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Eikasia. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 199 L’essence du phénomène La pensée de Marc Richir face à la tradition phénoménologique1 Sacha Carlson « Autant de réduction, autant de donation » (J.L. Marion)2 « d’autant plus de réduction, d’autant moins de donation » (Marc Richir)3 Remarque Nous citons les textes de Richir dans le corps du texte et les autres documents le plus souvent en notes infra-paginales. En ce qui concerne les articles de Richir, nous citons le titre suivi du numéro de page (nous ajoutons la date de parution à la première occurrence de la citation dans notre texte). Le lecteur se réferera à notre bibliographie pour les références plus complètes. Les monographies, quant à elles, seront citées d’après les abréviations suivantes : ARC : Au-delà du renversement copernicien; la question de la phénoménologie et de son fondement. RA : Le rien et son apparence. Fondement pour la phénoménologie (Fichte : Doctrine de la science 1794/95). RP suivi du numéro du tome : Recherches phénoménologiques (I, II, III). Fondation pour la phénoménologie transcendantale et Recherches phénoménologiques (IV, V). Du schématisme phénoménologique transcendantal. 1 AVERTISSEMENT Le texte qui suit est celui d'un Mémoire de licence présenté en 1997 à l'U.C.L (Louvain-la-Neuve, Belgique) consacré à la pensée de Marc Richir et dirigé par le Professeur Michel Dupuis. À l'époque, il ne me semblait pas que ce texte fût publiable. C'est pourquoi, j'ai décidé de poursuivre ma recherche sous la forme d'une thèse, qui sera prochainement défendue. Cette thèse est intitulée : "De la composition phénoménologique. Essai sur le sens de la phénoménologie transcendantale chez Marc Richir. Cependant, à la faveur du développement rapide des études richiriennes ces dernières années, on m'a régulièrement demandé de consulter mon premier travail sur Richir. Des exemplaires se sont mis à circuler. C'est la raison pour laquelle je me suis décidé à publier ce texte aujourd'hui, non pas comme un travail abouti, mais comme un document témoignant du développement des études richiriennes. Le texte qu'on va lire reprend tel quel le Mémoire présenté en 1997. J'ai résisté à la tentation de gommer les maladresses les plus flagrantes, caractéristiques d'un premier essai philosophique ! Ce texte doit donc être pris pour ce qu'il est : un travail universitaire, déjà ancien, qui cherche à comprendre les idées fondamentales de la phénoménologie richirienne. Si, en attendant des travaux plus aboutis, il peut aider ceux qui cherchent à s'introduire à la pensée de Marc Richir, il aura rempli bien plus que sa fonction. S.C." 2 Etant donné. Essai d’une phénoménologie de la donation, P.U.F., coll. « Epiméthée », Paris, 1997, p. 23. 3 Intentionnalité et intersubjectivité, 1995, p. 154. Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène» 200 Eikasia. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com PTE : Phénomènes, temps et êtres. Ontologie et phénoménologie. PIS : Phénoménologie et institution symbolique. (Phénomènes, temps et êtres II. CSP : La crise du sens et la phénoménologie. SP : Du sublime en politique. MP : Méditations phénoménologiques. C : Le corps. Essai sur l'intériorité. ND : La naissance des dieux. M : Melville. Les assises du monde. EP : L'expérience du penser. Liminaires Je présente ici, en guise de mémoire de licence, le résultat provisoire d’une recherche en cours4. Il y a quatre ans, alors que pris d’un véritable coup de foudre pour les Recherches phénoménologiques, je m’engageais dans la lecture de l’œuvre de Richir, je ne mesurais sans doute pas l’immensité de la tâche à laquelle je m’attelais. J’en comprends mieux la teneur aujourd’hui. Présenter la pensée richirienne dans son ensemble, ainsi que, par-delà ce travail de fin de licence, j’en formule projet, est une entreprise longue, complexe et ardue. Cela se justifie de plusieurs manières. Tout d’abord, il ne faudrait pas négliger que bien que déjà solidement assise, la pensée richirienne reste encore en cours de formation ; indice, sans doute, qu’elle est une pensée vivante, mais signe, également, qu’on ne peut jamais être vraiment sûr d’avoir compris le fin mot de l’histoire. Ensuite, Richir s’est rapidement créé une terminologie personnelle, rendant compte par là même le plus adéquatement possible de ses idées novatrices. Cette terminologie qui s’est en fait élaborée petit à petit au fil des publications. Elle peut, il est vrai, paraître absconse, superflue, sibylline voire dogmatique, au lecteur que la découvrirait d’un coup ; il n’est pas d’autre solution, me semble-t-il, pour saisir l’exacte mesure de telle ou telle notion, que d’en revenir à sa genèse ou à son élaboration au fil de l’œuvre ; étant donné que la majorité des concepts richiriens se sont redéfinis et affinés tout au long des années, et que la bibliographie de Richir est substantielle : la travail est de taille ! Enfin, l’œuvre de Richir n’a de cesse de se confronter avec les représentants de la tradition philosophique. Ce trait n’appartient 4 On peut donc signaler que notre deuxième section n’est que l’amorce d’un texte beaucoup plus important qui s’étalera sur deux sections. Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène» Eikasia. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 201 évidemment pas en propre à Richir, mais il y a ceci de caractéristique dans son œuvre, de présupposer une connaissance déjà solide des auteurs évoqués. C’est au regard de ces difficultés que j’ai rédigé le présent mémoire. Plus précisément, j’ai choisi de proposer une première lecture de l’œuvre richirienne en prenant appui sur ce qui, déjà, pour nous, constitue une tradition : la tradition phénoménologique. Ainsi, la première section de mon travail, la plus importante, effectue une traversée des auteurs phénoménologiques majeurs (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty)5, pour y découvrir en creux, à partir de la lecture qu’en effectue Richir, les motifs principaux de son propre questionnement. La seconde section, quant à elle, s’attache à donner un aperçu sommaire des grands thèmes de la phénoménologie transcendantale telle que la conçoit Richir. Je tiens à remercier ici toutes les personnes sans qui la conception de ce travail n’aurait pas été possible et plus particulièrement Monsieur Marc Richir pour l’accueil cordial qu’il m’a toujours offert. Ma reconnaissance va ensuite à Monsieur Michel Dupuis qui a bien voulu superviser ce mémoire. Je tiens à remercier enfin Monsieur Pierre Van den Heede ainsi que ma mère pour leur soutien efficace lors de la rédaction de ce travail. 5 Nous nous sommes arrêtés à ces trois auteurs dans la stricte mesure où, pour l’essentiel, c’est avec eux que Richir s’est expliqué. Notons toutefois que Richir s’est également, çà et là, penché sur d’autres phénoménologues. Ainsi, pour Patocka : La communauté asubjective. Incorporation et incarnatoin (1991) et Possibilité et nécessité de la phénoménologie asubjective (1992) ; pour Lévinas : Phénomène et infini (1991) ; pour Fink : La question d’une doctrine transcendantale de la méthode en phénoménlogie (1990). Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène» 202 Eikasia. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com I. Introduction Il pourra paraître curieux au lecteur familier des récentes publications de Marc Richir, que son itinéraire intellectuel s’initia dans des études de physique. Et pourtant, il s’agissait sans doute déjà, dans cette démarche, d’une tentative de comprendre ce qui constitue la réalité du réel, l’étoffe même de notre expérience. La réponse inaugurale de Richir fut donc celle du physicien : le fond de l’être est mathématique. Il ne faudra pas oublier, pour comprendre le développement de l’œuvre richirienne, que Richir fut d’abord « positiviste », et que c’est seulement après avoir travaillé dans un laboratoire pendant quelques années qu’il renonça, il est vrai, pour ne plus jamais y revenir, à ce type d’explication du réel. La science, certes pertinente sur son terrain propre, ne pouvait donner l’explication ultime du monde : il fallait en venir à la philosophie. Or tout homme est le fils de son temps ; l’historien le sait bien : il n’est pas un homme dont les actes, les pratiques et les oeuvres ne soient déterminés, pour une bonne part au moins, par le contexte culturel dans lequel il a évolué. Richir ne fait pas exception à la règle ! Il nous faut donc tout d’abord examiner la situation de la philosophie alors que Richir s’engageait dans cette voie « Comme on le sait, c’est dans le courant du XIXème siècle, sous l’impulsion donnée par le développement des sciences positives, que la philosophie commença à se trouver radicalement mise en question. On ne peut pas dire aujourd’hui que cette époque de crise soit terminée, bien que, sans doute, elle se donne maintenant au regard sous des formes que les hommes du XIXème siècle trouveraient étonnantes, voire inquiétantes. C’est que, on a coutume de le dire, de nouveaux discours se sont progressivement élaborés dans le courant de ce siècle et ont envahi le champ de la culture : les discours des sciences “humaines”, principalement ceux de l’ethnologie, de la psychanalyse et de la linguistique, qu’on réduit peut-être un peu hâtivement au dénominateur commun de « structuralisme ». Plus récemment encore, depuis 1966, et sous l’impulsion de Althusser et de Lacan, le Cercle d’épistémologie de l’École Normale Supérieure (de Paris) uploads/Philosophie/ l-x27-essence-du-phe-nome-ne-la-pense-e-de-marc-richir-face-a-la-tradition-phe-nome-nologique 1 .pdf
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- Publié le Dec 04, 2022
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