Correction du sujet d’expression et culture générale BTS 2018-2019 Thème nation
Correction du sujet d’expression et culture générale BTS 2018-2019 Thème national « Seuls avec tous » Correcteurs : Sébastien Lutz et Anne-Laurence Boeglin. Inspectrice : Agnès Hugenell. Corpus : Document 1 : Emilie Daudey et Sandra Hoibian « La société collaborative, mythe et réalité », CREDOC, Cahier de recherches n°313, décembre 2014 Document 2 : Emmanuelle Andréani-Facchin et Antoine Mestres, « Coworking mode d’emploi », Society, juillet 2018 Document 3 : Jean Giono, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, éditions Grasset, 1938 Document 4 : Rémi Malingrey, dessin paru dans Libération, décembre 2014. Illustre le covoiturage. L’exercice de synthèse – Proposition d’Anne-Laurence Boeglin Analyse des documents Credoc - Constat du développement des pratiques collaboratives. - Dénonce un discours idéaliste et utopiste qui masquerait une réalité économique plus égoïste que désintéressée. - Remet en cause la revendication altruiste : développement logiciel libre et dons = impression solidarité. Mais statistiques reconnaissent que le développement des pratiques collectives est intéressé. Etudes le confirment. - Remet en cause la dimension du lien social : En réalité, échanges par internet = pratiques commerciales classiques, pas plus de rencontres. Associations = lien plus fort. - Remet en cause l’utopie de création collaborative, de pair à pair. Certes la co-construction existe, mais usagers ont un espace personnel étroit car ils ne gèrent ni la gestion, ni le contenu, ni les règles du site. Coworking mode d’emploi - Apologie de WeWork = espace de travail collaboratif tout confort : fauteuils, musique, café. - Expansion de ces espaces en 5 ans. Enthousiasme des fondateurs : lieux de rencontres, de coopération, de collaboration, d’échanges de pratiques ou d’équipements. Découvrir autres, nouveaux clients, réseaux. Pratiques de l’avenir. - Témoignage mitigé de Mélissa : travailler dans café collaboratif. Désir de rompre la solitude. Payer pour se laisser déconcentrer. Pas d’atmosphère. Division entre ceux qui discutent et ceux qui galèrent., start-up et libéraux. - Témoignage réaliste de Pierre. On paie pour se créer des soucis de bureau, sans la sécurité. Techniques pour fuir les bavards, ceux qui cherchent des conseils. Regarder ailleurs, avoir des écouteurs, marcher vite. Mêmes techniques que dans les anciens open-spaces. Mais il se rassure de voir les autres en galère. Giono - Evoque la vie de l’artisan cordonnier. Il gère toute la fabrication, les matières, les outils. Libre de son emploi du temps, il se cultive, écoute de la musique, chante, lit, déménage quand il veut. Rappelle Fable de La Fontaine. Bonheur. - Il oppose cette liberté à la vie de l’ouvrier cordonnier chez Bata. Cantonné à une activité, il est dépendant de sa place à l’usine. Rythme et horaires infernaux. Il est prisonnier, n’a plus de vie, plus de vacances. Pas de fierté de son savoir-faire. - Gain de temps et d’argent pour l’usine au détriment de la qualité de vie de l’être humain. - Le dossier suggère que la pratique de travail collaboratif serait un avatar du travail à la chaîne. Libération : dessin de presse - Souci écologique du covoiturage = utopie de solidarité. Sourire des occupants. Mélange âges, couleurs, milieux sociaux (chapeaux, sacs). Guitare = mythe utopie écolo. - Réalité = souci financier : billet devant yeux du conducteur. Sourires crispés, rictus. Corps effacés dans cohabitation forcée, contrainte. Mais chacun fait semblant d’y croire. - Regard ironique sur l’ambiguïté des motivations de chacun et réflexion sur l’intérêt d’un tel système collaboratif. Suggestion de plan Problématique : Les pratiques collaboratives sont-elles un progrès pour l’humanité ? I- La société est prise d’engouement pour les nouveaux modèles de pratiques collaboratives A- Les témoignages se multiplient - La multiplication des ouvrages récents sur le thème révèle que tous remarquent cette évolution : * Etude du Credoc = 2014, article de Society 2018 * Nombreux auteurs évoqués Raymond, Botsman, Rogers, l.26 à 29 de l’article du Credoc + « littérature utopiste » l.43 * Commande de statistiques sur le thème * Dessin de presse, Libération, 2014. - Le sujet fait débat : * Credoc évoque des voix partagées, 1er § // témoignages divers de Mélissa et Pierre dans Coworking * Giono blâme le principe, R. Malingrey s’en moque dans son dessin, R. Levy-Waitz et A. Barbier Litvak, fondateurs de « Travailler autrement » s’enthousiasment pour ces pratiques. B- Les pratiques collaboratives se multiplient - Développement des structures collaboratives : * Le covoiturage est évoqué par le Credoc et le dessin * L’achat / revente l.2 et 19, les dons, le développement de logiciels libres, les forums d’échanges scientifiques l.3 et 34, le partage d’équipements l.24, article du Credoc. - Variété des espaces collaboratifs : * Du réseau en ligne évoqué par le Credoc, au bureau physiquement partagé évoqué par Coworking (de 120 à 1 000 en France en cinq ans), à la voiture partagée, voir le dessin * Du bureau « haute couture » l.17 de WeWork, confort des fauteuils, bureau réglable, musique et café l.15 de Coworking, aux cafés parisiens à 25 euros la journée l.33, à la chaise de l’ouvrier Bata l.25 chez Giono. Les structures collaboratives se donnent comme un phénomène nouveau qui se développe, qui questionne, qui fait réagir. Pourquoi cet engouement ? II- Ces pratiques collaboratives se définissent comme un facteur de progrès A- Un progrès pour la société - Un tournant inévitable : * elles signent la fin d’un certain modèle capitaliste l.8 du Credoc * elles sont les pratiques de l’avenir, Coworking l.10. - Vers une économie plus solidaire : * le Credoc évoque le principe désintéressé de la contribution en termes de recherches l.17-18 * qui rejoint la notion de co-construction définit par Coworking l.48. - Plus efficace : * Coworking vante la possibilité d’y rencontrer des métiers différents l.23 = ouverture *d’y mettre en commun des savoir-faire l.40 * d’y trouver des clients * d’augmenter son réseau * de trouver des conseils quand on démarre une entreprise l.51 * de se rassurer, Pierre dans Coworking l.59-60 * de gagner en efficacité. Giono reconnaît que l’artisan cordonnier met deux heures pour coudre une courte pointe, là où l’ouvrier Bata met une demi-heure. - Et plus écologique : * cohabitation illustrée par les bureaux partagés de Coworking et par la voiture de Libération = gain de pollution, de place * protection de l’environnement : moins de voitures = amélioration de la planète évoquée dans l’article du Credoc, l.6. B- Un progrès pour l’individu - Elles permettent de renouveler et de multiplier les rencontres : * Credoc l.36 évoque l’argument du lien social * Mélissa dans Coworking teste l’espace collaboratif de travail pour échapper à son enfermement solitaire dans son appartement minuscule dans lequel elle évolue en pyjama l.28-29. Elle cherche à se motiver l.32. Pierre se sent moins seul l.60 * Voiture = âges, couleurs, milieux sociaux différents (sac, coiffure), guitare = bonheur (écolo). - D’agir au niveau local : * rejoindre une pratique collaborative donne le sentiment d’être au cœur de l’action, Credoc l.1 * sourires dans la voiture. Tous les regards sont tournés dans la même direction * statistiques confortent l’idée que ce sentiment prévaut : valeurs positives véhiculées par pratiques collaboratives = réponses 2, 3, 4 et 5 * d’ailleurs Mélissa et son amie sortent, alternent dans les cafés de la ville l.32. Pierre trouve un lieu qui lui convenait l.46-47. Ils investissent la ville. Elle vit. Les pratiques collaboratives sont entourées d’un discours élogieux. Elles s’accompagnent de l’idée que l’individu s’y épanouit, ainsi que la société. Cependant le dossier remet en question ce discours et révèle la vérité que masquent les mots. III- Les illusions et les réalités des pratiques collaboratives A- Loin d’une économie solidaire - Elles sont le fruit d’un objectif économique intéressé : * Le titre de l’article du Credoc dénonce l’aspect trompeur des apparences « Mythe et réalité ». L’illusion est dénoncée comme un « halo idéaliste et utopiste à l’instar des mythologies » l.4-5. L’éloge est d’ailleurs au conditionnel et rejoint l’agressivité vendeur dans l’enthousiasme des fondateurs de WeWork, dans Coworking 1er paragraphe. Le moelleux des fauteuils, la musique et le café = pas instruments de travail. Poudre aux yeux. * En fait, c’est le billet qui ressort du dessin de Libération. Il s’agite devant les yeux du conducteur. Celui qui s’inscrit dans une pratique collaborative espère égoïstement économiser de l’argent, faire un achat moins cher, voir les statistiques = 67% des Français l’avouent, avant sauver la planète et renouer le lien social, l.21 du Credoc. Le modèle collaboratif ne survit que si chacun y trouve son intérêt l.31. - Elles découlent de l’ancien système capitaliste : * Fausse nouveauté. En 1938 Giono dénonce Bata qui transforme l’artisan en ouvrier, un maillon. La pratique collaborative serait une déclinaison du travail à la chaîne * C’est un mode déguisé de concurrence déloyale l.10 du Credoc * C’est une monétarisation des activités quotidiennes qui étaient gratuites l.12 * Perte du contact vrai l.38 * On y subit plus fortement l’agressivité des vendeurs évoque Pierre dans Coworking * Bureau collaboratif = mêmes désagréments que les anciens open space l.54, mêmes horaires que bureau uploads/Philosophie/ corrige-sujetbts-juin2019.pdf
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- Publié le Jan 04, 2023
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