A. COURTOIS C. MARTIN-BONNEFOUS M. PILLET CFPIM CPIM CFPIM Docteur ès Sciences
A. COURTOIS C. MARTIN-BONNEFOUS M. PILLET CFPIM CPIM CFPIM Docteur ès Sciences Agrégé d’Économie et de Gestion Docteur HDR en Sciences de l’Ingénieur Professeur émérite des Universités Ancien élève de l’ENS de Cachan Agrégé en Génie Mécanique Université de Savoie Professeur à l’IUT d’Annecy (OGP) Ancien élève de l’ENS Université de Savoie de Cachan Professeur à l’IUT d’Annecy (OGP) Gestion de production Quatrième édition Éditions d’Organisation, 1989, 1994, 1995, 2003 ISBN : 2-7081-2986-4 401 Chapitre 13 Gestion de production et système d’information 1. L’évolution de l’offre logicielle 1.1 Introduction La gestion de production manipule un nombre très important de don- nées. Elle est donc par nature intimement liée au système d’informa- tion de l’entreprise et à l’offre logicielle présente sur le marché qui a considérablement évoluée ces dernières années. En effet, alors que très longtemps elle a été concentrée autour de la GPAO (Gestion de produc- tion assistée par ordinateur) et des logiciels d’ordonnancement et de suivi de production, on a vu apparaître de nombreux sigles nouveaux (ERP, SCM, APS, MES…) que nous allons définir dans ce chapitre. Cette évolution correspond à la fois à une évolution des fonctions de bases intégrées dans les logiciels de GPAO, mais également à une inté- gration de fonctionnalités connexes qui a considérablement modifié la Gestion de production 402 © Éditions d’Organisation portée de la gestion industrielle. Cette intégration s’est réalisée sous forme verticale (depuis la gestion du poste de travail jusqu’aux planifi- cations stratégiques), mais aussi horizontale par la prise en compte des contraintes multi-sites et des relations clients-fournisseurs. Cette inté- gration horizontale prend un essor vital pour l’entreprise avec le déve- loppement de l’e-commerce qui demande un raccourcissement extrême des délais entre la commande du client et le début de la chaîne logistique. Dans ce chapitre, nous allons utiliser de nombreux acronymes. Afin de simplifier la lecture de tous ceux qui ne sont pas habitués à ces appel- lations, nous regroupons ci-après les principales abréviations utilisées : APS : Advanced Planning and Scheduling CRM : Customer Relationship Management EAI : Enterprise Application Integration ERP : Enterprise Resources Planning GPAO : Gestion de production assistée par ordinateur MES : Manufacturing Execution System PDP : Programme directeur de production PIC : Plan industriel et commercial PGI : Progiciel de gestion intégré SCM : Supply Chain Management SGDT : Systèmes de gestion des données techniques 1.2 Rôle et limites de l’informatique L’ordinateur a trois fonctions essentielles. Il permet : • d’effectuer des calculs rapidement et sans erreur. Même s’il s’agit de calculs simples (additions, multiplications...), leur nom- bre très important fait qu’il n’est pas possible de les effectuer sans le concours d’un ordinateur ; Gestion de production et système d’information 403 © Éditions d’Organisation • de stocker de nombreuses données d’une manière fiable et pra- tique à condition simplement d’organiser la base de données et d’effectuer les sauvegardes périodiques. Nous savons, notam- ment, qu’en matière de données techniques, l’entreprise a un nombre considérable de valeurs à stocker ; • de gérer la circulation des informations, notamment par l’inter- médiaire de réseaux (réseau interne, intranet, Internet). L’ordinateur est donc un outil précieux au service, entre autres, de la gestion industrielle. Mais il faut bien avoir à l’esprit qu’il exige une rigueur sans faille. L’informatisation ne résout pas les problèmes existants : il faut mettre en évidence les dysfonctionnements et les cor- riger avant d’informatiser. En effet, rien n’est plus flexible que l’être humain et informatiser les dysfonctionnements est catastrophique. On voit bien que la mise en place ou la réorganisation de la gestion industrielle d’une entreprise implique une démarche complète de pro- jet et ne peut être réduite à la simple mise en place d’un progiciel. 1.3 Domaines d’application en gestion industrielle Au sein de l’entreprise, l’informatique intervient essentiellement dans : • la gestion des matières, c’est-à-dire l’approvisionnement, la ges- tion des divers stocks et en-cours, la distribution vers les clients internes (autres unités de la même entreprise) ou clients extérieurs ; • la gestion des moyens de production, notamment les machines et la main-d’œuvre pour lesquelles il faut adapter charges et capacités ; • la gestion administrative de la production, en établissant une planification puis un pilotage de l’exécution mais aussi en rensei- gnant les autres fonctions de l’entreprise (comptabilité, finances, service des Méthodes, bureau d’études...). 1.4 Retour sur l’offre traditionnelle L’apport des progiciels est naturellement très différent selon les concepts de gestion de production employés dans l’entreprise. Gestion de production 404 © Éditions d’Organisation Une entreprise fabriquant des produits structurés à partir de compo- sants parfois communs ou à partir de sous-ensembles standard planifie sa production dans un contexte MRP2. Dans les entreprises fabriquant des produits complexes, unitaires et à cycle de production long, il s’agit de gestion de projet. Le progiciel doit alors gérer les tâches en s’attachant au respect des délais. Il est éven- tuellement possible de suivre les coûts (chapitre 4). Le progiciel per- met également de coordonner plusieurs projets et de gérer notamment les ressources communes. Les travaux de systémique ont conduit à décomposer le fonctionne- ment de la gestion industrielle en sous-systèmes : le système physique, le système d’information et le système de décision. Le premier recou- vre les ressources de l’entreprise qui permettent de procéder à la fabri- cation, le second est le support des informations circulant autour des produits et des ressources alors que le troisième fera des choix et décidera. Comme cela a été vu précédemment et décrit au travers de la logique de MRP2, les systèmes d’information et de décision ont été découpés selon une hiérarchie à trois niveaux : le long terme correspondant au Plan industriel et commercial (PIC), le moyen terme avec le Pro- gramme directeur de production (PDP) et le court terme au niveau de l’atelier (ordonnancement, suivi d’atelier). On peut y ajouter un niveau de très court terme pour le contrôle de commande. Cela corres- pond à des horizons de plus en plus courts (années, mois, semaines ou jours…) et un découpage en périodes de plus en plus fines (mois, semaines, jours, heures…). Les logiciels traditionnels correspondent à cette hiérarchie : La GPAO couvre essentiellement les niveaux programmes directeurs de production, calculs des besoins nets avec les calculs de charge associés (elle intègre les fonctions associées de gestion des données techniques produits et ressources, gestion des stocks…). Les logiciels reprennent alors les diverses fonctions décrites au chapitre 7. On peut les résumer en citant : • les prévisions de la demande normalement réalisées par le ser- vice Commercial (chapitre 3) ; Gestion de production et système d’information 405 © Éditions d’Organisation • la planification par familles de produits (plan industriel et commercial), très simple, et qui est donc souvent réalisée avec l’aide d’un tableur ; • la planification des produits finis ou modules standards (pro- gramme directeur de production) et le calcul des charges globales ; • le calcul des besoins en composants et matières premières conduisant à une proposition des ordres de fabrication et d’approvisionnement et le calcul des charges détaillées ; • la gestion d’atelier comportant l’ordonnancement, les listes de priorités puis le lancement et le suivi d’exécution ; • les coûts de revient prévisionnels ou réels... Les logiciels d’ordonnancement organisent le court terme dans l’ate- lier en positionnant les travaux en fonction des ressources en hommes et en machines. Certains progiciels incorporent des modules juste-à- temps afin de faire le lien entre la planification de type MRP2 et un fonctionnement des ateliers en JAT. Il peut notamment y avoir une édi- tion de Kanban sur des produits qui tireront la production des postes amonts. Les logiciels de suivi servent d’interface entre le système physique et le système d’information et alimentent ce dernier. On constatait donc une adéquation de l’offre logicielle traditionnelle au découpage du temps proposé dans les chapitres précédents. Outre ces logiciels de planification et de pilotage de la production, on peut également noter les outils de simulation de flux. Ils permettent de créer un modèle pour simuler des flux physiques ou d’information. Ils ne sont pas encore très répandus dans les entreprises en raison de leur coût et de leur difficulté d’utilisation et d’interprétation. Cela est vrai en particulier pour les petites entreprises qui ne les utiliseraient que de temps à autre. Or ces outils sont d’un intérêt considérable, car ils per- mettent de résoudre assez rapidement des problèmes complexes et sur- tout d’obtenir les résultats sans essais réels. Dans la fonction Gestion de la production, la simulation est intégrée à la fois à la démarche de conception et à la conduite du processus. Elle a en effet deux objectifs essentiels : Gestion de production 406 © Éditions d’Organisation • aider à la conception et à l’implantation des ateliers, c’est-à-dire à la définition du système projeté et à l’évaluation de son comportement (méthode complémentaire à celles vues au chapitre 2) ; • aider à la conduite du processus de production, c’est-à-dire au choix parmi diverses solutions, à l’évaluation du carnet de commandes, à l’étude de fonctionnements dégradés par les aléas, à la planification des maintenances... uploads/Management/gpao 1 .pdf
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- Publié le Mar 02, 2021
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