M. Robardet Philosophie CONSEILS POUR LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE Même s’il n

M. Robardet Philosophie CONSEILS POUR LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE Même s’il n’existe pas de modèle a priori qu’il suffirait de suivre et d’appliquer quelque soit le sujet, la dissertation philosophique doit répondre à un certain nombre d’exigences élémentaires que nous allons préciser. Observations : Il n’y a pas de sujet étroit qui ne renverrait qu’à une seule notion du programme. Quelque soit le sujet posé, ce sont de très nombreuses notions de ce programme qui sont convoquées par le sujet. Ces notions seront mises en relation. Il n’y a pas de sujet innocent. La question posée revoie à un problème philosophique classique qu’il convient de mettre en évidence ; ce problème est en quelque sorte « caché » par la formulation du sujet, il doit être explicitement formulé dans l’introduction. Comme pour l’explication de texte, lire très attentivement la question en respectant la formulation, c.-à-d. sans la transformer. On sera attentif aux concepts clefs du sujet et ceux-ci seront définis dans leurs relations réciproques. Le sujet étant donné en fonction du programme, on veillera à repérer la notion principale qui est sollicitée, sans oublier les notions connexes. I) L’accroche L’introduction peut être précédée d’une accroche ou amorce, c.-à-d. d’un exemple emprunté à l’histoire, à la littérature, à vos lectures philosophiques, à votre expérience personnelle, à l’actualité etc. L’accroche a pour fonction d’amener naturellement la formulation du sujet et précède l’analyse des termes du sujet ; elle montre en quoi ce dernier peut nous intéresser en tant qu’il nous étonne. En cas de difficulté, il est possible de faire l’économie de l’accroche. II) L’introduction A Entrer dans le sujet le plus rapidement possible en reprenant fidèlement la formulation de la question. B Définir les concepts clefs du sujet dans leurs relations réciproques. C Dégager.la problématique c.-à-d. ce que la question posée sous-entend et qui est caché. D Proposer le plan si possible sous forme interrogative, généralement en trois parties (trois questions), qui sera suivi pour répondre à la question posée par le sujet. III) Le plan Ces trois parties cohérentes sont l’axe du devoir, le chemin suivi pour répondre au sujet. Elles doivent être progressives, et être telles - en principe - que la première amène naturellement à la seconde et la seconde naturellement à la troisième. Elles forment une unité en trois moments solidaires ; il y a également une continuité. On termine l’introduction par l’énoncé de ces questions qui constituent le plan qui sera suivi ; celui-ci est justifié dans l’introduction. IV) Le développement A Reposer la première question telle qu’elle est posée en fin d’introduction et on y répond. B Donner un exemple si possible tiré des grands textes de la philosophie, ou de la littérature, ou de notre expérience personnelle. C Analyser l’exemple. C’est la partie la plus importante du développement. On reprend à notre compte les analyses des philosophes que nous allons présenter, ils constituent un moment de notre propre pensée. Les analyses doivent être rigoureuses, on doit pouvoir suivre la progression du raisonnement par l’emploi de connecteurs ou liens logiques et argumentatifs appropriés. Connecteurs logiques et argumentatifs Ils peuvent exprimer : - une énumération : D'abord, en premier lieu, enfin, ensuite... ; - une addition : Aussi, de même, de plus, encore, et, également... ; - une liaison / résumé : Bref, d'ailleurs, donc, ensuite, en somme, en outre, or, par ailleurs, puis... - une cause : car, en effet, parce que… ; - une conséquence : donc, c'est pourquoi, aussi (+ sujet inversé), si bien que… ; - une opposition : mais, or, pourtant, toutefois, en revanche, bien que… ; - une addition : et, de plus, d'abord, puis, ensuite… D La discussion de cette partie permet d’établir une transition avec la deuxième grande partie de la dissertation. On met alors en évidence les réserves qui peuvent être faites aux analyses précédentes ce qui logiquement doit permettre de passer à la deuxième grande question de la problématique, puis à la troisième laquelle n’est pas suivie par une discussion. Les différentes parties de la dissertation sont donc construites selon la même méthode : exemple, analyse, discussion. V) La conclusion du devoir A Une question était posée (c.-à-d.le sujet), dans la conclusion on doit y répondre. Pour le cas où on n’arriverait pas à conclure, on expose alors les difficultés rencontrées. B On peut, dans la conclusion, faire le point et résumer brièvement les étapes de l’argumentation. C Il est aussi possible de préciser les limites de la réponse qu’on propose à la question posée ce qui peut amener à la formulation d’une question connexe. ___________________________________________________ __________________________________________________________________________ Ces conseils n’ont qu’une valeur indicative et ne doivent pas être une entrave à la liberté qui est la vôtre de penser et de conduire votre réflexion selon la méthode que vous choisirez. Deux impératifs à retenir : 1) Justifier vos affirmations et proposer des analyses rigoureuses 2) Rester dans les limites du sujet uploads/Philosophie/ conseils-pour-la-dissertation-philosophique.pdf

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