Avant-propos Le but de ce travail est d’analyser une hypothèse : l’idée que la
Avant-propos Le but de ce travail est d’analyser une hypothèse : l’idée que la réalité n’existe plus. Cette hypothèse a été lancée par le philosophe Jean Baudrillard, qui affirme que la société contemporaine se trouve dans une époque de simulation, où la réalité s’est enfouie. Il serait bien intéressant de capter la façon dans laquelle la réalité n’existe plus. Si on pourra le faire c’est à peine, dès lors, qu’on pourra comprendre la démarche de l’écrivain Jean Echenoz. Il me semble particulièrement important d'essayer de définir, les particularités, de la simulation contemporaine, pour pouvoir comprendre, au moins d’une manière implicite, comment se fait que la réalité n’existe plus. Mais le plus important sera de comprendre l’univers bizarre de l’écrivain, univers où tout est à la vue, ou tout est d’une évidence inexplicable. Je vais essayer de dégager le sens dans lequel la réalité n’existe plus. L’univers conceptuel de Baudrillard est tout aussi « hanté » par les simulacres que l’univers littéraire d’Echenoz. Simulacres qui semblent avoir été n par la Perte de Réalité et par La perte de Sens. Le perte de réalité et la perte de sens ont donné naissance à leur tour des grandes productions de la modernité : télévision comme medium de la vérité (des images), publicité comme circulation des biens, science comme vecteur de circulation de la réalité. Ou est-ce que ce sont les mediums qui ont donne naissance à la Perte de Réalité et à la Perte de Sens ? Donc qui a été premier : l’œuf ou la poule : la cause ou l’effet ? Comment est-ce que nous pouvons savoir ce que nous avons perdu ? Quand on dit « perte de sens » on sait que il y a eu le Sens dans le passé, de même pour la réalité. Mais comment on peut délimiter, le Sens et la Réalité, comment est-ce qu’on pourrait saisir au moins un sens et une réalité ? On s’appuiera sur les théories de Baudrillard, mais Baudrillard a toute une œuvre qui déconstruit autant des théories gigantesques et solides de la modernité que le commencement serait dur. Essayer de déconstruire, par exemple, la réalité de Freud quand on n’en connaît pas, ce serait de la folie. Oui, le simulacre, impliquent une certaine déconstruction, comme perte implique en elle-même le passé. Ce qui doit être entrepris est d’essayer de saisir un sens plus proche, et pourquoi pas, plus familier, pour essayer de le soumettre sous l’analyse. Pour essayer de voir pourquoi on dit que la réalité n’existe plus, est dans quel sens ? Le simulacre ou la simulation viennent de dire, au sens, primaire une imitation, un artefact, simuler ne saurait être autrement qu’artificiel. Or tout l’artificialité soulève le problème de sa création, qui et pourquoi et quelle est sa destinée ? 1 Mais revenons à la Perte, le plus important serai de relever la notion de perte. Et c’est justement ce qu’on essaiera de faire dans le premier chapitre. Seulement en relevant la notion de perte on pourrait envisager la notion de simulacre : en ce que, à part son artificialité, il est aussi manque ou comme Baudrillard dit : le simulacre cache ce qu’il n’y a pas (ou plus). L’objet de l’analyse est en fait : Echenoz et le simulacre. C’est donc important de reconnaître dans l’œuvre de Baudrillard ces traits qui aideront à déchiffrer l’œuvre d’Echenoz. Le simulacre que Echenoz met en jeu on doit le reconnaître, car de Baudrillard crée tout un univers des simulacres. Il commence à analyser le phénomène de simulacre à partir de sa deuxième livre. Un premier pas serait de identifier la perte au moins dans une réalité et dans un sens, le deuxième serait d’identifier la problématique du simulacre et d’essayer, en même temps, à délimiter les traits qui pourraient être susceptibles de nous intéresser quant à l’analyse des textes. On peut espérer à une identification assez fidèle des deux sur la notion du simulacre. Mais on peut trouver aussi des écarts entre les deux et, s’il y en a, il serait intéressant de soulever, pendant notre analyse, les éventuels écarts. Le corpus qui sera analysé de l’œuvre de l’écrivain sera limité, principalement, à son premier roman : Le Méridien de Greenwich. La raison du choix est que, par rapport aux romans ultérieurs, où l’auteur utilisait aussi la technique du simulacre, mais la façon différente, son moteur de fiction est beaucoup plus transparent dans ce premier roman. Je, ferai, certes, des comparaisons avec ses autres romans, mais qui auront comme but d’éclairer peut-être tel ou tel sens de la problématique du roman. Le roman comprend, bien plus que les autres, les clefs du fonctionnement du simulacre, l’auteur même avoue qu’il avait ce souci de tout dire de peur de ne pouvoir plus revenir. On mettra ce roman, comme point de départ pour essayer de savoir de quoi est-ce que ses simulacres sont faits ? Un autre fait sera intéressant à remarquer, précisément que l’oeuvre de Baudrillard, qui théorise le simulacre est apparu, avant l’apparition du roman Méridien de Greenwich. Il est, donc, plus que probable, de trouver, beaucoup de similitudes. Je ne dois que chercher et reconnaître. Il serait plus que souhaitable de trouver une réponse à la question pourquoi un simulacre, comment est-il apparu au moins théoriquement ? Le simulacre s'impose-t-il comme imitation ou au contraire comme expression d'une différence ? Quels sont ses rapports à la vérité ? Contribue-t-il à l'occulter ou à la révéler ? Témoigne-t-il d'une absence ou d'une présence ? Vu l’ancienneté du mot, on peut, au moins, deviner des origines malignes, maléfiques car le simulacre apparu en français au XIIe du latin simulacrum qui veut dire statue, fantôme, 2 représentation mnémotechnique des objets, portrait moral », des similis : semblable. Il se met comme : image, apparence, faux-semblant, idole. Or les idoles sont destinées pour l’adoration et pour la croyance. 3 La perte symbolique Le symbole est social. Le symbole doit être reconnu par l’Autre, il est une convention. Ainsi qu’il implique un échange entre les deux parties de l’enjeu symbolique. Si la colombe est le symbole de la paix, c’est pour la communauté, son sens ne saurait être contesté, puisqu’il doit être reconnu. [L’alliance : symbole de la relation du couple, l’alliance est un objet unique. On ne saurait en changer, ni en porter plusieurs. L’objet symbolique est fait pour durer et témoigner par sa durée de la permanence de la relation.]1 Peut-être que le symbole et le symbolique sont des termes plus difficile à comprendre. On pourra peut-être faire un premier pas avec l’étymologie du mot symbole. Du latin simbolum, et celui-ci du grec ancien σύμβολον (sumbolon) venant du préfixe σύν- (sun) « avec, réunion dans le même lieu ou le même moment » et du verbe βαλλειν (ballein) « lancer », donc littéralement « objet qu'on jette avec un autre ». Les sumbola, sumbola, représentaient en Grèce les deux moitiés d'une tablette ou d'un objet quelconque qu'on avait brisé lors d'un contrat et que chacun des deux contractants conservait en souvenir de l'entente. Les sumbola pouvaient également servir de signe de reconnaissance entre deux individus par aboutement des deux morceaux. 2 Le symbole est chargé de sens grâce à la convention. Le cadeau se relève aussi comme objet- symbole qui et s’inscrit dans la logique de « l’échange symbolique »3. L’objet est arbitraire, n’importe quel objet peut signifier pleinement la relation. Mais paradoxalement, il est singulier, unique, en tant que non autonome des personnes et du moment unique de l’échange. [Dans leur relation unique au sujet (ou dans l’échange réciproque) tous les objets sont virtuellement substituables. N’importe quel objet peut servir de poupée pour la petite fille. Mais un fois investi, c’est celui-là et pas un autre Le matériel symbolique est arbitraire mais la relation sujet-objet est liée.]4 Dans l’ordre symbolique les gens communiquaient à l’aide des signes transparents, le statut de ces signes était de reconnaissance. Les signes étaient utilisés d’une manière restrictive, sous la Loi sociale. Un bijou par exemple, où la peinture corporelle désignaient non seulement l’appartenance d’un individu à un group mais aussi son statut dans le cadre du group. Il ne pourra pas utiliser un autre pour définir son identité. L’usage des signes était soumis à la loi sociale, les signes étaient usés d’une manière restrictive, dans la pleine transparence. 1 Baudrillard, Jean, Pour une critique de l’économie politique du signe, Paris, Editions Gallimard, 1972, p. 64 2 Picoche, Jacquelin, Nouveau dictionnaire étymologique français, Paris, Editions Hachette, 1971 3 Baudrillard, Jean, op.cit, p. 61 4Baudrillard, op.cit., p. 67 4 Pour la société contemporaine, cet échange symbolique est aboli, c’est l’objet-signe qui règne comme loi sociale. Si l’objet symbolique sera vu comme relation et comme singularité, L’objet –signe n’est plus ni donné, ni échangé : il est approprié, détenu et manipulé par les sujets individuels comme signe, c’est-à-dire comme différence codée. Baudrillard nous exemplifie le statut de l’objet signe en faisant la différence de la bague comme alliance et de la bague comme objet –individuel de uploads/Philosophie/ echenoz-et-le-simulacre.pdf
Documents similaires










-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 06, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2529MB