SchoolMouv.fr 1 sur 8 Accueil Philosophie Méthodes La dissertation en philos
SchoolMouv.fr 1 sur 8 Accueil Philosophie Méthodes La dissertation en philosophie La dissertation en philosophie Fiche méthode BAC Introduction : Le mot « dissertation » dérive de l’étymologie latine du mot « discussion » qui signifie « examen attentif, contradictoire » ; « échange d’arguments ». La dissertation est donc un effort de réflexion dans lequel on examine de manière attentive les problèmes philosophiques liés à un sujet. Une dissertation réussie se prépare avec trois ingrédients : une méthode (ensemble de règles qui guide la réflexion), de la culture (culture personnelle et culture philosophique acquise en cours) et de la curiosité (la philosophie est un regard curieux sur soi-même et sur le monde). L’épreuve de la dissertation dure 4 heures. Deux sujets au choix sont proposés, sous forme de questions. Nous prendrons ici pour sujet support « La liberté doit-elle être sauvée ? » 1 Décortiquer le sujet Pour répondre à une question, il faut d’abord la comprendre. Pour cela, il faut analyser les mots du sujet, c’est-à-dire le décomposer en tous ses éléments pour comprendre ce qui est réellement demandé. Ce travail préparatoire s’effectue au brouillon. a. Première étape : relever les notions du sujet Dans un premier temps, il s’agit de repérer dans le sujet les notions du programme étudiées en cours. Attention Dans le sujet, les notions peuvent être explicites ou implicites. Lorsqu’elles sont implicites, il faut donc les mettre en évidence. « La liberté doit-elle être sauvée ? » SchoolMouv.fr 2 sur 8 La notion du programme est explicite : la liberté. L’État et le bonheur sont explicites. Une autre notion est désignée implicitement par l’expression « doit-il faire » : le devoir. Il faut ensuite faire subir le même traitement aux autres termes, afin d’éviter de plaquer sur votre sujet du bac un autre sujet traitée pendant l’année, impliquant la même notion, mais pourtant différent. « La liberté doit-elle être sauvée ? » est différent de « La liberté doit-elle parfois être sauvée ? » : b. Deuxième étape : la libre association Il s’agit de noter spontanément les idées qui vous viennent à l’esprit en rapport avec la question du sujet. La question vous suggère une réponse, qui elle-même amène à une idée ; cette idée s’enchaine sur une autre et ainsi de suite… Surtout ne vous censurez pas ! Le « tri sélectif » des idées se fait dans un second temps. Au départ, l’objectif est d’amasser un maximum d’idées, de références et d’exemples. c. Troisième étape : la conceptualisation Cette étape est la plus complexe. Conceptualiser, c’est définir un terme de manière philosophique par rapport au sens courant que nous en avons, le sens du dictionnaire. Pour conceptualiser, il faut : s’aider de l’étymologie quand on le peut. Ici, « liberté » vient de libertas, qui signifie « indépendance » et « libre pouvoir » ; distinguer les différents domaines de réflexion dans lesquels la notion se retrouve : liberté politique, morale, métaphysique, religieuse ; distinguer la notion des notions voisines et des notions contraires : liberté/individualisme, liberté/émancipation, liberté/servitude liberté/aliénation ; énoncer les différents attributs de la notion, ceux qui sont évidents puis plus réfléchis : « La liberté est un ressenti indéfinissable mais agréable » ; « L’État doit-il faire notre bonheur ? » « Sauver » : le verbe est à définir. « Doit-elle » : il s’agit d’une formulation typique de sujet. SchoolMouv.fr 3 sur 8 « La liberté est la capacité à user de son libre arbitre » ; mobiliser ses cours. La notion de liberté est conceptualisée de manière différente chez Hobbes, chez Spinoza ou chez Sartre ; les repères au programme sont également utiles, ils comportent des distinctions relatives aux notions du programme. À retenir Il est essentiel de conceptualiser. C’est en conceptualisant un terme que vous ferez apparaître les pistes de réflexions philosophiques qu’il vous faudra détailler dans votre développement. d. Le type de sujet Les questions du type : « peut-on/peut-il » interrogent sur : la possibilité pratique. Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on dispose des moyens techniques de faire telle ou telle chose ; la possibilité morale ou le droit. Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on a le devoir moral ou le droit juridique de faire telle ou telle chose. Les questions du type : « faut-il/doit-on » interrogent sur : la nécessité matérielle, le besoin. Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si nous sommes contraints de X, à quel besoin répond X ; l’obligation morale, le devoir. Il s’agit de traduire le sujet en se demandant si notre dignité exige que X, si nous avons le devoir moral de X… Pour les questions du type : « pourquoi X/à quoi sert X » : il s’agit de mettre en évidence les raisons, les causes de X, ses buts et/ou son utilité. Il faut aussi poser la question de l’inutilité de ce X. Ces réflexes de traduction, combinés à la compréhension des termes du sujet, aident à problématiser le sujet. Pour notre sujet « La liberté doit-elle être sauvée ? », on peut donc se demander : sommes nous contraints de protéger politiquement les libertés ? À quel(s) besoin(s) répond notre volonté de protéger la liberté ? Avons-nous l’obligation morale de combattre ce qui entrave nos libertés ? SchoolMouv.fr 4 sur 8 2 La problématique Pour structurer les idées récoltées, il faut ensuite cadrer une problématique. Pour cela, il faut déterminer deux réponses au sujet, et les mettre, d’une certaine manière, en compétition. Attention Répondre à la question du sujet ne consiste pas à opposer radicalement une première réponse et une deuxième réponse au sujet : vous vous contredirez vous-même et votre réponse globale sera incohérente. Ainsi, si vous dites tout d’abord que nous devons sauver la liberté parce qu’elle est menacée puis qu’il n’est pas nécessaire de protéger la liberté car elle n’est pas menacée, vous vous contredisez ! Il faut donc construire des réponses crédibles et consistantes, et cela demande un savoir faire particulier. a. Proposer une première réponse et la questionner Après avoir formulé une première réponse, il faut énoncer les implications de cette thèse, en se demandant ce qu’implique le fait de soutenir cette réponse. Trouvez des conséquences et formulez-les sous formes d’idées brèves, aidez-vous de la formule « si… alors… ». Il s’agit ensuite de questionner ces implications, puis d’associer les idées et références philosophiques pour amorcer l’argumentaire. SchoolMouv.fr 5 sur 8 Exemple L’Homme doit sauver la liberté. Si la liberté doit être sauvée alors c’est que la liberté est en danger. De quels dangers souffre la liberté ? Quels sont les dangers qui font obstacle à la liberté ? Existe-t-il des personnes (esclavage) / des politiques (tyrannie, totalitarisme) / des facteurs socio-culturels (déterminisme) / des désirs (Inconscient) qui nuisent à la liberté ? Quels dangers ruinent la liberté morale ? La liberté politique ? C’est que nous ne sommes pas vraiment libres ou bien que nous sommes libres « en sursis ». Pourquoi pouvons-nous affirmer que nous ne sommes pas libres ? D’un point de vue politique, certains peuples sont encore sous le joug de dictateurs. L’ONU est une organisation qui veille à la préservation des libertés de l’Homme, premier droit à sauver et préserver selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. D’un point de vue moral et politique, la notion de déterminisme vient confirmer que la liberté est menacée et que nous devons nous émanciper de bons nombres d’influences qui pèsent sur notre existence et la déterminent à notre insu. D’un point de vue métaphysique, Spinoza effectue une critique du libre arbitre montrant finalement que nous sommes dans une liberté illusoire. b. Proposer une deuxième réponse à la question et la questionne Exemple La liberté n’a pas besoin d’être sauvée. Si la liberté n’a pas a être sauvée, alors c’est que nous avons le sentiment imprescriptible d’être libre. Comment se manifeste notre sentiment de liberté ? Que ressentons-nous ? La liberté ne se prouve pas, elle s’éprouve. C’est un sentiment agréable mais indéfinissable. C’est donc que la liberté fait partie de la nature de l’homme, elle est inhérente à la nature humaine. L’homme est-il libre par nature ? Rousseau l’affirme : l’homme naît libre même si partout il est sous les fers, sous le joug de ceux qui le gouvernent. Selon la Déclaration des droits de l’homme, les hommes naissent libres et égaux en droit. D’un point de vue moral, Sartre affirme le caractère imprescriptible de la liberté qui fait partie de l’essence de l’Homme. À retenir C’est par le questionnement des réponses apportées au sujet que des idées philosophiques majeures sont mobilisées. SchoolMouv.fr 6 sur 8 c. Formuler cette opposition sous la forme d’une alternative Exemple Doit-on penser que la liberté est une valeur résolument en danger et considérer qu’elle est attaquée dans tous les domaines ou bien admettre qu’il persiste en l’Homme une part de liberté naturelle, inaliénable et indestructible, même s’il est bien difficile de l’exercer ? uploads/Philosophie/ fiche-methode-dissertation-bac-schoolmouv 1 .pdf
Documents similaires










-
30
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 22, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.0959MB