Université Paris I Sorbonne UFR 02 sciences économiques Mention Théories, Histo
Université Paris I Sorbonne UFR 02 sciences économiques Mention Théories, Histoire et Méthodes de l'Économie Master 2 Recherche Histoire de la Pensée Économique Année 2014/2015 Ricardo – Marx – Sraffa. Une critique de l'interprétation néo-ricardienne Sous la direction de M. Antoine REBEYROL Suivi scientifique assuré par M. Antoine REBEYROL et M. Carlo BENETTI Présenté et soutenu par Michael GAUL L'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne n'entend donner aucune approbation, ni désapprobation aux opinions émises dans ce mémoire ; elle doivent être considérées comme propres à leur auteur. Université Paris I Sorbonne UFR 02 sciences économiques Mention Théories, Histoire et Méthodes de l'Économie Master 2 Recherche Histoire de la Pensée Économique Année 2014/2015 Ricardo – Marx – Sraffa. Une critique de l'interprétation néo-ricardienne Sous la direction de M. Antoine REBEYROL Suivi scientifique assuré par M. Antoine REBEYROL et M. Carlo BENETTI Présenté et soutenu par Michael GAUL Je dédie ce mémoire à ceux que j'aime. Remerciements J'adresse mes remerciements à M. Antoine Rebeyrol et M. Carlo Benetti pour un encadrement excellent ; en particulier pour leur temps, leur intérêt, leurs suggestions d'amélioration et de réflexion ainsi que pour leur critique aidante. Ricardo – Marx – Sraffa. Une critique de l'interprétation néo-ricardienne Sommaire I Introduction : l'interprétation néo-ricardienne du nexus Ricardo-Marx-Sraffa La « corn-ratio theory of profits » de l'Essai sur les profits (1815).......................................3 Marx after Sraffa : la redondance de la théorie de la valeur-travail.......................................5 La redécouverte de la théorie classique par Sraffa en tant qu’approche purement physique.8 La vision néo-ricardienne du nexus Ricardo – Marx – Sraffa et de la théorie classique contemporaine......................................................................................................................11 II. Critique de l'interprétation néo-ricardienne sur la base d'une lecture de textes II.1 La théorie ricardienne de l' Essai à l' Absolute Value and Exchangeable Value II.1.1 Critique de l'interprétation « modèle-blé » de l'Essai Le taux de profit agricole.....................................................................................................18 a) L'effet réel....................................................................................................................18 b) L'effet prix...................................................................................................................19 Le taux de profit général......................................................................................................22 Critique de l'interprétation néo-ricardienne (I) : Rejet de la « corn-ratio theory of profits » en tant qu’interprétation de l'Essai.......................................................................................28 II.1.2 La mesure invariable de la valeur et la marchandise-étalon La transition de l'Essai au Principes....................................................................................30 Les deux causes des prix de production...............................................................................32 Les deux causes et la théorie de la répartition......................................................................34 L'élément de continuité : la théorie de la valeur-travail comme fondement de la théorie de la répartition................................................................................................35 L'élément de rupture : la deuxième cause et la recherche continue d'une mesure invariable de la valeur comme tentative de rétablissement de la théorie de valeur-travail...................38 Le noyau de la théorie ricardienne : l'approche dynamique de l'équilibre naturel...............41 Critique de l'interprétation néo-ricardienne (II) : la marchandise-étalon n'est pas la solution du problème de Ricardo.......................................................................................................43 II.2 La théorie marxienne comme défense de la théorie ricardienne à travers son développement II.2.1 Le projet d'une critique de l'économie politique II.2.2 La théorie de la plus-value relative L'interprétation marxienne de la théorie de profit des Principes.........................................51 La théorie de la plus-value relative comme généralisation de la théorie ricardienne..........55 II.2.3 La théorie de la plus-value absolue L'aspect sociophilosophique du problème de l'existence de la plus-value et le rôle de la distinction entre travail et valeur de la force de travail comme une défense de Ricardo.....57 L'aspect économique du problème de l'existence de la plus-value : « Explaining the existence of profit » (Steedman)...............................................................60 a) le rôle des coefficients techniques et des salaires réels comme une condition nécessaire du surplus.......................................................................................................62 b) La question de Marx : la forme économique spécifique du sur-travail.......................64 c) La condition suffisante de l'existence systématique du surtravail et du surproduit en tant qu’issues du système économique même.................................................................66 d) La journée normale de travail......................................................................................68 II.3 La théorie de Sraffa : production des marchandises par des marchandises à l'aide du travail II.3.1 Les normalisations des §§ 10 et 12 Les causes des prix de production........................................................................................71 Les systèmes d'équations I et II ...........................................................................................72 a) Le système d'équations I (« La production de subsistance »).....................................72 b) le système d'équations II (« La production avec surplus »)........................................73 c) Travail et salaire dans les équations I et II...................................................................74 Le système d'équations III....................................................................................................77 L'égalité x[I – A]p = xl et le problème de la dépendance de la relation entre taux de profit et taux de salaire à l'égard des prix.......................................................79 La dépendance des prix de la répartition et les conditions pour une mesure invariable de la valeur...............................................................................82 La marchandise-étalon.........................................................................................................85 II.3.2 L'argument fondé sur les manuscrits de Sraffa : l'abandon d'une approche exclusivement physique La position de Kurz..............................................................................................................90 La transition du système des équations I et II au système des équations III dans une perspective génétique............................................................................................93 La note Use of the notion of Surplus Value du 13 novembre 1940......................................94 Le taux maximum de profit et « l'hypothèse ».....................................................................97 La nécessité d'une représentation du travail et la nouvelle conception du salaire...............99 La marchandise-étalon.......................................................................................................103 III. Conclusion Histoires des idées : une interprétation alternative du nexus Ricardo-Marx-Sraffa....................104 La théorie marxienne comme développement immédiat de la théorie ricardienne............105 Sraffa comme rénovateur de l'économie politique classique en tant que telle...................109 La différence entre Ricardo et Marx d'une part, et Sraffa d'autre part...............................111 Niveau analytique : implication pour la théorie classique contemporaine..................................114 Références bibliographiques..................................................................................................117 I Introduction : l'interprétation néo-ricardienne du nexus Ricardo-Marx-Sraffa À l'origine, l'étude présente devait avoir un autre sujet : d'une première lecture des auteurs tels que Ian Steedman ou Heinz Kurz, auteurs qui sont nommés « néo-ricardiens » dans ce qui suit, découlait de manière quasi automatique l'idée d'une confrontation à la fois des interprétations respectives que font Marx et Sraffa de la théorie de Ricardo et de leurs propres théories dans la mesure où elles sont influencées par la théorie du grand classique anglais. Car ces auteurs, comme la plupart des marxistes d'ailleurs, considèrent que les théories de Marx et Sraffa – à savoir une approche en termes de valeurs-travail et une approche en termes de quantités physiques – sont en concurrence l'une avec l'autre, incompatibles et, en fin de compte, s'excluent mutuellement. Compte tenu, d'une part, du fait que Marx et l'historiographie marxiste apprécient la théorie ricardienne comme l'apogée de l'économie politique classique dont ils revendiquent la « Aufhebung » au triple sens de Hegel (conservation, destruction, dépassement) et compte tenu, d'autre part, du fait que les néo-ricardiens présentent, au contraire, l'ouvrage principal de Sraffa, Production des marchandises par des marchandises (PMM), comme un développement immédiat de la théorie de Ricardo, ledit sujet s’est présenté naturellement. Or, sur la base de nos études de textes de Ricardo, Marx et Sraffa, la question telle qu'elle a été posée initialement s’est avérée une fausse question. Puisque cette manière de poser la question n'a de sens que dans le cadre et sur la base de la vision néo-ricardienne du nexus Ricardo-Marx-Sraffa, la critique de la question s'est transformée en une critique de cette vision sous-jacente. Ainsi, le sujet de l'étude présente est la critique de l'interprétation néo-ricardienne des théories de Ricardo, Marx et Sraffa et de la relation entre ces théories. Outre l'intérêt évident au niveau de l'histoire de la pensée économique, une telle étude a un double intérêt : d'une part, la compréhension des grands classiques, de leurs différences et de leurs points communs forme ce qu'on entend par « théorie classique contemporaine » et influe pour cette raison sur la théorie économique même. D'autre part, l'interprétation néo-ricardienne est celle prédominante. Ceci vaut non seulement pour les historiens de la pensée économique et pour les chercheurs au sein de la théorie classique contemporaine, soit l'école post-sraffaienne, mais de façon générale. Un exemple récent est le livre de Steve Keen, L'Imposture économique. En présentant au lecteur les théories économiques non-néoclassiques, il reprend entièrement la position de Steedman : 1 « Steedman montre [...] qu'il ne faut pas ‹ transformer › les quantités physiques en valeurs et les valeurs en prix : il faut plutôt dériver les prix directement des données physiques. […] Steedman en concluait que, loin d'être déterminés par la valeur, les prix peuvent difficilement être dérivés de manière rigoureuse des valeurs. Au contraire, ils peuvent être obtenus directement à partir des données de la production physique et de la connaissance du salaire réel : les calculs de la valeur sont à la fois superflus et source d'erreur. […] Steedman expliquait en fait que Marx ne pouvait avoir raison en affirmant que le travail est la seule source de surplus. Nous ferions mieux d'oublier la question de la provenance du surplus, d'accepter tout simplement que ce surplus existe, et d'analyser le capitalisme à partir de ce présupposé. Les incohérences établies par Steedman sapent toute une série d'affirmations de Marx : le travail est la seule source de la valeur, la valeur est l'unique source des profits, et elle détermine le prix. »1 Cette étude est organisée comme suit : l’introduction résume l'interprétation néo-ricardienne. La partie principale présente la critique de cette interprétation sur la base d'une lecture de textes de Ricardo, Marx et Sraffa. Le point de repère de la critique est toujours la théorie dont l'interprétation est en question. L'objectif est de respecter les differentiae specificae des théories respectives : Dans un premier temps, nous traitons l'analyse ricardienne de l'Essai uploads/Philosophie/ ricardo-marx-sraffa-une-critique-de.pdf
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- Publié le Nov 10, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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