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<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< ( chapitres 6 à la fin ) <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< https://docs.google.com/document/d/1Bb9UtmCr4GH70kPxd5TB6tWruS54UbuwaFNLL4eVNIM/edit Introduction à l ' épistémologie objectiviste ( chapitres 1-5) par Ayn Rand, première parution dans The Objectivist juillet 1966 et février 1967. Introduction to Objectivist Epistemology Voir aussi Nathaniel Branden : Le vol de concepts Leonard Peikoff : La dichotomie analytique - synthétique Edward W . Younkins : Métaphysique et épistémologie chez Ayn Rand Préface Cette série d'articles est offerte « à la demande du public ». Nous avons eu tellement de demandes d'information sur l'épistémologie objectiviste que j'ai décidé de mettre sur le papier un résumé de l'un de ses éléments cardinaux, la théorie objectiviste des concepts. On peut considérer ces articles comme un avant-goût de mon ouvrage à venir sur l'objectivisme, présenté ici pour servir de guide aux étudiants en philosophie. Le problème des concepts, connu sous le nom de « querelle des universaux », est la question centrale de la philosophie. Comme la connaissance humaine s'acquiert et se conserve sous forme conceptuelle, la validité de la connaissance humaine dépend de celle des concepts. Or, les concepts sont des abstractions, ou « universaux », alors que tout ce que l'homme perçoit est particulier et concret. Quelle est la relation entre les abstractions et les faits concrets ? A quoi, précisément, les concepts se réfèrent-ils dans la réalité ? Se réfèrent-ils à quelque chose de réel, quelque chose qui existe vraiment — ou ne sont-ils que des inventions de l'esprit humain, des constructions arbitraires ou de vagues approximations qui ne peuvent prétendre représenter aucune connaissance ? « Toute connaissance s'énonce en termes de concepts. Si ces concepts correspondent à quelque chose que l'on peut trouver dans la réalité, ils sont réels et la connaissance humaine est fondée en fait ; s'ils ne correspondent à rien dans la réalité ils ne sont pas réels et la connaissance humaine est faite de pures créations de son imagination. » (Edward C. Moore, American Pragmatism: Peirce, James, & Dewey, New York: Columbia University Press, 1961, p. 27.) Pour donner un exemple de la question telle qu'on la pose habituellement : lorsque nous parlons de trois personnes comme des « êtres humains », qu'est-ce que nous désignons par ce terme ? Ces trois personnes sont autant d’êtres singuliers, différents à tous égards et qui pourraient ne pas posséder une seule caractéristique identique (à commencer par leurs empreintes digitales). Si vous faites la liste exhaustive de ces caractéristiques particulières, vous n'en trouverez pas une seule qui représente l’« humanité ». Où se trouve donc l’« humanité » dans les êtres humains ? Qu'est-ce qu’il y a, dans la réalité, qui correspond au concept d’« homme » dans nos esprits ? Dans l'histoire de la philosophie, on trouve essentiellement quatre écoles de pensée sur cette question-là : 1. Les « réalistes extrêmes » ou platoniciens, qui prétendent que les abstractions existeraient comme des entités réelles ou archétypes dans une autre dimension de la réalité ; que les objets concrets que nous percevons ne seraient que leurs reflets imparfaits, mais que ces objets concrets évoqueraient ces abstractions dans nos esprits (d'après Platon, ils le feraient grâce au souvenir des archétypes que nous avions connus, avant notre naissance, dans cette autre dimension). 2. Les « réalistes modérés » dont l'ancêtre, malheureusement, est Aristote, qui tiennent que les abstractions existent dans la réalité, mais qu'elles n'existeraient qu'à l'intérieur des objets concrets, sous la forme d'essences métaphysiques, et que nos concepts se réfèreraient à ces essences-là. 3. Les « nominalistes », qui affirment que l'ensemble de nos idées ne serait faite que des images des objets concrets, et que les abstractions ne seraient que les « noms » que nous donnons à des regroupements arbitraires de faits concrets sur la base de vagues ressemblances. 4. Les « conceptualistes », qui partagent l'idée des nominalistes comme quoi les abstractions n'auraient aucun fondement dans la réalité, mais, qui tiennent que les concepts existeraient dans nos esprits comme des espèces d'idées et non en tant qu'images (il y a aussi la position nominaliste extrême, la moderne, qui consiste à déclarer que le problème serait un débat sans objet, la « réalité » un terme dépourvu de sens, que nous ne pourrions jamais savoir si nos concepts correspondent ou non à quoi que ce soit, et que notre connaissance est faite de mots, mais que ceux-ci ne seraient que convention sociale arbitraire). Si le problème, à la lumière de telles « solutions », pourrait paraître ésotérique, permettez-moi de vous rappeler que le sort des sociétés humaines, de la connaissance, de la science, du progrès et de toute l'existence humaine en sont dépendants. Ce qui est en jeu ici est l'efficacité cognitive de l'esprit humain. Comme je l'avais écrit dans For The New Intellectual , « pour nier l'esprit de l'homme, c'est le niveau conceptuel de sa conscience dont il faut nier la validité. Derrière toutes les tortueuses complexités, contradictions, équivoques, rationalisations de la philosophie depuis la Renaissance, la seule ligne cohérente, le fondement qui explique le reste, est : une offensive concertée contre la faculté conceptuelle de l'homme. « La plupart des philosophes n'entendaient pas disqualifier la connaissance conceptuelle, mais ses défenseurs ont fait davantage pour la détruire que ne l’ont fait ses ennemis. Ils se sont montrés incapables de fournir une solution au problème « des universaux », c'est-à- dire : de définir la nature et l'origine des abstractions, de spécifier le lien des concepts avec les données de la perception — et de prouver la validité de l'induction scientifique... les philosophes ont été incapables de réfuter l'affirmation du Chamane, comme quoi leurs concepts étaient aussi arbitraires que ses propres lubies, et que leur connaissance scientifique n'avait pas plus de validité métaphysique que ses révélations. » Voilà les raisons pour lesquelles j'ai choisi de vous initier à l'épistémologie objectiviste en vous présentant ma théorie des concepts. J'intitule cet ouvrage une « Introduction » parce que j'y présente cette théorie en-dehors de son contexte entier. Par exemple, je n'y inclus pas une discussion de la validité des sens de l'homme, dans la mesure où les arguments de ceux qui s’en prennent aux sens ne sont que des variantes du sophisme du « vol de concepts[1] ». Pour cette série d'articles, il faudra tenir pour acquise la validité des perceptions sensorielles — et se souvenir de l'axiome que l'existence existe (lequel, incidemment, est une manière de traduire sous la forme d'une proposition, et par conséquent d'un axiome, le fait primaire de l'existence). Veuillez conserver à l'esprit la déclaration dans son intégralité : « L'existence existe — et l'acte de comprendre cette affirmation implique deux axiomes corollaires : que quelque chose existe, que l'on perçoit, et que soi-même on existe doté d'une conscience, la conscience étant la faculté de percevoir ce qui existe » (Atlas Shrugged ). Pour la commodité du lecteur, un résumé du texte est fourni à la conclusion de cet ouvrage. —Ayn Rand, New York, juillet 1966. 1. La connaissance et la mesure La conscience, en tant qu'état d'attention au monde, n'est pas un état passif, mais une démarche dynamique qui consiste en deux activités essentielles : la différentiation et l'intégration. Même si, chronologiquement, la conscience de l'homme se développe en trois étapes — celle des sensations, celle des perceptions, et celle des concepts — épistémologiquement, le point de départ de toute la connaissance humaine est celle des perceptions. Les sensations en tant que telles ne se conservent pas dans la mémoire de l'homme, de même qu'un être humain ne peut pas ressentir une sensation pure et isolée. Pour autant qu'on puisse s'en assurer, l'expérience sensorielle d'un nouveau-né est un chaos indifférencié. C'est au niveau des perceptions que commence la conscience discriminante. Une perception est un groupe de sensations automatiquement conservées et intégrées par le cerveau d'un organisme vivant. C'est sous la forme de ces perceptions que l'homme reçoit le témoignage de ses sens et appréhende la réalité. Lorsque nous parlons de « perception directe » ou de « conscience immédiate », c'est du niveau des perceptions que nous parlons. Ce sont les perceptions, et non les sensations, qui sont le donné, l'évident. La connaissance des sensations en tant que composantes des perceptions n'est pas directe, l'homme l'acquiert beaucoup plus tard : c'est une découverte scientifique, une découverte conceptuelle. La composante élémentaire du savoir humain est la notion d’« existant » — de quelque chose qui existe, qu'il s'agisse d'une entité, d'un attribut ou d'une action. Comme il s'agit d'un concept, on ne peut pas le saisir explicitement avant d'avoir atteint le stade conceptuel. Cependant, elle est implicite dans toute perception (percevoir une chose c’est percevoir qu'elle existe) et on l'appréhende implicitement au niveau des perceptions — c'est-à-dire que l’on saisit les composants du concept d’« existant », les données qui devront par la suite être intégrées par le concept. C'est cette connaissance implicite qui permet à notre conscience de se développer plus avant (on pourrait supposer que le concept d’« existant » est implicite y compris au niveau des sensations — dans uploads/Philosophie/ introduction-a-l-x27-epistemologie-objectiviste-10-partie-chapitres-1-a-5.pdf

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