Chapitre 4 : L’influence de la culture politique sur les comportements politiqu
Chapitre 4 : L’influence de la culture politique sur les comportements politiques Thèmes et questionnements Notions Indications complémentaires 2.1 Quelle est l'influence de la culture politique sur les attitudes politiques ? Culture politique/civique, socialisation politique, comportements politiques. On montrera que les attitudes politiques reflètent souvent des cultures politiques particulières mais aussi des modes de socialisation (primaire comme secondaire) spécifiques. La question de l'identification partisane et celle du clivage gauche/droite fourniront des illustrations simples de ces processus de formation des dispositions politiques. Acquis de première : socialisation primaire, socialisation secondaire. Introduction La participation politique peut avoir des réalités diverses et surtout des degrés divers : voter / adhérer à un parti / militer / se présenter au sein des structures du parti ou aux élections / être élu. Tous ces éléments sont des exemples de comportement politique. Comportement politique : actes par lesquels les citoyens participent à la vie politique Mais ce terme est très large : s’abstenir, manifester,… sont aussi des comportements politiques. La science politique montre le fait de voter à droite ou à gauche, ou même de voter tout simplement sont le résultat, en partie, de la socialisation primaire. Avant l’âge de 10 ans, l’enfant va avoir des prédispositions politiques. I- CULTURE POLITIQUE ET SOCIALISATION 1) Culture politique et culture civique, quelle différence ? a) La culture politique La culture au sens sociologique En sociologie, la culture est définie comme "ce qui est commun à un groupe d'individus" et comme "ce qui le soude". Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »1 Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer. La culture politique, une dimension de la culture au sens plus large Culture politique : système de normes, de valeurs, de connaissances définissant les attitudes et les comportements politiques des membres d’une collectivité La culture politique désigne les façons de penser (valeurs) et d'agir (normes) en politique. Elle permet de se positionner sur l’axe politique en fonction des thématiques concernées. Les façons de penser renvoient : -aux valeurs (idéaux qui permettent de juger bien/mal, juste/injuste) = ex dans l'actualité : mariage homosexuel -croyances et la confiance dans le système politique (l'attachement ou non à la démocratie, aux institutions, au travail des politiciens, etc.) -aux connaissances politiques (les différentes positions, les différentes idéologies, les références, l'histoire politique). Les façons d'agir renvoient : -à des pratiques ou des comportements politiques (inscription les listes électorales, vote ou non, action collective, engagement parti politique ou associatif, etc.). b) La culture civique Dans leur vaste enquête comparative menée dans cinq pays, les politologues américains Almond et Verba s’interrogent sur les fondements culturels de la démocratie, la foi en la viabilité de ce type de système ayant été ébranlée au cours du XXème siècle (fascisme, nazisme, communisme, difficulté à stabiliser les régimes des ex-colonies….). Quels types de comportements et d’attitudes politiques sont nécessaires pour que la démocratie fonctionne ? Quel type de « culture civique » la démocratie appelle-t-elle ? La notion de « culture civique », en toute rigueur, doit être rattachée à ces deux auteurs, et maniée avec d’infinies précautions. L’idée, ici est donc la suivante : si chaque nation a sa propre culture politique, la démocratie nécessiterait, pour fonctionner, une culture politique spécifique basée sur la participation. Ces sociologues américains Gabriel Almond et Sydney Verba (1963) ont considéré qu’il existait une culture propre aux démocraties, des pré-dispositions à ce régime politique, comme il pourrait avoir une culture propre aux régimes totalitaires. Dans ce contexte, on peut mettre en avant le rôle de l’école de la 3ème République qui a cherché à former des jeunes citoyens favorables à la démocratie (et non à l’Empire). On a donc une culture civique qui comprend trois dimensions : a- affective (perception des relations entre individus en termes d’échanges, de compromis ou de conflit et de violence) : la motivation que l’on a pour la démocratie b- cognitive (les connaissances qu’ont les individus du système politique, de ses acteurs, de ses règles du jeu et de ses structures) c- évaluative (jugement sur la capacité des acteurs à remplir leurs objectifs et plus largement sur la performance du système). Ainsi, le citoyen idéal porte une forte affection à la démocratie, a une bonne culture politique, et est capable de donner les aspects positifs de celle-ci. Autrement dit, la culture civique est l’orientation psycho-sociologique des individus vis-à-vis de la vie politique. La culture politique entendue comme ensemble de références à l’histoire politique du pays et à l’espace politique national renvoie à la dimension cognitive. L’approche en termes de culture politique ou civique ainsi définie s’oppose radicalement à la conception marxiste traditionnelle dans laquelle la notion d’idéologie dominante est centrale. Culture civique : l’ensemble des valeurs, normes, droits et devoirs qui, en démocratie, encadrent les comportements du citoyen 2) Le rôle de la socialisation politique a) Définition La socialisation Définition La socialisation est le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à sa structure de sa personnalité sous l’influence d’expériences et d’agents sociaux significatifs et par là s’adapte à l’environnement social où elle doit vivre. (Guy Rocher) Autre définition possible de la socialisation : Ensemble des processus par lesquels les individus intériorisent les valeurs et les normes de la société dans laquelle ils vivent. Commentaires de cette définition : - la socialisation est un processus d’acquisition de connaissances, de valeurs, de symboles… « de manières de faire de penser et d’agir) propres aux groupes où l’on vit - la socialisation débute dès la naissance et se poursuit toute la vie. - Les éléments acquis lors de la socialisation deviennent partie intégrante de la personnalité psychique des individus : ils ont l’impression que c’est naturel, inné (interiorisation) - L’objectif de la socialisation est de permettre l’adaptation du socialisé à l’environnement dans lequel il vit : l’individu a alors de nombreux points communs avec les autres membres de sa collectivité pour pouvoir communiquer avec eux, ils partagent les mêmes goûts, mêmes valeurs… DOCUMENT 5 Il ne convient pas de supposer que les dégoûts sont naturels et nous sont donnés par notre constitution ; ils proviennent de notre éducation et du fait que nous avons intériorisé ce qui nous semble appréciable et ce qui nous semble dégoûtant. Les pratiques culinaires nous donnent de multiples exemples de ce type : si nous nous refusons à manger des insectes ou des limaces, ce n’est nullement une donnée naturelle, puisque les Français sont presque universellement regardés avec dégoût en tant que « mangeurs de grenouilles et d’escargots ». L’individu est donc un produit de la société, c’est-à-dire qu’il est largement façonné par la socialisation effectuée par le ou les groupes auxquels il appartient, mais aussi par les institutions telles que l’État ou l’école. L’intériorisation des normes et des règles, ce que l’on appelle la « socialisation », est donc la source de la cohésion sociale. Mais les règles que l’on intègre ne sont pas seulement des règles générales valables pour tous, des règles relatives au code pénal qui interdisent le vol et l’homicide, par exemple, mais également des règles de politesse qui garantissent que les hommes peuvent entrer en contact les uns avec les autres. T. Rogel, Introduction impertinente à la sociologie, éditions Lins, 1999. Qu’apprend-on grâce à la socialisation ? Grâce à la socialisation, on acquiert les normes et les valeurs propres à un groupe particulier ou à une société en général. - Les valeurs : Les valeurs sont des idéaux, des principes généralement d’inspiration morale (bon/mauvais – beau/laid…) auxquels les membres d’une société (ou d’un groupe social particulier) adhèrent, et qui permettent d’orienter l’action des hommes en société. Exemples : la beauté, la justice, la vérité, la liberté, la solidarité, l’honnêteté, l’égalité… « travail, famille, patrie »… Les valeurs sont donc à l’origine des normes. Remarques : Les valeurs varient évidemment selon les civilisations, mais elles varient aussi à l’intérieur même d’une société en fonction des groupes sociaux - Les normes Les normes sont des règles de conduite, qui orientent le comportement des individus conformément aux valeurs de la société. Elles enseignent donc les façons socialement adaptées de se comporter en société. a- Les normes peuvent être explicites ou implicites b- Elles doivent être largement suivies par les individus appartenant à un groupe social ou à une société, puisque leur non observance entraîne généralement des sanctions. Pour être suivies, les normes supposent l’existence de sanctions (rq : en socio, les sanctions peuvent être positives (récompenses) ou négatives punition, uploads/Politique/ cours-chapitre-4-6.pdf
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- Publié le Jan 05, 2023
- Catégorie Politics / Politiq...
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