LES MARQUEURS DE RELATION ET LES ORGANISATEURS TEXTUELS Adaptation d’un documen

LES MARQUEURS DE RELATION ET LES ORGANISATEURS TEXTUELS Adaptation d’un document publié par l’Université de Montréal http://www.cce.umontreal.ca/index.htm Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels Version février 2006 Glossaire Dans ce document, des mots sont suivis d’un astérisque. Vous trouverez leur définition dans cette page. spatial : qui se rapporte à l’espace, au lieu. temporel : qui se rapporte au temps. sémantique : qui se rapporte au sens. 2 Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels Pour guider son lecteur d'une main sûre : les marqueurs de relation et les organisateurs textuels La langue française regorge de mots et de locutions qui nous permettent, si nous les utilisons adéquatement, d’exprimer nos idées et nos émotions avec clarté, précision, subtilité, humour ou poésie. Cependant, aussi remarquables soient-elles, nos idées ne peuvent être porteuses de sens que si elles sont correctement liées ou enchaînées et regroupées dans un ensemble textuel cohérent et bien organisé. Plusieurs éléments peuvent contribuer à la cohérence et à l’organisation du texte. Parmi les plus importants, nous retrouvons : ∙ le respect de la structure textuelle (narrative, descriptive, explicative ou argumentative); ∙ le titre et les intertitres (s’il y a lieu); ∙ la division en paragraphes; ∙ les mots de substitution (pronoms, synonymes, etc.); ∙ les marqueurs de relation; ∙ les organisateurs textuels. Dans le texte qui suit, nous nous arrêterons successivement à deux des éléments de cohérence et d’organisation du texte : les marqueurs de relation et les organisateurs textuels, que l'on peut aussi regrouper sous l'appellation de connecteurs. 1 LES MARQUEURS DE RELATION Qu’est-ce qu’un marqueur de relation ? Le marqueur de relation est un mot ou groupe de mots dont la fonction dans le discours est d’établir des relations logiques, spatiales* ou temporelles* entre les phrases. Les marqueurs de relation, en exprimant les liens de sens qu’entretiennent entre elles les idées, assurent la cohérence du texte et jouent, de ce fait, un rôle sémantique* important. De plus, lorsqu’ils structurent l’information en marquant les transitions entre les parties d’un texte, les marqueurs de relation occupent, à l’instar de certains autres mots, groupes de mots ou phrases, la fonction d’organisateurs textuels. Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels 3 Quels mots sont des marqueurs de relation ? Les marqueurs sont des mots des catégories suivantes : ∙ des adverbes ou des locutions adverbiales (ainsi, plutôt, ensuite, néanmoins, alors, en somme, etc.), ∙ des prépositions ou des locutions prépositionnelles (depuis, durant, pour, à cause de, en dépit de, etc.), ∙ des conjonctions ou des locutions conjonctives (car, mais, or, dès que, parce que, afin que, etc.). Certaines expressions courantes (il est vrai que…, cela dit…, admettons que…, convenons-en…, ce qui veut dire…, tout compte fait…, etc.) et d’autres exprimant le temps et l’espace (en 2002, aujourd’hui, en haut, à gauche, etc.) jouent le même rôle sémantique* et organisationnel que les marqueurs de relation. Cohérence et sens des énoncés : fonction sémantique* Considérons les phrases suivantes : 1 Il fait vraiment beau aujourd’hui, il pleuvra demain. 2 Il fait vraiment beau aujourd’hui, donc il pleuvra demain. L’auteur des phrases 1 et 2 passera assurément pour un pessimiste, car il n’y a pas d’emblée de lien de cause à effet entre le beau temps qu’il fait et le mauvais temps qu’il fera. 3 Il fait vraiment beau aujourd’hui, mais il pleuvra demain. En revanche, la phrase 3 nous permet de déduire, de supposer, que son auteur connaît les conditions météorologiques à venir et qu’il met en opposition le beau et le mauvais temps en toute connaissance de cause. Comme nous avons pu le constater dans les phrases 1 et 2, l’absence ou l’utilisation inappropriée d’un marqueur de relation nuisent grandement à la cohérence d’un énoncé. Les marqueurs sont porteurs de sens et ils ont, de ce fait, une fonction importante dans la phrase : la fonction sémantique. 4 Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels Considérons les deux énoncés suivants entre lesquels nous souhaitons établir des liens de sens. Simon est parti. — Madeleine se sent mieux. Selon le rapport sémantique* que nous souhaitons exprimer, nous choisirons, pour unir ces deux énoncés, un marqueur de relation différent. Supposons que la présence de Simon indisposait Madeleine. 4 Madeleine se sent mieux, car Simon est parti. (Le départ de Simon est la cause du mieux-être de Madeleine.) 5 Simon est parti, alors Madeleine se sent mieux. (Le fait que Madeleine se sente mieux est la conséquence du départ de Simon.) Présumons maintenant que Simon ne se serait pas permis de partir si Madeleine ne s’était pas sentie mieux. 6 Simon est parti parce que Madeleine se sentait mieux. (Le mieux-être de Madeleine est la cause du départ de Simon.) 7 Madeleine se sentait mieux, donc Simon est parti. (Le départ de Simon est la conséquence du mieux-être de Madeleine.) Voyons maintenant quel rapport de sens serait exprimé si nous utilisions le deux-points ou la conjonction et pour unir ces énoncés. 8 Simon est parti : Madeleine se sent mieux. 9 Simon est parti et Madeleine se sent mieux. L’emploi du deux-points ne serait guère explicite, car ce signe de ponctuation peut annoncer aussi bien une explication qu’une conséquence. L’emploi de la conjonction et laisserait le lecteur tout aussi perplexe : le bien-être de Madeleine survient-il simplement en même temps que le départ de Simon ou est-il une conséquence de celui-ci ? Pour traiter l’information des phrases 8 et 9 avec certitude, il faudrait en connaître le contexte. En fait, seul le contexte permettrait au lecteur d’établir, dans les deux cas, le bon rapport de sens. Le choix du marqueur peut donc modifier le sens des énoncés qu’il unit et faire en sorte que ceux-ci soient bien interprétés ou non. Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels 5 Il est donc très important, lorsqu’on utilise un marqueur de relation, de s’assurer qu’il ne permet qu’une seule interprétation de l’énoncé, sauf si l’on souhaite entretenir l’ambiguïté. Quand le marqueur de relation est-il essentiel ? Attachons-nous maintenant au texte suivant, qui ne comporte aucun marqueur de relation. 10a A) Le décrochage scolaire, et son effet pernicieux sur la criminalité juvénile, préoccupe de plus en plus les intervenants du secteur de l’éducation. B) Entre septembre 1995 et décembre 2002, la proportion de jeunes ayant déserté les rangs de l’école a diminué de façon notable. C) Cette proportion est trop élevée, surtout si l’on considère qu’un nombre important de jeunes « décrocheurs » n’ont pas terminé la troisième année du secondaire. En l’absence de liens explicites, l’énoncé B) est plutôt inattendu, compte tenu de la première phrase. De plus, le constat négatif de l’énoncé C) ne paraît pas constituer une suite logique à l’amélioration dont il est question dans l’énoncé B). Pour rendre cet extrait cohérent, il faut lui ajouter des marqueurs de relation. 10b Le décrochage scolaire, et son effet pernicieux sur la criminalité juvénile, préoccupe de plus en plus les intervenants du secteur de l’éducation. Bien sûr (ou Certes), entre septembre 1995 et décembre 2002, la proportion de jeunes ayant déserté les rangs de l’école a diminué de façon notable. Cependant, cette proportion est trop élevée, surtout si l’on considère qu’un nombre important de jeunes « décrocheurs » n’ont pas terminé la troisième année du secondaire. 10c Le décrochage scolaire, et son effet pernicieux sur la criminalité juvénile, préoccupe de plus en plus les intervenants du secteur de l’éducation. Bien que la proportion de jeunes ayant déserté les rangs de l’école ait diminué de façon notable entre septembre 1995 et décembre 2002, elle est trop élevée, surtout si l’on considère qu’un nombre important de jeunes « décrocheurs » n’ont pas terminé la troisième année du secondaire. 6 Les marqueurs de relation et les organisateurs textuels Les paragraphes 10b et 10c prouvent bien que la présence de marqueurs adéquats peut rendre un texte cohérent et intelligible. Lorsque les mots de relation sont ainsi nécessaires pour assurer l’enchaînement logique des idées, on dit qu’ils sont essentiels. Quand le marqueur de relation est-il superflu ? Bien que l’absence de marqueurs adéquats puisse rendre un texte inintelligible ou faire en sorte qu’il soit mal interprété, il n’est pas toujours nécessaire de marquer explicitement le lien qui unit deux énoncés. En effet, la connaissance de certaines réalités peut permettre au lecteur de pallier l’absence de connecteurs. Dans les phrases suivantes, la relation qui unit les deux propositions n’a pas besoin d’être explicitement signalée pour être comprise. 11 Je suis très contente : j’ai réussi mon examen. 12 Je ne me sens vraiment pas bien : je vais me rendre à la clinique. Il serait inutile de remplacer le deux-points par un marqueur de relation exprimant l’explication entre les deux énoncés de la phrase 11 ou la conséquence entre ceux de la phrase 12, car le lecteur fait d’emblée les liens sémantiques* appropriés. L’emploi de tels marqueurs serait donc inutile ou superflu. Il ne faut pas abuser des marqueurs de relation, mais s’assurer qu’ils expriment bien le lien de sens existant entre les énoncés. Les marqueurs de uploads/Marketing/ marqueurs-de-relation-pdf.pdf

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  • Publié le Dec 28, 2021
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