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DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR TEL. 77-621-80-97 DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR TEL : 77-621-80-97 VERSION ORIGINALE AMELIOREE Nous tenons à préciser que ce travail n’est qu’une esquisse des repères possibles pour acquérir des connaissances et dérouler une argumentation en dissertation philosophique. Les choix opérés peuvent être arbitraires, comme tout choix d’ailleurs, mais l’essentiel c’est que les mains expertes qui s’en saisiront mettent en branle leur effort d’orientation afin de l’exploiter au mieux, pour le seul bénéfice des apprenants. Loin de réclamer une certaine exhaustivité, il va sans nul doute aussi leur fournir des connaissances philosophiques non négligeables, renforçant la qualité de leur apprentissage, leur procurer des données diverses, variées pouvant leur permettre de pallier à leur déficit de lecture. L’objectif ultime visé de ce document est la mobilisation des ressources didactiques. Mais il ne prend pas en compte toutes les appréhensions méthodologiques, du fait que leurs différents professeurs sont tenus de les mettre en œuvre dans le cadre de leur enseignement apprentissage. …………………………………………………………………………………………………… SUJET DE DISSERTATION N°11 Existe-t-il une philosophie africaine ? INTRODUCTION L’existence de la philosophie africaine a, pendant longtemps, suscité beaucoup de controverses. L’historiographie occidentale a souvent rejeté l’idée d’une philosophie africaine en s’appuyant sur des raisons dont les principales sont liées à l’absence d’écriture et au caractère populaire qu’on a souvent attribuée à cette forme de pensée. C’est dans cette perspective que notre sujet nous invite à analyser la question selon laquelle : « Existe-t-il une philosophie africaine ? ». Autrement dit si les Africains disposent, comme ils le clament, d’une philosophie véritable, qu’est-ce qui les empêche de la déployer par la production d’œuvres philosophiques que nul ne pourrait plus ignorer ? Les penseurs européocentristes ont toujours rabaissé l’Afrique au rang d’un continent barbare sans écriture. Les Africains ne devraient-ils pas faire la preuve de leur aptitude à philosopher en se lançant dans la réflexion qui constitue le moteur de la philosophie ? L'essentiel pour les Africains est-il de revendiquer la production par leurs ancêtres d'une philosophie ou de produire eux-mêmes un discours ? Pour mieux élucider cette problématique nous tenterons de répondre à ces questions : la pensée africaine peut-elle être qualifiée de philosophique ? En bref, existe-t-il une philosophie africaine ? DEVELOPPEMENT Les explorateurs occidentaux et, après eux, les colons qui envahirent le continent africain, considéraient à peine le nègre comme un homme barbare. Et c’est cette même logique qui les amena à refuser au Noir toute civilisation et toute culture de sorte que la colonisation se fixait comme objectif de civiliser le Noir. Mais ce n’est là qu’un européocentrisme qui veut que tout soit jugé à partir de l’Europe et de ses valeurs. Dans cette prétendue entreprise de civilisation des Noirs, on aura tout entendu sur le Nègre de la part des occidentaux, notamment de penseurs européocentristes comme Hegel, David Hume, Lucien Levy Bruhl, Martin Heidegger etc. Les thèses les plus connues sont liées à l’expansionnisme de la civilisation Européenne. Nous les retrouvons dans une infériorité raciale et mentale des Négro-africains, mais aussi dans le caractère d’animalité de l’africain. Les Nègres sont censés être au bas de l’échelle humaine. Pour mieux comprendre la problématique de la philosophie africaine et ses enjeux, il nous faut aussi remontrer, quelque peu, le cours de l’histoire et analyser les épreuves que les Africains ont subies avec la traite négrière et la colonisation. Ces deux évènements ont été accompagnés sinon même préparés par une campagne de dénigrement systématique des Noirs. Le philosophe allemand HEGEL ne rougit pas de dire : « Pour tout le temps pendant lequel il nous a été donné d'observer l'homme africain, nous le voyons dans l'état de sauvagerie et de barbarie. Le Nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline ». Pour HEGEL, l’Afrique est encore à l’état d’innocence et de sauvagerie. Elle constitue par conséquent l’enfance de l’humanité. Il en déduit que l’homme en Afrique c’est l’homme dans son immédiateté. GOBINEAU s’engage dans la même dynamique. Parlant du nègre, il affirme plus tard que : « Le caractère d’animalité empreint dans la forme de son bassin lui impose sa destinée ; ses facultés sont médiocres ou même nulles. Il tue volontiers pour tuer, lâche devant la souffrance, il est facile à émouvoir ». Ces propos racistes seront renforcés par ceux de David HUME qui dit : « Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieures à la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche (…), il y a des nègres esclaves dispersés à travers l’Europe ; on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence ». Quant à HEIDEGGER, il dit que « la philosophie est grecque par essence », c’est-à-dire que la pensée est occidentale. DOCUMENT CONFECTIONNE PAR MONSIEUR NDOUR TEL. 77-621-80-97 Pour ces penseurs, les Noirs sont des hommes inférieurs aux Blancs. Face à autant de mépris, l’Afrique a réagi en cherchant, dans son histoire, dans sa culture et dans ses traditions, tout ce qui est susceptible de la réhabiliter, de lui restituer sa dignité. Dans cette optique, elle tente de se prévaloir d’une « philosophie enfouie » dont l’exhumation lui permettrait de rivaliser avec l’occident, en vue de prouver que la sagesse et la raison ne sont pas le monopole du Blanc. Cette entreprise de réhabilitation a eu pour pionnier le Révérend Père Placide TEMPELS, un Belge qui tente de démontrer dans son œuvre Philosophie Bantou publiée en 1945 qu’il existe bel et bien une philosophie en Afrique et qu’elle a connu son développement bien avant l’arrivée du colonisateur. Le Révérend Père a étudié les Bantou (un peuple du Congo) et il dit qu’ils ont une philosophie car les Bantou estiment que toute chose est dotée d’âme donc de vie, d’où une philosophie vitaliste. Selon TEMPELS, cette conception est à trouver, non pas dans des livres, mais dans l’observation minutieuse des actes de l’Africain. C’est à partir de cette théorie Tempelsienne qu’un débat s’est engagé entre les détracteurs d’une prétendue philosophie africaine et les partisans de l’existence de cette philosophie contenue dans la culture populaire : cette conception est appelée ethnophilosophie. A l’issue du second congrès des écrivains et artistes noirs tenu à Londres, les défenseurs de la philosophie africaine ont suivi le mot d’ordre donné qui « invite la philosophie africaine à se mettre à l'école des traditions, contes, mythes, proverbes pour parvenir à en tirer les lois d'une vraie sagesse complémentaire des autres sagesses humaines ». Ces défenseurs ont pour noms Alexis KAGAME, Alassane NDAO, Assane SYLLA, Léopold Sédar SENGHOR, Cheikh Anta DIOP etc. Ces derniers se sont battus pour la réhabilitation de la dignité de l’homme noir en faisant appel à la religion, à l’histoire et à la culture ; bref, à tous les aspects de la civilisation du continent. GRIAULE analyse le mode de fonctionnement du peuple Dogon au Mali. Plus proche de nous le Professeur Assane SYLLA a écrit un ouvrage de référence intitulé Philosophie Morale des Wolofs ou il met en scène et en application les paroles et pensées de KOCC BARMA. Quant à Cheikh Anta Anta DIOP, il prouve que l’existence ou nom d’une philosophie Africaine relève de la fausseté. Dans Civilisation et barbarie, il montre que la philosophie occidentale n’est ni plus ni moins qu’un héritage de la pensée philosophique Egyptienne. Il essaie de prouver que la philosophie africaine a pris naissance bien avant celle de l’occident. Selon lui, c’est en Egypte que les Grecs ont appris à philosopher. « La Grèce n’a fait que prendre pour son compte la philosophie égyptienne, des Noirs de la vallée du Nil » a-t-il dit lors du séminaire international sur « La Problématique de la philosophie africaine », organisé par l’université d’Adis Abéba, du 1er au 3 décembre 1976. L’ethnophilosophie retient donc que l’absence d’écriture n’a pas du tout empêché les Africains à cultiver une philosophie qui est simplement ignorée par les occidentaux. Le rôle de l’ethnophilosophie se réduit donc à mettre en évidence, à systématiser les éléments de cette philosophie. Contrairement aux défenseurs de la philosophie africaine, d'autres intellectuels africains ont sévèrement critiqué la philosophie africaine. Il s’agit de du Camerounais Marcien TOWA et du Béninois Paulin HOUNTONDJI. Pour eux, ce que les Africains disent être de la philosophie est une weltanschauung c'est-à- dire une vision du monde. A leur avis, la philosophie obéit à des critères ; il faut que le discours soit rationnel, universel, qu’il ait un auteur identifié et qu’il se prête à la critique. Or, les sagesses africaines n’ont pas d’auteurs identifiés et ne sont ni rationnelles ni universelles, encore moins critiquables. Pour n’avoir pas obéi à ces critères, la philosophie africaine a été systématiquement rejetée par les européocentristes TOWA et HOUNTONDJI. A la place de philosophie, ils parlent d’ethnophilosophie c'est à dire une confusion entre l'ethnologie et la philosophie. Pour HOUNTONDJI, la philosophie africaine n’existe que dans la tête des penseurs africains. Il estime qu’aucun de ces penseurs ne peut critiquer sa culture et les traditions de uploads/Philosophie/ 11-philosophie-africaine-1.pdf
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- Publié le Mai 12, 2021
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