14 juillet 2017 Sogyal Lakar La sangha de Rigpa est en crise. Les allégations é

14 juillet 2017 Sogyal Lakar La sangha de Rigpa est en crise. Les allégations évoquées depuis longtemps concernant votre conduite ne peuvent plus être ignorées ni niées. En tant qu'étudiants engagés et dévoués depuis longtemps, nous nous sentons contraints de partager notre profonde inquiétude concernant votre conduite violente et abusive. Vos actions nous ont blessé individuellement, elles ont blessé nos frères et sœurs au sein de l'organisation Rigpa, et par extension elles ont fait du tort au bouddhisme en Occident. En vous écrivant, nous suivons le conseil du Dalaï Lama ; il a en effet déclaré que les étudiants des lamas du bouddhisme tibétain avaient obligation de communiquer leurs préoccupations concernant leur maître : Si quelqu'un présente les enseignements avec clarté, les autres en bénéficient. Mais si quelqu'un est censé propager le Dharma et que sa conduite fait du mal, il est de notre responsabilité de la critiquer avec une bonne motivation. Il s'agit de critique constructive, et vous ne devez pas vous sentir gêné de le faire. Dans les "Vingt versets des vœux des bodhisattvas", il est dit que toute action accomplie avec une motivation pure ne comporte pas de faute. Les maîtres bouddhistes qui abusent du sexe, du pouvoir, de l'alcool ou de la drogue, et qui, une fois confrontés aux reproches légitimes de leurs propres étudiants, ne réforment pas leur conduite, doivent être critiqués ouvertement et nominalement. Ceci peut les embarrasser, et les amener à regretter et à mettre un terme à leur conduite abusive. Exposer les aspects négatifs donne de l'espace pour que s'accroissent les aspects positifs. Lorsqu'on rend public de telles fautes de conduite, il importe de souligner que de tels maîtres ont méprisé les conseils du Bouddha. Cependant, lorsque l'on dévoile publiquement des fautes de conduite d'un maître bouddhiste, il est juste de mentionner également ses qualités. Dalaï Lama, Dharamsala, Inde, Mars 1993 Par cette lettre, nous vous faisons la requête de mettre un terme à votre conduite contraire à l'éthique et à la morale. Vous avez un visage public de sagesse, de bonté, d'humour, de chaleur et de compassion ; mais votre conduite privée, dans les coulisses, est profondément dérangeante et perturbante. Un certain nombre d'entre nous ont soulevé avec vous en privé nos préoccupations concernant votre conduite ces dernières années, mais vous n'avez pas changé. Ceux d'entre nous qui vous écrivons aujourd'hui avons une expérience personnelle directe de vos conduites abusives ainsi que des très grands efforts que vous déployez pour qu'elles ne s'ébruitent pas. Nos préoccupations sont aggravées par la culture d'organisation que vous avez créée autour de vous, qui maintient le secret absolu sur vos actes, et qui est en contradiction flagrante avec votre directive déclarée d'ouverture et de transparence au sein de la sangha. Notre souhait est de briser le mur du secret, de la tromperie et de la fausseté. Nous ne pouvons plus garder le silence. Notre espoir profond et sincère est que ce message collectif puisse apporter un résultat plus tangible que ne l'a fait aucune de nos discussions individuelles avec vous. Nous espérons que des changements sincères et durables puissent advenir, plutôt que des promesses éphémères. Nos préoccupations principales sont : 1. Vos abus physiques, émotionnels et psychologiques perpétrés sur les étudiants. 2. Vos abus sexuels perpétrés sur les étudiants. 3. Votre mode de vie extravagant, avide et sybarite 4. Vos actions ont souillé notre appréciation de la pratique du Dharma. 1. Les abus physiques, émotionnels et psychologiques perpétrés sur les étudiants. Nous avons subi directement de vous de nombreuses formes d'abus physiques, et nous avons été témoins de situations où d'autres les subissaient. Vous nous avez frappé du poing et du pied, tiré par les cheveux, tiré violemment les oreilles. Vous nous avez frappé, nous-mêmes et d'autres, avec différents objets comme votre gratte- dos, un cintre en bois, des téléphones, des tasses, et d'autres objets à portée de votre main. Nous avons cru pendant de nombreuses années que ce traitement physique et émotionnel des étudiants – que vous rapportez à vos "moyens habiles" de la "compassion courroucée" dans la tradition de "folle sagesse" – était fait pour notre plus grand bien afin de nous libérer de nos "schémas habituels". Nous ne le croyons plus désormais. Nos ressentons que les coups que nous et d'autres avons reçus n'étaient pas motivés par la compassion, mais qu'ils révélaient bien plutôt votre manque de discipline et vos propres frustrations. Vos abus physiques – qui constituent un crime selon les lois en vigueur dans les pays où vous les avez commis – ont causé à certains de vos moines, de vos nonnes et de vos laïcs des blessures sanglantes et des cicatrices permanentes. Il ne s'agit pas là d'informations de seconde main ; nous avons vu de nos propres yeux et fait l'expérience directe de tels actes pendant des années. Pourquoi avez vous infligé une telle violence à nous-mêmes et à nos frères et sœurs du Dharma ? Pourquoi nous avez-vous frappés du poing et du pied, giflés, tiré les cheveux ? Votre repas n'était pas assez chaud ; on vous avait réveillé de votre sieste avec trente minutes de retard ; il manquait un nom à la liste téléphonique, ou bien elle était imprimée avec une taille de caractère qui ne vous convenait pas ; la connexion internet était lente ; le manuel d'utilisation de la télévision n'était pas clair ; un objet technologique ne fonctionnait pas ; votre assistant n'était pas assez attentif(1) ; nous n'avions pas réussi à "nous accorder avec votre esprit" et à prédire ce que vous vouliez ; ou bien vous étiez de mauvaise humeur car l'une de vos maîtresses vous énervait. Il y a des centaines d'exemples d'incidents triviaux qui vous ont fait réagir, et votre réponse a été de nous frapper violemment. Vos abus émotionnels et psychologiques ont peut-être fait plus de dégâts que les cicatrices que vous avez laissées sur nos corps. Lorsque nous avons travaillé pour vous lors de l'organisation et de la mise en place de l'infrastructure vous permettant d'enseigner dans différents lieux dans le monde (Europe, Amérique du Nord, Australie, Inde et Népal), vos humiliations et vos menaces ont conduit certains de vos plus proches étudiants et assistants à des dépressions nerveuses. Vous nous avez toujours enseigné à apprécier l'attention personnelle que vous nous consacriez : il s'agissait selon vous de "mettre le doigt sur nos fautes cachées" de notre caractère, et de nous libérer de notre "amour immodéré pour notre propre ego". Nous ne pensons plus que ce soit vrai. Ceci a été perpétré d'une façon telle que cela nous a été nuisible plutôt qu'utile : une méthode pour nous assujettir à votre contrôle, un moyen flagrant et injustifié de domination et d'influence pour nous ôter notre liberté. Vous nous avez menacé, nous-mêmes et les autres, en disant que si nous ne vous suivions pas de façon absolue, nous mourrions "en crachant du sang comme Ian Maxwell"(2). Vous nous avez dit que nos proches risquaient la maladie, ou bien étaient décédés, parce que nous vous avions déplu de quelque façon(3). Pendant les enseignements publics, vous nous avez régulièrement critiqués, manipulés et humiliés, nous-mêmes ainsi que ceux qui travaillaient à faire fonctionner les retraites. Pendant des années, vous nous avez dit que ceci faisait partie de votre style unique "d'entraînement" des étudiants, et que ces humiliations faisaient partie de la relation gourou-disciple. Nous ne croyons plus que ce soit vrai. Alors que davantage d'étudiants étaient sur le point de craquer nerveusement à cause de vos "entraînements", vous avez introduit la "thérapie Rigpa" à l'intention de vos plus proches étudiants. Des psychothérapeutes diplômés et en exercice (qui sont aussi vos étudiants) se sont vus assigner la tâche de gérer la douleur créée dans le psychisme de ceux que vous abusiez physiquement, émotionnellement et psychologiquement. Pendant les séances individuelles, l'étudiant parlait au psychothérapeute de méthodes de "folle sagesse" et du traumatisme qu'elles lui avaient causé. Pour traiter le traumatisme, on devait ne pas vous considérer, vous, le maître et l'instigateur, comme la source du traumatisme. Au contraire, on nous avait donné l'instruction de rejeter le blâme sur nos histoires de relations familiales anciennes. Ainsi, notre discernement tangible et clair qui vous désignait comme l'auteur de l'abus était bloqué, et au lieu de cela nous étions blâmés et conduits à nous sentir incompétents. Dans les cas où cette "thérapie" ne débouchait pas sur un changement de perspective de la part de l'étudiant à votre égard, le psychothérapeute était humilié par vous, et conduit à penser qu'il ne faisait pas son travail correctement et qu'il n'était pas assez compétent. 2. Les abus sexuels Vous utilisez votre rôle de maître pour avoir accès aux jeunes femmes, et les contraindre, les intimider et les manipuler afin d'obtenir d'elles des faveurs sexuelles(4). Les controverses continuelles concernant vos abus sexuels que l'on peut lire et regarder sur internet ne sont qu'une petite fenêtre ouverte sur des décennies d'une telle conduite de votre part. Certains et certaines d'entre nous ont été sujets au harcèlement sexuel suivant : uploads/Philosophie/ bouddhisme-lettre-ouverte-sogyal-lakar-rinpoche.pdf

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