Histoire de la pensée économique 1.Pensée de l’ancien régime Les début du capit

Histoire de la pensée économique 1.Pensée de l’ancien régime Les début du capitalisme Cours proposé par Clément Carbonnier Licence d’économie et gestion, semestre 6, année 2018-2019 Université de Cergy-Pontoise Objectif du cours d’HPE Le développement de la théorie Les modèles se construisent sur d’autres modèles Des débats essentiels se retrouvent à différentes époques Le développement du capitalisme Des développement suivant les besoins contemporains Des mécanismes et fonctionnements évoluent Des principes essentiels restent présent Un aller retour histoire des faits / de la pensée Les économistes dans leur société Émergence de la discipline Issues des sciences morales, développée dans le droit Initialement appelée Économie Politique Une importante tendance à la normativité Plan récurrent pour chaque chapitre 1.Présentation de la théorie 2.Applications à la croissance et aux crises 3.Applications au commerce international 4.Applications au rôle de l’État La période à étudier Rechercher une filiation analytique Grande présence d’Adam Smith dans la théorie actuelle Des débats déjà présents chez les mercantilistes Peu de théorie économique avant (depuis Aristote) Similarités dans le sujet étudié Comprendre l’analyse de l’économie capitaliste Economies précédentes sur des principes très différents Survol XVIIe-XVIIIe siècle et début avec Smith Plan général du cours 1. Pensée de l’ancien régime Les débuts du capitalisme 2. Adam Smith Le capitalisme avant l’industrie 3. David Ricardo La théorie classique classique 4. Karl Marx La théorie classique au filtre du matérialisme historique 5. Les néoclassiques La révolution marginaliste 6. John M. Keynes Résolument macroéconomique Chronologie générale 1600177618721936 Mercantilistes et Physiocrates Classiques Néoclassiques Synthèses et fragmentations A. Smith JB. Say T. Malthus D. RIcardo K. Marx G. de Malysne J. Bodin R. Cantillon D. Hume F. Quesnay A. Turgot WS. Jevons C. Menger Walras A. Marshall AC. Pigou JM. Keynes J. Hicks Plan du cours 1 1. Qu’est-ce que le capitalisme ? 2. Les scolastiques Une pensée pré-capitaliste 3. Les mercantilistes Pensées hétérogènes sur le commerce mondial 4. Les physiocrates Une pensée moderne de l’ancien régime 1.Qu’est-ce que le capitalisme ? La croissance sur longue période Galor O., Weil D (2000) “Population, Technology, and Growth: From the Malthusian Regime to the Demographic Transition,” The American Economic Review, vol. 90(4), pp. 806–828. Régime de production Organisation de la production par les marchés Les marchés existaient mais uniquement en aval Karl Marx : l’importance du travail salarié Dissociation travailleur / moyen de production Karl Polanyi : Marchés de facteurs Marché de la terre, marché du travail George Hodgson : Marchés financiers Après la glorieuse révolution (1688) Financement => investissement => expansion Féodalité idéale-typique Travail Les travailleurs lié à la terre : le servage Relation d’autorité, non marchande Terre Chaîne de seigneurs et de vassaux Délégation d’autorité, hérédité elle-même tardive Pas de propriété pleine de la terre (pas de cession) Finances Minimales, des prêts personnels non cessibles Le travail : du servage au salariat Premiers affranchissements (XIe-XIIIe siècles) Défrichements (villes nouvelles), techniques nouvelles Croissance de l’artisanat, développement des villes L’importance du XIVème siècle La guerre des 100 ans, la peste noire de 1348 Mortalité énorme, réallouer la main-d’œuvre Rachat de droits, développement métayage La terre : de l’usage à la propriété Construction lente de l’hérédité Faire nommer le fils de son vivant De la coutume à la règle De délégation de pouvoir en propriété Un pouvoir plus complet du propriétaire Découper et vendre des parcelles Gérer la production de manière centrale Début des améliorations techniques Genèse des marchés financiers Une société indépendante de marchands L’actuelle Hollande faisaient partie du royaume d’Espagne Guerre d’indépendance 1581-1609 Afflux des protestants de la partie restée Espagnole Le siècle d’Or des Provinces Unies Croissance d’Amsterdam, commerce avec les Indes Création de la Compagnie des Indes orientales Société par action cessibles → bourse de second marché Développement des Colonies La Finance importée à Londres La glorieuse révolution Guillaume III d'Orange envahit l'Angleterre Sa femme Marie II prend le trône à son père Jacques II "Révolution politique" Habeas corpus et déclaration des droits → pouvoir du Roi ↘ Développement du commerce mondial G. Hodgson : "[Cette] ‘‘révolution financière’’ *1688+, (…) en partie initiée par l’état, [a préparé] le terrain pour la révolution industrielle à venir. [...] Au XVIIe siècle, suite à l’échec des tribunaux de droit commun au sujet de la négociabilité de la dette, les hommes d’affaires du pays demandèrent au Parlement de mettre en place une législation plus robuste." Tournant productif au XVIIIe siècle Parallèlement, progrès technique industriel Urbanisation et innovations au XVIIIème siècle Machines à filer jusqu’à la Jenny de Hargreaves (1765) Hauts fourneaux : traitement du fer (besoins de mines) Machine à vapeur : James Watt (1782) Métamorphose du travail Avant : agriculture (fermage, métayage) ou artisanat Apparition du salariat : ouvrier improductif sans capital Investissement en capital nécessaire pour produire Généralisation du capitalisme France : second empire et industrialisation Réseaux ferrés, mines et industrie, colonisation Institutions bancaires et de marchés du crédit, SA Confédération germanique s’industrialise Union douanière, réseau ferré commun à partir de 1850 Années 1860 : unification sous l’autorité de Bismarck Accumulation importante et forte croissance Les syndicats obtiennent des hausses de salaire Meilleures conditions, réduction du temps de travail Le libre-échange s’est généralisé 2. Les scolastiques Une pensée pré-capitaliste Qu’est-ce que le thomisme ? Thomas d’Aquin (1224-1274) Théologien / philosophe dominicain Relecture chrétienne d’Aristote, synthèse de la raison et la foi Questions morales/pratiques, base de l’économie scholastique L’école de Salamanque (XVIème siècle) Dominicains liés l’université de Salamanque (Schumpeter) Francisco de Vitoria (vers 1483-1546), Domingo de Soto (1494-1560), Martin de Azpilicueta (1493-1586), Melchor Cano (1509-1560), Tomas Mercado (1525–1575) Imposent le thomisme comme fondement de la théologie Justice/droit/morale pas à rechercher dans les textes sacrés Mais dans l'examen de la nature à la lumière de la raison La question de la propriété Du principe général à la pratique économique Le droit naturel impose la communauté de biens Mais l'homme imparfait, ce qui justifie la propriété Droits de propriété réglés par l’Etat pour la paix sociale Des effets bénéfiques de la propriété Stimule l’activité économique, contribue au bien-être général Biens mieux entretenus par un propriétaire que si communs Non seulement sur le bien, aussi sur les bénéfices dérivés En période de grande nécessité tous les biens sont communs La question du juste prix Question de justice distributive/commutative Importance du coût de production, et place dans la société Prix ≠ valeur (valeur dépend de la désirabilité, hétérogène) Nécessité (convention, usage, coût) vs luxe (laissez faire) Accord sur marché sans monopole/tromperies/intervention Idée de théorie quantitative de la monnaie Martín d'Azpilcueta, effet métaux précieux venant d'Amérique Pays où les métaux sont rares → prix inférieurs Principe de la “théorie de valeur-pénurie” Précurseur de la TQM de Jean Bodin (1530-1596) Question de l’intérêt/usure Prêt à intérêt interdit par l’église Stérilité de l’argent Le temps ne doit pas être payé Toute création de valeur vient de Dieu Accord entre parties insuffisant: emprunteur contraint Développement de l’école de Salamanque Différence prêt consommation et investissement Lucrum cessan, notion de coût d’opportunité Justifie le remboursement du surplus non réalisé 3. Les mercantilistes Pensées hétérogènes sur le commerce mondial Le mercantilisme n’a pas eu lieu Pas de courant ni d’école de pensée Créés ex-post par Adam Smith pour personnaliser un ennemi “Le mercantilisme n'est rien d'autre qu'un tissu d'erreurs protectionnistes soutenues par un parlement vénal issu de nos marchands et industriels et fondé sur l'opinion populaire selon laquelle la richesse consiste en espèces monétaires.” Un ensemble très hétérogène Fonctions et disciplines variées, 17è et 18è s. (surtout UK) William Petty, Thomas Mun, John Locke, Jean Bodin, John Law Regroupés en vertue de leur position protectionniste Défense du protectionnisme Gouverner les échanges internationaux Importer matières 1ères et taxer les produits finis Aider l’exportation et permettre l’entrée de devises Les deux circuits : national/international National : stable, modifications à somme nulle International : guerre commerciale Quels sont les objectifs des penseurs Intérêts privés, bien-être national, enrichissement du prince ? Confusion monnaie/richesse “Certains des meilleurs auteurs anglais sur le commerce font ressortir que la richesse d'un pays consiste, non seulement dans son or et son argent, mais dans ses terres, bâtiments et biens de consommation de tous ordres ; dans leurs démonstrations, toutefois, les terres, les bâtiments et les biens de consommation semblent sortir de leur mémoire, et l'essentiel de leur argumentation présuppose fréquemment que toute la richesse consiste en or et en argent.” Adam Smith Cette confusion selon Schumpeter “Mais ils n'ont pas fait du tout d'analyse, ils n'avaient aucune conception, pas même de la plus évidente relation entre les phénomènes économiques. Vivant à une époque où les nations se fortifiaient pour rivaliser de leur puissance combative, ils montrèrent spontanément leur réticence à l'égard des importations de luxe – ce qui n'implique pas un rejet délibéré du fameux lieu commun d'Adam Smith selon lequel la consommation est la ''seule fin et l'unique objet de toute production''. Ils considéraient les acrobaties des taux de change et les attribuaient aux machinations des spéculateurs – comme le firent les politiciens et le public en France et en Allemagne après 1919. Ils pensaient qu'il était bon pour une nation comme pour les individus d'avoir de l'argent uploads/Philosophie/ hpe1.pdf

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