Lois de distribution florale dans la zone alpine Autor(en): Jaccard, Paul Objek

Lois de distribution florale dans la zone alpine Autor(en): Jaccard, Paul Objekttyp: Article Zeitschrift: Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles Band(Jahr): 38(1902) Heft 144 Persistenter Link: http://dx.doi.org/10.5169/seals-266762 Erstellt am: 5 juil. 2013 Nutzungsbedingungen Mit dem Zugriff auf den vorliegenden Inhalt gelten die Nutzungsbedingungen als akzeptiert. Die angebotenen Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre, Forschung und für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und unter deren Einhaltung weitergegeben werden. Die Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern ist nur mit vorheriger schriftlicher Genehmigung möglich. Die Rechte für diese und andere Nutzungsarten der Inhalte liegen beim Herausgeber bzw. beim Verlag. Ein Dienst der ETH-Bibliothek Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz retro@seals.ch http://retro.seals.ch Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles Vol. XXXVIII. N° 144. 1902 LOIS DE DISTRIBUTION FLORALE DANS LA ZONE ALPINE PAH l.E D' Paul JACCARD, professeur. (IM. XXVII-XXXI.) 1 Depuis quelques années, les phvtogéographes se sont préoccupés surtout de décrire soigneusement les divers types d'associations et leur degré d'adaptation au milieu. Il semble qu'ils aient négligé l'étude des causes capables de faire varier la composition spécifique d'un même type d'association pour envisager seulement celles qui, plus apparentes, en déterminent les caractères généraux. Or la connaissance de ces causes de variation nous l'enseignerait sur les exigences biologiques des diverses espèces végétales d'une façon beaucoup plus exacte que la simple considé¬ ration des stations qu'elles habitent. Ce serait même un moyen détourné pour préciser les caractères (écologiques 1 des stations elles-mêmes, car les essais tentés jusqu'ici 1 De ôikoç i= mais..i) demain'. Les caractères rcooloiriinios sont roux qui résultent spécialement do la oonfiupiration lopoijTaphippie, (lip climat ot de* propriétés du sol. xxxvm 6 Errata. Paître p)S, lijrnu Oi, ad lieu de « inférieur », lire supérieur. 70 I)1' PALL JACCARD pour les évaluer directement n'ont pas donné des résultats très satisfaisants. La chaleur spécifique, la capacité hygro¬ métrique et la conductibilité thermique d'un sol sont des facteurs essentiellement variables d'un point à un autre, modifiables par la nature du revêtement superficiel autant que par celle des assises sous-jacenles ; leur évaluation ne peut être laite que d'une manière très approximative et ne représentera jamais qu'une valeur movenne. Il me pa¬ raît difficile de trouver par celte méthode seule la raison de la distribution des espèces d'autant plus que dans l'appréciation des exigences biologiques de chacune d'elles, nous avons à tenir compte, non pas de la valeur de chaque facteur pris isolément, mais bien de leur résul¬ tante. Je nie suis demandé si, par l'étude méthodique et mi¬ nutieuse de la distribution des espèces d'un mente type de formation envisagé dans diverses localités d'un territoire déterminé, on n'arriverait pas à établir entre les variations de la distribution florale el les variations d'un ensemble de facteurs biologiques relativement faciles à apprécier, certaines relations constantes avant le caractère de lois. Autrement dit, je nie suis demandé s'il n'était pas possi¬ ble d'apprécier l'influence des conditions (écologiques qui règlent la distribution florale, non par une méthode directe, grosse de difficulté el d'imprécision, mais par une méthode différentielle et comparative permettant d'évaluer les fac¬ teurs (écologiques par leurs variations el par celles qu'elles entraînent dans la composition florale. C'est en somme renverser le problème. Avant d'exposer les résultats obtenus il importe de pré¬ ciser certains termes qui reviendront fréquemment au cours de ce travail. Je conserverai le ternie de formation pour désigner la LOIS DE DISTRIBUTION FLORALE DANS LA ZONE ALPINE 7I physionomie d'un revêtement végétal auquel certains fac¬ teurs biologiques dominants impriment un caractère d'uni¬ formité se maintenant sur une grande étendue. La formation est un élément du paysage : telles sont : la prairie, le p⬠turage de montagne, la tourbière, etc. L'association, notion essentiellement Holistique, est un groupement localisé d'espèces qui varie, dans l'intérieur d'une même formation, sous l'influence de certains facteurs secondaires. L'association permet de caractériser les divers aspects d'une même formation, elle comprend une ou plusieurs espèces dominantes auxquelles s'ajoutent des espèces compagnes. L'association est généralement désignée par sa ou ses dominantes. Sans changer de physionomie, une même formation peut présenter plusieurs types d'associations par changement de dominantes ou de compagnes. Pour déterminer exactement le caractère d'une associa¬ tion et pour pouvoir apprécier ses modifications, il faut tenir compte : i° de sa richesse florale, c'est-à-dire du nombre des espèces de l'association, abstraction faite du nom de ces espèces ; 20 de sa composition florale, c'est-à- dire de la liste des espèces qui la constituent, envisagées, non plus numériquement, mais au point de vue de la sys¬ tématique; 3° du coefficient générique c'est-à-dire du rap¬ port du nombre des espèces au nombre des genres. Pour que l'association soit complètement déterminée, on peut à côté de ces trois caractères principaux envisager encore : l\° la fréquence individuelle, c'est-à-dire la fré¬ quence relative des individus des diverses espèces qui forment l'association ; 5° la richesse florale et la fréquence individuelle se traduisent par la densité florale de l'asso¬ ciation ; celle-ci résulte du nombre total des individus qui la constituent et se manifeste, dans le cas d'une prairie, par exemple, [dus ou moins par son exhubérence, bien 72 D1' PAL'L JACCARD que ce caractère résulte aussi de la vigueur et de la taille des individus associés. Dans ce travail, nous envisagerons surtout les trois pre¬ miers de ces caractères. La comparaison de deux associations déterminées par leur composition fiorale nous conduit à établir leur coeffi¬ cient de communauté florale. Pour l'obtenir on procède de la façon suivante : i° On commence par établir le nombre des espèces communes aux deux associations comparées, -i" on additionne le nombre des espèces de la première association avec le nombre des espèces de la seconde, 3" on soustrait de Iti somme obtenue le nombre des espèces communes aux deux associations et on obtient ainsi le nombre total des espèces existant sur les deux associations. Pour obtenir le coeffi¬ cient de communauté, il ne reste plus qu'à évaluer en ° 0 le rapport du nombre des espèces communes au nombre total des espèces. Exemple : Deux prairies A et B possèdent, la première, ioo espèces, la seconde, 120 espèces ; (io espèces leur sont communes ; elles possèdent ensemble 100 -j- 1 20 (io= 160 espèces distinctes : leur coefficient de communauté 1 1 60 sera donc de ,, .17 l ° ifio ' ' ' Pour (pie la comparaison des diverses associations d'une même formation soil possible, il est nécessaire de distin¬ guer la station, considérée connue la résultante d'un cer¬ tain nombre de facteurs biologiques, de la localité ou portion du sol occupée par la station. En établissant celte distinction, on attribue au terme station une acception exclusivement (écologique- réservant au ternie localité un sens purement topographique, puis¬ qu'il ne désigne pas autre chose qu'une certaine surface de terrain couverte par une association florale déterminée. Ainsi que nous l'établirons au cours de ce travail, LOIS DE DISTRIBUTION FLORALE DANS LA ZONE ALPINE 73 l'uniformité physionomique d'une formation végétale n'ex¬ clut [ias de nombreuses variations dans le groupement ou l'association des espèces qui la constituent; or pour ratta¬ cher les diverses associations d'une même formation aux variations secondaires de la station, il faut que nous puis¬ sions détailler la station en localités distinctes comme nous détaillons la formation en associations différentes. En résumé, la méthode statistique et comparative que nous employons repose sur les deux principes suivants: i° Choisir dans un territoire d'une certaine étendue une série de subdivisions naturelles présentant entre elles, à côté de nombreuses analogies de conditions irco/ogiques, un petit nombre de différences caractéristiques. 2° Déterminer pur comparaison l'influence de ces ana¬ logies et de ces différences, envisagées comme facteurs de distribution, sur la composition florale des subdivisions .comparées. Compléter cette comparaison d'ensemble par celles des diverses localités appartenant à un même type de station. Ce n'est pas tout à fait une méthode expérimentale par le fait qu'il n'est guère possible de réaliser artificiellement des stations comparables à celles de la nature, mars elle s'en rapproche, puisque, par un choix judicieux des loca¬ lités qu'on envisage, on peut arriver dans une certaine mesure à réaliser ce critère de l'expérimentation qui con¬ siste à isoler d'un ensemble de conditions agissant simul¬ tanément, rune d'entre elles, afin de déterminer son influence dans l'effet résultant. Afin d'éviter tout malentendu, il me paraît ('gaiement nécessaire de m'expliquer sur la signification d'un terme souvent employé par les phytogéographes et qu'il est nécessaire de bien déterminer : il s'agit de Y immigration. Lorsqu'on se place tut point de vue de l'histoire des flores, on peut dire à coup sûr que, à part un petit nom¬ bre d'espèces nivales, toute la flore des Alpes est le résultat 74 D1 PAIL JACCARD d'une immigration post-glaciaire. Elle a donc été, quant à ses espèces, directement déterminée par celles qui occu¬ paient les contrées avoisinantes. Toutefois le nombre des espèces qui auraient été suscep¬ tibles de s'introduire en chaque point déterminé de la chaîne alpine est beaucoup plus uploads/Philosophie/ jaccard-p-1902-bull-soc-vaud-sci-nat38144.pdf

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