SOMMAIRE INTRODUCTION A. Objet de l’épistémologie B. Spécificité de l’épistémol

SOMMAIRE INTRODUCTION A. Objet de l’épistémologie B. Spécificité de l’épistémologie économique (économie en tant que science so- ciale) B.1. L’économique et les sciences humaines B.2. L’économique et les sciences expérimentales C. Le statut épistémologique des mathématiques et de l’économétrie : le débat formaliste D. Plan du cours PREMIERE PARTIE L’ELABORATION DES CONNAISSANCES EN SCIENCES SO- CIALES CHAPITRE I. LA DEMARCHE DES SCIENCES SOCIALES I.1. La formation de la méthode scientifique : Le problème de la démarcation I.2. La structure de la méthode scientifique en sciences sociales I.2.1. Les méthodes élémentaires I.2.1.1. La méthode inductive I.2.1.2. La méthode déductive I.2.2. Les limites de l’induction/déduction : Le problème de l’induction 1.2.3. La méthode hypothético-déductive CHAPITRE II. LES CONTROVERSES METHODOLOGIQUES II.1. Les principaux clivages méthodologiques II.2. Quelques grandes controverses méthodologiques DEUXIEME PARTIE 2 LES FONDEMENTS EPISTEMOLOGIQUES DE LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ECONOMIQUE CHAPITRE III. LA MISE EN ŒUVRE DE LA DEMARCHE HYPOTHETICO- DEDUCTIVE III.1. La formulation d’un problème digne de recherche III.2. La formulation d’une question de recherche pertinente III.3. La formulation d’objectifs cohérents de recherche III.4. La formulation d’hypothèses de recherche logiques III.5. Une revue critique de la littérature CHAPITRE IV. LA STRATEGIE DE RECHERCHE III.1. La recherche historique III.2. La recherche descriptive III.3. La recherche explicative / prédictive III.4. La recherche pré-test et post-test CHAPITRE V. L’ELABORATION DU CADRE OPERATOIRE DE RE CHERCHE V.1. La confection du questionnaire V.2. L’administration du questionnaire V.3. La validation des données V.4. Le traitement des données CHAPITRE VI. LA PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE VI.1. L’élaboration du rapport de recherche VI.1.1. Les principes d’élaboration VI.1.2. Les composantes (structure) d’un rapport de recherche VI.2. Exemples de rapports : mémoires, thèses, rapports d’étude, articles… VI.2.1. Le choix du sujet VI.2.2. La confection du projet VI.2.3. L’exécution du projet VI.2.4. La soutenance VI.2.5. Le calendrier (à convertir selon les besoins) 3 INTRODUCTION A. Objet de l’épistémologie En tant que branche de la philosophie des sciences, l’épistémologie a pour objet l’étude critique des principes, des méthodes et des résultats de la science, conduisant à la créa- tion de nouvelles connaissances. La vocation de l’épistémologie est donc double, cri- tique et constitutive : - Comme étude critique, elle examine les principes, les concepts de base et les mé- thodes selon lesquels les théories expliquent les phénomènes, pour en évaluer le caractère scientifique, notamment à travers les controverses. Dans cette optique, l’épistémologie relève de la théorie de la connaissance, ou Gnoséologie. - Comme étude constitutive, elle fait une critique constructive contribuant au déve- loppement permanent des théories, notamment à travers l’heuristique. Pour affiner l’objet de l’épistémologie, on peut la concevoir dans un cadre chronologique où elle s’appuie en amont sur l’histoire des faits et l’histoire de la pensée, et débouche en aval sur la recherche : 1 L’histoire des faits décrit le contexte dans lequel les paradigmes ont pris nais- sance. Il est par exemple difficile de comprendre Keynes si l’on ignore l’histoire de la crise de 1929. 2 L’histoire de la pensée analyse l’évolution et la portée doctrinale des courants de pensée. 3 L’épistémologie fait une évaluation scientifique de ces courants de pensée. 4 La recherche opérationnalise en quelque sorte l’épistémologie pour examiner la portée heuristique des paradigmes. Cet objectif fait de la recherche l’aboutissement nécessaire de l’épistémologie, et vice versa. Cette complémen- tarité entre l’épistémologie et l’heuristique constitue ainsi la base du développe- ment des connaissances. B. Spécificité de l’épistémologie économique (économie en tant que science sociale) Cette spécificité se situe entre deux extrêmes distingués par Christian Wolff1: d’une part le monisme méthodologique qui prêche l’unité de la science, et d’autre part le dualisme méthodologique, qui oppose radicalement les sciences sociales et les sciences expérimen- tales. Il s’agit ici simplement d’affiner la définition de l’épistémologie des sciences so- ciales, en distinguant son objet de celui des sciences humaines d’une part, de celui des sciences expérimentales d’autre part. 1 J. Ecole. « Un essai d’explication rationnelle du monde ou la Cosmologia generalis de Christian Wolf ». Giornali di metafisica, 18, 1963, 622-650. 4 B.1. Sciences sociales et sciences humaines L’expression « sciences humaines » est souvent utilisée pour désigner indistinctement les disciplines ayant pour objet d'étude, divers aspects de la réalité humaine. L'expression anglaise « social science » a été forgée en 1824 par William Thompson2. On peut contraster ces deux catégories de disciplines, en disant que les sciences sociales (économie, sociologie, histoire…) ont pour objet d'étude les sociétés humaines, tandis que les sciences humaines (anthropologie, psychologie, ethnologie…) étudient les cul- tures humaines, les modes de vie et les comportements individuels dans les contextes sociaux, sociétaux et environnementaux. Les sciences humaines ont une interface avec les sciences de la nature et de l'environnement, car l'homme fait partie des espèces vi- vantes, et il a une empreinte écologique croissante sur les écosystèmes. Les sciences so- ciales sont tournées vers l’observation de la réalité des faits sociaux, selon deux grands axes : - l’observation de l’homme dans les rapports sociaux (notamment les rapports de production, de répartition et de consommation) ; - l’observation et l’explication des comportements individuels et sociaux. B.2. Sciences sociales et sciences expérimentales Du fait de la particularité de leur objet d’étude, les sciences sociales et humaines ont plus de difficulté que les sciences expérimentales, pour définir un critère de scientificité et d'objectivité relative au comportement humain. La méthodologie des sciences sociales viole fréquemment en effet le critère de Popper, ou critère d’infirmabilité, généralement admis depuis 1948 comme critère de scientificité. Selon ce critère, une théorie est scienti- fique si et seulement si elle est infirmable ou falsifiable ou réfutable (par les faits). Or les théories en sciences sociales ne sont pas infirmables au sens des sciences expérimen- tales, mais en un sens aprioriste (au sens de Von Mises). Il ne s’agit pas en effet de justi- fier les hypothèses a posteriori par l’expérience. Il s’agit de les spécifier a priori sur une base axiomatique, et de les tester ensuite (notamment par l’enquête) afin de les ajuster à la réalité. Cet apriorisme apparaît aussi bien chez les fondateurs qui ont élaboré des systèmes géné- raux d’explication (par exemple l’individualisme méthodologique, qui repose sur la thèse de rationalité parfaite de l’Homo œconomicus), que dans les études économétriques contemporaines orientées vers l’analyse économique de problèmes particuliers et utilisant des données empiriques. Ces données visent en effet à justifier non seulement les conclu- sions, mais aussi les hypothèses et postulats, qui reposent sur des comportements psycho- logiques présupposés. 2William Thompson, An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth, London, Longman, Hurst Rees, Orme, Brown & Green, 1824. 5 C. Le statut épistémologique des mathématiques En philosophie des mathématiques, trois principaux courants (le courant logiciste, le cou- rant constructiviste et le courant formaliste) ont marqué l’évolution du débat sur le statut épistémologique des mathématiques modernes en tant que logique déductive et formelle. L’objectif était de résoudre les « paradoxes » (ou les contradictions) nés de la théorie des ensembles de Cantor, afin de donner des fondements scientifiques rigoureux aux mathé- matiques : - Le logicisme de Bertrand Russell et North Whitehead considère les mathéma- tiques comme une extension de la logique (Principles of Mathematics, 1903), et peut ainsi être réduite à une série de déductions à partir des principes logiques. Le logicisme tente en particulier de résoudre le paradoxe de « l’ensemble de tous les ensembles » par la théorie des types. Selon cette théorie, « tout ce qui inclut tous les éléments d’une collection ne doit pas être soi-même un élément de cette col- lection » (doit être d’un type différent). - Le constructivisme sous sa forme la plus connue, renvoie à la doctrine « intui- tionniste » de Brouwer. D’après ce courant, les objets mathématiques sont des créations intuitives de l’esprit humain, antérieure à toute construction logique, et n’ayant aucune existence indépendante de l’activité du mathématicien qui les construit. Il en découle que ces objets n’ont de sens que par rapport aux propriétés susceptibles d’être démontrées par ce mathématicien à un instant donné, sans ré- férence à un quelconque enchaînement de propositions logiques. Le courant intuitionniste critique notamment le principe du « tiers-exclu » cher à la logique classique et à celle de Russell. Selon ce principe, la négation d’une proposition fausse est vraie. La contradictoire d’une proposition fausse n’est pas nécessairement vraie, dans la mesure où cette contradictoire n’est pas néces- sairement le contraire ou l’opposée de proposition considérée, comme dans le rai- sonnement par l’absurde. La critique porte sur le fait que ce principe ne peut s’appliquer qu’à un nombre fi- ni d’objets, comme l’ensemble de Cantor, sans pouvoir être étendu à un nombre infini (le fait que la proposition « il existe un entier naturel plus grand que tous les entiers naturels premiers » soit fausse ne signifie pas que sa contradictoire « pour tout entier naturel n, il existe un entier naturel premier p qui lui est supérieur » est vraie. Il convient toutefois de noter que la uploads/Philosophie/ epistemologie-et-methodologie-de-la-recherche 1 .pdf

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