A PHILOSOPHE IN THE AGE OF REVOLUTION : DESTUTT DE TRACY AND THE ORIGINS OF « I

A PHILOSOPHE IN THE AGE OF REVOLUTION : DESTUTT DE TRACY AND THE ORIGINS OF « IDEOLOGY » Author(s): EMMET KENNEDY and Terence Marshall Source: Les Études philosophiques, No. 4, PHILOSOPHIES AFRICAINES (OCTOBRE-DÉCEMBRE 1982), pp. 455-459 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41581565 Accessed: 12-05-2021 13:44 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Les Études philosophiques This content downloaded from 195.43.22.135 on Wed, 12 May 2021 13:44:19 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms ÉTUDES CRITIQUES A PHILOSOPHE IN THE AGE OF REVOLUTION : DESTUTT DE TRACY AND THE ORIGINS OF « IDEOLOGY »* EMMET KENNEDY Cette étude se propose comme l'histoire d'une idée : « idéologie tant que telle, elle ne constitue pas un ouvrage de philosophie, mai une étude de l'apparition de l'idée de « idéologie » dans la pensée de de Tracy. Il est assez curieux de remarquer que, tandis que Marx o terme à « matérialisme », Destutt de Tracy se proposait avec 1' « id d'établir une « science des idées » sur des bases matérialistes. L'intention de Kennedy, dans ce livre et un autre en cours, est de tracer l'évolution du concept ď « idéologie » à partir d'une expression appliquée uniquement à la science positive jusqu'à une acception appliquée à toute pensée, caractérisée comme illusion. Toutefois, alors que l'auteur donne une ébauche de cette évolution dans le dernier chapitre, il s'attache principalement, dans ce livre, à tracer les origines et le développement de la « science des idées » dans la vie et l'œuvre de son fondateur. Malgré l'importance extraordinaire de Destutt de Tracy dans son propre temps (Thomas Jefferson le considérait comme « l'écrivain le plus remarquable de cette époque dans le domaine de la métaphysique ») peu de livres ont été publiés sur sa pensée et aucun jusqu'ici ne l'a été sur sa vie. En entreprenant ce projet original d'historiographie, l'auteur se propose de donner « la première étude d'ensemble sur le chef de file » de « l'Ecole des Idéologues » qui domina la vie intellectuelle française pendant la période du Directoire jusqu'aux pre- mières années du xixe siècle. En entreprenant une recherche documentaire impressionnante, couvrant presque dix années d'archives sur trois continents, Kennedy cherche à faire ressortir les origines du concept d'idéologie à l'éclai- rage d'une biographie globale de l'homme à l'origine de cette idée. « Vie, pensée et influence ont été traitées simultanément dans un ordre chronologique approché pour élucider l'interaction entre l'homme, son environnement, ses travaux et ses disciples » (p. xi). Il s'ensuit que, bien qu'il s'agisse d'un ouvrage de biographie plutôt que i. Philadelphia, The American philosophical society, 1978, 382 p., $ 12.00. Les Etudes philosophiques , n° 4/1982 This content downloaded from 195.43.22.135 on Wed, 12 May 2021 13:44:19 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 456 Terence Marshall de philosophie, il est impossible Destutt de Tracy sans s'intéress donne ainsi d'amples réflexions su comprenant La Grammaire , La Lo De plus, il décrit comment Des l'appliquer aux études économiqu cas l'auteur cherche à montrer orientée par ses expériences de de Locke, Condillac, Helvétius, conserve les présuppositions ma logue », selon Kennedy, consiste théorie du mouvement. De plus, aux choses humaines, Destutt de l'idéologie dans l'histoire. Malhe distingue cette théorie du mouvem épicurienne dont d'ailleurs elle comment l'application de cette th affecte l'interprétation ď « idéo de celle que donne Hegel dans l l'évolution du concept ď « idéol sophie naissante de l'histoire d'a matérialistes ultérieures sur le l'on trouve chez Auguste Comte jeune homme, connut Destutt d logue » de Voltaire qui est génér philosophie de l'histoire et qui est à de si nombreux autres égards Décrivant les activités et écrit remarque que curieusement il y a de républicanisme libéral moder rapport n'est pas particulier à D John Stuart Mill, et, mutatis mut l'auteur avait distingué cette form titutionalisme antique mais aus Hegel ou Tocqueville, la curiosit particulière du libéralisme de Dest matérialisme. Ce qui reste le plus rialisme ne porte pas à l'indiffére l'auteur le montre, cela n'empêc et directeur de l'Instruction pub Napoléon durant l'Empire, tout poursuivi le renversement du ro En examinant la métaphysiqu comment il applique sa reconst l'économie, à la morale et à la po reçut la collaboration enthousiaste son Commentaire sur l'esprit des l cation anonyme à Philadelphie ava les écrits de logique et de politiq This content downloaded from 195.43.22.135 on Wed, 12 May 2021 13:44:19 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Destutt de Tracj 457 programme obligatoire des Ecol parmi les cours obligatoires des Mary » et de Virginie. Plus tard, g l'Argentine et de la Bolivie, ses éc de ces deux pays et également d'au des Universités italiennes et esp cléricalisme, prédominait. Comme Helvétius et d'Holbach à l'encontre à la fois de la métap qu'en développant sa logique et s établirait le discours philosophiq particulier, sur la base du « bon se sens » n'est pas un changement écoles. Il s'agit plutôt d'un tournan grammaire, fondé sur les princi communes, à savoir la réduction m quence, aurait pu être comparée non pas pas dans son but - décri ment à partir des ombres de l'o tandis que Socrate vise à la sagesse et les idées, Destutt de Tracy suit progressant par déduction à partir la pensée raisonnable, sans la né Kennedy nous apprend que Destut livres de base, le reste de la littér profit, lisait peu en dehors de Idéologues ». L'intolérance de Destutt de Tracy des siennes, contraste avec ses eff - contraste qu'on a attribué à une quence est plus apparente que ré égard aux questions de la morale o ou de l'utilité. Et l'inconséquence l'emprise des coutumes sur l'esp tutions tenant lieu de mœurs et soutenant à la fois le mouvement des Lumières. L'auteur termine son étude de l'enseignement moral et politique de Destutt de Tracy par un chapitre sur son essai De V amour. Là Kennedy discute de son influence sur Stendhal, l'un de ses principaux disciples, qui tenta de libérer sa nature ardente de l'influence rousseauiste en lisant La Logique et JLa Gram- maire de ce Voltairien. En contraste avec Le banquet de Platon, l'essai De V amour de Destutt de Tracy est consacré principalement à la vie familiale qu'il cherche à rationaliser en s 'opposant aux mariages fondés sur l'intérêt, tels qu'il en arrangea pour ses propres enfants. A la différence de Rousseau, pour lequel il n'avait aucune patience, Destutt de Tracy ne cherche pas à explorer la signi- fication d'une rationalité qui se trouve au-delà de l'intérêt. A la place, et en accord avec sa méthode, il promeut « la liberté individuelle totale » dans un sens négatif en exposant « les folies de la cour conventionnelle, du mariage et des relations hors mariage » (p. 264-265). De cette façon, le problème de l'amour, This content downloaded from 195.43.22.135 on Wed, 12 May 2021 13:44:19 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 45 8 Terence Marshall classiquement relié à celui de la ty et avec son libéralisme à la fois. Vers la fin de sa vie, Destutt de Tracy connut le déclin de son influence et de ses espoirs, éclipsé par son ancien disciple, Maine de Biran, qui avait été influencé plus tôt par Rousseau et qui, plus tard, défendit en France l'idéalisme de Kant. On rapporte que, quelques jours avant sa mort, et après l'audition d'un de ses ouvrages qu'on lui lisait, le vieil « idéologue » aveugle et infirme, conclut : « Plus nous apprenons, plus nous découvrons que nous ne savons rien » (p. 324). Une certaine mélancolie se dégage de la lecture du récit des derniers jours de cet homme dont le caractère n'était pas sans quelque charme qui l'aliénait de sa pensée. Sans intérêt pour son être intérieur, et soucieux de l'exactitude dans toutes ses observations, sa fin nécessaire fut d'autant plus poignante que c'était la seule qu'il pût concevoir. Par ses références à une immense quantité d'archives consultées, et jusqu'à maintenant non publiées, par l'apport d'une bibliographie étendue, le livre de Kennedy est une source riche d'informations sur le sujet traité. Toutefois l'on doit remarquer que la comparaison entre Destutt de Tracy et d'autres philosophes, bien que tentée avec une impartialité admirable, n'est pas toujours exacte et doit, en conséquence, être examinée judicieusement. Par exemple, à propos de la question des droits naturels, Kennedy interprète mal Hobbes, et ignore Locke. A leur égard, il prétend à tort que Destutt de Tracy diffère des premiers théoriciens du contrat social quand il maintient qu' « en entrant dans une société, l'homme n'abandonne pas ses droits ni ne uploads/Philosophie/ a-philosophe-in-the-age-of-revolution.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager