Le principe : « Actus non limitatur nisi per potentiam subjectivam realiter dis

Le principe : « Actus non limitatur nisi per potentiam subjectivam realiter distinctam » Author(s): Jean-Dominique Robert Source: Revue philosophique de Louvain , 1949, Vol. 47 (1949), pp. 44-70 Published by: Peeters Publishers Stable URL: https://www.jstor.org/stable/26333202 JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Peeters Publishers is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue philosophique de Louvain This content downloaded from 154.59.125.43 on Sat, 28 May 2022 23:49:39 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Le principe : « Actus non limitatur nisi per potentiam subjectivam rea liter distinctam » Il devrait sembler difficile de mettre en doute aujourd'hui le rôle prépondérant que la doctrine de la puissance et de l'acte est appelée à jouer dans une métaphysique vraiment thomiste (1). Ce n'est pas que la conscience de cette nécessité ait toujours été également aiguë chez les premiers pionniers de la renaissance du thomisme (2). Un approfondissement réel a été peu à peu accompli sur ce point. Certains manuels en sont la preuve (3). Reste que l'accord est loin (1) L'importance de cette doctrine a été particulièrement mise en lumière par le R. P. MaNSER, O. P.. dans Das Wesen de» Thomismus, Freiburg (Schweiz), 1932. On peut également signaler: Noël MAURICE-DENIS, L'être en puissance d'après Aristote et saint Thomas d'Aquin, Paris, Marcel Rivière, 1922 et J. DE FINANCE, S. J., Etre et Agir dans la philosophie de Saint Thomas, Paris, Beau chesne, 1945 (surtout les chapitres 11 et III). (2) On est frappé, par exemple, du rôle modeste que joue le couple puissance acte dans l'ontologie du R. P. LepIDI, O. P. (Elementa philosophiae christianae, vol. II, Parisiis-Lovanii, 1877). De même la Métaphysique générale de D. MERCIER (Paris-Louvain, 5e éd., 1910), sur plu» de 550 pages, elle n'en consacre que quelque 22 pages (IIIe Partie, chapitre II) à l'être en acte et l'être en puissance, et le fameux couple y est surtout considéré avec le mouvement proprement dit et l'action. On peut dire que cette lacune est comblée par le n° 54 (§ 6 de la première partie, pp. 117-119), où il est traité de la relation entre l'essence et l'existence. Cf. aussi n° 15 (p. 24). On regrette cependant de ne pas voir la doctrine de la puissance et de l'acte, systématisée dans un chapitre spécial et introductif qui permette de mieux faire saisir son analogie et toute la virtualité de ses applications. (3) Les manuels de L. De RAEYMAEKER (Metaphysica Generalis, t. I, éd. altera, Louvain, Warny, 1935, Pars II, Caput praevium, pp. 110-122) et de F.-X. MaQUART (Elementa philosophiae, t. III, II: Metaphysica Ostensiua, Paris, Blot, 1938, quest. IV, pp. 53-74), par exemple, sont à cet égard symptomatiques, On This content downloaded from 154.59.125.43 on Sat, 28 May 2022 23:49:39 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Acte et puissance 45 d'être parfait. On doit même avouer que les oppositions vigoureuses se sont fait jour récemment. Elles sont relatives à la place exacte qu'il convient d'assigner à la doctrine de la puissance et de l'acte dans une systématisation rigoureuse et cohérente des diverses thèses de la métaphysique. La chose est particulièrement manifeste s'il s'agit de préciser la fonction que doivent exercer, dans l'établissement de la composition essence-existence, les concepts d'acte et de puis sance et le principe de la limitation de l'acte fini par une puissance réellement distincte de cet acte. Quelques exemples nous permettront d'illustrer cet état de fait. Dans sa récente Ontologie, M. Van Steenberghen écrit : « Dans l'œuvre d'Aristote, la doctrine de l'acte et de la puissance est destinée à rendre compte du devenir et elle est élaborée indépen damment du problème métaphysique qui nous occupe (celui de la composition essence-existence). Au moyen âge, on a élargi le sens des termes actus et potentia et on s'est habitué à voir dans la com position de l'esse et de l'essenii'a un cas particulier du rapport d'acte à puissance. Bientôt le renversement des perspectives a été si complet, qu'on s'est mis à démontrer la composition de l'esse et de l'essentia à partir des principes métaphysiques relatifs à l'acte et à la puissance, notamment à partir du principe : Actus non limitatur ntsi per potentiam subjectiüam realiter distinctam » ,4). Comment 1 auteur juge-t-il cette évolution ? Sa position est fort claire : l'élar gissement de la doctrine de la puissance et de l'acte, dont saint Thomas est le principal agent, est un « effort intéressant et fécond, mais qui n'a peut-être pas pleinement réussi » <5). C'est pourquoi, « malgré la manière courante de parler, il nous paraît inexact et inopportun d assimiler la composition d'essence et d'existence à une composition de puissance et d'acte ; pour éviter toute équivoque, il nous semble préférable de réserver les notions de puissance et les sent très nettement sous l'influence des trois premières des XXIV thèses approuvées en 1914 par la S. Congrégation des Etudes. Il ne se font d'ailleurs pas faute de se référer à celles-ci. Voir les commentaires qui en ont été donnés par les PP. MaTTIUSSI et Hugon, Les pointa fondamentaux de la philo sophie thomiste, trad. de l'abbé J. LevillaiN, Turin-Rome, Marietti, 1926; Les vingt-quatre thèses thomistes, Paris, Téqui, 1916, 7e éd., 1937. F. Van StEENBERGHEN, Ontologie, Louvain, Ed. de l'Institut Supérieur de Philosophie, 1946, p. 76. <3> Ibid., p. 92, note I. This content downloaded from 154.59.125.43 on Sat, 28 May 2022 23:49:39 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 46 J.-D. Robert d'acte à l'ordre dynamique, comme le faisait Aristote » <e). En con séquence, « dans une métaphysique systématique, la doctrine de l'acte et de la puissance doit être ignorée entièrement jusqu'au moment où l'on aborde le problème du devenir » m. S'il doit en être ainsi, on comprend fort bien pourquoi M. Van Steenberghen s'efforce d'établir la composition d'essence et d'existence par un argument qui évite de faire appel au principe de la limitation de l'acte par la puissance subjective w. Abstenons-nous pour l'instant de toute critique. Notre but est d'abord de prendre conscience de la tension dont nous avons parlé. Etre et Agir du R. P. de Finance va nous en donner l'occasion Après un chapitre d'ordre général et introductif, le R. P. aborde la doctrine de la puissance et de l'acte, dans son sens analogique, applicable, donc, tant au cas de l'essence et de l'existence qu'à celui de la matière et de la forme. C'est en référence à ce chapitre et dans la lumière qui s'en dégage que le problème de la composition essence-existence est exposé. C'est que pour cet auteur « le principe de la limitation de l'acte est invoqué par saint Thomas pour dé montrer la célèbre distinction de l'essence et de l'existence dans les être finis » (10). On peut trouver de semblables perspectives dans la Metaphysica Generalis de M. De Raeymaeker ,u>. Après les chapitres relatifs à l'être et aux transcendantaux, l'auteur attaque le problème de l'être multiple et finit par un chapitre introductif où les notions de puissance et d'acte, ainsi que le principe de la limitation de l'acte par la puissance subjective sont présentés comme la clef universelle permettant de résoudre, aux différents étages où il se pose, le pro blème de la structure interne de l'être fini (12'. C'est en connexion <■·' Ibid., pp. 91-92. Ibid., p. 76. (8) Ibid., pp. 68-75. Nous n'avons pas ici à apprécier la valeur du nouvel argument. L'auteur l'avait déjà exposé dans : La composition constitutive de l'être fini, Revue Νéoscolastique de Philosophie, 1938 (XLV), pp. 489-518. Le R. P. L.-B. GEIGER, Ο. P., a fait à son sujet des remarques intéressantes dans : Bulletin Thomiste, Janv. I940-0ct. 1942 (t. VI), pp. 289-294. <9> J. de Finance, op. cit., supra. (">> Ibid., p. 57. <"> L. De Raeymaeker, op. cit. supra. <l2> Ibid., 119, § 4: «Hic proinde jacet clavis quae ad struct*ram metaphy eicam entis aditum aperiat ». This content downloaded from 154.59.125.43 on Sat, 28 May 2022 23:49:39 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Acte et puissance 47 directe avec ce chapitre qu'est établie alors la composition réelle d'essence et d'existence, aussi bien d'ailleurs que celle du composé hylémorphique. Dans les deux cas, la majeure même de l'un des arguments qui prouvent cette double composition est la suivante : « actus finitus est actus receptus in potentia subjectiva » <13). M. De Raeymaeker ne se fera d'ailleurs pas faute de rappeler que la distinction d'essence et d'existence est une application de la distinc tion de la puissance et de l'acte <14>. Ces exemples doivent révéler la divergence signalée plus haut : d'un côté, rejet, de l'autre, approbation de l'argument qui cherche à prouver la composition réelle d'essence et d'existence par une référence uploads/Philosophie/ jean-dominique-robert-le-principe-actus-non-limitatur-nisi-per-potentiam-subjectivam-realiter-distinctam 2 .pdf

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