LACAN L’identification 1961-1962 2 Ce document de travail a pour sources princi

LACAN L’identification 1961-1962 2 Ce document de travail a pour sources principales : – L’identification, sur le site E.L.P. (sténotypie pdf). – L’identification, reprographie format « thèse », deux tomes. Le texte de ce séminaire nécessite l’installation de la police de caractères spécifique, dite « Lacan », disponible ici : http://fr.ffonts.net/LACAN.font.download (placer le fichier Lacan.ttf dans le répertoire c:\windows\fonts) Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. Les schémas sont refaits. N.B. Ce qui s’inscrit entre crochets droits [ ] n’est pas de Jacques LACAN. (Contact) TABLE DES SÉANCES Leçon 1 15 novembre 1961 Leçon 2 22 novembre 1961 Leçon 3 29 novembre 1961 Leçon 4 06 décembre 1961 Leçon 5 13 décembre 1961 Leçon 6 20 décembre 1961 Leçon 7 10 janvier 1962 Leçon 8 17 janvier 1962 Leçon 9 24 janvier 1962 Leçon 10 21 février 1962 Leçon 11 28 février 1962 Leçon 12 07 mars 1962 Leçon 13 14 mars 1962 Leçon 14 21 mars 1962 Leçon 15 28 mars 1962 Leçon 16 04 avril 1962 Leçon 17 11 avril 1962 Leçon 18 02 mai 1962 Leçon 19 09 mai 1962 Leçon 20 16 mai 1962 Leçon 21 23 mai 1962 Leçon 22 30 mai 1962 Leçon 23 06 juin 1962 Leçon 24 13 juin 1962 Leçon 25 20 juin 1962 Leçon 26 27 juin 1962 3 15 Novembre 1961 Table des séances L’identification, tel est cette année mon titre et mon sujet. C’est un bon titre, mais pas un sujet commode. Je ne pense pas que vous ayez l’idée que ce soit une opération ou un processus très facile à concevoir. S’il est facile à constater, il serait peut-être néanmoins préférable, pour le bien constater, que nous fassions un petit effort pour le concevoir. Il est sûr que nous en avons rencontré assez d’effets pour nous en tenir au sommaire - je veux dire à des choses qui sont sensibles même à notre expérience interne - pour que vous ayez un certain sentiment de ce que c’est. Cet effort de concevoir vous paraîtra – du moins cette année, c’est-à-dire une année qui n’est pas la première de notre enseignement – sans aucun doute, par les lieux, les problèmes, auxquels cet effort nous conduira, après coup justifié. Nous allons faire aujourd’hui un tout premier petit pas dans ce sens. Je vous demande pardon : cela va peut-être nous mener à faire ces efforts que l’on appelle à proprement parler de pensée. Cela ne nous arrivera pas souvent, à nous pas plus qu’aux autres. L’identification, si nous la prenons pour titre, pour thème de notre propos, il convient que nous en parlions autrement que sous la forme, on peut dire mythique, sous laquelle je l’ai quittée l’année dernière. [séance du 21-06-1961] Il y avait quelque chose de cet ordre - de l’ordre de l’identification, éminemment - qui était intéressé, vous vous souvenez, dans ce point où j’ai laissé mon propos l’année dernière, à savoir au niveau où, si je puis dire, « la nappe humide » à laquelle vous vous représentez les effets narcissiques qui cernent ce roc, ce qui restait émergé dans mon schéma : Ce roc auto-érotique dont le phallus symbolise l’émergence : île en somme battue par l’écume d’APHRODITE, fausse île d’ailleurs, puisque aussi bien, comme celle où figure le Protée de CLAUDEL, c’est une île sans amarre, une île qui s’en va à la dérive. Vous savez ce que c’est que le Protée de CLAUDEL : c’est la tentative de compléter l’Orestie 1 par la farce bouffonne qui, dans la tragédie grecque, obligatoirement la complète, et dont il ne nous reste dans toute la littérature que deux épaves de SOPHOCLE, et un Héraclès d’EURIPIDE, si mon souvenir est bon. Ce n’est pas sans intention que j’évoque cette référence à propos de cette façon dont, l’année dernière, mon discours sur le transfert se terminait sur cette image de l’identification. J’ai eu beau faire, je ne pouvais que faire du « Beau » pour marquer la barrière où le transfert trouve sa limite et son pivot. Sans aucun doute, ce n’était pas là la beauté dont je vous ai appris qu’elle est la limite du tragique, qu’elle est le point où la Chose insaisissable nous verse son euthanasie. Je n’embellis rien, quoiqu’on imagine à entendre quelquefois sur ce que j’enseigne quelques rumeurs : je ne vous fais pas la partie trop belle. Ils le savent, ceux qui ont autrefois écouté mon séminaire sur l’Éthique [1959-60], celui où j’ai exactement abordé la fonction de cette barrière de la beauté sous la forme de l’agonie qu’exige de nous la Chose pour qu’on la joigne. Voilà donc où se terminait Le Transfert l’année dernière. Je vous l’ai indiqué - tous ceux qui assistaient aux Journées provinciales d’octobre [1961] - je vous ai pointé, sans pouvoir vous dire plus, que c’était là une référence cachée dans un comique qui est le point au-delà duquel je ne pouvais pousser plus loin ce que je visais dans une certaine expérience. Indication, si je puis dire, qui est à retrouver dans le sens caché de ce qu’on pourrait appeler les cryptogrammes de ce séminaire - et dont après tout je ne désespère pas qu’un commentaire un jour le dégage et le mette en évidence, puisqu’aussi bien il m’est arrivé d’avoir ce témoignage, qui en cet endroit est bon espoir, c’est que le séminaire de l’année avant dernière, celui sur L’Éthique, a été effectivement repris - et aux dires de ceux qui ont pu en lire le travail, avec un plein succès - par quelqu’un qui s’est donné la peine de le relire pour en résumer les éléments, nommément M. SAFOUAN2, et j’espère que peut-être ces choses pourront être mises assez vite à votre portée pour que puisse s’y enchaîner ce que je vais vous apporter cette année, d’une année sautant sur la deuxième après elle. 1 Paul Claudel : Protée, Gallimard, Pléiade, 1956, p.307. Eschyle : L'Orestie, Agamemnon - Les Choéphores - Les Euménides. 2 M. Safouan : notes du séminaire L’éthique, Bulletin de la Convention Psychanalytique, n°10 Déc.86 et n°12 Mars 87. 4 Ceci peut vous sembler poser question, voire être regrettable comme retard : cela n’est pas tout à fait fondé pourtant, et vous verrez que si vous reprenez la suite de mes séminaires depuis l’année 1953... – le premier sur Les Écrits techniques, – celui qui a suivi sur Le moi, la technique et la théorie, freudiennes et psychanalytiques, – le troisième sur Les Structures freudiennes de la psychose, – le quatrième sur La Relation d’objet, – le cinquième sur Les Formations de l’inconscient, – le sixième sur Le Désir et son interprétation, – puis L’Éthique, – Le Transfert, – L’Identification auquel nous arrivons, en voici neuf, ...vous pourrez facilement y retrouver une alternance, une pulsation. Vous verrez que de deux en deux, domine alternativement la thématique du sujet et celle du signifiant, ce qui - étant donné que c’est par le signifiant, par l’élaboration de la fonction du symbolique que nous avons commencé - nous fait retomber cette année aussi sur le signifiant, puisque nous sommes en chiffre impair. Encore que ce dont il s’agit doive être proprement dans l’identification le rapport du sujet au signifiant. Cette identification donc, dont nous proposons de tenter de donner cette année une notion adéquate, sans doute l’analyse l’a rendue pour nous assez triviale, comme quelqu’un, qui m’est assez proche et m’entend fort bien, m’a dit : « Voici donc cette année ce que tu prends, l’identification - Et ceci avec une moue - l’explication à tout faire ! » Laissant percer du même coup quelque déception concernant en somme le fait que, de moi, on s’attendait plutôt à autre chose. Que cette personne se détrompe ! Son attente en effet - de me voir échapper au thème, si je puis dire - sera déçue, car j’espère bien le traiter, et j’espère aussi que sera dissoute la fatigue que ce thème lui suggère à l’avance. Je parlerai bien de l’identification même. Pour tout de suite préciser ce que j’entends par là, je dirai que quand on parle d’identification, ce à quoi on pense d’abord, c’est à l’autre à qui on s’identifie, et que la porte m’est facilement ouverte pour mettre l’accent, pour insister sur cette différence de l’autre à l’Autre, du petit autre au grand Autre, qui est un thème auquel je puis bien dire que vous êtes d’ores et déjà familiarisés. Ce n’est pas pourtant par ce biais que j’entends commencer. Je vais plutôt mettre l’accent sur ce qui dans l’identification se pose tout de suite comme « faire identique » [idem facere], comme fondé dans la notion du « même », et même du même au même, avec tout ce que ceci soulève de difficultés. Vous n’êtes pas sans savoir, même sans pouvoir, assez vite repérer quelles difficultés depuis toujours pour la pensée nous offre ceci : A est A. Si l’A est tant A que ça, qu’il y reste ! Pourquoi le séparer de lui-même pour si vite le uploads/Philosophie/ s9-l-x27-identification.pdf

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