I.A de FATICK Février 2021 Lycée de NIAKHAR Philosophie Classes : TL2D, TL’1B,

I.A de FATICK Février 2021 Lycée de NIAKHAR Philosophie Classes : TL2D, TL’1B, TS2B Domaine 2 V/ LA LIBERTE Objectif spécifique : Les élèves devront être capables d’expliquer la liberté humaine, comparativement au déterminisme et au fatalisme et d’en déduire une approche de la responsabilité en référence au libre-arbitre. Contenus indicatifs : Libre-arbitre, responsabilité, nécessité, déterminisme, fatalisme, social. Ressources internes : Pré requis : (conscience, inconscient, nature, culture) Pré acquis : (droits de l’homme, fatalité, contrainte, volonté, libre, etc.) Ressources externes : manuels de philosophie : les chemins de la pensée, recueil de texte (Momar Lissa Fall et Mamadou Mbodj). Horaire séquence enseignement apprentissage : 2heures (durée totale de la leçon : 4heures) Plan du cours : Introduction I- Le déterminisme II- Libre-arbitre et responsabilité III- La conception sartrienne de la liberté V- Liberté et lois VI- Liberté et droits de l’homme Conclusion Introduction La liberté est généralement définie comme l’état dans lequel un sujet peut agir sans contrainte ni obstacle. Un tel état lui permet de déterminer, en toute autonomie, la fin de ses actions ainsi que les moyens d’y parvenir. Pour le sens commun, être libre, c’est accomplir ses désirs sans obstacle. Mais le sentiment immédiat de liberté n’est peut être qu’une illusion. L’homme qui se croit libre l’est il réellement ? En d’autres termes qu’est-ce que la liberté ? Au sens philosophique, la liberté est inséparable du déterminisme et du fatalisme, si bien que perçue comme une absence de contraintes, la liberté se révèle illusoire. Elle ne peut donc être prise comme une réalité que si elle est mise en rapport avec le fatalisme et le déterminisme qui sont autant de contraintes et d’obstacles. I- Le déterminisme 1- Le déterminisme naturel Le déterminisme est une doctrine philosophique selon laquelle les événements de l’univers, en particulier les actions humaines, sont liées par des lois nécessaires, tandis que le fatalisme postule que tous les évènements sont fixés à l’avance par le destin. Emmanuel Kant le nomme «déterminisme théologique». Le déterminisme naturel permet à l’homme de savoir qu’il vit dans une nature qui obéit à une nécessité et à des lois qui ne dépendent pas de sa volonté et qui fonctionnent comme un obstacle à sa liberté. Chez les stoïciens, l’homme est libre lorsqu’il agit en fonction de sa nature, c’est-à-dire lorsqu’il accepte les lois de la nature. Pour eux, être libre, c’est prendre conscience d’une soumission à la nécessité. Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous, tels que la vie, la mort, la maladie, le temps, la vieillesse, nos parents, notre terre de naissance etc. Toutes ces choses sont des phénomènes naturels qui échappent à notre volonté. Etre libre serait donc, pour les stoïciens, le fait d’accepter la nécessité universelle. 2- Le déterminisme psychologique La liberté de l’homme se pose par rapport à la nature, mais aussi par rapport à lui-même. Les actes de l’homme dépendent à la fois des forces extérieures et intérieures tels que les désirs, les passions, les instincts, les pulsions etc. qui, très souvent, nous échappent. Nous nous croyons conscients de nos actes alors que notre volonté peut être déterminée sans que nous en ayons conscience. Baruch de Spinoza tient le libre-arbitre pour une illusion et estime que l’homme peut croire être libre parce qu’il ignore les causes qui le font agir. Il écrit à ce sujet : «Les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorent ce qui détermine ces désirs», l’Ethique (1674). Pour Spinoza, seul Dieu est véritablement libre parce qu’«il agit par les seules lois de la nature et sans subir aucune contrainte».Diderot, considérant la liberté comme illusoire, écrit : «Il ne peut y avoir d’êtres libres, car nous ne sommes que ce qui convient à l’ordre général, à l’organisation, à la chaîne des évènements», Lettre à Landois, 1756. A la suite de Spinoza, le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, a montré que nous pouvons être déterminés par des causes inconscientes. Cette découverte de l’inconscient a mis en déroute la définition de la liberté comme libre-arbitre. Du moment que l’inconscient peut me faire agir, je peux alors être déterminé à mon insu. Par conséquent, je ne peux prétendre être libre. 3- Le déterminisme sociologique ou social Au sujet de cette forme de déterminisme, Emile Durkheim écrit qu’il existe une conscience collective qui consiste «en des manières d’agir, de penser extérieures à l’individu et qui sont douées d’un pouvoir coercitif en vertu duquel elles s’imposent à lui», Les règles de la méthode sociologique. Selon le sociologue français, il y a des lois et des règles que l’homme trouve préétablies et qui s’imposent à lui. Ces différentes formes de déterminisme constituent des contraintes qui jalonnent le quotidien de l’homme et suscite chez lui le fantasme de liberté absolue qui serait, en fait, une utopie. On ne peut donc envisager la liberté que sous l’angle de la contrainte. En d’autres termes, il n’y a de liberté que de contraintes dont on s’affranchit. II- Libre-arbitre et responsabilité Vue sous l’angle du libre-arbitre, la liberté serait la qualité de celui qui, en faisant le bien ou le mal, le fait en toute connaissance de cause sans aucune contrainte. Le postulat du libre- arbitre est donc nécessaire pour fonder la morale et la religion. Celles-ci jugent et conditionnent l’homme en fonction de sa responsabilité. Mais si nos choix et nos actes sont déterminés d’avance par des causes indépendantes de notre volonté, nul ne pourrait alors être tenu pour responsable de ses actes. C’est sans doute pour éviter de tomber dans cette conclusion que Kant a postulé le libre-arbitre comme condition de possibilité de la morale. C’est pourquoi les interdits supposent, pour avoir un sens, que l’homme soit libre d’obéir ou de désobéir, d’où la question du choix. D’ailleurs, René Descartes définit le libre-arbitre comme le pouvoir d’agir sans contrainte. Il estime que l’homme est maître de ses actions et que le libre arbitre le rend responsable de ses actes. III- La conception de la liberté chez Sartre Jean Paul Sartre est un philosophe athée du 20ème siècle, mais aussi le chef de file de la doctrine existentialiste. Tout comme Descartes, Sartre admet le principe du libre-arbitre. Il récuse l’idée que tout homme est une marionnette du déterminisme et s’oppose ainsi à la conception stoïcienne de la liberté et aux « philosophes du soupçon » que sont Freud, Nietzsche et Marx. Ces derniers pensent que l’homme n’est pas responsable de ses actes et qu’il y a quelque chose en lui qui le fait agir à son insu. Marx considère que l’homme est déterminé par ses conditions d’existence, Freud invoque l’inconscient et Nietzsche la volonté de puissance. Dans Humain, trop humain(1878), Nietzsche dit que «l’homme agissant lui- même est dans l’illusion du libre-arbitre». Pour lui, il faut être omniscient pour pouvoir «calculer mathématiquement» toutes les actions humaines ; et il ajoute que si notre pouvoir était illimité, il nous révèlerait que la liberté est une illusion. Mais Sartre a pris le contre-pied de cette conception de la liberté en disant dans l’Etre et le néant : «Lhomme est condamné à être libre. Condamné parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait».Sartre considère la liberté comme la possibilité de faire des choix, et l’individu ne dispose que de choix. IV-Liberté et lois Dans son Contrat social, Jean Jacques Rousseau estime que la liberté est inséparable des lois. Il affirme : «Il n’y a point de liberté sans lois». De prime abord, il est paradoxal d’affirmer cela parce que la loi est souvent ressentie par les individus comme une contrainte. Elle interdit à l’homme de faire tout ce qui lui plait, mais c’est en ce sens qu’elle protège l’homme. L’absence de lois dans une société peut aboutir à l’écrasement du plus faible parle plus fort. C’est pourquoi il faut distinguer avec Rousseau la liberté naturelle de la liberté civile. La liberté naturelle est présente à l’état de nature où chacun fait ce qu’il veut, alors que la liberté civile est assurée par le contrat social, et c’est la loi qui garantit et préserve la liberté. Selon Rousseau, en obéissant à la loi, le citoyen n’obéit qu’à lui-même, car ce sont les citoyens qui font les lois. «La liberté, c’est l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite», dit-il. V- Liberté et droit de l’homme Dans la vie en société, la coexistence des libertés peut se révéler difficile ; quand chacun fait ce qui lui plait, on fait souvent ce qui déplait aux autres. Il faut alors poser des limites ; c’est pourquoi la Déclaration universelle des droits de l’Homme définit la liberté comme le pouvoir de faire «tout ce qui ne nuit pas à autrui». Ainsi, chaque droit pour moi est un devoir pour l’autre et vice-versa. Pour instaurer des libertés, il faut d’abord le cadre dans lequel elles peuvent s’exercer, c’est-à-dire la société. C’est ainsi qu’on est passé d’une notion abstraite de uploads/Philosophie/ introduction-a-la-liberte.pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager