Méthode de la dissertation philosophique Baptiste Mélès 30 novembre 2010 L’obje

Méthode de la dissertation philosophique Baptiste Mélès 30 novembre 2010 L’objectif de la dissertation de philosophie est de soulever un problème sur un sujet donné, et d’y proposer une réponse éclairée. Table des matières 1 Le brouillon 2 1.1 Gestion du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.2 Accumulation des idées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.3 Composition du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.4 Introduction et conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2 Introduction 3 2.1 L’amorce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.2 L’analyse des termes du sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.2.2 Tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.3 Annonce du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3 Développement 8 3.1 Types de sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.1.1 Un seul concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3.1.2 Deux concepts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3.1.3 Une question . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 3.1.4 Une citation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 3.2 Quelques types de plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 3.2.1 Le plan dialectique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 3.2.2 Le plan de réhabilitation . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 3.2.3 Le plan de dégradation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 3.2.4 Le plan criticiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 3.2.5 Le plan inconnu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3.3 Comment soutenir une thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.3.1 Preuves a priori : les arguments . . . . . . . . . . . . 14 3.3.2 Preuves a posteriori : les exemples . . . . . . . . . . . 14 1 3.4 La modalité des thèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 3.5 Comment mobiliser l’histoire de la philosophie . . . . . . . . . 16 3.6 Transitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 4 Conclusion 18 4.1 Une réponse explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 4.2 L’ouvertude du sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 1 Le brouillon La composition d’une dissertation a lieu en trois moments : le brouillon, la rédation, la relecture. Cette dernière, souvent négligée, est pourtant cruciale, notamment pour corriger l’orthographe 1. 1.1 Gestion du temps Le brouillon est un moment essentiel de la dissertation. Il faut donc lui consacrer suffisamment de temps, sans pour autant menacer la qualité de la rédaction. On dispose généralement de quatre heures en licence pour composer une dissertation, et de sept heures pour l’agrégation. On doit ménager un temps important pour la rédaction, car dans la précipitation, il est presque im- possible de réfléchir efficacement. On peut donc consacrer 1h ou 1h30 au brouillon en licence (donc 2h30 ou 3h pour la rédaction), 3h pour l’agréga- tion (donc 4h pour la rédaction). L’idéal est d’avoir terminé la rédaction avec au moins 15 minutes d’avance en licence, 30 minutes pour l’agrégation ; on se réserve ainsi un temps suffi- sant pour la relecture. 1.2 Accumulation des idées La première chose à faire est de noter sur le brouillon une ou plusieurs définitions pour chacun des termes importants du sujet, et d’envisager les problèmes que suscite chacun des concepts. Ensuite, on peut noter une problématique, ou plusieurs si l’on hésite en- core ; on choisira plus tard laquelle privilégier. Enfin, il faut noter sur le brouillon toutes les idées — les thèses, les auteurs, les références — à mesure qu’elles nous viennent à l’esprit, sans les sélectionner. Le tri s’effectuera spontanément plus tard. 1. Certains correcteurs sanctionnent explicitement d’un ou deux points une ortho- graphe défaillante. Les autres sont souvent plus sévères encore : l’impression générale de négligence que délivre la copie les incite à en retirer implicitement bien plus. 2 1.3 Composition du plan Une fois que l’on a suffisamment d’idées et que leur organisation com- mence à se préciser dans notre esprit, on peut passer à la constitution du plan. Chaque partie du plan doit pouvoir être formulée par une thèse explicite, et, si possible, par des « formules » facilement reconnaissables (on en trouvera quelques exemples ci-dessous : la substance comme substance, comme fiction, ou comme fonction ; la guerre comme déchaînement de violence, comme vio- lence rationnelle, ou comme violence raisonnable ; etc.). Le plan doit contenir toutes les parties et les sous-parties ; il n’est pas nécessaire de pousser la subdivision trop loin. Enfin, dans le plan, on doit noter avec soin la structure de chacune des transitions. Cette précaution garantit que le passage d’une partie à une autre ne sera pas artificiel ou simplement rhétorique. 1.4 Introduction et conclusion Une fois le plan terminé, il est recommandé de rédiger intégralement au brouillon l’introduction et la conclusion. Ainsi, si l’on est pris par le temps en fin de rédaction, on n’aura plus qu’à recopier la conclusion, et la dissertation se terminera proprement, même si dans le développement l’on n’a pas eu le temps d’écrire en détail tout ce que l’on espérait. 2 Introduction L’introduction doit être la présentation, progressive et détaillée, de la problématique. Il vaut mieux éviter d’y citer des noms de philosophes : ceux-ci sont rigoureusement étrangers à la problématisation de la question, même si plus tard ils vous seront évidemment très utiles pour proposer des réponses. Partir de l’état de la littérature philosophique serait inverser le juste ordre des choses : il faut aller des problèmes à la philosophie, non de la philosophie aux problèmes. Dans l’introduction — comme plus tard dans la conclusion — l’étudiant doit assumer ses responsabilités, n’engager que soi, mais s’engager totalement. Une introduction est généralement composée des parties suivantes, cha- cune pouvant être présentée en un alinéa : 1. l’amorce (très facultative) ; 2. l’analyse des termes du sujet ; 3. l’exposition d’une tension entre les termes du sujet, qui mène à la formulation de la problématique ; 4. la présentation des enjeux de cette problématique (facultative) ; 3 5. l’annonce du plan, ou tout au moins de la première partie. Il faut apporter un soin particulier à l’introduction, et plus tard à la conclusion, car ce sont les deux parties qui marquent le plus les correcteurs. Une introduction bancale ou expéditive laissera une impression négative que le meilleur développement du monde ne saura dissiper. Une bonne introduction occupe généralement entre une demi-page (sur- uploads/Philosophie/ b-meles-methode-dissertation.pdf

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