. THÈSE DE DOCTORAT de l’Université de recherche Paris Sciences et Lettres PSL

. THÈSE DE DOCTORAT de l’Université de recherche Paris Sciences et Lettres PSL Research University Préparée à l’Ecole des hautes études en sciences sociales Philosophie de l’africanité et africanité de la philosophie dans la « Revue philosophique de Kinshasa » et « Philosophia Africana » COMPOSITION DU JURY : Mme. NOM Prénom Etablissement, Rapporteur M. NOM Prénom Etablissement, Rapporteur M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury M. NOM Prénom Etablissement, Membre du jury Soutenue par Jean-Serge MASSAMBA-MAKOUMBOU le 11 décembre 2018 h Ecole doctorale n°286 SCIENCES, SAVOIRS, TECHNIQUES : HISTOIRE ET SOCIETES Spécialité HISTOIRE DES SCIENCES Dirigée par Prénom NOM h Dirigée par Rémy BAZENGUISSA- GANGA Valérie TESNIÈRE COMPOSITION DU JURY : Mme KRAL Françoise Université Paris-Nanterre, rapporteur M. KAVWAHIREHI Kasereka Université d'Ottawa, rapporteur Mme KISUKIDI YALA Nadia Université Paris VIII M. VATIN François Université Paris-Nanterre M. FEUERHAHN Wolf CNRS-CAK — 2 — « … Est-il aussitôt certain et évident que la vérité des Noirs américains est identiquement celle des Noirs d’Afrique, et qu’il y ait donc une unité philosophico-idéologique qui puisse se qualifier de “ vérité ” (ou philosophie) “ afro-américaine ” ? Ou pour tous les peuples qui se réclament de l’Islam, une vérité commune et une unique “ philosophie islamique ” ? Car peut-être n’est-il pas exclu qu’elle puisse assez gravement diverger, qu’il s’agisse du penjâbi de Lahore, à peu près complètement aryanisé, du Noir de Chicago converti récemment à la “ nation d’Islam ”, ou du guérillero palestinien ? “ Penser ” ici, c’est précisément peser ces opportunités, soupeser ces alternatives en politique responsable. Toutefois, l’existence même d’opportunités variées et d’alternatives diverses dans un dilemme théorique implique donc la certitude, à la limite d’une ou de plusieurs alternatives opposées : et c’est dire aussi bien d’actions antithétiques, de tendances distinctes et divergentes, de luttes intestines au cœur même de l’action. Nécessairement, en effet, l’évaluation des opportunités ne sera pas la même ici et là, tout au long de l’échelle pensante, pas plus qu’elle ne l’est exactement tout au long d’une seule ligne militante ! Non seulement donc la vérité n’est-elle plus le fait de personne en particulier (l’individuel comme sujet de la pensée étant ici d’ores et déjà disqualifié). Mais la vérité n’est jamais derrière celui qui pense comme un corps géant qui l’embrasse et le soutient, comme cette communauté vitale que peut-être il imagine déjà parce qu’il y projette ses espoirs. Au contraire est-elle en suspens devant lui, dans le vide, pour l’essentiel encore à inventer et à incarner presque tout entière. » Gilbert Varet, Racisme et philosophie. Essai sur une limite de la pensée, Paris, Éditions Denoël, Médiations Gonthier, 1973, p. 27. — 3 — R E M E R C I E M E N T S La conception et la rédaction d’une recherche doctorale appellent l’apport protéiforme de plusieurs personnes. Je tiens à exprimer ma chaleureuse gratitude à Rémy Bazenguissa-Ganga et Valérie Tesnière pour avoir accepté la direction de cette thèse. L’aboutissement de la démarche reste tributaire de leurs éclairages judicieux et de leur proposition d’outils méthodologiques qui en ont permis la réalisation. Je suis aussi reconnaissant envers Wolf Feuerhahn. Cette aventure intellectuelle paraît redevable de ses conseils. Elle porte des traces de son expertise dans le domaine de l’histoire des sciences. Je ne puis m’empêcher d’avoir, par ailleurs, une pensée spéciale à l’endroit du Père Hidulphe Bonazebi-Bilali, mon frère et ami, dont le soutien inconditionnel m’a grandement aidé pour mener ce projet à son terme. À un moment où tout inclinait vers le découragement, son intervention énergique a fait que cette thèse ne s’avère pas une simple vue de l’esprit. Qu’il me soit également permis de remercier vivement Mr l’abbé Libambu, Frédéric-Bienvenu Mabasi et Ignace Mvuezolo, enseignants à la Faculté de philosophie et des religions africaines de l’UCC pour leur contribution à cette étude et dont la critique et l’encouragement ont été d’une indéfectible constance tout au long de cette entreprise. La réalisation de la thèse a donné lieu à une enquête de terrain menée en Amérique à l’Université d’État de Ball. Je tiens à remercier Tristan Dutertre, pour sa précieuse aide dans l’organisation et la réussite de ce séjour américain. Je ne saurais, dans la même optique, omettre la Fondation de cette institution accadémique qui m’a généreusement accueilli à Muncie. Méritent aussi d’être cités, Sylvère Malonga, Marin Moukala et Nakenssa Koita pour leur hospitalité et leur mansuétude. Je ne suis pas prêt à oublier ce déplacement rocambolesque aux États-Unis où il m’a été donné de faire courageusement face à l’adversité liée aux aléas de la recherche. Plusieurs amis ont lu, en totalité ou en partie, une version liminaire du tapuscrit. À cet effet, je redis ma dette à l’égard de Nathalie Lisneuf et de Père Bernard Merlette qui, au-delà de leurs activités multiformes, n’ont ménagé aucun effort pour traquer les aspérités inhérentes à tout exercice d’écriture. Je tiens à notifier mes vifs remerciements à toutes les personnes, trop nombreuses pour être mentionnées ici, qui ont pris le temps de la discussion sur le sujet. Chacun de ces échanges m’ont concédé d’affiner les articulations de la thèse. Enfin, je dois une fière chandelle à Geneviève Oumba et Lucile-Michèle Gamba dont le réconfort et l’amitié attentive m’accompagnent toujours. — 4 — R É S U M É E T M O T S C L É S Résumé À l’image de maintes philosophies ethniques, l’émergence de la philosophie africaine reste tributaire de la définition par cette nouvelle discipline de son statut épistémologique. Tel ne semble pas le cas de la philosophie afro-américaine qui s’attèle, dans une optique problématologique, à aider les populations noires à assumer leur existence dans un contexte défavorable. Les deux démarches philosophiques se recoupent néanmoins autour de la mission assignée à toutes les adjectivations de la philosophie qui s’inscrivent nécessairement dans une histoire qui implique des enjeux disciplinaires, intellectuels, politiques et idéologiques. Nous sommes, en effet, en face de philosophies nées de la lutte en faveur de la réhabilitation de la figure de l’homme Noir minorisée par l’esclavage, la colonisation et le néo-colonialisme. Dans cette perspective, cette recherche s’interroge sur la philosophie de l’africanité et l’africanité des philosophies africaines. Elle porte la réflexion sur leur singularité africaine telle qu’elle se déchiffre dans la Revue philosophique Kinshasa et Philosophia Africana. Il s’agit, de manière concomitante, de répondre à la question de savoir comment ces philosophies essaient d’aider les Africains et les Afro-américains à penser une identité négro-africaine. Si la RPK appuie son acception de l’africanité sur un culturalisme anthropologique, la revue PA accorde son dévolu sur des aspects racialo-communautaristes. Dans les deux cas, la conceptualisation de l’identité africaine paraît assujettie aux invariants produits par la philosophie des Lumières qui s’articulent autour de la race, la géographie et la culture. Émerge néanmoins à l’actif de jeunes générations philosophiques non ethniques, une conception de la singularité africaine à l’aune d’un projet. Au-delà de leur positionnement disciplinaire divergent, les deux revues convergent vers la constitution d’une philosophie qui se déploie autour de trois tendances : la quête d’une philosophie idéologique, la promotion d’une philosophie politique et la recherche d’une philosophie prophétique. Mots clés Africanité, diaspora, philosophie, postcolonie, revue — 5 — A B S T R A C T A N D K E Y W O R D S Abstract Like many ethnic philosophies, the emergence of African philosophy remains dependent on the definition by this new discipline of its epistemological status. This does not seem to be the case of the Afro-American philosophy, which, from a problematological perspective, is trying to help black populations to assume their existence in a difficult context. The two philosophical approaches nevertheless overlap around the mission assigned to all the adjectivations of philosophy that are necessary in a history that involves disciplinary, intellectual, political and ideological issues. We are, indeed, in the face of philosophies born of the struggle for the rehabilitation of the figure of the black man under the influence of slavery, colonization and neo-colonialism. In this perspective, this research questions the philosophy of Africanity and the Africanity of African philosophies. It reflects on their African uniqueness as it is deciphered in the Kinshasa Philosophical Review and Philosophia Africana. Concomitantly, it is about answering the question of how these philosophies try to help Africans and African Americans to think about a Negro- African identity. If the RPK supports its acceptance of africanity on anthropological culturalism, the magazine PA sets its sights on racial-communitarian aspects. In both cases, the conceptualization of African identity seems to be subject to the invariants produced by Enlightenment philosophy, which revolve around race, geography and culture. Nevertheless emerges in the assets of young non-ethnic philosophical generations, a conception of African singularity in the light of a project. Beyond a divergent disciplinary positioning, the two journals converge towards the constitution of a philosophy that unfolds around three tendencies: the quest for an ideological uploads/Philosophie/ massamba-makoumbou-jean-these-2018.pdf

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