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- - Cours de Philosophie - - .Format texte PDF d’après le cours en vidéo portant le même nom. Platon : l’allégorie de la caverne, extrait de La République, Livre VII, 514b-517c. Ce texte, extrait du début du livre VII de La République de Platon, est couramment appelé l’allégorie de la caverne. Une « allégorie » est la représentation ou l’expression d’une idée par le développement d’une métaphore. Ce texte est donc un récit symbolique élaboré par Platon, afin de mieux faire comprendre sa pensée. Mais ce n’est pas seulement une pensée platonicienne parmi tant d’autres, qui nous est exposé ici. L’allégorie de la caverne est un texte essentiel dans lequel est condensé, sous forme d’images, presque toute la théorie philosophique de Platon. De ce fait, si on comprend bien l’allégorie de la caverne et ce qui y est dit de manière métaphorique, alors c’est presque toute la philosophie platonicienne qui est comprise. Plus précisément, dans ce texte, l’auteur aborde le thème de la vérité. Mais c’est ici la vérité au sens de réalité, par opposition à l’illusion, qui est traitée. A ce sujet, Platon soutient la thèse selon laquelle la vérité réside dans le monde intelligible, et plus particulièrement dans l’idée du bien, auquel il n’est possible d’accéder que progressivement. Afin d’expliquer clairement cette idée de Platon, nous étudierons tout d’abord ce que représente le monde de la caverne, puis la sortie progressive vers l’extérieur, et enfin il sera question du retour dans la caverne. 1ère partie : l’intérieur de la caverne ou le monde des illusions. (514b-516) La situation décrite par Platon au début du texte, c’est-à-dire l’état des prisonniers à l’intérieur de la caverne, est une métaphore pour décrire la condition et la vie des hommes en général : cf. « semblables à nous » 515a. Mais quelle est alors précisément la vie des prisonniers dans la caverne, et par là même celle des hommes d’un point de vue plus général ? Ils ne voient que les « ombres » des choses. Ce qui signifie, dans la métaphore platonicienne, qu’ils vivent dans l’illusion ; puisque ce qu’ils voient, ce qu’ils croient connaître, n’est en réalité que les « ombres » des choses : leurs apparences. Une illusion (de la pensée), en effet, est le fait d’avoir une fausse idée de quelque chose ou de quelqu’un, qui est d’ailleurs souvent plus positive que la réalité. La plupart du temps, nous sommes inconscients de la fausseté des illusions : nous les prenons pour des vérités, tout comme les prisonniers dans la caverne pensent que les « ombres » sont la vérité, la réalité des choses. Les prisonniers sont d’ailleurs incapables de croire ou de penser qu’il existe autre chose en dehors de la caverne et des ombres qu’ils voient, puisqu’ils ne connaissent que cela, étant donné qu’ils y sont depuis leur enfance : cf. « tout au long de leur vie » 515b. C’est exactement la même chose pour les hommes en général : ils ne voient, ne connaissent et ne croient pas autre chose que ce qu’on leur dit et ce qu’on leur fait voir depuis l’enfance. Les hommes, comme les prisonniers, vivent dans l’illusion, car ce qu’ils croient connaître, ne sont en réalité que les « ombres », c’est-à- dire les apparences, l’illusion des choses : cf. « de tels hommes considéreraient que le vrai n’est absolument rien d’autre que l’ensemble des ombres des objets fabriqués. » 515c. Cet état, dans lequel se trouve les prisonniers, apparaît pour Platon tel une maladie, puisqu’il nous dit : « Examine alors, dis-je […] si on les guérissait de leur égarement… » 515c. Ainsi cet état d’égarement qui n’est autre que l’état d’illusion des prisonniers, le fait d’ignorer ce qui est véritablement et réellement, est une maladie. Toutefois la guérison, le fait de sortir de la caverne et par là même de l’illusion, est une souffrance pour les prisonniers : cf. « à chacun de ses gestes il souffrirait… » 515d. Cette souffrance, c’est la difficulté à sortir des préjugés, des illusions, des idées reçues qui ont été élaborés depuis l’enfance. C’est la difficulté à regarder la réalité en face ! Il est difficile et douloureux en effet, pour suivre la métaphore, de regarder la lumière : la vérité/réalité, quand on sort de l’obscurité : l’illusion. Car alors, c’est tout ce à quoi on croyait, ce que l’on prenait pour vrai : notre réalité quotidienne, qui est remise en question. Et comme nous le dit Platon : on se sent alors « perdu » 515e. C’est pourquoi, de prime abord, les prisonniers ont tendance à considérer les ombres comme des objets plus réels que les véritables objets, car ils persistent à prendre pour vrai ce qu’ils avaient l’habitude de voir. De plus, on peut supposer que les prisonniers n’ont pas l’habitude d’avoir autant d’information sur les objets qu’ils voient ; puisque les vrais objets ont une couleur, une forme en 3 dimensions, un poids etc…Ce qui n’est pas le cas des simples ombres. Ainsi, tout cela les déstabilisent, car ils ont toujours vu et connu les ombres : ils ont donc du mal à remettre en question ce qu’ils ont toujours connu. 2nde partie : la montée progressive vers le monde extérieur ou l’accès à la vérité. (516a-516e) Le prisonnier est obligé de regarder progressivement ce qui se trouve à l’extérieur de la caverne, car dehors, il est ébloui par le soleil. Platon nous dit à ce sujet : « qu’il aurait besoin d’accoutumance pour voir les choses de là-haut. » 516a. Il est difficile en effet, comme nous l’avons dit précédemment, de regarder la vérité en face tout à coup. C’est pourquoi, le prisonnier regarde tout d’abord « les ombres », puis les reflets : cf. « sur les eaux, les images des hommes et celles des autres réalités qui s’y reflètent… » 516b, puis encore les objets eux- mêmes : cf. « ces réalités elles-mêmes » , ensuite « de nuit, les objets qui sont dans le ciel et le ciel lui-même » et enfin « le soleil […] lui-même »516b toujours. Une fois sorti de la caverne, le prisonnier ne peut pas immédiatement « contempler » le soleil : sa vision des choses se déroulent par étapes. Cette vision par étapes qui s’élabore de la caverne au monde extérieur, et par là même de l’ombre à lumière, est en fait une analogie, une métaphore du chemin que tout un chacun doit emprunter pour sortir de l’illusion et accéder à la vérité/réalité. Chemin, qui lui aussi, s’arpente nécessairement par étapes. Dans la théorie philosophique de Platon, en effet, chaque étape de la sortie de la caverne vers le monde extérieur ainsi que la vision progressive des choses qui s’y rattache, décrit les différentes étapes par lesquelles l’homme doit passer pour parvenir à la vérité. Pour Platon, le plus bas degré de connaissance de la vérité se situe à l’intérieur de la caverne : dans l’obscurité qui correspond au monde sensible, où règne l’ignorance et l’illusion. Tandis que le plus haut degré de connaissance de la vérité se situe à l’extérieur de la caverne : dans le monde intelligible, et plus particulièrement, dans la contemplation du soleil en lui-même et de sa lumière, qui correspondent à la vérité. Entre les deux, ce sont les différents modes de connaissance, ou vision des choses si l’on persiste dans la métaphore, qui sont les intermédiaires pour passer progressivement de l’un à l’autre. Mais pour plus de précision à ce sujet, il est nécessaire d’étudier en détail ce que l’on appelle la « ligne » de Platon : cf. vidéo. Ainsi lorsque le prisonnier, sorti de la caverne, a atteint le mode ultime de connaissance : la contemplation du soleil en lui-même, il a accès à l’idée du bien et par là-même à la vérité en soi, sans plus aucun intermédiaire entre elle et lui. Le prisonnier est alors non seulement parvenu à la vérité, mais il est également, de ce fait, devenu philosophe. Chez Platon, en effet, la vérité et la vraie connaissance vont nécessairement de pair avec la philosophie. 3ème partie : le retour dans la caverne ou le rôle du philosophe. (516b-517c) Le prisonnier, devenu alors philosophe, a comme subi une transformation : il a découvert un nouveau monde, celui en dehors de la caverne, et une nouvelle manière de voir les choses. C’est pourquoi, le prisonnier ne regrette en rien sa vie passée, celle qu’il connaissait avant son ascension et comme nous le dit Platon, il préfèrerait « subir tout au monde plutôt que de se fonder ainsi sur les apparences, et vivre de cette façon-là. » 516d. Après avoir vu la vérité en face, le prisonnier n’a aucune envie de retourner dans le monde des illusions. D’ailleurs s’il devait le faire, l’ancien prisonnier devenu philosophe, serait comme inadapté au monde de la caverne, parce que venant de la lumière : du monde réel et de la vérité, il n’est plus habitué à l’obscurité : au monde des illusions. uploads/Philosophie/ philo-platon-l-allegorie-de-la-caverne-la-republique-7-pages-53-ko.pdf

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