L'influence des philosophes Il est convenu de dire que les philosophes du siècl

L'influence des philosophes Il est convenu de dire que les philosophes du siècle des Lumières ont alimenté les pensées du courant révolutionnaire. Ceci est exact, mais mérite des nuances. Jamais Voltaire, Montesquieu, Diderot, Rousseau et les autres n'ont pensé à un seul moment que la société française devait être réformée en profondeur au sens révolutionnaire, c'est-à- dire que la monarchie devait disparaître. Voltaire et Montesquieu étaient attachés au modèle de la monarchie parlementaire, venue d'Angleterre; Diderot tout en étant matérialiste, c'est-à-dire reniant l'existence de Dieu n'a vraiment remis en cause le principe de la monarchie; quant à Rousseau, il pense une société dans le Contrat social, qui n'exclut pas l'idée d'un gouvernant. Mais l'ensemble des œuvres du XVIIIème qui ont parcouru le siècle ont proposé une critique radicale des inégalités, des fanatismes, des injustices, et ont contribué intellectuellement au courant révolutionnaire. Robespierre a repris les valeurs de Rousseau, notamment le modèle de la Vertu, devenue véritable religion, pour secourir la Patrie. L'image de l'incorruptible s'appuie sur schémas, théoriques et simplifiés, des oeuvres de Rousseau. D'où les dérives sanguinaires de ce mouvement qui se voulait libérateur et pur, de façon abusive. Source : http://www.bibliolettres.com/w/pages/page.php?id_page=252 Définition du « Philosophe » à l’époque des lumières Etymologiquement le philosophe est celui qui aime (philo) la sagesse (sophia). Au XVIIIème siècle émerge un courant de contestation fondé sur l'observation du monde. Des hommes souhaitent améliorer le monde dans lequel ils vivent afin que leurs concitoyens vivent eux aussi dans de meilleures conditions. Le mot peut être pris dans son sens propre : le philosophe c'est celui qui « s'applique à l'étude des sciences et qui cherche à connaître les effets par leurs principes. » Son sens moral rappelle davantage l'étymologie citée ci-dessus : « On appelle philosophe un homme sage qui mène une vie tranquille et retirée de l'embarras des affaires. » Dans l'article « Philosophe » de l'Encyclopédie, Dumarsais y propose une définition du philosophe tel qu'il le voit au XVIIIème : Le philosophe est tout d'abord un homme qui aime vivre, à cela il ajoute sa liberté de penser. Nous sommes loin à cette époque de la vision du penseur enfermé dans son cabinet, qui commente le monde sans le connaître. Au contraire le philosophe aime la société, le genre humain. Il doit savoir se partager entre la retraite, nécessaire à l'élaboration d'une réflexion, et le commerce (au sens de la « conversation » au XVIIIème). Il fréquente les Salons, lieux d'échanges intellectuels, maîtrise l'art de parler en société, se plait parfois à séduire son auditoire par son Verbe. Il possède des qualités morales qui rappellent « l'honnête homme » du XVIIème : ses actions et ses réflexions sont toujours motivées par le bien d'autrui. « Honneur et probité » sont des valeurs morales qu'il place à un très haut degré. C'est l'homme du dialogue par excellence, de la tolérance. La Raison est son seul guide. C'est l'homme de la contestation, de la critique, « sage » car reposant sur la science des « faits ». Il se fait « l'apôtre d'une révolution pacifiste » car son seul but est d'atteindre le bonheur pour tous. C'est l'homme de la liberté, de la libération de l'homme. Une autre particularité du philosophe, selon Dumarsais, tient à la conception de sa morale : elle est laïque et non religieuse. Il agit au non de la société civile, qui a remplacé toute forme de divinité. Refusant l'obscurantisme de la superstition, entretenue par l'Eglise, du fanatisme, il s'éloigne de la religion. Marivaux, dans son « cabinet du philosophe » se pose en observateur du monde et aborde tous les sujets. Il donne un aperçu représentatif de la définition du « philosophe ». Les limites de cette définition Si l'on retrouve dans le portrait de Dumarsais des hommes comme Voltaire ou Diderot, il en est un qui ne remplit pas tous les critères. C'est « l'ennemi du genre humain », comme l'appellera Voltaire à la suite de son Discours sur l'inégalité parmi les hommes : Rousseau. Rousseau est, si l'on peut dire, une exception. Non qu'il ait au moins autant d'honneur ou de morale que ses condisciples, mais sa timidité maladive, son sentiment d'infériorité permanent, sa maladresse en société lui ont fait préférer la retraite, loin des obligations mondaines. Considéré comme un sauvage excentrique, il est mis au ban du « clan » des philosophes. Mais il n'en demeure pas moins que ses idées compteront énormément dans l'élaboration de l'esprit révolutionnaire. Du point de vue de la religion les philosophes diffèrent aussi entre eux : Voltaire est déiste, il croit en un "grand horloger" dans la Nature; Rousseau a une conscience religieuse qu'il fonde sur le cœur et non la raison, selon lui la conscience est un instinct divin aux intuitions infaillibles; Diderot, lui, est résolument athée. La définition de Dumarsais donne les grandes lignes de ce qu'est un philosophe, mais il ne faut pas se limiter à cela. Source : http://www.bibliolettres.com/w/pages/page.php?id_page=252, le 24.11/2014 à 22H 25 L'action philosophique Pour répondre à cette question, nous nous appuierons sur un texte du Marquis de Condorcet, publié après sa mort, en 1795 : l'Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain. Condorcet est un célèbre mathématicien et académicien de son temps, ami des philosophes, qui, pour avoir refusé de voter la mort de Louis XVI, fut emprisonné par Robespierre en mars 1794, et fut retrouvé mort le lendemain de son incarcération. Les trois idéaux des Lumières selon Condorcet sont : raison, tolérance, humanité. Les philosophes, selon lui, répondent à plusieurs missions : « répandre la vérité », « poursuivre les préjugés » et « détruire les erreurs populaires ». Il s'agit en effet d'instruire les hommes afin de prêcher la tolérance, de combattre les fanatismes qui se retournent souvent à cette époque contre les protestants, mais plus largement contre tout ce qui « autre ». La critique philosophique s'exerce contre le pouvoir politique tyrannique, ils luttent contre les despotes et les va-t-en-guerre, contre les lois inéquitables, les abus du fanatisme religieux, et toutes les formes de barbarie (la torture est dénoncée, par exemple, par Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique, article « torture »). Condorcet évoque les moyens utilisés par ces philosophes pour répandre leurs idées, et force est de constater que cela est périlleux. Souvent ces hommes risquent leur vie pour leurs idées. Condorcet parle, entre autres, des Encyclopédistes (Diderot, d'Alembert, le chevalier de Jaucourt, Montesquieu, Condillac, plus ponctuellement Rousseau et Voltaire, etc) qui ont dû lutter pour obtenir un privilège royal pour la publication de l'œuvre (le premier date de 1748), et qui ont subi des condamnations, des interdictions, des suspensions de publications, et ce jusqu'en 1772, date de la fin de l'entreprise. De fait les philosophes pratiquent toutes les formes littéraires : "la compilation la plus savante" (l'Encyclopédie), le « roman » (pensez aux contes philosophiques, aux œuvres romanesques de Diderot, Rousseau et Voltaire), le « pamphlet ». Il faudrait ajouter les essais, les dialogues, les lettres et autres dictionnaires philosophiques. Quand Condorcet souligne que les philosophes prenaient « tous les tons », et qu'ils caressaient « les préjugés avec adresse », on peut penser aux œuvres de : -Montesquieu : qui utilise le ton de la plaisanterie dans les Lettres Persanes, mais aussi un tom moraliste dans l'Esprit des Lois. -Marivaux : dramaturge de comédie sociale, l'Ile des esclaves, le jeu de l'amour et du hasard, mais aussi de romans à portée sociale et philosophique, la Vie de Marianne, le Paysan parvenu, qui lui ressemble tant. -Voltaire : qui varie tous les registres, l'ironie, le pathétique, le comique dans Candide, Zadig, son Dictionnaire philosophique. -Rousseau : qui se fait moraliste dans ses Discours, mais aussi dans les lettres de La Nouvelle Héloïse. -Beaumarchais : qui associe la plaisanterie au rire amère dans ses deux pièces les plus célèbres : le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro, de loin la pièce la plus insolente de l'auteur. Mais toujours les philosophes doivent avoir le soin de ménager "quelquefois les ennemis de la raison", car la censure rôde et attaquer frontalement son adversaire dessert l'entreprise juste que l'on s'est assignée. Source http://www.bibliolettres.com/w/pages/page.php?id_page=243, le 24/11/2014 à 22H30 Les philosophes des Lumières L'Europe connaît au XVIIIe siècle un renouveau intellectuel majeur. Pour les contemporains, la pensée des philosophes permet de sortir enfin des « ténèbres » de l'ignorance, d'où le nom de « philosophie des Lumières ». Qui sont ces penseurs ? Quelle a été leur influence politique ? I. La pensée des Lumières • Les philosophes des Lumières veulent étudier le monde concret et tout examiner à la lumière de la raison. Le maître mot de ces philosophes est « l'entendement », qui désigne la faculté de connaissance de l'homme. • Ce rationalisme les conduit à développer une pensée laïque. La plupart d'entre eux sont déistes, c'est-à-dire qu'ils croient en l'existence d'un dieu en dehors de toute religion et critiquent la superstition et l'intolérance religieuse. • La philosophie des Lumières s'intéresse à tous les domaines de la connaissance : elle uploads/Philosophie/ les-lumieres 1 .pdf

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