S.2 Economie du Maroc Plan du Cours Titre 1 : Les politiques conjoncturelles au

S.2 Economie du Maroc Plan du Cours Titre 1 : Les politiques conjoncturelles au Maroc Des politiques macroéconomiques autonomes (1960-1981) Chapitre 1: Du libéralisme économique à la libération de l’économie  Politique monétaire  Politique agricole  le dilemme du secteur privé  La politique industrielle Chapitre 2: les politiques d’ajustement structurel (1983-1993)  Programme d’ajustement structurel : priorité aux équilibres  macro-financiers Recul relatif des indicateurs sociaux  Les impasses du PAS : où l’ajustement n’induit pas la croissance I- les politiques structurelles au Maroc depuis le début de siècle Chapitre 3: une macroéconomie entre ajustement et régulation  Echec de la promotion du secteur privé  Réformes économiques et dynamisme entrepreneurial (1983-2005)  La période post-interventionniste : le comportement économique du secteur privé durant la période  Des résultats décevants en matière de développement humain chapitre 4 : la problématique de la croissance économique au Maroc  les sources de la croissance économique au Maroc 1  analyse des facteurs de blocage de la croissance au Maroc 2 Première partie Du libéralisme économique à la libération de l’économie Politique monétaire Politique agricole le dilemme du secteur privé La politique industrielle 3 Introduction générale 1. L’objectif de ce cours est de mettre en perspective historique les relations entre croissance économique et développement humain. Plus précisément, il s’agit de tenter un bilan global des politiques économiques mises en œuvre au Maroc depuis l’indépendance. 2. L’approche adoptée en termes de trajectoires macroéconomiques met en évidence trois périodes, définies chacune par une cohérence d’ensemble : la première s’étend de l’indépendance au début de la décennie 1980. 3. La seconde correspond au Programme d’ajustement structurel (PAS) mis en œuvre entre 1983 et 1993. La troisième concerne la période allant des années 1990 à nos jours. La structure analytique est commune aux trois trajectoires : dans un premier temps sont passées en revue les politiques économiques (budgétaire, monétaire, industrielle, etc.),. En second lieu l’analyse en termes de régime de croissance est appréhendée dans ses composantes sectorielles et dans ses relations avec son impact sur le développement humain 4. La rétrospective des résultats obtenus en matière de développement économique et social met enévidence les limites d’une dérivation directe et linéaire du bien-être social des objectifs stricts de lacroissance économique. 5. La première trajectoire (1960-1981) se divise en deux périodes : entre 1961 et 1972, les politiques budgétaires et monétaires ont été relativement contenues. Au cours de la période 1973-1981, on assiste à un retournement de la conjoncture nationale et internationale. Les prévisions économiques de cette période ont été au-delà des capacités de production du pays. Le secteur privé a pu renforcer les positions qu’il occupait au sein de l’économie grâce surtout à l’appui de l’Etat durant les années 1960 et 1970. Toutefois, débouchant sur une concentration économique et financière sous une forme conglomérale, la promotion du secteur n’a pas pu favoriser l’accumulation productive. Les retombées sur le développement humain ont été, par conséquent, de faible portée. 6. La seconde trajectoire (1983-1993) marque un tournant dans les politiques économiques, conjoncturelles et structurelles, du Maroc. La crise de la fin des années 1970, accentuée par un contexte de récession internationale, a conduit à l’adoption d’une série de réformes dans le but 4 de rétablir les déséquilibres macroéconomiques. Le PAS se fonde sur l’hypothèse que la stabilisation et la libéralisation (interne et externe) sont à même de générer la croissance économique, le développement social étant considéré comme une résultante de la croissance économique. Dès lors que la stabilisation impose des réductions budgétaires, ce sont surtout les budgets sociaux qui en font les frais. La conclusion tirée del’analyse de la trajectoire fait apparaître les limites des stratégies qui font dépendre l’amélioration de la satisfaction des besoins sociaux de l’observation stricte des équilibres fondamentaux. 7. La troisième trajectoire (1993-2004) se définit par rapport à un vaste mouvement de réformes ayanttrait à la fois à l’environnement institutionnel et aux objectifs de la politique économique et visant àréhabiliter la composante sociale pour réduire l’ampleur des déficits structurels. Toutefois la prise en compte de la problématique sociale n’a pas manqué de buter sur les limites tracées par la contrainteexterne (poids de la dette extérieure) et par la faible marge de manœuvre, en termes de finances publiques, laissée aux pouvoirs publics. Ces limites expliquent l’évolution de la politique économique au voisinage desseuils d’équilibre propres au PAS et expliquent les faibles impacts en termes d’amélioration des indicateursde développement humain. 8. Les perspectives qui peuvent être esquissées à partir des analyses précédentes plaident pour unepolitique économique au service du développement humain impliquant une inflexion majeure detrajectoire : (i) restaurer la souveraineté de la politique économique ; (ii) opérer un recentrage des dépenses publiques sur les objectifs prioritaires d’un élargissement rapidedes capacités fonctionnelles de base pour une vie digne et décente ; (iii) redéfinir le régime de croissance autour des principes suivants : une reconfiguration du rôle de l’Etat mettant en avant ses fonctions de régulation et développement humain ; une insertion internationale maîtrisée et au service du développement national ; une croissance plus vigoureuse et plus riche en emplois ; une politique industrielle intégrée et incorporant les nouveaux paradigmes technologiques etorganisationnels ; une agriculture intensive, compétitive et durable ; un renforcement des incitations en faveur des entreprises, combinant recherche d’efficacité et principe d’équité. 5 Première partie : Les politiques conjoncturelles au Maroc Des politiques macroéconomiques autonomes (1960-1981) Chapitre 1: Du libéralisme économique à la libération de l’économie La trajectoire post-indépendance (1960-1981) a été marquée conjoncturellement par deux périodes : 1961- 1972, et 1973-1981. La croissance du PIB durant la première période a été, en moyenne, de 4,92%, et celle du PIB agricole de 6,31% en moyenne entre 1966 et 1970. D’un point de vue macroéconomique, les politiques budgétaires et monétaires ont été relativement contenues, sauf entre 1960 et 1965 où l’accroissement des dépenses pour des besoins de reconstruction, notamment politique et administrative, a poussé à des déficits avec leurs conséquences monétaires, déficits qui furent rapidement maîtrisés à partir des années 1966 et 1967. Au cours de la période 1973-1981, on assiste à un retournement de la conjoncture nationale et internationale. La croissance du PIB était en moyenne de 4,76%, soit à peu près la même que durant la période précédente. Mais si on observe la croissance agricole (-1,86% en moyenne), on constate alors le rôle joué par la relance budgétaire et par le Plan quinquennal 1973-1977 dans le maintien de la stabilité de la croissance. Entre 1973-1981, la croissance du PIB a été positive huit fois, et négative une fois, et celle de l’agriculture positive quatre fois et négative cinq fois (-9,3% ; -6,3% ; -12,3% ; -1,7% ; -28,6% en 1981). C’est aussi à l’issue de cette période que la population marocaine a connue de forts taux de croissance (doublement en 26 ans, de 1955 à 1981) alors qu’elle s’est accrue de 50% en 20 ans (1982-2003). Les prévisions économiques de cette période ont été au-delà des capacités de production du pays, notamment pour parer aux insuffisances des ressources internes et externes nécessaires et pour faire face aux crises qui allaient survenir avec la mise en oeuvre de ces relances budgétaires et monétaires. Dans les pays occidentaux où ces relances ont été pratiquées jusque dans les années 1970, ce fut toujours en relation avec le potentiel de production du pays mesurée par la main-d’oeuvre disponible, les capacités de financement du capital nécessaire à la croissance, et surtout un potentiel à l’exportation afin de prévenir tout fléchissement de la balance des paiements qui apparaît quasi parallèlement avec la relance budgétaire. 6 Manifestement, ce ne fut pas le cas au Maroc durant cette période. Les encouragements à l’exportation sont arrivés assez tard, et l’appareil industriel n’était pas à même de soutenir l’emploi. Et ce fut l’administration qui en a été la structure d’accueil avec des conséquences en termes budgétaires. La croissance économique a donc été certes stabilisée en moyenne période mais elle a été surtout d’un point de vue macro-économique. Et c’est une nouvelle phase qui s’ouvre à la macroéconomie marocaine à partir de 1981. Le secteur privé marocain naissant a pu renforcer les positions qu’il occupait au sein de l’économie grâce notamment à l’appui multiforme qu’il a reçu de l’Etat durant les années 1960 et 1970. Le développement de ce secteur va surtout profiter au grand capital aux dépens des petites et moyennes entreprises. Il en résultera une importante concentration économique et financière qui prendra la forme de groupes économiques diversifiés. La logique conglomérale qui préside à la croissance de ces derniers n’a pas toutefois favorisé l’accumulation productive. Par ailleurs, les performances enregistrées par le secteur privé en matière de développement humain (faible création d’emploi, faible intérêt accordé aux secteurs sociaux, croissance économique modeste) s’avèrent être nettement insuffisantes. 1.1. Structure des dépenses budgétaires : l’augmentation des dépenses de fonctionnement (1955-1983) Jusqu’en 1973, les dépenses évoluent de manière régulière et lente avec un avantage apparent aux dépenses de fonctionnement suivies des dépenses d’investissement et enfin celles de la dette publique qui étaient très raisonnables. En effet, d’une uploads/Politique/ cours-1-periode.pdf

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