Martin BLAIS Philosophe, Université Laval (1970) Philosophie du pouvoir Un docu

Martin BLAIS Philosophe, Université Laval (1970) Philosophie du pouvoir Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole Professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec et collaboratrice bénévole Courriel : mailto:mabergeron@videotron.ca Dans le cadre de la collection : "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web : http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 2 Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec courriel : mailto:mabergeron@videotron.ca Martin Blais, philosophe. Une édition électronique réalisée à partir du texte de Martin Blais, Philosophie du pouvoir. Messagerie du jour, service des messageries des Éditions du Jour Inc. 1651, rue Saint- Denis, Montréal 129.(1970), 157 pp. [Autorisation accordée par l’auteur le 12 septembre 2004.] Courriel : martin-blais@sympatico.ca Polices de caractères utilisés : Pour le texte : Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2003 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 17 mars 2005 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 3 Martin Blais Philosophie du pouvoir Maquette de la couverture : Studio Gagnier, Fleury et associés Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 4 Du même auteur Philosophie du pouvoir, Montréal, Éditions du Jour, 1970, 157 pages. Participation et contestation ; l’homme face aux pouvoirs, Montréal, Beauchemin, 1972, 136 pages. L’échelle des valeurs humaines (1re édition), Montréal, Beauchemin, 1974, 200 pages. Réinventer la morale, Montréal, Fides, 1977, 159 pages. L’échelle des valeurs humaines (2e édition), Montréal, Fides, 1980, 216 pages. L’anatomie d’une société saine (Les valeurs sociales), Montréal, Fides, 1983, 248 pages. Une morale de la responsabilité, Montréal, Fides, 1984, 248 pages. L’autre Thomas d’Aquin, Montréal, Boréal, 1990, 316 pages. L’œil de Caïn. Essai sur la justice, Montréal, Fides, 1994, 288 pages. Sacré Moyen Âge ! Montréal, Fides, 1997, 225 pages. Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 5 Martin Blais, philosophe Philosophie du pouvoir Natif de Saint-Michel de Bellechasse, Martin Blais œuvre dans le domaine de l’enseignement, depuis vingt-cinq ans il y a acquis une expérience singulière : de la première année jusqu’à l’université, en passant par l’École normale, le cours classique, le principalat, les États-Unis et l’Europe, Docteur en philosophie (Laval) et docteur en sciences médiévales (Montréal), Martin Blais est maintenant professeur agrégé à la Faculté de philosophie de l’université Laval. Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 6 Table des matières Introduction Chapitre I. Les sources humaines du bonheur 1. La vie intellectuelle, source principale du bonheur 2. Les biens extérieurs et les biens du corps, parties et instruments du bonheur : Parties du bonheur Instruments du bonheur 3. Les vertus morales, parties et instruments du bonheur : Parties du bonheur Instruments du bonheur Chapitre II. La société, moyen d'arriver au bonheur 1. L'homme est naturellement social : Sens de « bien vivre » Société civile et bonheur 2. Ordre statique et ordre dynamique 3. Le bien commun 4. La nécessité de l'autorité Chapitre III. La prudence, vertu propre du chef 1. Tête, chef, intelligence 2. Intelligence, prudence 3. La notion ancienne de prudence 4. Les organes de la prudence : Mémoire et expérience La docilité, supplément d'expérience La « solertia » La prévoyance ou providence La circonspection La précaution 5. Prudence et prospective Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 7 Chapitre IV Le chef, gardien de la justice 1. Le droit, ou le juste ; les droits acquis 2. Le rôle de la justice 3. Justice commutative et justice distributive Le ver de la justice distributive La justice commutative 4. La propriété privée Chapitre V Le chef éducateur 1. Les vertus à cultiver L'honnêteté La franchise La tempérance L'amour du travail 2. La liberté 3. La tolérance 4. Par quoi remplacer la grève Chapitre VI. Participation et contestation 1. Les fondements de la participation : L'égalité de tous les citoyens Le désir de sa propre excellence L'inaliénable responsabilité 2. Les conditions de la participation : Loisir Compétence Information 3. Les avantages de la participation 4. Les modes de participation 5. La contestation : Devant le sentiment Devant la raison La contestation étudiante Chapitre VII Les critères du choix des chefs 1. Les critères premiers 2. Les critères secondaires La richesse La naissance L'âge Le sexe 3. Le choix par vote populaire Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 8 Chapitre VIII La tyrannie : dangers et remèdes 1. Les dangers de tyrannie 2. Remèdes contre la tyrannie Conclusion Bibliographie Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 9 À Monique, ma femme Compte rendu de mes absences et demi-présences. « On me demandera si je suis prince ou législateur pour écrire sur la politique. Je réponds que non, et que c'est pour cela que j'écris sur la politique. Si j'étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire ; je le ferais, ou je me tairais. » 1 1 Rousseau, Du contrat social, p. 50. Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 10 Introduction Retour à la table des matières « Tu peux m'en croire, c'est un terrible métier que d'être chef », disait à Alain l’ombre de Marc Aurèle 1. Et Kant regardait l'art de gouverner les hommes et celui de les éduquer comme les deux découvertes les plus difficiles 2. Les critiques dirigées de tout temps sur les détenteurs du pouvoir sont un signe non équivoque que l'exercice du pouvoir est un impossible métier. Par contre, l'importance d'un pouvoir bien exercé est tout aussi fortement proclamée. Remarquez combien, de nos jours encore, on accuse le pouvoir d'être la cause de tous les maux. La province en difficulté crie vers Ottawa ; la municipalité dans l’embarras se tourne vers Québec ; le citoyen dans le pétrin appelle son député comme autrefois le paroissien son curé. On se comporte comme si tous les biens venaient d'en haut, de quelque pouvoir. Personne ne cherche en soi la solution à ses maux. Je prends pour acquis le bien-fondé de l'opinion qui accorde une telle importance au bon exercice du pouvoir, d'une part ; d'autre part, je note le fait de la quasi-générale insatisfaction des subordonnés. J'en conclus que nous sommes en face de l'une des plus graves questions qui doivent agiter le roseau pensant. Persuadé que la sagesse est aussi rare à l'âge du Boeing, qu'à celui de l'âne, j'en appelle d'abord à saint Benoît, patriarche des moines de l'Occident, pour savoir quelle conduite tenir en semblable occurrence. Dans sa Règle, il conseille à l’abbé aux prises avec des problèmes ordinaires de ne prendre l'avis que des 1 Alain, Propos, p. 841. 2 Réflexions sur l'éducation, pp. 77-78. Martin Blais, La philosophie du pouvoir, (1970). 11 anciens (les anciens ont l'expérience des problèmes de routine), mais, ajoute-t-il, s'il s'agit de problèmes graves, il convient de convoquer aussi les plus jeunes. Nous sommes aux prises avec un problème grave. Nous ne négligerons donc aucune opinion nous ne fermerons l'oreille à aucune voix, si faible soit-elle voix d'Aristote, voix de Marcuse, voix de Marx, voix de Thomas d'Aquin, voix de Rousseau, voix d'Alain, voix de Rome, voix de Moscou, voix de Paris, voix de Pékin, voix de Québec, voix de Laval. Mao Tsé-tung étant à la mode, je m'appuie sur sa grasse épaule : « Les communistes sont tenus d'écouter attentivement l'opinion des non-communistes, et de leur donner la possibilité de s'exprimer. Si ce qu'ils disent est juste, nous y applaudirons et nous nous inspirerons de leurs points forts ; s'ils disent des choses fausses, nous devons quand même leur permettre d'exposer ce qu'ils ont à dire et leur donner ensuite, avec patience, les explications nécessaires 1 ». J'ignore si les Gardes rouges ont respecté cette consigne du grand Mao. Il me suffit de savoir que l'attitude décrite est éminemment louable. Elle découle, d'ailleurs, de ce qui semble être une conviction de Mao : « Un communiste, écrit- il au même endroit, ne doit en aucun cas s'estimer infaillible, prendre des airs arrogants, croire que tout est bien chez lui et que tout est mal chez les autres. » (Nous n'avons pas, pour le moment, à mesurer la distance qu'il peut y avoir de la coupe aux lèvres.) Les autres, pour moi, ce sont aussi les Anciens. Inutile de heurter le lecteur en disant surtout les Anciens, car il se peut qu'il adhère à l'opinion de Pascal : « Les Anciens, c'est nous ». Il me suffit qu'on accepte de prendre un peu de recul, qu'on permette aux derniers essais de subir l'épreuve du temps. Qu'on m'accorde seulement que la découverte de la vérité est en un sens facile : personne ne la rate tout à fait. uploads/Philosophie/ blais-philo-du-pouvoir.pdf

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