1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des Lettres et Sciences Humaines
1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des Lettres et Sciences Humaines DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE MASTER 1 PHILOSOPHIE Année universitaire 2019-2020 PHILO 411 A – L’ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE M. Ousseynou KANE SEQUENCE 3 COURS DEUXIÈME PARTIE AUTEURS ET TEXTES PHILOSOPHIQUES CHAPITRE 2 ARISTOTE : LOGIQUE ET RHÉTORIQUE 2 Nous vous proposons, pour vos recherches et lecture sur Aristote, quelques sujets proposés à l’examen ces dernières années. 3 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Année universitaire 2015-2016 Faculté des Lettres et Sciences Humaines MASTER 1 DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Session de Rattrapage Durée : 3 H PHILO 411A – ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE Après avoir dégagé l’idée générale de ce texte (5 lignes max.), identifiez avec précision, en les numérotant en 1, 2, 3, etc., les différents points de l’argumentation et explicitez-les brièvement. (Total : 60 lignes max.). Posons que la rhétorique est la capacité de discerner dans chaque cas ce qui est potentiellement persuasif. Ce n'est la tâche, en effet, d'aucune autre technique : si chacune des autres est apte à l'enseignement et à la persuasion dans son domaine à elle (la médecine, par exemple, sur les états de santé et de maladie ; la géométrie sur les propriétés caractéristiques des grandeurs ; l'arithmétique, sur les nombres et de la même façon les autres techniques et sciences), la rhétorique, de son côté, semble capable de discerner le persuasif sur tout ce qui est, pour ainsi dire, donné. C’est pourquoi nous affirmons aussi que sa dimension technique n'est pas cantonnée dans un genre qui lui serait propre. [...] Parmi les moyens de persuasion fournis par le moyen du discours, il y a trois espèces. Les uns, en effet, résident dans le caractère de celui qui parle, les autres dans le fait de mettre l'auditeur dans telle ou telle disposition, les autres dans le discours lui-même, par le fait qu'il démontre ou paraît démontrer. Il y a persuasion par le caractère quand le discours est ainsi fait qu'il rend celui parle digne de foi. Car nous faisons confiance plus volontiers et plus vite aux gens honnêtes, sur tous les sujets tout bonnement, et même résolument sur les sujets qui n'autorisent pas un savoir exact et laissent quelque place au doute ; il faut que cela aussi soit obtenu par l'entremise du discours et non en raison d'une opinion préconçue sur le caractère de celui qui parle. On ne saurait dire, en effet, comme quelques techniciens, qu'au regard de la technique l'honnêteté de celui qui parle ne concourt en rien au persuasif. Bien au contraire : le caractère constitue, pourrait-on presque dire, un moyen de persuasion tout à fait décisif. Il y a persuasion par les auditeurs quand ces derniers sont amenés, par le discours, à éprouver une passion. Car nous ne rendons pas les jugements de la même façon selon que nous sommes remplis de tristesse ou de gaieté, d'amitié ou de haine. C'est justement à ce seul effet que, d'après nous, tend l'étude des techniciens d'aujourd'hui. [...] Enfin, c'est le discours qui emporte la créance toutes les fois que nous montrons que quelque chose est vrai ou apparaît tel à partir des éléments qui, dans chaque cas, sont susceptibles de persuader. Puisque les moyens de persuasion procèdent ainsi, il est évident que leur maîtrise est le fait de quelqu'un qui est capable de manier le syllogisme, de voir clair dans le domaine des caractères et des vertus ou, troisièmement, dans le domaine des passions, de voir quelle est chacune de ces passions, quelle est sa nature, d'où elle naît et comment. Il en résulte que la rhétorique est comme une sorte de rejeton de la dialectique, ainsi d'ailleurs que de l'étude des caractères qu’il est légitime de nommer politique. De là vient également que la rhétorique, et ceux qui en revendiquent la possession, revêtent le costume de la politique, que ce soit par manque d'éducation, vantardise ou toute autre raison trop humaine. C'est en effet comme une partie de la dialectique et elle lui ressemble comme nous l'avons dit en commençant, car elles ne sont ni l'une ni l'autre, sur un objet déterminé, la science de ce qu'il est, mais certaines capacités à produire des arguments. Aristote, Rhétorique, livre I, chapitre 2, 1355 b 26 -1356 a 30 (trad. Pierre Chiron, Garnier Flammarion, 2007, pp. 124-128) 4 5 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Année universitaire 2017-2018 Faculté des Lettres et Sciences Humaines MASTER 1 DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Session de Rattrapage Durée : 3 H PHILO 411A – ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE Après avoir dégagé l’idée générale du texte (5 lignes max.), identifiez avec précision (en les numérotant en 1, 2, 3, etc.) les différents arguments qui y sont développés et explicitez-les brièvement (40 lignes max.). Total : 45 lignes Mais la rhétorique est utile, d'abord parce que le vrai et le juste ont naturellement plus de force que leurs contraires ; aussi, quand les décisions ne sont pas convenablement prises, est-ce nécessairement par sa propre faute que l'on est battu, parce que le vrai et le juste sont vaincus à l’aide du faux et de l’injuste, et cela mérite d'être blâmé. En outre, eussions-nous la science la plus exacte, il y a certaines personnes que nous ne saurions grâce à elle facilement persuader par nos discours. C'est en effet à l'enseignement qu'appartient le discours conforme à la science, chose impraticable ici. Car pour élaborer moyens de persuasion et arguments, nous sommes contraints d'en passer par les opinions communes, comme nous l'avons déjà dit au sujet de la conversation avec les gens du commun. En outre, il faut être capable de persuader des thèses contraires, comme aussi dans les syllogismes, non pour soutenir effectivement l'une et l'autre (car il ne faut pas persuader de ce qui est mal) mais pour que le procédé ne nous échappe pas et afin que, si quelqu'un d'autre use des discours à des fins injustes, nous soyons nous- mêmes en état de le réfuter par ses propres arguments. Parmi toutes les autres techniques, il n'en est aucune qui déduise par le syllogisme les contraires. La dialectique et la rhétorique sont les seules à le faire ; toutes deux en effet sont capables d'aboutir indifféremment aux contraires. Les contenus réels, eux, ne sont pas indifférents, mais en toute occasion, le vrai et le meilleur se prêtent mieux par nature au syllogisme et, tout simplement, sont plus persuasifs. De surcroît, il serait absurde, alors qu'il est honteux d'être incapable de se défendre physiquement, qu'il ne soit pas honteux de ne pouvoir le faire verbalement, mode de défense plus propre à l'homme que le recours à la force physique. Mais, objectera-t-on, user à des fins injustes de cette puissance du discours peut nuire gravement, à quoi l'on rétorquera que cet inconvénient est commun à tous les biens - excepté la vertu - et surtout aux biens les plus utiles comme la force, la santé, la richesse et le pouvoir. Qui en fait juste usage peut rendre les plus grands services, qui s'en sert injustement peut causer les plus grands torts. Ainsi, que la rhétorique ne relève pas d'un seul genre délimité, tout comme la dialectique, et qu'elle est utile, voilà qui est évident, et aussi que sa tâche n'est pas de persuader mais de discerner ce que chaque cas comporte de persuasif, comme cela se passe aussi dans toutes les autres techniques (car la médecine non plus n'a pas pour tâche de rendre la santé, mais d'en approcher le plus possible, car il est possible, même lorsque les patients sont incapables de recouvrer la santé, de les bien soigner) ; et en outre qu'il est du ressort de cette même discipline de discerner non seulement le persuasif mais aussi le persuasif apparent, à la façon dont, en dialectique, on discerne le syllogisme et le syllogisme apparent. Aristote, Rhétorique, Livre 1, Chapitre 1, 1355 a 20 – 1355 b 15. Traduction Pierre Chiron, GF, 2007, pp. 120-121 6 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Année universitaire 2018-2019 Faculté des Lettres et Sciences Humaines MASTER 1 DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Session de Rattrapage Durée : 3 H PHILO 411A – ARGUMENTATION PHILOSOPHIQUE TEXTE Puisque dans toutes les sciences et tous les arts le but est un bien, que le bien le plus grand réside essentiellement dans la science qui règne sur toutes les autres, je veux dire la science politique, et que, en politique, le bien n’est autre que le juste, à savoir l’intérêt général, il faut chercher ce qu'est le juste. Or tout le monde pense que le juste consiste dans une certaine égalité, et cela s'accorde jusqu'à un certain point avec les traités philosophiques consacrés à l'Éthique. On dit, en effets que le juste c'est d'attribuer quelque chose à quelqu'un, et plus précisément il faut qu'une part égale revienne à des gens égaux. Mais des gens égaux en quoi ? Ou inégaux en quoi ? Car il y a là une difficulté en matière de philosophie politique. Peut-être, en effet, on pourrait soutenir que les fonctions publiques devraient être inégalement distribuées entre citoyens en tenant uploads/Philosophie/ envoi-par-e-mail-master1-seq3-arg-philo-okane.pdf
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- Publié le Jui 10, 2021
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