Rapport d’enquête sur les enjeux et solutions en matière de collants Mai 2018 C

Rapport d’enquête sur les enjeux et solutions en matière de collants Mai 2018 Collants : cas d’obsolescence programmée ? Filés, troués, déchirés, boulochés, les collants nous donnent du fil à retordre ! Pourtant, avec plus de 130 millions de paires de collants vendues chaque année en France, le marché, bien qu’en perte de vitesse, reste très lucratif. L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP), née en 2015, a décidé d’enquêter sur cet incontournable accessoire car il pose, de par son extrême obsolescence, un problème à la fois écologique, social et économique. A travers ce rapport d’enquête, elle a cherché à comprendre les problématiques d’un secteur dans lequel l’obsolescence n’apparaît pas comme évidente. Et pourtant bas et collants cristallisent critiques, frustrations et colères (en grande partie) féminines. Sujet sensible donc, mais également très technique et complexe. L’association a souhaité dépasser les clichés et les clivages. Cette enquête entend faire le point sur la durée de vie des collants grâce à une analyse du sujet sans compromis, dans un esprit constructif. Ce travail est le fruit de plusieurs mois de recherche, d’une dizaine d’entretiens et communications avec des experts textile, des vendeurs, des juristes, des fabricants et chimistes, avec l’appui de plus de 3000 retours de consommateurs. Des collants et des mailles : HOP détricote le problème Résumé 2 Introduction 04 Les collants : là où le « bas » blesse 05 Une enquête sur les collants: pourquoi? 05 Un peu d’histoire 06 Plus fins, moins chers et sans couture : la quadrature du collant 07 Un collant fabriqué pour ne pas durer ? 07 Le classement des grandes marques les plus durables 11 Les meilleures et les pires marques de collants 11 Faut-il se ruiner pour porter des collants durables ? 12 Les solutions alternatives 14 Fin de vie et recyclage des collants 14 Donner une seconde vie à des fils existants 16 Les démarches éco-responsables des marques 16 Des collants infilables : utopie ou réalité ? 17 Conclusion 18 Lexique 19 Références 19 Remerciements 19 3 Sommaire Introduction Un orteil qui pointe le bout de son nez au bout du collant, un entrejambe décoloré, un trou sur le mollet, des bouloches sur les cuisses... On est loin, très loin, du confort et du glamour vendus par les marques et leurs publicitaires. Alors à peine achetés, sommes-nous condamné(e)s à jeter ces collants ? Sommes-nous condamné(e)s à repasser à la caisse et à débourser encore et encore des euros par dizaines en attendant que le soleil d’été nous permette de faire des économies en gambadant les jambes nues et le cœur léger ? Alors reconnaissons-le, nous maltraitons parfois ces si chers collants, mais au nom de quelle invraisemblable logique, dans un siècle aussi technologique que le nôtre où les voitures sont en passe d’avancer toutes seules et où même les tissus sont intelligents, devrions-nous perdre temps et argent à traiter ce vêtement si quotidien comme un objet rare et précieux ? Quelles étapes les marques ont-elles ratées, ou plus surement laissées de côté, pour ne pas avoir trouvé la formule pour des collants à la fois beaux et résistants ? Question d’autant plus pertinente que les collants de l’après-guerre s’enorgueillissant de l’infinie résistance du nylon étaient, de fait, beaucoup plus durables. A l’heure du collant-kleenex, on s’interroge. Le nylon serait-il à dessein fragilisé ? Qu’a-t-il pu se passer pour que leur durabilité régresse ainsi ? L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) a décidé de mener l’enquête et d’ouvrir le dossier de ces millions de collants qui filent trop vite. Nous avons patiemment déroulé le fil de leur fabrication pour y voir plus clair et tenter de répondre aux questions que nous nous posons : Sommes-nous victimes d’obsolescence programmée ? Quels sont les collants qui se démarquent en matière de résistance ? Sommes-nous contraints pour avoir des collants durables de payer le prix fort ? Que faire de ces collants une fois trop vite usés ? Quelles fibres et quelles marques alternatives pouvons-nous trouver ? Avec l’expertise de professionnels, de journalistes, d’ingénieurs en éco-conception ou encore de chercheurs en chimie, nous avons analysé l’envers du décor de l’institution de l’élégance : pétrochimie, incinération, productivité…. Rien de très glamour ! Pendant plusieurs mois, l’association HOP a mené l’enquête grâce à une étude qualitative et quantitative approfondie. Nous avons interviewé plus d’une dizaine d’acteurs de toute la filière, du fabricant au recycleur. Nous avons collecté et analysé l’avis des consommateurs de tous âges à travers une enquête d’opinion représentative, recueillant plus de 3000 réponses. Les résultats de notre enquête sont édifiants : la frustration est réelle et légitime. La question de l’obsolescence accélérée des collants concerne un bon nombre de paires de jambes puisque 70% des personnes interrogées portent des collants très régulièrement voir tous les jours. De plus, dans 70% des cas, les collants ne durent pas plus de 6 utilisations, voir seulement 3 utilisations pour plus de 40% d’entre elles1. Les clientes dépensent autour d’une centaine d’euros par an, pour gaspiller une matière non recyclable. Nous pouvons considérer que les collants représentent en moyenne plus de 7 315 tonnes de déchets par an2. Face à ce constat déconcertant, certaines marques sont clairement en-deçà des attentes, tandis que d’autres se démarquent par la qualité de leurs produits. Nous dévoilons dans cette étude les dessous de l’histoire du collant, le classement des pires et meilleures marques en matière de durabilité mais également les méthodes et les pistes pour prolonger la durée de vie des bas et collants. 4 Introduction Souvenez-vous de la dernière paire de collants dont vous vous êtes débarrassé(e). Quelle en était la raison ? 49,8% Il s’est filé 42,5% Il s’est troué 1,1% Usure : boulochage, frottement, râpés 0,5% Détendu 1,2% Autres : 0,5% Il ne me va plus 0,2% Decoloré 5,4% Des fils se sont tirés Les collants : là où le « bas » blesse Face au constat de l’obsolescence rapide des collants, il s’agit ici de bien comprendre leur secret de fabrication. Afin d’éclairer ce marché très opaque, HOP a décidé de répondre à la question que l’on se pose tous : comment expliquer que les collants de nos grands-mères semblaient plus résistants quand les nôtres ne durent pas ? Une enquête sur les collants: pourquoi? La durabilité des collants est une question qui passionne. Et pour cause, des millions de consommateurs sont victimes en silence de leur obsolescence accélérée. Nous avons demandé leurs avis aux concerné(e)s : en quelques semaines, nous avons reçu plus de 3000 témoignages. Il s’agit de femmes à 98%, assez naturellement. Elles sont de tous âges, bien que les 18-34 ans soient majoritaires. Rappelons que dans 72% des cas, le collant ne dépasse pas 6 utilisations. 40% des répondants à notre enquête les jugent même hors d’usage après 3 utilisations seulement. On estime qu’un utilisateur doit acheter en moyenne 10 à 11 paires de collants par saison. Cela représente un budget conséquent : plus d’une centaine d’euros par personne et par an, doublé d’un légitime ras-le-bol. De plus, la fin de vie de ce produit peu résistant pose problème car pour l’heure leur recyclage reste très complexe. Notre enquête s’appuie sur un premier constat : la fin de vie des collants est quasiment toujours due à une obsolescence technique et non esthétique. On se sépare de ses collants car ils sont hors d’usage, non pas parce qu’ils ne sont plus à la mode ou pour des raisons psychologiques. Les raisons pour lesquelles les collants filent ou se trouent sont innombrables. Certaines les voient se filer à peine enfilés, d’autres racontent le collant accroché sur une chaise en paille, d’autres encore une bottine qui frotte et use le tissu... Mais le consommateur est-il le seul responsable de cette fin de vie prématurée ? Quelle est la durée de vie moyenne de vos collants ? (En nombre d’utilisations) 40% 2 à 3 fois maximum 13% Ils durent la saison ou plus 32% 5 ou 6 fois 15% Une douzaine de fois environ 66% 18-34 ans 1% moins de 18 ans 1% 65 ans ou plus 9% 50-64 ans 23% 35-49 ans Quel âge avez-vous ? 5 Les collants : là où le “bas” blesse Pourtant, les collants d’hier semblaient, eux, beaucoup plus résistants. En effet, de nombreux témoignages confirment la grande robustesse des produits conçus il y a des années, tels que : « Je n’en achète plus depuis que ma grand-mère m’a donné les siens (qui datent de sa jeunesse, c’est dire leur durée de vie !) » ou encore cette personne qui cite sa grand-mère : « Mes premiers collants en nylon, c’était formidable. Les collants en soie se filaient pour un oui ou pour un non, alors que le nylon, c’était indestructible (et beau et brillant) ». Un peu d’histoire Afin de comprendre les enjeux et (dé)raisons de l’obsolescence rapide des collants, nous avons décidé de démêler la pelote : retour sur la longue histoire du plus léger de nos vêtements. Si la famille du Pont de Nemours n’avait pas été royaliste, nous n’en uploads/Marketing/le-rapport-sur-les-collants.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Dec 21, 2021
  • Catégorie Marketing
  • Langue French
  • Taille du fichier 3.5433MB