’étude de l’entrepreneuriat, les actes des entrepreneurs mais aussi les situations dans lesquelles se trouvent ces entrepreneurs qui agissent (Gartner, 1985). Il est plus important de concentrer les recherches en entrepreneuriat sur l’étude du processus entrepreneurial (Gartner, 1985, 1988) plutôt que sur l’entrepreneur. Gartner (1985, 1988) a introduit la notion de processus dans l’étude de l’entrepreneuriat. Il a proposé de considérer l’entrepreneuriat comme un processus d’émergence de nouvelles organisations. 17 L’entrepreneuriat est souvent confondu, à tort, avec la création d’entreprise. Or: l'entrepreneuriat n’implique pas nécessairement, mais peut comprendre, la création de nouvelles entreprises (Shane et Venkataraman, 2000). l’entrepreneuriat peut se produire même au sein d'une organisation existante (Amit, Glosten et Mueller, 1993 ; Casson, 1982). L’entrepreneuriat comprend la création de nouvelles organisations et ne se réduit pas à elle (Shane et Venkatarman, 2000). L’entrepreneuriat est processus d’émergence de nouvelles activités qui ne sont pas nécessairement de nouvelles organisations: C’est une conception offrant un champ plus large pour l’étude de l’entrepreneuriat qui permet de toucher tous les aspects de ce phénomène complexe et multidimensionnel. 18 L’entrepreneuriat implique « toutes les fonctions, activités ou actions associées à la perception des opportunités et à la création [de quelque chose de nouveau] pour les développer » (Bygrave et Hofer, 1991, p. 14). Le domaine de l’entrepreneuriat selon Shane et Venkataraman (2000) comprend : l'étude des sources des opportunités; de uploads/Management/cours-dentrepreneuriat-chap1-pdf.pdf

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  • Publié le Jul 15, 2021
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