Le Théâtre et son double Le théâtre et son double parut dans la collection Méta
Le Théâtre et son double Le théâtre et son double parut dans la collection Métamorphoses le 7 février 1938. Cet ouvrage réunissait les écrits d’Antonin Artaud sur le théâtre depuis 1932 : les articles publiés, les compte rendu de conférence, les correspondances… Lorsqu’Artaud décide de publier tous ces textes en un même recueil, Les Cenci est retiré de l’affiche. Après cet arrêt, Artaud décide de partir au Mexique, et c’est là qu’il complète sa future œuvre et la baptise Le théâtre et son double. En revenant de son voyage, il entreprend de terminer et corriger son livre afin de le soumettre à une maison d’édition. Quand les premiers tirages auront lieu, Antonin sera en séjour psychiatrique à Saint-Anne. Le théâtre et son double présente 15 parties qui débattent chacune de sujets différents, mais évidemment toujours lié au théâtre. Ce qui est mal accueilli dans l’œuvre, c’est le fait de comparer l’art du théâtre à des sujets aussi surprenant que la peste, dans le premier chapitre. Il arrive, par on ne sait très bien quelle logique à trouver des points communs et à les expliquer. Il montre les liens qui peuvent exister mentalement parlant entre le théâtre et différents sujets aussi éloignés que « la peste ». Artaud tient à montrer dans son œuvre que l’idée qu’il se fait du théâtre ne tient pas aux mots, mais à l’expression du corps, et à tout ce que l’homme est capable d’entendre et d’intégrer face à l’interprétation des acteurs et non à leurs répliques. Autrement dit, il explique que ce n'est pas le texte qui fait le théâtre, mais la mise en scène. Il rejette donc le texte littéraire pour un texte qui sert le mouvement et est au service du théâtre. Celui-ci est le reflet de la vie, de la société dans tout ce qu'elle a de pulsionnel. Toute son œuvre est empreinte de cette considération, associée aux souffrances psychiques et physiques dont il est objet. Dans chacun de ses textes, on retrouvera ses témoignages d’expériences personnelles. 3ème Partie : Le théâtre et l’alchimie a) Qu’est ce que l’alchimie ? L’alchimie est une science ésotérique dont l’objet est l’étude de la matière et de ses transformations. Elle repose sur un ensemble de pratiques et sur des considérations philosophiques particulières. L’un des objectifs pratiques de l’alchimie est la transmutation des métaux nobles (l’or et l’argent). L’alchimie prétend également détenir le secret de la médecine universelle capable de soigner tous les êtres vivants, et de prolonger la vie au-delà des limites naturelles ordinaires : l’immortalité. En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d’être codés. Il s’agit d’un savoir qui n’est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destiner à empêcher les profanes d’accéder à leurs connaissances. L’utilisation d’un langage poétique volontairement obscur, chargé d’allégories et de connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent. Depuis l’antiquité, le but des alchimistes est de parvenir à fabriquer la pierre philosophale, une pierre qui serait capable de produire un élixir d’immortalité (ou tout au moins qui guérirait les maladies) et de transformer tout métal en or. Ce sont les arabes qui sont en premiers arrivés à produire certains produits thérapeutiques, puis au fur et à mesures des siècles, la « pierre philosophale » et ses effets sont devenus les médicaments. Et la part de l’alchimie non découverte reste bien la transformation des métaux en or. b) Les comparaisons de Artaud Ce que Artaud souhaite en comparant l’alchimie au théâtre, c’est de montrer que l’idée de créer de l’or reste une lubie, un fantasme de l’homme, mais que sa recherche persiste. Ainsi, par le théâtre et avec le corps, on doit toujours chercher à produire cette idée d’or, d’excellence, qui ne sera jamais assez bien interprétée. De plus, je cite, « il y a encore entre le théâtre et l’alchimie, une ressemblance beaucoup plus haute et qui mène métaphysiquement beaucoup plus loin ». C’est ce que Artaud explique dans cette partie. Il établie un lien entre l’alchimie et le théâtre du fait qu’ils sont tout deux des arts, en premier plan et autre chose, qu’il qualifie de « réalité dangereuse et typique », en second plan. Il parle de « Double » dans les deux cas. L’alchimie est l’art qui restera à jamais incomplet, malgré les livres, les symboles et toutes les recherches. Le théâtre doit lui être le double de cette réalité citée plus haut, et non une copie du quotidien du commun des mortels. Je trouve qu’il a d’une part raison, le théâtre est sans nul doute plus beau, plus intéressant, plus frappant ou plus choquant lorsqu’il parle d’une histoire montée de toutes pièces, sur des faits inexplicables et de longues aventures. Mais d’un autre côté, le théâtre doit, je pense, montrer ce que l’homme est et ce dont il est capable. Aussi, montrer un quotidien dans une pièce peut montrer et apprendre autant que des faits non réels, sur l’homme et ses sentiments. Parlons à présent de cette réalité, qu’il ne définit pas exactement. Elle contient des principes qui ne sont pas (ou ne doivent pas) être respectés. L’homme, d’après Artaud, n’a pas ou très peu d’influence sur elle. Sans cette réalité, le théâtre serait insipide, inutile, car seul l’homme en serait à sa source. Le théâtre déborderait alors de principes et serait ainsi « sensible et achevée », en d’autres termes sans âme. A mon avis, il a raison jusqu’à une certaine limite. Je m’explique : certes, un homme seul doit certainement manquer d’outils pour que la pièce qu’il écrit ou interprète soit brillante de perfection. Mais, ne croyant pas à de mystérieuses forces qui créeraient l’outil manquant, je pense que ce sont LES hommes qui apportent les touches manquantes. Chacun réfléchissant, tout les avis du monde sont ainsi connectés pour trouver un semblant de perfection. Les avis étant partagés, les cultures différentes, il est forcément compliqué d’arriver à une pièce qui plairait à chacun. Je pense par contre, que plus on a d’avis, plus notre création peut avoir de sens. Il fait ensuite une remarque à propos des livres alchimiques et des symboles qu’ils contiennent. Ces derniers sont « représentatifs », donc théâtral, par définition. Ce lien qui réunit ainsi nos deux arts est que les expériences alchimiques ne peuvent être réalisés avec, dit-il « des moyens purement humains », de même que le théâtre est infini, tant on n’en voit pas les limites, donc il est humainement impossible d’être réalisé en lui même. Ici, je pense comprendre son point de vue, peut- être existe-t-il, l’homme qui sait tout, connaît tout et est allé jusqu’au bout du théâtre. Mais il reste introuvable aujourd’hui. C’est une catégorie où l’on ne peut pas cesser d’apprendre, étant donné qu’il sort chaque jour de nouvelles pièces, de nouvelles méthodes, de nouveaux décors… Alors oui, les principes sont parfois les mêmes, mais, de culture en culture, de pays en pays et de civilisation en civilisation, le théâtre n’a pas cessé d’évoluer depuis sa création, en Grèce Antique, il me semble. Artaud parle alors de « réalité virtuelle » du théâtre et de « plan supposé et illusoire » de l’alchimie contenue dans les livres alchimiques. Ceux ci englobent donc, sans réelles intentions le théâtre et la science inexacte de l’alchimie. Les symboles, selon Artaud, seraient « des états philosophiques de la matière », et serviraient à modifier les molécules naturelles, à les purifier pour qu’elles deviennent de l’or. Le principe serait le même pour le théâtre, qui pourrait expliquer différents points philosophiquement. Notre théoricien précise par la suite qu’il ne s’agit bien sur pas du théâtre social ou d’actualité dont il nous parle, mais des idées du théâtre typique et primitif qui sont tombées dans l’oublie et n’évoquent rien aux gens. Il va s’étendre sur ce théâtre en ouvrant deux parties et en se posant la question des origines et de la raison d’être du théâtre. En premier lieu, il va nous parler de « l’extériorisation d’une sorte de drame essentiel. » Ce drame en lui même contiendra deux choses : les principes et par conséquent les conflits de ces mêmes principes. Cette force primitive ne doit passer que par le corps et non pas par « autres choses » que sont la musique, l’art, le son etc… En second lieu d’une création. Elle représente la difficulté de partir d’une idée et d’arriver à en faire quelque chose de beau, de grand et d’assez long pour former la future pièce se théâtre. Nous arrivons ensuite à un point où je suis en parfait accord avec Artaud, lorsqu’il explique que, je cite « là où règnent la simplicité et l’ordre, il ne puisse y avoir de théâtre ni de drame ». En effet, je pense que le simple fait de jouer, et d’interpréter un rôle ne peut pas être simple. Car on part dans uploads/Philosophie/ le-theatre-et-son-double.pdf
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- Publié le Aoû 08, 2022
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