Chapitre 1 : Le sujet (sous chapitres : la conscience, le désir, l’inconscient)

Chapitre 1 : Le sujet (sous chapitres : la conscience, le désir, l’inconscient) Introduction – le sujet Le concept de sujet cherche à penser ce qu’il y a de spécifiquement humain en l’homme. L'humain serait sujet mais pas l'animal. Malgré cela, l'homme n'a pas toujours été pensé comme étant un sujet. C’est un concept moderne, cad qui coïncide en Europe avec la fin du monde grec et le début de l’ère chrétienne. Cela signifie que ce qu’est un humain n’a pas toujours été pensé de même manière au cours de l’histoire. Les Grecs de l'époque antique ne pensait pas l'homme comme sujet. Pour comprendre ce que c'est qu'un sujet, il est plus facile de partir de la comparaison et de la différence entre la manière dont les Grecs pensaient ce qu'est un individu, et la manière dont on le pense après eux. Ce dont parle Vernant : « C’est une culture (la culture grecque) tout à fait différente de la nôtre. C’est-à-dire, qu’il n’y a aucun sens du péché, il n’y a pas, non plus, le sentiment, de ce qu’on appelle, un moi intérieur, un sujet intime, un secret de la conscience de soi. Et, par conséquent, ce qui est fondamental, pour définir l’individu, c’est certainement son corps. Il n’y a pas d’individu sans un corps, sans un visage qui dit ce qu’il est, et c’est son nom, ce sont ses différents statuts sociaux qui sont fondamentaux. Quand un héros se présente dans l’Iliade, il dit non seulement son nom mais il dit toute sa généalogie, donc on donc sait, d’une certaine façon, tous les statuts sociaux dans lesquels on est engagé. C’est une culture qu’on a appelée culture de la honte et de l’honneur, c’est-à-dire où l’on est ce que l’autre voit de soi-même, pense de soi-même, où ce qui compte c’est de ne pas perdre la face, où l’on existe dans la mesure où autrui vous reconnaît et vous met à une certaine place et où, par conséquent, l’élément fondamental n’est pas d’accomplir son devoir, la notion de devoir n’est pas une notion qui est importante, mais d’acquérir du renom et de la gloire. On est donc, toujours, soit l’écho que vous renvoie la société de vous-même, soit ce que vous lisez de vous-même dans le regard de l’autre. » Jean-Pierre Vernant, historien français, entretien à la radio de 1989 « Bien entendu, les Grecs archaïques et classiques ont une expérience de leur moi, de leur personne, comme de leur corps, mais cette expérience est autrement organisée que la nôtre. Cette expérience est orientée vers le dehors, pas vers le dedans. L'individu se cherche et se trouve dans autrui, dans ces miroirs reflétant son image que sont pour lui ces alter ego, parents, enfants, amis. Il n'est à ses propres yeux que le miroir que les autres lui présentent. L'individu se projette aussi et s'objective dans ce qu'il accomplit effectivement, dans ce qu'il réalise : activités ou œuvres, qui lui permettent de se saisir, et qui ne sont jamais dans sa conscience. Il n'y a pas d'introspection. Le sujet ne constitue pas un monde intérieur clos, dans lequel il doit pénétrer pour se retrouver ou plutôt se découvrir. Le sujet est extraverti. De même que l'oeil ne voit pas lui-même, l'individu pour s'appréhender regarde vers l'ailleurs, au-dehors. Sa conscience n'est pas réflexive, repli sur soi, enfermement intérieur, face à face avec sa propre personne. » Jean-Pierre Vernant, L'individu, la mort, l'amour, « L'individu dans la cité » Exercice sur les deux textes de Jean-Pierre Vernant 1°Pourquoi n'y a t-il pas de sujet chez les Grecs ? Il n'y a pas de sujet chez les Grecs car le Grec ne se définit pas en se rapportant directement à lui- même, de l'intérieur. Son identité, ce qu'il est, lui est dicté par son entourage, cad qu'il passe par la société et par ses proches, pour comprendre qui il est : la société lui assigne un rôle, à partir duquel il se comprendra (il s'estimera être un individu de valeur dès lors qu'il parviendra à obtenir une certaine gloire dans la société), et ce sont également ses parents enfants et amis, qui lui renvoient en miroir une image de lui-même. 2°Qu'est-ce qu'un sujet ? être un sujet suppose d'être capable de trouver son identité ailleurs que dans ce que notre entourage nous dit de nous, et donc suppose un accès direct à soi. Le sujet trouve son identité en se tournant vers lui-même, en s'observant lui-même, ce qu'on appelle l'introspection. C'est ainsi que la conscience de soi, cad la sphère de l'intériorité, à laquelle seul le moi a accès, est définitoire de ce qu'est un sujet. I- La conscience Le sujet émerge avec le christianisme, qui est une religion qui demande à chacun de se pencher sur soi, de fouiller dans sa conscience afin de découvrir qui il est, s'il est un pêcheur, quelles étaient ses intentions, étaient-elles bonnes etc. La conscience = Cette sphère dans laquelle le sujet peut se retirer pour consulter ses propres pensées, ses souvenirs, ou pour penser ce qu'il est etc... Le premier sous-chapitre du chap sur le sujet est celui qui porte sur la conscience car on a souvent pensé que c'était la caractéristique fondamentale du sujet. On a avec Descartes l'ex d'un sujet qui cherche à trouver qui il est non pas en passant par le regard d'autrui, mais en réfléchissant directement sur lui-même. Préalable pour lire le texte de Descartes : que s'est-il passé avant notre extrait, dans les Méditations Métaphysiques ? * Méditations métaphysiques , 1 : le doute radical ou hyperbolique 1-Descartes cherche une vérité indubitable Descartes entreprend de détruire ses anciennes opinions, car la plupart lui semblent fausses. Il détruit tout pour pouvoir partir à zéro sur des bases fermes. Il lui faut donc un fondement solide, cad qu'il doit chercher une connaissance absolument certaine. Il va donc mettre à l'épreuve ses opinions les plus solides, celles qui lui semblent les plus fermes. 2-Hypothèse du Dieu trompeur Il fait une hypothèse qui doit permettre de mettre à l'épreuve toutes ses opinions. Il fait l'hypothèse la pire pour être sur que la vérité capable de résister à cette épreuve soit indubitable : c'est l'hypothèse du Dieu trompeur tout puissant, capable de me tromper en tout. C'est le doute hyperbolique. Si on trouve une vérité telle que le doute hyperbolique ne parvienne pas à exposer une quelconque raison d'en douter, on le garde, c'est une vérité indubitable. 3-Tout devient douteux, je ne suis sûr de rien. En vertu de l'hypothèse du Dieu trompeur, toutes mes connaissances que je tenais pour les plus assurées deviennent douteuses. (cad : l'existence du monde hors de ma conscience, que mon moi = ma personnalité, l'union d'un âme et d'un corps, une personne de tel caractère, les vérités mathématiques) => je ne suis sûr de rien. Fin de la première méditation *Seconde méditation : extraction hors du doute 4-Mais en fait je doute, donc je pense, donc j'existe (=première certitude) Je doute que le monde existe, je doute que mon corps existe, que les vérités mathématiques soient vraies, donc, je suis en train de douter (=réflexion). Et cela est indubitable. C'est par la réflexion qu'on se sort du doute. Donc, premièrement je me rends compte qu'il est certain qu'il y a de la pensée, que « ça pense ». 2Ème : il est évident que pour penser, il faut être. Il faut donc attribuer le « ça pense » à un sujet existant, qui a des actes de pensée. Donc j'existe. Cogito ergo sum. => l'existence du Je est prouvé 5-Non seulement je sais que j'existe, mais je sais ce que je suis : une chose pensante = le sujet On sait que le Je existe, mais on aimerait savoir ce que c'est que ce Je. Quel genre de chose, ou de réalité c'est ? (on passe de l'existence à l'essence, essence = la définition = la réponse à la question qu'est que x?). réponse : la seule chose que je suis sûr d'être, c'est une réalité capable de douter, de penser. Ce je suis, c'est donc une chose pensante. «Mais qu’est-ce que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine, et qui sent » => ce qu'est le Je est prouvé Notre texte répond à la question : mais moi qui existe, qui suis-je ? Cela correspond donc à l'étape 5 « Mais moi, qui suis-je, maintenant que je suppose qu'il y a un certain génie qui est extrêmement puissant, et, si j'ose le dire, malicieux et rusé, qui emploie toutes ses forces et toute son industrie à me tromper? Puis-je assurer que j'ai la moindre chose de toutes celles que j'ai dit naguère appartenir à la nature du corps? Je m'arrête à penser avec attention, je passe et repasse toutes ces choses en mon esprit, et je n'en rencontre aucune que uploads/Philosophie/ cours-de-philosophie-le-sujet.pdf

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