148 The Agora: Political Science Undergraduate Journal Vol. 3 No. 2 (2013) Corr
148 The Agora: Political Science Undergraduate Journal Vol. 3 No. 2 (2013) Corruption et le déclin de la République romaine Par Guillaume Jasmin Abstract: This paper takes a look at the role of corruption in ending the Roman Republic. It does not purport to hold up corruption as the single deciding factor in the Roman Republic's collapse but rather hopes to show that corruption did have a responsibility in bringing down a 500 year-old institution. This dissertation was written by reviewing existing sources be they historical or analytical so as to find the elements needed to come to a conclusion answering the question posed above. The structure followed by this paper is as follows: the author first exposed how the Roman Republic's political system was organized and how it functioned. Secondly, the author defined corruption and detailed a historical example of this insidious entity. Finally, the fall of the Republic is chronicled and the role of corruption in this collapse is uncovered. To conclude, the author found that corruption did in fact play a non-negligible role in the overthrow of the Roman Republic. Résumé: Cette dissertation essaye de présenter quel a été le rôle de la corruption dans la chute de la République romaine. Toutefois, ce texte n'essaye pas d'assigner un rôle décisif à la corruption, mais tente plutôt de montrer que la corruption (parmi plusieurs autres facteurs) avait une responsabilité dans l'effondrement d'une institution vieille de plus de 500 ans. Cette rédaction a été écrite en révisant plusieurs sources historiques et analytiques existantes afin de trouver les éléments qui ont servis à répondre à la question ci-dessus. La structure de cette dissertation va comme suit: premièrement, l'auteur a exposé l'organisation et le fonctionnement de l'appareil politique qu'était la République romaine. Puis, l'auteur a définit la corruption et détaillé un exemple historique de cette entité insidieuse. Ensuite, l'auteur a chroniquer l'écroulement de la République et a mis à jour le rôle de la corruption dans cet affaissement. En conclusion, l'auteur à découvert que la corruption a joué un rôle non-négligeable dans la destruction de la République romaine. Nous ne pouvons sous-estimer l’importance de l’époque romaine pour l’histoire humaine. Cette époque continue de nous fasciner et a eu de très grandes répercussions culturelles, religieuses, politiques et économiques sur l’Europe et le monde. Très souvent, nous oublions que l’époque romaine ne se compose pas uniquement des légions de César, des guerres puniques, d’empereurs tels que Néron, Auguste, Hadrien ou Trajan ou de la tombée de l’Empire. Notre imaginaire est rempli d’image de gladiateurs, d’orgies, de toges et de dieux tels que Jupiter, Minerva, Mars et Mercure. Nous avons tendance à nous arrêter sur certains grands points sans chercher à en connaître plus. Nous devons cependant nous rappeler que l’époque romaine est divisée en trois époques : la royauté romaine de 753-509 avant Jésus Christ, l’Empire romain de 27 avant Jésus Christ jusqu’à 1453 après Jésus Christ, date à laquelle la partie est de l’Empire s’écroule (la partie ouest de l’Empire s’était effondré bien avant, en 476) et la République (509- 27 av. J. C.) qui se trouve entre les deux périodes ci-dessus. C’est de la période de la République 149 The Agora: Political Science Undergraduate Journal Vol. 3 No. 2 (2013) que traitera ce texte. Un auteur de cette époque, Marcus Tullius Cicero (dit Cicéron), nous sera indispensable afin d’étudier l’ère de la République. Né en 106 avant Jésus Christ et assassiné en 43 de la même période, Cicéron fait figure de proue parmi les plus grands philosophes, orateurs, politiciens, hommes d’état et théoriciens politique romains de son époque. Ses idées politiques ainsi que le fonctionnement de la République sont très accessibles par l’entremise de ses nombreux écrits tels que De la République, Des Lois et le Traité des Devoirs. Cependant, cette dissertation ne traitera ni de l’origine du pouvoir, ni de son organisation, ni de son exercice, bien que ces éléments feront partie de la discussion. Cette dissertation portera plutôt sur le phénomène insidieux qu’est la corruption. Ayant occupé les positions les plus importantes (questeur, édile, préteur et consul) au sein de la République, Cicéron nous offre, non seulement ces écrits politiques, mais nous savons aussi qu’il a été témoin de la corruption (politique, économique, morale, etc.) En fait, en tant qu’avocat, Cicéron a défendu plusieurs haut placés romains contre des accusations de corruption et d’extorsion et a aussi agit en tant que procureur lors du procès pour extorsion du gouverneur de Sicile, Caius Verres, le seul procès où Cicéron aurait été procureur.1 Ainsi, Cicéron est un auteur bien désigné pour ce travail qui cherche à comprendre la corruption à l’époque républicaine. Puisque Cicéron a vécu vers la fin du régime républicain il est possible qu’il puisse aussi nous offrir des pistes quant à la chute de ce régime et le rôle de la corruption (si c’est le cas) dans cette chute. Le texte suivant se penchera sur trois différents aspects afin d'évaluer les impacts de la corruption. Il y aura premièrement une exposition de l’organisation et du fonctionnement politique romain à l’époque de la République et de Cicéron. Ensuite, viendra une discussion de ce qu’est exactement la corruption, sa définition chez les Romains, ses différentes formes et où elle s’insère dans la politique républicaine. Ces deux premières sections permettront à l'auteur d'établir le contexte de l'époque et définir certains concepts. Puis, pour terminer, nous en viendrons aux effets de la dite corruption, afin de vérifier si celle-ci a contribué à l’affaissement de la République et à l’avènement de l’Empire. La République Pour comprendre la corruption et son rôle dans la République, il est primordial de premièrement comprendre l’organisation et le fonctionnement de celle-‐ci. Nous ne pouvons comprendre quelque chose qui afflige un système politique sans préalablement comprendre ce système. Cicéron nous servira d’exemple afin d’illustrer comment un homme politique gravissait les échelons. Organisation du système politique L’organisation de la Rome républicaine reposait fortement sur un ensemble de magistratures. Non seulement y avait-‐il plusieurs positions mais aussi plusieurs lois et exceptions ainsi que des distinctions entre position patriciennes et plébéiennes. Néanmoins, ces positions étaient très importantes et très recherchées. Il y avait quatre grandes positions : les questeurs, les édiles, les prêteurs et les consuls. De plus, les plébéiens avaient aussi instauré leurs propres positions soient les tribuns. Il y avait aussi le Concile de la plèbe ainsi que le Sénat. 1Fuhrmann, Manfred. Cicero and the Roman Republic translated by W.E. Yuill. Cambridge Mass.: Blackwell Publishers Ltd., 1995, 42. 150 The Agora: Political Science Undergraduate Journal Vol. 3 No. 2 (2013) Les quatre grandes magistratures formaient un ensemble qui était appelé le cursus honorum. Il s’agissait plus ou moins de l’échelle politique que l’on devait gravir. Le premier échelon, la questure, fût instaurée afin de s’occuper des finances publiques et cette position était accessible à partir de l’âge de 28 ans.2 Les questeurs pouvaient tout aussi bien se retrouver dans des positions administratives au sein du Trésor de Rome que dans les provinces comme assistants aux gouverneurs des provinces. Cicéron, lui-‐même fût élu questeur en 76 et servit auprès du gouverneur Sextus Peducaeus en Sicile.3 Le deuxième échelon était celui d’édile. Ceux-‐ci étaient «chargés d’exécuter les principales dépenses publiques : organisation des Jeux par les édiles; mise à ferme des travaux et fournitures par les censeurs.»4 Ainsi, les édiles et les censeurs s’occupaient plus de la ville de Rome. Ils travaillaient ensemble afin d’assurer le bon fonctionnement de la ville. Murell écrit en reprenant Cicéron que celui-‐ci comprenait l’importance de ce poste, en assurant qu’il mettrait sur pied de grandes fêtes et jeux pour le peuple, qu’il prendrait soin des temples sacrés et protègerait la cité.5 Cicéron fût élu édile en 69. Le troisième échelon du cursus honorum était la position de préteur, au nombre de six. Ceux-‐ci s’occupaient surtout des lois et de l’administration de la justice et était plus ou moins indépendants.6 Grimal écrit «…deux assuraient le fonctionnement de la justice; l’un le préteur urbain, entre les citoyens; l’autre, le préteur pérégrin, dans les procès où l’une des deux parties était un étranger. Les quatre autres étaient envoyés en mission : commandement d’une armée ou d’une flotte, gouvernement d’une province.»7 Cicéron fût élu au poste de préteur en 66. La dernière position (aussi la plus prestigieuse) était celle de consul. Celles-‐ci étaient au nombre de deux et s’étaient départagés le pouvoir royal. Ainsi, l’une des positions exerçait l’imperium ou l’autorité militaire et civile et l’autre exerçait les auspices. Ces positions alternaient le pouvoir à chaque mois et était en place pendant un an. Cicéron fût élu consul en 63.8 Le Sénat était composé des plus hauts membres de la plèbe, connus sous le nom de patricien, des anciens magistrats ainsi que des magistrats au pouvoir. Ces gens élisaient les consuls. Ils donnaient aussi leurs avis et votaient sur les décisions populaires. Les plébéiens avaient eux aussi leurs magistratures et leur concile. Après toutes les réformes, les plébéiens finirent par se doter d’un concile qui élisaient les tribuns de la uploads/Politique/ class-8th-african-development.pdf
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- Publié le Fev 07, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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