Méthodologie de recherche Pr. Gourch A. UNIVERSITE HASSAN II DE CASABLANCA FACU

Méthodologie de recherche Pr. Gourch A. UNIVERSITE HASSAN II DE CASABLANCA FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES DE AIN SEBAA LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES Pr. A. GOURCH 2 Introduction La science enseignée se présente comme un ensemble cohérent de résultats voir même comme un ensemble de certitudes définitives. On ne voit donc pas l’utilité d’une réflexion sur la science. Dans la réalité, la science fait l’objet de décisions de débats entre les savants. Pour ces derniers, il n’existe pas de théories dont les principes sont parfaitement absolus ; il n’y a pas de théories dont les résultats sont acceptés par tous. D’où la nécessité d’une réflexion épistémologique. Ceci fait appel à deux précisions :  L’étude critique ne veut pas dire dénigrer la science (dire du mal sur la science), mais cette étude veut dire réfléchir sur la manière dont le savant construit ses théories, élabore ses concepts et choisi ses méthodes ;  La réflexion épistémologique concerne obligatoirement le choix des méthodes utilisées. Lorsqu’on aborde les problèmes de méthode, la question qui se pose au savant et qui détermine son choix de méthode est « peut-on accéder à la connaissance ? et comment y accéder ? ». On voit donc, que derrière tout travail scientifique, le savant adopte (de manière explicite ou implicite) une attitude philosophique pour accéder à la connaissance. Certains savants privilégient le rôle de la raison. D’où l’intérêt, avant d’étudier les différentes méthodes, de s’interroger sur les soubassements philosophiques des différentes méthodes utilisées. 3 Chapitre 1 : La délimitation du champ scientifique I. Quelques réflexions épistémologiques Le terme épistémologie est formé du mot « épistémè » qui signifie science et du suffixe « logie » (logos en grec) signifiant « étude critique de la théorie. L’épistémologie ou la théorie de la connaissance est relative à la capacité de l’homme à connaître la réalité, à connaître les sources et les méthodes ainsi que les formes de la connaissance ». Pour les anglais, le terme épistémologie est synonyme au terme « théorie de la connaissance ». Pour la conception française, le mots épistémologie n’a été utilisé qu’en 1906 et exprime « philosophie des sciences ». En France, la tendance dominante a été basée sur la distinction entre le terme épistémologie entendu comme la philosophie des sciences et la théorie de la connaissance. L’objet principal de la philosophie des sciences consiste à répondre à la principale question suivante : Quand la connaissance théorique devient-elle une science ? L’épistémologie selon Jean PIAGET, se définie dans une première approximation comme l’étude de la constitution des connaissances valables. Le terme constitution recouvre à la fois les conditions d’accession et les conditions proprement constitutives. PIAGET définie l’épistémologie comme l’étude du passage des états de moindre connaissance aux états de connaissance plus poussée. Selon André LALANDE l’épistémologie est l’étude critique des principes des hypothèses et des résultats des différentes sciences. Cette étude vise à déterminer l’origine logique, la valeur et la portée objective des sciences. Or théorie de la connaissance, philosophie des sciences et épistémologie sont souvent des termes employés les uns pour les autres, il s’agit donc de préciser leur signification. 4 Selon Michel FICHANT l’épistémologie peut être définie comme la théorie de la production spécifique des concepts et de la formation des théories de chaque science. Il en résulte que l’épistémologie économique est la théorie de la production des concepts économiques. L’épistémologie diffère aussi de la gnoséologie qui est une discipline qui traite les problèmes de la connaissance et les relations entre le sujet et l’objet. En résumé : on peut dire que l’épistémologie est cette branche de la philosophie qui s’interroge sur ce que l’on appel le savoir particulier ou scientifique. De ce point de vu l’épistémologie s’intéresse au mode de constitution du savoir dans les sciences. Elle s’interroge sur la manière dont les concepts et les théories sont constitués. Certes, l’épistémologie se rapproche de l’histoire des sciences, mais son objet ne consiste pas à faire la chronique des grandes découvertes scientifiques. Son objet vise plutôt à analyser comment on passe d’un état de moindre connaissance à un état de connaissance supérieure. La deuxième question qui se pose est de savoir : est-ce que l’épistémologie et la méthodologie sont deux disciplines distinctes ou au contraire, la méthodologie est l’un des éléments de l’épistémologie ? Pour Mark BLAUG, le mot méthodologie désigne une analyse des concepts des théories et des principes de base d’une discipline. Pour lui, la méthodologie de l’économie est tout simplement la philosophie des sciences appliquées à l’économie. Il est difficile de se livrer à une étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des différentes sciences sans s’interroger en même temps sur la manière et la valeur des procédés par lesquels se construisent les sciences. Jean PIAGET remarque, avec raison, que la réflexion épistémologique prend toujours naissance à propos des crises de telle ou telle science. En effet, ces crises résultent des lacunes des méthodes antérieures et peuvent être surmontées 5 grâce à l’intervention de nouvelles méthodes. C’est pour cette raison que PIAGET intègre l’analyse des méthodes scientifiques dans l’épistémologie. II- Définition et caractéristiques de la science La science est « l’ensemble des connaissances humaines organisées sur la nature, la société ou la pensée. Ces connaissances sont acquises par la découverte des lois objectives des phénomènes observables et leur explication en utilisant la méthode générale de la recherche scientifique ». Mais, lorsqu’on prend on considération une seule branche des sciences, le terme science désigne « l’ensemble organisé de connaissances relatives à une certaine catégorie de faits ou de phénomènes ». La connaissance scientifique La science commence par l’observation, celle-ci doit être sans préjugé et doit rendre compte de la chose observée. Le scientifique ou le chercheur surveille le phénomène et enregistre son état sans qu’il lui fasse subir aucun changement ou modification. Qu’est qu’une méthode ? On entend par méthode dans toutes les branches de la connaissance humaine, les démarches suivies par la raison dans l’étude d’un certain objet afin a’arriver à une loi générale. Il s’agit donc d’organiser les idées pour découvrir une vérité inconnue ou pour prouver la validité d’une idée connue. La méthode est donc l’ensemble des démarches suivies par la pensée afin de dégager la connaissance. Il s’agit d’une suite d’étapes càd d’un chemin parcouru par la raison vers la connaissance. La conception de la science, jusqu’au 18ème siècle, faisait partie de la métaphysique ou de la philosophie, il y avait donc une forte implication entre les présupposés philosophiques et la démarche scientifique. La science a été conçue grossièrement de deux manières : 6  L’attitude réaliste ou absolutiste de la science ;  L’attitude nominaliste de la science. L’attitude réaliste ou absolutiste de la science De ce point de vu, les constructions scientifiques ont pour objet l’identification des éléments de l’ordre naturel. Les éléments de l’ordre naturel sont reliés entre eux de façon harmonieuse, Mais l’homme n’a pas connaissance de cette harmonie. Cette attitude est métaphysique, elle fait appel à des principes élevés et immuables constants. Qu’est ce que la métaphysique ? La métaphysique est la recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être absolu, des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance. La métaphysique de quelque chose est une réflexion systématique se proposant, après une analyse critique, de dégager les bases de toute activité humaine de l’art, de la religion, … Les éléments de l’ordre naturel ne peuvent pas être saisis par la logique mathématique et il ne s’agit que d’une démarche déductive. Autrement dit, une démarche qui fait, avant tout, appel à la logique du raisonnement puisqu’on suppose ainsi la vérité absolue. Cette démarche s’inspire de la philosophie de Platon. (Le platonisme est un idéalisme qui a un caractère théorique sans effet concret) il est à signaler que la pensée économique néoclassique s’inspire de l’idéalisme de Platon en utilisant une démarche déductive. En effet, les néoclassiques ou les marginalistes recherchent l’optimum social, ce qui suppose la préexistence transcendantale de l’optimum. L’attitude nominaliste de la science De ce point de vu, pour cette conception, la science reflète la complexité croissante des activités humaines et sociales. Il est donc nécessaire d’élaborer des présentations cohérentes et de l’état des connaissances humaines, cette attitude privilégie donc la primauté à l’être humain : elle est anthologique. 7 Qu’est ce que l’anthologie ? L’anthologie est une partie de la métaphysique qui s’applique à l’être en enquête indépendamment de ses déterminations particulières. Pour les partisans de cette conception, le rôle du savant est de recueillir des effets, de les classer, de les relier et de proposer des explications. La réalité concrète est donc de juger de façon immanente et on transcendante. Pour la saisir, le savant adopte une démarche inductive d’observation directe du fait aussi bien pour formuler des hypothèses que pour dégager des conclusions. L’induction est le fait de remonter par le raisonnement ou par l’intuition de certains indices à des faits plus ou moins probables, c’est à dire, à partir du particulier, on aboutit à une proposition uploads/Philosophie/cours-de-ma-c-thodologie-de-recherche.pdf

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