n regroupe sous le nom d’Écossais un ensemble de grades nés vers 1740, reprenan
n regroupe sous le nom d’Écossais un ensemble de grades nés vers 1740, reprenant la légende d’Hiram (1730), en la commentant et en la prolongeant. Ils prennent rapidement l’image de Grades au-delà du troisième. Ils n’ont rien à voir avec l’Écosse, mais il est avéré que l’un d’eux est d’origine anglaise. Leur développement s’organise d’une manière dis- persée. Des Mères-Loges écossaises érigent dans leur Orient leur propre système de grades, parfois identiques, parfois différents, grou- pant souvent dix grades incluant les trois premiers dits symboliques. Ces divers systèmes culminent en général au grade de Chevalier d’Orient, mais chaque grade terminal est vite surpassé par un autre au fil des ans – probablement jugé plus prestigieux. Un ensemble dit « Maçonnerie de Perfection » se dégage, auquel les historiens du XIXe siècle donneront le nom de Rite de Perfection, coiffé par le Chevalier Kadosh, futur 30e grade. Un commerçant nommé Etienne Morin, part en 1761 pour les « Amé- riques » nanti d’une patente de la Grande Loge des Maîtres de Paris, dite de France. Cette fameuse pièce, dont on n’a toujours pas retrouvé l’original, lui confère le droit de propager la Maçonnerie telle que la professait la Première Grande Loge de France, qui allait devenir le Grand Orient de France en 1773. Ce système devient, dans les années suivantes, le Rite de Perfection en vingt-cinq Grades, dont le degré culminant est le Prince du Royal Secret, futur 32e. En 1804, le Rite revient à Paris sous le nom de Rite Écossais Ancien Accepté, apporté par le Comte de Grasse-Tilly, Français ayant séjourné à Saint- Domingue. Il se présente sous la forme d’un rite en trente-trois grades, huit ayant été ajoutés aux vingt-cinq précédents. Le Comte est muni de pouvoirs émanant du premier Suprême Conseil de Charleston, aux États-Unis, dont il a été un des fondateurs (1801) ; il crée en France un Suprême Conseil instaurant une Maçon- nerie écossaise telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les historiens ont commenté le Concordat de 1804 donnant au G∴O∴D∴F∴ la possession de ce Rite, sa dénonciation l’année suivante et Grades de perfection, degrés chevaleresques et grades philosophiques au Rite Écossais Ancien Accepté 31 la diversité des parcours initiatiques au grand orient de france Grades de perfection, degrés chevaleresques et grades philosophiques l’établissement d’une Maçonnerie française à deux corps. Il résulte de ces re- cherches que les trente-trois Grades du R∴É∴A∴A∴, si l’on excepte les trois premiers, fortement marqués par les « Anciens » implantés aux États-Unis, sont pour la plupart, nés en France. Diverses variantes du Rite écossais ont fourni les Grades ajoutés avant de disparaître. Il convient de mentionner le 31e issu du Rite écossais philosophique, le 32e, certainement création personnelle de Morin et le 33e Grade, administratif de direction, créé aux États-Unis. Le matériau « écossais » est donc français, c’est indéniable, et il servira même à un autre Rite qui le condensera en quatre Ordres selon les directives du G∴O∴D∴F∴. Depuis 1804, et sans interruption, ce dernier met donc à la dis- position des Maîtres un système en trente degrés dont il a la parfaite et légitime possession depuis le début du XIXe siècle. Une vague déferlante propagea mondia- lement ce Rite qui, aujourd’hui, est le plus répandu à la surface du globe. Le Grand Orient de France possède légitimement le R∴É∴A∴A∴ depuis le Concordat de 1804. La période qui suit semble confuse : création par le Grand Orient d’un Grand Directoire des Rites mettant tous les rites à égalité (cette initiative provoquant la rupture unilatérale du Concordat), politique napo- léonienne hésitant entre la suppression ou la mainmise sur la Franc-maçonne- rie, rôles de Cambacérès et de Pyron, accord verbal entre le G∴O∴D∴F∴ et le SuprêmeConseil pour se répartir les grades… Aigle à deux têtes d’étienne Morin (1767), emblème de la Maçonnerie de Perfection. 32 au Rite écossais Ancien Accepté En 1823, le Grand Collège des Rites se substitue au Grand Consistoire des Rites, lui-même héritier du Grand Directoire des Rites. Le Grand Orient de France a la possibilité d’administrer les trois Rites dans les Ateliers de « Hauts Grades ». Parallèlement, les relations ne sont pas toujours calmes entre le Grand Orient et son Grand Collège, à présent formé uniquement par le R∴É∴A∴A∴. En 1877, la suppression de l’obligation de la croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme isole le Grand Orient de France et le Grand Collège des Rites des autres Suprêmes Conseils. Des rapports parfois tendus, encore que fraternels, sont apurés en 1946 par la Convention, signée entre un Grand Maître éclairé et un Grand Comman- deur conscient des enjeux. Il en a résulté plus de cinquante années de paix et de sérénité. Actuellement, le Grand Orient de France a défini avec les juridictions une convention leur donnant la gestion des degrés au-delà du 3e. Le Suprême Conseil, Grand Collège du R∴É∴A∴A∴, quant à lui, a signé le document le concernant le 31 Aout 2010. En 2004, le Suprême Conseil, Grand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté du Grand Orient de France a marqué solennellement le bicente- naire de cette construction universelle. Le R∴É∴A∴A∴ a emprunté plusieurs caractéristiques de la progression initia- tique au Grand Orient de France. Une première singularité du Rite est qu’il sépare les trois premiers Grades symboliques de ceux qui constituent le corps des Grades écossais. Cela signifie, du point de vue de la progression initiatique, qu’il s’agit de ne pas considérer la quête achevée avec le mythe (ou psychodrame) d’Hiram. L’initiation aux trois Grades symboliques – dans la très grande majorité des cas, au Grand Orient de France, au Rite Groussier, dans sa version revue en 1955, trouve sa complémentarité dans l’exigence d’une accession à un nouveau niveau de conscience. Ce caractère permet d’expliquer pourquoi les « Hauts Grades » écossais se sont si bien greffés sur les trois premiers grades du Rite français du G∴O∴D∴F∴, celui qui deviendra le Rite Groussier. Les Grades de Perfection offrent des ouvertures et des perspectives nou- velles mises à la disposition de tous les maçons désireux d’entreprendre une dé- marche intime leur permettant d’approfondir le mythe d’Hiram, de comprendre pourquoi le Compagnon abattu et relevé peut effectivement devenir un homme nouveau. En peu de mots, c’est un système pour ceux qui ne confondent pas fausse arrivée et vrai départ, et pour qui le changement de Rite n’est pas une épreuve « difficile », voire inutile. L’ histoire le confirme. Le second caractère est la parfaite harmonie entre sa conception de la liberté et celle du Grand Orient de France. On pourrait croire que la longue suc- cession des Grades est un obstacle à la libération de l’homme, en l’enfermant dans le cadre étroit d’un rituel suranné et répétitif : il n’en est rien. Au contraire, la suite des degrés se révèle d’une plasticité étonnante et présente une capacité extraordi- naire pour un travail de sécularisation et de recherche personnelle. L’ esprit de la L’ esprit du Rite 33 la diversité des parcours initiatiques au grand orient de france Grades de perfection, degrés chevaleresques et grades philosophiques Maçonnerie telle qu’elle est évoquée en Loge bleue est intact, notamment les déci- sions du Convent de 1877 qui concernent le Grand Architecte de l’Univers, tout comme le respect de la liberté de conscience. Des exemples de Frères Illustres du Grand Orient de France sont pré- sents à toute mémoire pour conforter cette affirmation ; comme ceux de Joannis Corneloup, ancien Grand Commandeur, ou Francis Viaud, qui fut Grand Maître puis Grand Commandeur du R∴É∴A∴A∴. Par sa cohérence, sa continuité et la richesse de son contenu symbolique, le R∴É∴A∴A∴ est porteur d’un souffle libérateur. La puissance du symbolique fait travailler conscient et inconscient ; elle entraîne, par une dynamique de la pensée, des états de conscience qui structurent la construction individuelle. Grâce au travail sur soi et à la recherche collective, la démarche critique permet de créer un horizon de sens qui donne des critères d’évaluation et de jugement. Cette quête de sens permettra à chaque Frère d’assumer clairement sa condition en mettant constamment en accord ses pensées et ses actions avec les valeurs qui fondent l’hu- manisme (Ordo ab chao). Ainsi libéré, l’initié aura le devoir de les faire vivre et de les développer ; il suivra la voie du cœur, celle de l’amour de l’humanité. Cette pro- gression dans la connaissance ouvrira l’accès aux méditations sur les expériences des sages ; elle initiera la volonté du dépassement éthique, une certaine spiritualité. L’esprit qui préside aux Travaux des Ateliers pratiquant le R∴É∴A∴A∴dans les « Hauts Grades » est explicitement défini dans son Règlement Général : « Les membres des Ateliers dépendant du Suprême Conseil doivent donner l’exemple d’une haute valeur maçonnique… Toute discussion politique est interdite dans les Ateliers. Les Frères qui mêleraient aux luttes polémiques des partis ou de la presse, leur qualité maçonnique, et a fortiori, leurs Ateliers ou l’Ordre maçonnique, se rendraient cou- pables d’un délit maçonnique ». (Article 1 du Règlement particulier). Ce que confirme la Convention de 2010 : « Le G∴O∴D∴F∴ uploads/Philosophie/ apres-la-maitrise-extrait-reaa.pdf
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- Publié le Jan 13, 2022
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