Apprendre à communiquer efficacement... Lors d’un entretien avec un professeur,

Apprendre à communiquer efficacement... Lors d’un entretien avec un professeur, un jury, un employeur ou toutes autres situations dans lesquelles vous devez intervenir pour exposer un problème, discuter d’une solution, défendre des idées, exposer une situation ou encore demander de l’aide, il faut instaurer un climat de confiance entre vous et votre interlocuteur… Communiquer efficacement repose sur 5 éléments essentiels : 1. Définir un cadre (sécuriser, plaire, intéresser et ouvrir), 2. Se calibrer (observer, s’imprégner et relever des informations), 3. Se synchroniser (imiter discrètement, s’ajuster et entrer dans le monde de l’autre), 4. Pratiquer l’écoute active et la reformulation (être là, s’intéresser et reformuler), 5. Tenir compte des facteurs d’incompréhension : o nos croyances, o et notre position de perception. 1 - Définir un cadre... Mettre un cadre consiste à dire aux personnes à qui l’on s’adresse, comment on va fonctionner et pourquoi nous sommes-là. Il s’agit, comme nous allons le voir, de répondre aux besoins de chacun de nos 4 cerveaux en tenant compte de leurs caractéristiques. Au fil de notre évolution notre cerveau n’a pas cessé de se développer. Nous dénombrons aujourd’hui, 4 cerveauxreprésentant chacun une étape de notre développement. Chacun de ces cerveaux a ses propres caractéristiques, et peuvent : 1. refuser tout changement (cerveau reptilien : il demande à être rassurer : déroulement, durée, qualité de la personne qui parle...) →pensez sécurité 2. oblitérer certaines informations (cerveau limbique ou émotionnel, il faut lui plaire, s’intéresser à la personne, tenir compte de ses émotions et sensations) → pensez la forme. 3. raisonner froidement (cortex : il faut l’intéresser, lui fournir des arguments logiques) → pensez le fond. 4. être capable empathie et de distanciation (néocortex : il faut ouvrir vers d’autres horizons, prendre de la hauteur, projeter au loin) → pensez l’avenir, les perspectives. Ainsi, que ce soit pour parler au téléphone, intervenir dans une réunion ou un groupe, prendre la parole en public ou faire un exposé... il faut à la fois sécuriser (reptilien), plaire (cerveau émotionnel) et intéresser (cortex), ouvrir des perspectives (néocortex). Prenons par exemple un professeur en début d'année :  SECURISER : il va se présenter et présenter son programme, son déroulement (nombres d’heures par semaine, les périodes de vacances, les évaluations...),...,  PLAIRE : il va tenter d’intéresser ses étudiants en listant une série de travaux à mener, les sorties, et cherchera peut-être à instaurer un lien affectif et émotionnel (humour, mode de relation, descendre dans la classe, adopter un langage proche de ses élèves ou tutoyer ses élèves...)  INTERESSER : il va décliner des éléments de programme, les nouvelles techniques ou modes de raisonnement qu'ils vont acquérir,...  OUVRIR : il va sans doute parler des perspectives d'avenir liées à son cours, faire des liens avec d'autres cours ou études, ouvrir votre pensée à d'autres horizons... Connaître les spécificités de chacun de ces cerveaux et en tenir compte est le gage d’une communication efficace. (voir la fiche «cerveau» pour aller plus loin). 2 – Se calibrer : savoir écouter Dans la vie de tous les jours, sans que nous en ayons réellement conscience, nous envoyons en permanence des signes à notre entourage afin d’instaurer une forme de communication ou une autre. Instinctivement nous sommes capables de créer un cadre propice à la relation, de décoder les signes que l’on nous envoie afin de nous y adapter ou au contraire de les refuser. Cependant, dans certaines situations, lorsque vous ne connaissez pas vos interlocuteurs, il vous faut une certain temps d’adaptation afin de comprendre les signes et ajuster votre position afin d’instaurer un climat de confiance essentielle pour une communication efficace. Le saviez-vous ? Au cours d’un échange, notre interlocuteur perçoit :  7% de verbal : contenu du message, mots clés, expressions, etc.  38% de vocal : ton, tempo, timbre, volume, etc.  55% de non-verbal : posture, gestes, visage, respiration, etc. Durant la calibration, vous êtes en position de spectateur actif. Il s’agit ici d’observer le comportement de votre interlocuteur à travers son langage mais aussi l’ensemble de sa gestuelle. Ainsi, durant l’entretien, soyez attentif aux différents signes extérieurs envoyés par votre interlocuteur : les changements de posture, la position du corps, les expressions du visage, l’intonation de la voix, les yeux, le vocabulaire employé… Tous ces indices sont autant d’indicateurs précieux vous renseignant sur l’état d’esprit et les motivations de votre interlocuteur. Par exemple,  Les mots que votre interlocuteur utilise vous renseigne sur son canal sensoriel privilégié (visuel, auditif ou kinesthésique),  De même le registre du langage ainsi que les mots employés, vous indiquent le type de communication qu'il s'agit d'instaurer...  Sa posture, en avant ou en retrait, vous renseigne sur son état d’esprit et son degré d’engagement…  Le visage et ses mimiques ainsi que la position des yeux, sont autant d’indications précieuses pour savoir ce qu’il pense de ce que vous dites… Vous, comme votre interlocuteur, avez besoin de cette phase de calibration pour vous accorder et vous engager mutuellement. En d’autres termes, il s’agit du « round d’observation ». Il n’est pas nécessaire de décoder les indicateurs, il s’agit juste de les observer et d’en prendre conscience… pour vous préparer à la seconde étape : la synchronisation. 3 - S’adapter à son interlocuteur : la synchronisation Tout en continuant à l’observer, il va falloir maintenant vous synchroniser avec votre interlocuteur. Ainsi, votre attitude et votre langage doivent s’adapter à ceux de votre interlocuteur. Vos mots, votre posture, vos mimiques doivent se rapprocher de ceux de votre interlocuteur. C’est une façon très puissante de « faire passer le courant » avec la personne de votre choix. Ceci a un triple effet, 1. Créer un climat favorable à une relation constructive, 2. Installer une relation de confiance, 3. Comprendre l’état d’esprit de votre interlocuteur en adoptant ses comportements et son langage. Concrètement, sur quoi pouvons-nous nous synchroniser ? 1. Se synchroniser sur le langage. Utiliser le canal préférentiel de votre interlocuteur plutôt qu’un autre. o J ’entends bien ce que vous dites: le canal préféré est auditif. o Je vois bien ce que vous dites: le canal préféré est visuel. o Je sens bien ce que vous avez voulu dire: le canal préféré est le canal sensitif Évitez d’avoir un langage trop sophistiqué avec une personne qui a un langage simple. A l’inverse, surveillez votre langage avec une personne dont le langage est naturellement plus travaillé. 2. Se synchroniser sur les postures et la gestuelle de notre interlocuteur. Il s’agit là d’adopter les positions du corps proches des positions du corps de notre interlocuteur. o Lorsqu’il se croise les bras, lorsqu’il passe d’une jambe à l'autre, faire la même chose. Lorsqu’il est assis et croise les jambes, reproduire ce mouvement. Là encore, la prudence s’impose, il ne s’agit pas de singer notre interlocuteur mais de lui renvoyer en quelque sorte une image en miroir, de lui-même. 3. Se synchroniser sur ce que ressent notre interlocuteur, sur son état interne. o Notre interlocuteur est passionné: il vaut mieux avoir le langage, la gestuelle de quelqu’un de passionné pour mieux entrer en communication avec lui o Le langage de mon interlocuteur est calme et traduit un véritable calme intérieur, j’aurais tendance à utiliser le même ton de voix calme et posé. 4. Se synchroniser sur la manière dont les gens perçoivent ou se représentent le monde environnant. Il nous arrive parfois de dire de quelqu’un avec qui nous n’arrivons pas à dialoguer : « Tu ne peux pas comprendre, nous ne sommes pas sur la même planète », Il s’agit ici d’entrer dans le monde de l’autre pour en comprendre l’intérêt, les valeurs et partager des expériences, des émotions… Pour communiquer avec quelqu’un il faut accepter, au moins un certain temps, sa façon d’envisager les choses, de voir et de vivre le monde. S'exercer régulièrement...  Petit exercice : Maintenant que vous savez ce que vous faites inconsciemment, observez-vous quand vous partagez un bon moment avec une personne et vous vous surprendrez à pratiquer la synchronisation sans même vous en rendre compte. 4 - L'écoute active et la reformulation... L’écoute active, c’est être réellement à l’écoute de la personne qui nous parle. Il s'agit d'écouter non seulement ce qu'elle nous dit mais aussi d'écouter son corps et ses émotions. Dans cette perspective, il s'agit d'encourager son interlocuteur à développer sa pensée et de l'aider à exprimer ce qu'elle a à dire... Une des techniques les plus efficace pour mettre en place cette écoute active consiste à reformuler... Reformuler pour bien se comprendre... La reformulation consiste à redire avec vos mots ce que l'on a compris... Que ce soit au niveau de la logique ou des sentiments... La reformulation a un double objectif : 1. s'assurer que l'on a bien compris, 2. et montrer à son interlocuteur qu'on le comprend. Nous pouvons lui demander : « Si j’ai bien compris, ce que tu veux me dire c’est… ? », « Si j’ai bien compris, ce que tu ressens c’est… ? ». La reformulation permet à uploads/Philosophie/ apprendre-a-communiquer-efficacement.pdf

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