les résultats de l'investigation théorique doivent, d'une manière ou d'une autr
les résultats de l'investigation théorique doivent, d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard, trou - ver leur application pratique, leur incarnation dans la vie réelle. Dans le même temps, au cours du mouvement de la connaissance scientifique, la pratique intervient à chaque pas pour vérifier la justesse de toute démarche scientifique et poin - ter sa tendance éventuelle à s'écarter de la vérité, du droit chemin. Et si la pratique découvre un tel écart, en intervenant activement dans le do - maine théorique, elle apporte les correctifs indis- pensables et oblige la science à redresser la ligne ou l'orientation qu'elle suivait. Ainsi, étant la base générale du mouvement scientifique, cognitif, la pratique (P) joue par rapport à la théorie, à la connaissance théorique, pour le moins trois rôles : a) celui de point de départ, de source d'évolution de la théorie, de force motrice, de commanditcur ; b) celui de but final de l'évolution de la théorie, de champ où s'incarnent et se réalisent les connaissances acquises, de consommateur des résultats de.l'évo- lution théorique ; c) celui de critère permettant de vérifier la justesse de la théorie en chacune de ses articulations, à chaque étape de son évolu- tion, celui de correcteur et de régulateur. Ici ap- paraît le rôle décisif de la pratique, son primat par rapport à la théorie. A son tour, la théorie (T), tout en étant déri - vée, exerce une influence active sur la pratique (P). Si on divise toute la praxis socio-historique de l'homme en trois parties, en fonction des trois champs du temps historique (passé, présent et avenir), le rôle et les fonctions de la théorie réel- lement scientifique apparaissent sous une triple forme, conformément au caractère de chacune des trois parties de la praxis : a) comme fonction de généralisation, de bilan, et d'explication de la rruits 885 clans son propre intérêt et ses propres buts les propriétés utiles et les lois de cet objet. Une telle action débute dès les premiers pas indépendants de l'humain et l'accompagne tout au long de sa vie. Si l'homme n'exerçait pas une telle influence sur l'objet (la nature), il ne pourrait vivre, il n'aurait même pas pu surgir ni exister. Tout le procès cognitif lui-même découle de cette activité quotidienne de l'homme, il n'est qu'une autre face de l'action que l'homme (le sujet) exerce sur la nature (l'objet). Par conséquent, nous avons ici affaire à une interaction, au sens plein du terme, entre sujet et objet, la face objective de l'interaction jouant un rôle déterminant, sa face subjective un rôle actif, transformateur : C'est ce qui se produit dans la pratique, dans la praxis humaine. Dans la pratique, la tâche de l'action du sujet sur l'objet ne se limite pas à l'espace cognitif, elle peut être exprimée par la formule : Modifier pour utiliser. La réalisation de cette formule est à la base de tout le progrès de la société humaine et stimule en fait intérieurement son évolution. Cette formule a trouvé son incarnation la plus large dans la célèbre thèse de Marx sur Feuer - bach qui proclame que les philosophes se sont jusqu'ici contentés d'expliquer le monde, et qu'il s'agit maintenant de le transformer. Par rapport à la connaissance, et avant tout à la connaissance théorique (T), la pratique (P) apparaît comme sa base générale, mais non comme sa forme ou niveau particuliers suivant ceux de la pensée théorique abstraite. La pratique (P) appelle et conditionne par ses exigences et ses demandes la théorie, la connaissance théorique (T) ; ce qui signifie qu'elle précède e t qu'elle meut la connaissance théorique. Mais elle la suit également puisqu'elle représente ce champ où tous 384 uploads/Philosophie/ boniface-kedrov-logica 1 .pdf
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