« J’aurais voulu premièrement expliquer ce que c’est la philosophie… ce mot de
« J’aurais voulu premièrement expliquer ce que c’est la philosophie… ce mot de philosophie signifie l’étude de la sagesse. Et par la sagesse, on n’entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l’invention de tous les arts… J’aurais ensuite fait considérer l’utilité de cette philosophie et montré que, puis qu’elle s’étend à tout ce que l’esprit humain peut savoir, on doit croire que c’est elle seule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, et que chaque nation est d’autant plus civilisée que les hommes y philosophent mieux… C’est proprement avoir les yeux fermés sans tacher de les ouvrir que de vivre sans philosopher : et enfin cette étude plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n’est des yeux pour guider nos pas ». Descartes, Les Principes de la philosophie (1644), Bibliothèque de la Pléiade, Ed. Gallimard, 1970, pp. 558-559 Questions 1- Relevez la thèse du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- Quelle est l’utilité de la philosophie? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « La philosophie ne peut être rapprochée de la science, en ce sens qu’elle en formerait, soit le premier, soit le dernier échelon. C’est le produit d’une autre faculté de l’intelligence, qui, dans la sphère de son activité, s’exerce et se perfectionne suivant un mode qui lui est propre. C’est aussi quelque chose de moins impersonnel que la science. La science se transforme identiquement par l’enseignement oral et dans les livres ; elle devient le patrimoine commun de tous les esprits, et dépouille bientôt le cachet du génie qui l’a créée ou agrandie. Dans l’ordre des spéculations philosophiques, les développements de la pensée sont seulement suscités par la pensée d’autrui; ils conservent toujours un caractère de personnalité qui fait que chacun est obligé de se faire sa philosophie. La pensée philosophique est bien moins que la pensée poétique sous l’influence des formes du langage, mais elle en dépend encore, tandis que la science se transmet sans modifications aucune d’un idiome à l’autre. » Antoine Augustin Cournot Questions 1- Relevez la thèse du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- Pourquoi la philosophie ne peut être considérée comme une science? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « Le meilleur État (...) est celui où les hommes vivent dans la concorde et où la législation nationale est protégée contre toute atteinte. En effet, il est certain que les séditions, les guerres, l‘indifférence systématique ou les infractions effectives aux lois sont bien plus imputables aux défauts d’un État donné qu‘à la méchanceté des hommes. Car les hommes ne naissent point membres de la société, mais s’éduquent à ce rôle ; d'autre part, les sentiments humains naturels sont toujours les mêmes. Au cas donc où la méchanceté règnerait davantage et ou le nombre de fautes commises serait plus considérable dans une certaine nation que dans une autre, une conclusion évidente ressortirait d’une telle suite d‘événements : cette nation n‘aurait pas pris de dispositions suffisantes en vue de la concorde, et sa législation n'aurait pas été instituée dans un esprit suffisant de sagesse ». Baruch Spinoza, Traité de I'autorité politique, chap. V, s 2, 167. trad. M. Francès, in Œuvres complètes, Éd Gallimard. Questions 1- Relevez l’idée centrale du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- A quoi sert l’État ? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « L’Etat n’a jamais eu qu’un but : borner, lier, subordonner l’individu, l’assujettir à une quelconque généralité. Il ne dure qu’aussi longtemps que l’individu n’est pas tout dans tout, il n’est que la marque évidente de l’l’étroitesse de mon moi, ma limitation et ma servitude. Jamais un Etat n’a pour but de permettre l’activité libre de chaque individu, mais toujours une activité liée à ses buts. Aucune œuvre commune ne peut naître de lui : de même qu’un tissu n’est pas le travail commun des différentes pièces d’une machine, mais plutôt le travail de la machine entière en tant qu’unité, un travail de machine, c’est de la même manière la machine de I’Etat qui fait tout, puisqu’elle met en mouvement les rouages des esprits individuels, dont aucun n’obéit à sa propre impulsion. L’État cherche à entraver toute activité libre par sa censure, sa surveillance, sa police et il tient pour son devoir cette répression, qui est en vérité ce que lui dicte l’instinct de conservation. L’Etat veut faire quelque chose des hommes, aussi n’y a-t-il en son sein que des hommes fabriqués ; quiconque veut être lui-même est son ennemi et « n’est rien », ce qui signifie qu’il ne l’emploie pas, ne lui confie aucune position, aucun poste, aucun métier, etc. ». Max STIRNER, L’Unique et sa propriété, 1844, Ed. L’Age d’Homme, trad. P. Gallissaire et A. Sauge, 1972 Questions 1- Relevez l’idée centrale du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- Quelle est la fonction de l’État? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « L’homme doit de bonne heure être habitué à se soumettre aux prescriptions de la raison. Si en jeunesse on laisse l’homme n’en faire qu’à sa volonté et que rien ne lui est opposé, il conserve durant sa vie entière une certaine sauvagerie. Et il ne sert rien à certains d’être en leur jeunesse protégés par une excessive tendresse naturelle, car plus tard ils n’en rencontreront que plus de résistances et ils subiront des échecs dès qu’ils s’engageront dans les affaires du monde. C’est une faute habituelle dans l’éducation des princes que de ne jamais leur opposer dans leur jeunesse une véritable résistance, parce qu’ils sont destinés à régner. Chez l’homme, en raison de son penchant pour la liberté, il est nécessaire de polir sa rudesse ; en revanche, chez l’animal cela n’est pas nécessaire en raison de l’instinct ». Emmanuel KANT Questions 1- Relevez l’idée générale du texte. 2- Identifiez les articulations logiques du texte. 3- Quelle est la fonction de l’éducation ? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « La philosophie ne peut être rapprochée de la science, en ce sens qu’elle en formerait, soit le premier, soit le dernier échelon. C’est le produit d’une autre faculté de l’intelligence, qui, dans la sphère de son activité, s’exerce et se perfectionne suivant un mode qui lui est propre. C’est aussi quelque chose de moins impersonnel que la science. La science se transforme identiquement par l’enseignement oral et dans les livres ; elle devient le patrimoine commun de tous les esprits, et dépouille bientôt le cachet du génie qui l’a créée ou agrandie. Dans l’ordre des spéculations philosophiques, les développements de la pensée sont seulement suscités par la pensée d’autrui; ils conservent toujours un caractère de personnalité qui fait que chacun est obligé de se faire sa philosophie. La pensée philosophique est bien moins que la pensée poétique sous l’influence des formes du langage, mais elle en dépend encore, tandis que la science se transmet sans modifications aucune d’un idiome à l’autre. » Antoine Augustin Cournot Questions 1- Relevez la thèse du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- Pourquoi la philosophie ne peut être considérée comme une science? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « La liberté politique ne consiste point à faire ce que l’on veut. Dans un État, c’est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut considérer qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir et à n’ être point contraint de faire ce que l’on doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l’esprit ce que c’est que l’indépendance, et ce que c’est la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent: et, si un Citoyen pouvait faire ce qu’elles défendent, il n’aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir ». Montesquieu, De l’esprit des lois Questions 1- Relevez l’idée centrale du texte. 2- Identifiez les étapes de l’argumentation du texte. 3- Comment comprendre les rapports qu’entretiennent les citoyens avec les lois ? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « L’état sauvage est l’indépendance envers les lois. La discipline soumet l’homme aux lois de l’humanité et commence à lui faire sentir la contrainte des lois. Mais cela doit avoir lieu de bonne heure. C’est par exemple que l’on envoie tout d’abord les enfants à l’école non dans l’intention qu’ils y apprennent quelque chose, mais afin qu’ils s’habituent à demeurer tranquillement assis et à observer ponctuellement ce qu’on leur ordonne, en sorte que par la suite ils puissent ne pas mettre réellement et sur-le-champ leurs idées à exécution ». Emmanuel KANT Questions 1- Relevez l’idée générale du texte. 2- Identifiez les articulations logiques du texte. 3- Pourquoi l’homme doit se soumettre aux lois de l’humanité ? 4- Déterminez l’intérêt philosophique de ce texte. « L’homme est un animal qui, lorsqu’il vit parmi uploads/Philosophie/ textes-examens-2021.pdf
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- Publié le Oct 29, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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