Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

CM Science politique Semestre 1 Introduction à la vie politique française Inter

CM Science politique Semestre 1 Introduction à la vie politique française Intervenante : Angéline Escafré-Dublet Année 2020-2021 L1 – Portail Sciences sociales Introduction 1/ Présentation du cours A. Les documents pour le cours Plusieurs manuels d'histoire politique (disponibles à la Bibliothèque universitaire) peuvent servir de supports bibliographiques. Les dictionnaires et lexiques sont des références de science politique utiles pour la compréhension des notions centrales de la discipline. Différences entre un article de presse et un article de revue scientifique • La longueur : Court pour un article de presse, long pour un article scientifique (une trentaine de pages le plus souvent.) • La publication : un journal (Le Monde, Le Figaro, Libération, Le Progrès...), une revue scientifique (La Revue française de science politique, Politix...) • L'auteur : Un journaliste pour un article de presse, un spécialiste en histoire ou dans une autre discipline pour une revue scientifique. B. L'évaluation du cours Note finale pour l'unité d'enseignement « Introduction à la vie politique française » = Note de TD et note de CM sur le bulletin de notes. Le TD : moyenne des exercices (commentaires de document à préparer à la maison et particupation active aux cours.) Le CM : un commentaire de texte de 1h30 pendant la dernière séance de TD (semaine du 7 décembre.) + Session de rattrapage en juin (session 2) : un commentaire de textes pour rattraper le TD ou le CM. C. Le commentaire de document Voir la note méthodologique sur le commentaire de document, pages 4 à 6 du recueil de textes. • Principe : situer le document dans le contexte (connaissances du CM) et souligner les éléments qui nous permettent d'en savoir plus sur le contexte (TD.) • A éviter : répéter en d'autres termes ce qui est dit dans le texte (paraphrase) et partir du texte pour réciter le cours sans citer le texte. • A faire : préciser qui est l'auteur, à qui il s'adresse et à quel moment. Identifier l'enjeu du texte, analyser le texte en citant les passages importants du texte. Conclure sur ce que nous apprend le texte sur la vie politique française sous la Troisième République. 2/ Qu'est-ce que la vie politique française ? A/ Définitions « La politique est difficile à pense parce qu'à la fois on la connaît e on ne la connaît pas. On en entend parler tous les jours aux informations, on baigne dans une espèce de familiarité avec la politique, ce qui est le principal obstacle à la connaissance du monde politique » Pierre Bourdieu, Propos sur le champ politique, Lyon, Pul, 2000. Le terme « politique » revêt plusieurs significations : • La politique : le fait d'être engagé dans la conduite des affaires publiques et de participer à la compétition pour la conquête du pouvoir (politics.) C'est la politique des élus, des partis, des échéances électorales. Le monde politique est aujourd'hui grandement professionnalisé. • Le politique : ensemble des normes/ordre collectif qui régulent la société (polity.) • Les politiques publiques : les interventions de la puissance publique dans un domaine donné (policies.) La puissance publique (et notamment l'Etat) joue un rôle très important en France : enseignants fonctionnaires, baccalauréat et programmes communs... • La vie politique : « ensemble des activités, le plus souvent concurrentielles, pour représenter des groupes sociaux, exercer le pouvoir ou influer sur lui, afin de participer aux décisions appliquées à la collectivité. » B. Enjeux et problématiques 1/ La vie politique française est un objet de science politiques On trouve les origines de la science politique dans la seconde moitié du XXème siècle, parallèlement à la démocratisation des régimes occidentaux. Les démographes ont été les premiers à s'intéresser aux profils sociaux des personnes votant, manifestant, se syndiquant... Une discipline s'est formée pour étudier ces comportements politiques, en particulier autour de la FNSP (actuel Sciences Po.) Maurice Duverger fait partie des pères fondateurs des sciences politiques. La science politique est une discipline qui est à la frontière de trois disciplines : • Du droit : le droit étudie les règles, la science politique étudie la pratique. • De l'histoire : l'histoire étudie les contextes historiques, la science politique porte sur les concepts. Les politologues vont s'intéresser au passé pour comprendre les concepts d'aujourd'hui. • De la sociologie : la sociologie étudie la société, la science politique étudie les manifestations politiques de la société. 2/ Les rapports entre histoire et science politique A partir des années 1930, on assiste à un discrédit de l'histoire politique. Cela se manifeste notamment au sein de la fondation de l’École des Annales. Les historiens de cette école (parmi lesquels Marc Bloch et Lucien Fébvre) prêtent davantage d'intérêt pour l'histoire économique et affirment que les historiens politiques s'intéressent exclusivement aux monarques. Dans les années 1980, on assiste à un retour du politique en histoire, grâce à des historiens comme René Rémond (Pour une histoire politique, 1988) qui se sont intéressés à l'histoire politique du peuple, de la masse. Ils ont développé de nouveaux champs de recherche, ont essayé de comprendre des concepts intellectuels, des comportements politiques .. « Aucune historiographie du contemporain n'est envisageable hors d'une insertion dynamique dans les sciences sociales », Henri Rousso. 3/ Pourquoi la Troisième République (1870-1940) ? La Troisième République est une période fondatrice de la République telle que nous la connaissons aujourd'hui, pour plusieurs raisons : • Ses institutions. • Ses cadres législatifs (loi de 1901, loi de 1905...) • Ses forces politiques (clivage gauche/droite...) C'est une période fondamentale pour retracer la genèse des phénomènes que nous connaissons aujourd'hui. L'introduction à la vie politique française par l'histoire de la Troisième République a pour objectifs de : • Comprendre la formation du système politique actuel. • Poser le bases de l'analyse politique (cours d'introduction à l'analyse politique au deuxième semestre de L1.) Partie 1 : Les fondements de la IIIème République Chapitre 1 : l’installation du nouveau régime Nous allons voir dans ce chapitre comment l’installation de la Troisième République marque l’avènement du principe de souveraineté nationale sur le principe de légitimité monarchique. Légitimité monarchique : le pouvoir est détenu par un monarque, qui le tient que Dieu. Souveraineté nationale : le pouvoir appartient à la nation, qui le tient des citoyens par l’intermédiaire de ses représentants (députés…) 1/ Aux origines de la démocratie parlementaire, 1789-1870 A/ La fin de l’ancien régime 1/ Les nouvelles règles du jeu  Avec la Révolution française de 1789 et la fin de l’ancien régime, la notion de souveraineté nationale apparaît. Le pouvoir appartient à la nation, et les citoyens qui la composent sont représentées par des députés. Tout au long du XIXème siècle, le peuple français prend conscience de sa capacité à renverser le pouvoir et en fait l’expérience En 1830, la Révolution de juillet vient renverser Charles X et mettre fin à la période de la Restauration. La révolution de 1848 met un terme à la monarchie de juillet et au règne de Louis Philippe. Progressivement, il apparaît de plus en plus difficile de se maintenir au pouvoir si on n’obtient pas la nécessaire adhésion populaire. On est passé de la théorie à la pratique en matière de souveraineté populaire. La souveraineté populaire ne doit pas être confondue avec le populisme. Cette notion, bien qu’elle induise un lien avec le peuple, suppose une opposition aux élites (élites financières, européennes…)  Le plébiscite est une résolution soumise à l’approbation du peuple et conférant le pouvoir à un homme. Ce procédé est utilisé en 1852 par Napoléon III, qui remporte le vote populaire. Napoléon I (par exemple) n’avait pas utilisé le plébiscite. C’est bien le signe d’un certain enracinement de la démocratie et de la souveraineté populaire.  Le suffrage universel se définit comme l’extension du droit de vote à tous les citoyens sans restriction de fortune ou d’hérédité. Instauré après la révolution française de 1789, le suffrage universel est supprimé lors de la Restauration en 1815 puis est rétabli après la révolution de 1852. Sous le Second Empire, le suffrage « universel » existe mais contient plusieurs restrictions : fortune, possession obligatoire d’un domicile… Le suffrage est donc censitaire et exclue une partie de la population : les sans-domiciles, les ouvriers (très mobiles), certains agriculteurs… Seuls 2/3 du corps électoral potentiel possède un domicile. Un suffrage universel est rétabli sous la IIIème République. Certaines restrictions demeurent en vigueur : une restriction d’âge (toujours en vigueur) et une restriction de sexe (femmes exclues jusqu’en 1944.) 2/ L’apprentissage du jeu politique  On assiste pendant la Révolution française à la naissance du clivage gauche-droite. Le 28 août 1789, un vote a lieu à l’Assemblée nationale constituante sur la question du droit de veto du roi Louis XVI. L’Assemblée nationale constituante est composée de représentants du peuple ayant pour mission de rédiger une nouvelle constitution. L’hémicycle se fracture sur cette question centrale. Il s’agit d’un choix de régime. Les députés se placent alors selon leur positionnement politique. Les personnes favorables à une monarchie absolue (et au droit de véto) siègent à droite du président de uploads/Politique/ cm-science-politique.pdf