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Proposé par SOUAÏBOU BABA Enseignant-chercheur en Philosophie 653916797/697584571 souaiboubaba9@gmail.com Page 1 sur 9 ELEMENTS DE METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE DE TEXTE PHILOSOPHIQUE Le commentaire philosophique a ses spécificités qui le singularisent et le différencient du commentaire littéraire. Il n’est certes pas un exercice nouveau car, dans les autres disciplines, il arrive la plupart du temps qu’un texte puisse être soumis en vue d’un commentaire. Le commentaire philosophique a pour objectif d’amener l’élève à développer un jugement personnel sur la thèse de l’auteur. Il ne s’agit pas de la thèse de l’auteur dans l’ensemble de son œuvre mais dans le cas précis de l’extrait du texte qui est proposé. Le commentaire philosophique comporte trois parties : une introduction, un développement et une conclusion. Chacune de ces parties comportent des particularités qu’il convient de maîtriser. I. L’INTRODUCTION Elle comporte un certain nombre de parties qui sont : - la situation du texte - la formulation du thème et du problème philosophique du texte - la formulation de la thèse de l’auteur - la problématisation de la thèse de l’auteur Il s’agit de rappeler le titre de l’œuvre et le nom de l’auteur dans la situation du texte. On peut également faire figurer les circonstances où le contexte de rédaction de l’œuvre. La formulation du thème consiste à faire inscrire le texte dans une notion relative la plupart du temps au programme. Après la formulation du thème, le problème philosophique doit pouvoir s’inscrire au sein même du temps, d’où l’importance du thème. Le problème philosophique se présente sous la forme d’une question. A cette question, l’auteur apporte une réponse qui constitue sa thèse, il parait donc logique que la thèse de l’auteur soit en adéquation avec le problème posé. Enfin, l’introduction s’achève par une problématisation de la thèse de l’auteur. Il s’agit de questionner la thèse en vue de déceler des limites à celle-ci, la problématique est donc un ensemble de questions (deux, trois au plus), cet ensemble annonce déjà la réfutation que l’on pourrait développer vis-à-vis de la thèse de l’auteur. Proposé par SOUAÏBOU BABA Enseignant-chercheur en Philosophie 653916797/697584571 souaiboubaba9@gmail.com Page 2 sur 9 Avertissement : L’introduction n’est pas le lieu indiqué pour présenter l’œuvre ou la position de l’auteur dans son ensemble. Dans cette perspective, l’introduction doit être brève et susciter la curiosité du correcteur. II. LE DEVELOPPEMENT Le développement commence par un préambule de deux phrases au plus, qui annonce les articulations logiques du texte. Il faut dire ici ce qu’on doit développer dans l’explication analytique. Le développement comporte trois parties : l’explication analytique, la réfutation et la réinterprétation. a) L’explication analytique Il s’agit de déterminer les idées principales et les idées secondaires du texte. Chaque articulation du texte développe une idée avec des arguments pour la défendre. Chaque texte comporte deux à trois articulations. L’explication analytique consiste à repérer les concepts qui permettront de présenter les grandes idées de l’auteur dans le texte. Il s’agit de présenter comment l’auteur procède pour résoudre le problème du texte. b) La réfutation Il est question ici de ressortir les perspectives ignorées par l’analyse de l’auteur. Il ne s’agit pas de démontrer que l’auteur a tort, mais de présenter les autres orientations, les réflexions et les analyses concernant le thème et le problème développé dont l’auteur a volontairement ou involontairement omis de ressortir dans le texte. Il y a une double réfutation : - La réfutation interne. Elle se fait quand l’élève traque les incohérences internes du texte, les contradictions ou les arguments spécieux de l’auteur. - La réfutation externe qui a lieu quand l’élève montre les limites du texte en se servant des idées d’autres auteurs. c) Réinterprétation C’est la partie essentielle du commentaire philosophique de texte. Tout le travail de la partie analytique a pour objectif de donner l’intérêt philosophique ou les enseignements et renseignements ou l’importance de la réflexion de l’auteur dans le texte. Avertissement : Pour expliquer un texte philosophique, l’élève doit éviter : - la récitation de tout ce qu’il sait sur l’auteur. Une telle récitation, lorsqu’elle est faite, oblige le candidat à sortir du texte pour aller discourir inutilement sur d’autres idées. Proposé par SOUAÏBOU BABA Enseignant-chercheur en Philosophie 653916797/697584571 souaiboubaba9@gmail.com Page 3 sur 9 - la paraphrase qui consiste à dire en des termes maladroits ce que l’auteur a bien dit dans son texte. Expliquer, ce n’est pas reprendre en d’autres termes ce qui a été bien dit, c’est rendre compréhensible le message de l’auteur, c’est dévoiler le sens profond de ses propos. Conseil : Pour réussir l’explication analytique du texte, l’élève doit concevoir au brouillon le plan de son explication. Il lui est recommandé de se mettre dans la peau de l’auteur. Son souci doit être de ressortir le contenu objectif du texte. C’est le texte à étudier qui lui donne ce contenu ainsi que le plan de l’explication. Muni de son stylo, il écrira sur son brouillon : le thème du texte, le problème philosophique et la thèse de l’auteur. Cette thèse de l’auteur se développe à travers des idées secondaires. Ces idées secondaires sont les éléments du plan de l’explication analytique. Si donc un texte a trois idées secondaires, le plan de l’explication aura aussi trois parties III. LA CONCLUSION La conclusion d’un commentaire philosophique fait le bilan du travail. Il consiste en : - Un rappel du problème auquel le texte a tenté de répondre. - Un rappel de la réponse et de l’objection faite à cette réponse. - L’indication des raisons pour lesquelles le texte conserve un intérêt philosophique par- delà les objections formulées dans la partie critique. Proposé par SOUAÏBOU BABA Enseignant-chercheur en Philosophie 653916797/697584571 souaiboubaba9@gmail.com Page 4 sur 9 IV- EXERCICES PRATIQUES TEXTE 1 : Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant à partir de son étude ordonnée. « Nul en effet ne sait ce qu’est la mort, ni si par hasard elle n’est pas pour l’homme le plus grand des biens ; mais on la redoute comme si on sait pertinemment qu’elle est le plus grand des maux. Comment ne pas voir là cette ignorance qu’il faut stigmatiser, celle qui consiste à croire qu’on sait ce qu’on ne sait pas ? En ce qui me concerne, Messieurs, voici ce en quoi je me distingue sur ce point de la plupart des autres hommes : si je devais me prétendre plus savant qu’un autre en quelque chose, ce serait en ceci que, n’en sachant pas assez sur ce qui advient dans l’Hadès, j’ai bien conscience aussi de ne pas le savoir. Mais commettre une injustice et désobéir à un meilleur que soi, dieu ou homme, cela je sais que c’est mauvais et honteux. Jamais donc je ne redouterai ni ne fuirai ce qui, sait-on jamais, est peut-être un bien, avant un mal dont je sais qu’il est un mal. » Platon, Apologie de Socrate, Hatier 1993, P. 64. (INTRODUCTION) L’existence humaine est encadrée par deux évènements majeurs : la naissance et la mort. Cette finitude temporelle qui caractérise toute vie à susciter la réflexion de Socrate dans cet extrait de texte qui est tiré de l’œuvre éponyme L’apologie de Socrate de Platon. La question de la mort préoccupe au premier chef Socrate qui vient d’être condamné à la peine capitale par un tribunal d’Athènes. Quelle attitude doit-on tenir face à la mort ? Selon Socrate l’homme ne devrait pas craindre la mort car elle demeure un mystère qui échappe à la raison. On ne saurait donc la qualifier apodictiquement de bonne ou de mauvaise. Peut-on réellement être indifférent et serein face à la mort au regard de la réalité empirique ? (EXPLICATION ANALYTIQUE) Socrate qui prône une certaine sérénité face à la mort articule sa thèse en trois moments. D’une part, il commence par dénoncer l’attitude commune que l’on adopte quasi naturellement face à la mort. En effet, la mort est perçue comme un mal ; pour Socrate, cette conception péjorative de la mort est irrationnelle car elle ne se fonde sur aucun arguments raisonnable : « nul en effet ne sait ce qu’est la mort ». Cette méconnaissance de la mort, de l’au- delà de celle-ci est une preuve du caractère non justifié de la crainte que l’on adopte face à cet Proposé par SOUAÏBOU BABA Enseignant-chercheur en Philosophie 653916797/697584571 souaiboubaba9@gmail.com Page 5 sur 9 évènement. Les hommes ne savent rien de la mort mais paradoxalement il la redoute comme le plus grande des maux. Après avoir fustigé cette attitude irrationnelle, Socrate entreprend de présenter son attitude spécifiquement philosophique face à la mort. L’attitude du philosophe est en rupture avec l’attitude commune car elle se fonde sur une certaine humilité. Socrate se distingue de la plupart des hommes. Il avoue son ignorance face à la mort : « N’en sachant pas assez sur ce qui advient dans l’Hadès, j’ai bien conscience aussi de ne pas le savoir » déclare-il. Cette attitude de Socrate montre la cohérence de sa pensée, en effet, l’un des fils conducteur de celle-ci est : « je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais uploads/Philosophie/ souaibou-methodologie-du-commentaire-de-texte-philosophique 1 .pdf

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