- 4 - ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE du 10 juin 1990 L'assemblée générale orLUnal

- 4 - ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE du 10 juin 1990 L'assemblée générale orLUnall'e <le l'Association <les Professeurs <le philosophie de l'enseignement public aura lieu le 10 juill 1990 à Paris, au lycée Jauson de Sailly (110 rue de la Pompe), à partir de 9 heures. Ordre du jour : 1 - Rapport moral. 2 - Rapport financier et rapport ,des commissaires aux comptes. 3 - Election des membres du bureau national pour 1990/9l. 4 - Les projets ministériels et l'action de l'Association : horaires, programmes, le baccalauréat, la formation des maîtres et les concoui's de recrutement, articulation du secondaire et du supérieur, 5 - Vie de l'Assàciation et modifications proposées aux statuts : al à l'article 4, ajouter : « Par décision du bureau national, un membre de ,'Asso­ ciation ayant enseigné effectivement la philosophIe dans l'enseignement pUblic peut raster, sur sa demande, membre de J'Association quand Il occupa d'autres fonctions, à condition que ces fonctions ne lui donnent pas autorité sur les professeurs de philoÐ sophie au niveau national ou académique ». b) à ['article 7, dernier, paragraphe: « [e bureau natlona[ a la possibHlté de désÎÑ gner, en outre, parmi ses membres, et dans les mêmes conditions, un second vlceÑ présldent)lo ... ajouter : un' troisième vice·présldent ... c) à l'article 9, fIn du premier paragraphe, ajouter : ,,[es membres en poste à l'étranger peuvent relever de [a Régionale de Jeur choix ", d) à l'article 9 au deuxIème paragraphe : «chaque section régionale peut se livrer à toutes les activItés' conformes à l'objet 'de 1'Associatlon, sous condition d'on respecter Jes statuts et de rendre compte de son action au président de ['AssocIation n. ajouter: « par un rapport annuel d'activité, même succinct, et par un rapport sur l'état de la trésorerie régionale », e) à l'article 10 : "Le Comité national se réunit au moins une fols par an» (au lieu de deux fois par an). APPEL DE CANDIDATURES Pour l'élection au bureau national de l'Association des Professeurs de Philosophie de l'enseignement public, qul aura lieu le 10 juill 1990 lors de l'Assemblée générale, les candidatures, accompagnées ou non d'une cow1e déclaration, devront parvenir avant le 7, mai 1990, au président de l'Asso­ Ciation Jean LEFRANC 1, rue des Petits Carreaux 75002 PARIS Cet appel de candidatures s'adresse plus particulièrement cette an­ née aux collègues, en activité DU en retraite-, -qm pourraient accepter, au sein du bureau national, des responsabilités précisese, comme celle de trésorier. L'efficacité et l'indépendance d'une Association comme la nôtre dépend de multiples bonnes volontés. -5- 1 ESSAIS LES CLASSIFICATIONS DU SAVOIR AUX XIIe ET XIIIe SlECLES Dans l'histoire de la pensée occidentale, les XIIe et. XIIIe siècles constituent un moment capital et qu'il est passionnant d'étudier en le situant dans sa perspective propre, tendu qu'il est entre la pensée au­ tique et la philosophie moderne des XVIe-XVIIe siècles. A travers une série de découvertes et de mutations, s'élabore un type nouveau de pensée où Pan peut déceler, au moins en germe, bien des éléments qui paraissent caractéristiques de la pensée moderne. Au XIIe siècle, l'Occi­ dent chrétien se transforme : on passe insensiblement à un type, de civilisation où la ville pr.end davantage d'importance, où l'économie, fondée auparavant sur une série de systèmes clos, éclate, où des techni­ ques nouvelles transforment l'agriCUlture et l'artisanat. Et sur le plan de la culture et de l'histoire des idées, le renouv,eau' n'est pas -moins saisissant : on parle à juste titre de «renaissance du XUe siècle., renaissance qui n'est pas seulement un retour aux textes antiques mais bien davantage un renouveau dans les méthodes de pensée, qU'accompa­ gnent une soif de connaissance et la conscience d'un progrès (1). Le domaine de la foi et celui du savoir restent solidaires;- mais la foi s'-interroge" recherche ses raisons: le Fides quaerens intellectum d'Ansel­ me de Canterbury, le Sic et non de Pierre Abélard ouvrent la voie à une réflexion qui va fonder en science la théologie, dans. un mouvement qui va des premières « sommes de &antences» et des principaux maîtres d3 l'Ecole de Saint-Victor à un Alain de Lille (2). Mais à côté de cela même, l'étude de la nature - qui n'est pas encore la phYSique des siècles postérieurs - va permettre l'éclosion d'une pensée relativement auto­ ¬ome, et ici il faut relever l'apport des quelques penseurs que l'on regrou­ pe sous l'étiquette de « chartrains. (notamment Guillaume de Conches, (1) Voir notamment Ch. H. Haskins, The RenaIssance of the Twelith Century, Cambridge (Mass.), Harvard Unlv. Pr., 1927 (diverses rééd.) ;, R,L Senson et G. Constable, edd., RenaIssance and RenewBI in the TwR.Ifth Century. Oxford, ClaÒendon Pr., 1982. Pour l'idée de Progrès, voIr Ed. Jeauneau, «Nains et géants ", dans Entretiens sur la RenaIssance du 12e S.t sous la dir, da M. de Gand!!lac et Ed, Jeauneau, ParlS.La Haye, Mouton, 1968. p. 21..aa. (2) Voir M.-O. Chenu. La' théologie au douzième slilclè, Parls'i'Vrhl, 19662; -8- en latin : son De ortu sclentiarum et son De scientlls, celui-cl traduit deux fols), A titre d'exemple, je citerai pour le XIIe siècle le Tractatus d. philosophia et partibus eius, opuscule anonyme qui propose quatre classifications de la science et contient en outre des développements sur la musique, les quatre éléments, les âges de l'homme, ainsi que de. éléments d'anthropologie et d'eccléslologle (11). Pour le. XIIIe siècle, on peut prendre comme type de ces « introductions à la philosophie» axées sur la division du savoir la Philosophla d'Aubry de Reims, écrite vers 1265 : après un vibrant éloge de la philosophie, sont énumérés ses « obstacles» (impedimenta) ; AUbry, non sans avoir SOUligné que «la philosophie doit être aimée au plus haut point par la nature humaine» en donne une série de définitions, puis en vient à sa division. L'opuscuI' (probablement Incomplet dans la forme où nous le possédons) se termine par des considérations sur la première partie de cette division, la « philo­ sophie naturelle» (12). Certains auteurs ont consacré à la division du savoir des ouvrages plus volumineux. Plusieurs se présentent comme de véritables traités d'épistémologie, d'autres comme des manuels offrant . commodément .à l'étudiant une « somme de la philosophie» - et quelques-uns portent en effet le titre de Summa philosophla.: L'Intention de fournir un « con­ densé du savoir» apparaît dans plusieurs de ces'textes ; ainsi en est-ù au début du De scientiis de Dominique Gundlsalvl (ou Gundlssalinus) dans lequel on notera, en dehors de ce thème, quelques motifs fort inté: ressants comme l'opposition sapientia/philosophia ou le vlelllissemellô du monde·: « Jadis Il y avait de nombreux philosophes, parmi lesquels pouvait être appelé tout simplement sage (ou savant: saplens) celui-là seul dont on croyait qu'il possédait d'une connaissance sfire la science de toutes les choses. Mals aujourd'hui le monde vieillit et nuI ne mérite d'être appelé, je ne dis pas &age mals ce qui est moindre, philosophe, parce qu'on trouvera avec peiii% quelqu'un qui veuille se consacrer à la sagesse. C'est pourquoi désireux de pallier ces ImperIectlons qui sont celles de notr$ temps, pulsquê nous ne pouvons [dévorer] toutes les choses gofitons du moins un peu de chacune d'elles ... Dans cet ouvragE; notre intention est de donner brièvement une vue d'ensemble des sciences les plus renommées ... Celui qui aura assimilé rlfPI­ dement ce livre paraîtra habile en chaque science. En effet, .l)uI nƫ semble expert en quelque science que ce soit s'il paraît (11) G. Oahan, «Une introduction à la philosophie au XIIe siècle. Le Tractatus qUidam de phllosophia et partibus eius." dans,AHDLMA 49 (1982) 155-193. (12) R.A. Gauthier, «Notes sur Siger de Brabant. Il. Siger en 1272-1275; ,Aubry de Reims et la scission des Normands", dans RSPT 68 (1984) 3-49 (avec éd du texte p.- 29-48, accompagnée, d'une abondante et précieuse annotation). • ,; Voici Jes quƝtre premières définitions de la philosophIe données par Aubry : «Là Phflosopƞle est 1 amƟur du savo:lr ; je Ile parle pas de n'importa quel amour mals de celui qUI procède d une connaissance" (d'après Isaac Israéli)· «La philosophie est la connalssaƠce de solơmême par l'homme)) (d'après le même auteur) : «La philosophIe est la deSCription de 1 être en son entier dans l'âme, dont la connaissance assure '.la plus haute noblesse dans la vie présente et l'espoir d'une félicité éternelle dans'; la vie future.. (d'après Algazel) ,; «La phllosophle est - une noble possession de' I.'âme qui une, fols quƢelle est diffusée SUscite son enrichissement et dédaigne les possesseu.r s avares comme si elle étalt elle-même dédaignée par eux»' Cette question des défl.n J .. tlQnŴ de la phlloeophle au moyen âge mériterait une étude spécifique. -9- Ignorer et quelles sont ses parties et quel est son contenu» (13). En dehors de ce De sclentils, qui n'est en fait qu'une adaptation d'un ouvrage d'al-Farabi, Dominique Gundisalvi est aussi l'auteur d'une Division de la science beaucoup plus vaste et plus riche (14), Ces deux. œuvres sont au XIIe siècle les seules de cette ampleur sur ce sUjet. Au XIIIe siècle, on trouve quelques grands textes, parmi lesquels uploads/Philosophie/ 1990-dahan-g-la-classification-du-savoir-aux-xiie-et-xiiie-siecles.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager